Et celles qui me l'ont expliqué, ce sont les finissantes (création et interprétation) du baccalauréat de danse de l'UQAM. Bon OK, je le concède, j'ai un peu changé l'ordre du programme de cette soirée. Je serai juste et le titre de cette soirée était "DANS CE BORDEL" et y était présentée deux oeuvres. La première "RIEN À SAUVER" par Claire Pearl, interprétée par Léonie Bélanger, Fanny Bélanger-Poulin, Béatrice Cardinal, Camille Courchesne-Couturier, Jacynthe Desjardins et Émilie Perrault. La deuxième, "RIEN DE NOUVEAU" par Mélusine Bonillo, interprétée par Margaux Guinot, Léa-Kenza Laurent, Johanna Simon, Lola Thirard et Estelle Weckering.
Affiche tirée du site du département de danse de l'UQAM
Mais avant de découvrir ces deux propositions en parfait harmonie avec l'époque actuelle, nous avons droit à une prise de parole des deux chorégraphes. Un "statement" calme, mais affirmé, fait au nom de toutes sur ce qu'elles ont dû vivre pour arriver à compléter leurs études. Et fort lucide face à ce qui les attend. Prendre place dans ce monde artistique déjà difficile à intégrer et mis à mal avec la pandémie, elles font le pari d'y plonger et cette expression forte, "nos corps, moyens de résistance ". Je n'ai qu'une réflexion qui me vient en tête, quel bel exemple, elles nous montrent. Merci à vous !
Donc "DANS CE BORDEL", "RIEN À SAUVER" dans lequel, je retrouve le corps manipulé, le corps exhibé, le corps assemblé, le corps protégé, le corps transformé, le corps hybride, le corps asservi, le corps déformé et le corps contrôlé. En résumé, le corps dans différents états, contraint, obligé de subir des tensions internes et externes. La lutte pour résister, pour survivre même, serais-je tenté de dire. Elles nous montrent des états de corps fort intenses face aux tensions externes qui se rendent à moi, malgré l'écran qui nous distancie ! Une fois la tension dissipée, le calme s'installe parmi elles et tout doucement, en chant et en teinture, elles se préparent pour la suite. Une fin, toute belle pour moi qui montre qu'une calme détermination sera leur arme principale à l'orée de nouveaux jours, malgré la nuit qui tombe !
Il s'en suit, "RIEN DE NOUVEAU" qui débute par la description d'une expérience amoureuse de l'une et de la transmission de ce qu'elle ressent dans le corps des autres tout autour sur fond bleu ! Et puis tout bascule dans le rouge, comme si la plaie se vidait peu à peu et que la guérison prenait place, avec le calme et les chants fort présents. Je sens dans ces corps captés par la caméra toute proche, la métamorphose interne ! Certaine d'entre elles, à tour de rôle, nous fait ressentir le dedans d'elle. Et une fois leurs révélations faites, elles semblent en paix. Et puis s'en suit une finale toute festive qui est si belle à voir parce que porteuse d'espoir !
En terminant, deux petits commentaires, le premier, un bémol. Dans chacune de ces propositions, il y a eu du texte qui a été dit en langue anglaise, vraiment nécessaire ? Le deuxième plus positif, concerne l'utilisation de la caméra qui a su capter de tout proche certaines interprètes et dont le résultat était plus fort.
Merci à vous finissantes et tous ceux et celles qui les ont accompagnées. Vous avez fait le pari d'aller au bout de vos études, je vous souhaite maintenant d'aller au bout de vos aspirations.