Dites-moi, en toute sincérité, quel film hongrois avez-vous déjà vu ? Pour ma part, aucun, mais aucune chance que j'oublie "Le fils de Saul" du réalisateur hongrois László Nemes. Son premier film, lauréat de la Plame d'or à Cannes, me laissera une impression de longue durée. Même averti, jamais nous ne sommes en mesure de réaliser l'ampleur de l'effet de ce que nous éprouverons lors de son visionnment.
Dès les premières images, nous sommes entraînés dans l'oeil de cyclone qu'est le personnage de Saul, juif et kapo, (solidement interprété par Géza Rohrig). Aucune mise en contexte nous prépare à découvrir ce milieu tout aussi hostile qu'impitoyable qu'est celui d'un four crématoire en pleine opération. Nous sommes entraînés dans un tourbillon d'action, impuissants et sans prise visuelle sur les autours, ce qui ne nous empêche pas d'en saisir l'indicible horreur. Cette histoire toute de noire colorée, nous la vivrons peut-être, mais nous la subirons plutôt.
Un film qui tient plus du ressenti que du vu, mais qui doit être vu.
http://www.cinoche.com/films/le-fils-de-saul/index.html
dimanche 31 janvier 2016
Sur mes prochains pas de danse en février
Janvier tire sa révérence tout en douceur avec un mercure qui pointe son nez au-dessus du zéro. Il aura été riche en oeuvres chorégraphiques. Février prend la relève et promet tout autant. Déjà à mon agenda sont inscrites six sorties en salle, sans compter celle à la Passerelle 840 (UQAM), à SIGHTINGS 15 The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity) (Concordia) et peut-être aussi à la Nuit Blanche. Un mois de février de 29 jours, ça laisse de la place pour plein de mouvements et de déplacements.
Curieux de connaître vers quelles destinations mes pas me mèneront ? Je vous les présente.
Mon premier rendez-vous sera à la Cinquième salle de la Place des Arts pour découvrir "La Otra Orilla" de Myriam Allard et Hedi Graja, présenté par Danse-Danse. Durant un hiver, même clément, il faut que ça chauffe et du flamenco, ça me semble tout à fait approprié.
Photo: Lumanessence Photography
Un peu plus tard, durant le mois, un programme double à l'Usine C pour le Festival Temps d'images (appréciez ici le jeu de mots) avec en première partie "Singeries" de Priscilla Guy et Catherine Lavoie-Marcus. Juste la première phrase qui présente cette proposition, "Deux femmes tentent de rester fidèles à elles-mêmes". convainc et devrait faire succomber.
Juste après, toujours au même endroit, mais la grande salle, "Relative Collider" de Liz Santoro et Pierre Godard. Encore là, une phrase de présentation justifie le déplacement et la voilà, "Dans leur tentative de comprendre les lois physiques de notre présence les uns aux autres, Relative Collider met en lumière ce qui est échangé, créé et défait dans l’acte de performer et dans celui d’observer." Ça laisse présager de beaux moments pour le spectateur et scientifique que je suis.
Photo: Ian Douglas
Plus tard, c'est vers un autre programme double à l'Agora de la danse que mes pas me porteront. Une soirée signée Marie Béland pour voir ou de revoir, pour ma part, "Behind: une danse dont vous êtes le héros" et "Between". Impossible de rester indifférent à ce qu'elle nous présente et qui nous place, "Behind" ou "Between",comme spectateur, dans une drôle de position face à l'oeuvre. Elle exploite la danse avec une imagination et une audace qui surprennent.
"Between" Photo: Montréal Danse
Pour que le dicton se fasse vrai, c'est un autre programme double, encore à l'Usine C pour le Festival Temps d'images (encore un temps d'arrêt pour apprécier un peu plus le jeu de mots). D'abord, "Intensional Particle" de Hiroaki Umeda, dont juste le titre m'a séduit. Ajoutez une partie de la description suivante et vous devriez, comme moi, vous y précipiter.
"Umeda rend visibles les flux de force cinétique du corps humain. L’interprète se retrouve tour à tour comme en apesanteur dans des paysages ondulants, cerné de flammes métalliques ou transpercé de raies de lumière. Dans sa quête du méta-mouvement et de la fusion des formes, Umeda franchit un nouveau seuil."
Ce seuil, moi, je veux le franchir.
S'en suivra, "Cold Blood" de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael qui nous avaient présenté, deux fois plutôt qu'une, "Kiss and Cry". Si, comme moi, vous l'aviez raté (et j'avais mon billet !!!!), cette fois, il faut s'y rendre pour découvrir la magie de ces artistes du petit qui se fait grand.
Un mois prometteur qui nous amènera tout en mouvement vers le mois de mars et son réchauffement. D'ici là, la danse se fait active.
Curieux de connaître vers quelles destinations mes pas me mèneront ? Je vous les présente.
Mon premier rendez-vous sera à la Cinquième salle de la Place des Arts pour découvrir "La Otra Orilla" de Myriam Allard et Hedi Graja, présenté par Danse-Danse. Durant un hiver, même clément, il faut que ça chauffe et du flamenco, ça me semble tout à fait approprié.
Photo: Lumanessence Photography
Un peu plus tard, durant le mois, un programme double à l'Usine C pour le Festival Temps d'images (appréciez ici le jeu de mots) avec en première partie "Singeries" de Priscilla Guy et Catherine Lavoie-Marcus. Juste la première phrase qui présente cette proposition, "Deux femmes tentent de rester fidèles à elles-mêmes". convainc et devrait faire succomber.
Juste après, toujours au même endroit, mais la grande salle, "Relative Collider" de Liz Santoro et Pierre Godard. Encore là, une phrase de présentation justifie le déplacement et la voilà, "Dans leur tentative de comprendre les lois physiques de notre présence les uns aux autres, Relative Collider met en lumière ce qui est échangé, créé et défait dans l’acte de performer et dans celui d’observer." Ça laisse présager de beaux moments pour le spectateur et scientifique que je suis.
Photo: Ian Douglas
Plus tard, c'est vers un autre programme double à l'Agora de la danse que mes pas me porteront. Une soirée signée Marie Béland pour voir ou de revoir, pour ma part, "Behind: une danse dont vous êtes le héros" et "Between". Impossible de rester indifférent à ce qu'elle nous présente et qui nous place, "Behind" ou "Between",comme spectateur, dans une drôle de position face à l'oeuvre. Elle exploite la danse avec une imagination et une audace qui surprennent.
"Between" Photo: Montréal Danse
Pour que le dicton se fasse vrai, c'est un autre programme double, encore à l'Usine C pour le Festival Temps d'images (encore un temps d'arrêt pour apprécier un peu plus le jeu de mots). D'abord, "Intensional Particle" de Hiroaki Umeda, dont juste le titre m'a séduit. Ajoutez une partie de la description suivante et vous devriez, comme moi, vous y précipiter.
"Umeda rend visibles les flux de force cinétique du corps humain. L’interprète se retrouve tour à tour comme en apesanteur dans des paysages ondulants, cerné de flammes métalliques ou transpercé de raies de lumière. Dans sa quête du méta-mouvement et de la fusion des formes, Umeda franchit un nouveau seuil."
Ce seuil, moi, je veux le franchir.
S'en suivra, "Cold Blood" de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael qui nous avaient présenté, deux fois plutôt qu'une, "Kiss and Cry". Si, comme moi, vous l'aviez raté (et j'avais mon billet !!!!), cette fois, il faut s'y rendre pour découvrir la magie de ces artistes du petit qui se fait grand.
Un mois prometteur qui nous amènera tout en mouvement vers le mois de mars et son réchauffement. D'ici là, la danse se fait active.
Sur mes pas en danse; "Exister encore" et "Du doute des uns"
Sortie danse à caractère philosophique avec les deux oeuvres proposées par Tangente. Il en reste que la lecture rapide de la première page du feuillet peut porter notre réflexion à des endroits surprenants. En effet, lisez comme moi les deux titres à la suite, "Exister encore", "Du doute des uns". Il y a une hésitation dans le doute, telle une faille dans l'espace temps de notre existence, des zones d'opportunité qui peuvent permettre de franchir certaines limites pour s'affranchir, pour prendre un nouvel envol, sinon pour survivre.
Le tout débute avec "Exister encore" de Maryse Damecour qui est "issu d'une collecte de 331 mouvements auprès de 179 personnes". Qui doute de soi prendra aux autres, suis-je tenté de penser ! Ainsi donc, l'objectif de la chorégraphe-interpète, une fois le chronomètre déclenché est de nous présenter ces 331 mouvements, inscrits sur de longues bandes de papier en fond de scène ou de petits papier qu'elle a en main . L'ensemble de l'oeuvre, selon moi, tient plus du propos que de la chorégraphie, mais ce sont les gestes et les déplacements qui captivent.(moment de doute et mine dubitative de celui qui vient d'écrire face à cette dernière phrase au caractère contradictoire qu'il conservera, néanmoins),
Top chrono, le temps passe, les mouvements évoluent de la frénésie à l"immobilisme. Maryse, tu dois réussir, suis-je tenté de lui crier lorsque venant de "nulle part" d'autres prennent place peu à peu sur la scène.Y arrivera-t-elle au bout de cet exercice, me demanderez-vous. Dans le doute, je vous laisserai, mais sachez que c'est avec le sourire qu'elle a accueilli les applaudissements bien mérités et que les fins ne sont pas celles des films américains. J'ai passé un très beau moment et j'ai amené avec moi de quoi me faire réfléchir tout au long de mon retour à la maison.
Après la pause d'usage, retour en salle pour s'abreuver visuellement et auditivement "Du doute des uns" de "Je suis Julio" soit, Ariane Boulet (corps et voix), Laurier Rochon (numérique) et Gabriel Vignola (musique, que j'ai particulièrement appréciée) avec sur scène Andréa de Keijzer, Joannie Douville, Diana Leon, Chi Long et Lael Stellick.
Le tout débute par la projection d'un texte qui sème le doute en moi, doute bien camouflé par la pénombre de la salle. Il présente un de mes comportements qui relève du TOC, mais dont je me garderai bien de rappeler ici. La suite a tout de l'oeuvre chorale, dans lequel les destins individuels présentés dans certains tableaux s'entrecroisent dans d'autres. Le tout ayant comme objectif, selon le feuillet, de présenter "une juxtaposition de différents moments de doute, ou de croyances défaites" et c'est bien réussi. Les moments forts de cette chorégraphie sont pour moi, ces courts mais très beaux mouvements de groupe rehaussés par la musique. Il y a aussi ce duo face à face d'Andréa De Keijzer et Lael Stellick dans lequel le doute de l'un de pouvoir faire s'estompe face à la détermination démontrée de l'autre, un moment fort.
Pour ceux et celles qui comme moi arrivent à l'avance, dans le bar, pourront découvrir sur un écran, "The_Johnsons 00:21:51" de Nathan Yaffe. Oeuvre intrigante pour laquelle le feuillet de présentation est absolument nécessaire pour s'y retrouver. Si la "caméra de surveillance" est immobile, ce qu'elle capte bouge parfois sans qu'on en comprenne la raison. Une belle entrée en la matière pour "semer le doute".
Autre belle sortie danse, mais surtout sortie qui provoque des réflexions intéressantes et porteuses d'avenir.
Le tout débute avec "Exister encore" de Maryse Damecour qui est "issu d'une collecte de 331 mouvements auprès de 179 personnes". Qui doute de soi prendra aux autres, suis-je tenté de penser ! Ainsi donc, l'objectif de la chorégraphe-interpète, une fois le chronomètre déclenché est de nous présenter ces 331 mouvements, inscrits sur de longues bandes de papier en fond de scène ou de petits papier qu'elle a en main . L'ensemble de l'oeuvre, selon moi, tient plus du propos que de la chorégraphie, mais ce sont les gestes et les déplacements qui captivent.(moment de doute et mine dubitative de celui qui vient d'écrire face à cette dernière phrase au caractère contradictoire qu'il conservera, néanmoins),
Top chrono, le temps passe, les mouvements évoluent de la frénésie à l"immobilisme. Maryse, tu dois réussir, suis-je tenté de lui crier lorsque venant de "nulle part" d'autres prennent place peu à peu sur la scène.Y arrivera-t-elle au bout de cet exercice, me demanderez-vous. Dans le doute, je vous laisserai, mais sachez que c'est avec le sourire qu'elle a accueilli les applaudissements bien mérités et que les fins ne sont pas celles des films américains. J'ai passé un très beau moment et j'ai amené avec moi de quoi me faire réfléchir tout au long de mon retour à la maison.
Après la pause d'usage, retour en salle pour s'abreuver visuellement et auditivement "Du doute des uns" de "Je suis Julio" soit, Ariane Boulet (corps et voix), Laurier Rochon (numérique) et Gabriel Vignola (musique, que j'ai particulièrement appréciée) avec sur scène Andréa de Keijzer, Joannie Douville, Diana Leon, Chi Long et Lael Stellick.
Le tout débute par la projection d'un texte qui sème le doute en moi, doute bien camouflé par la pénombre de la salle. Il présente un de mes comportements qui relève du TOC, mais dont je me garderai bien de rappeler ici. La suite a tout de l'oeuvre chorale, dans lequel les destins individuels présentés dans certains tableaux s'entrecroisent dans d'autres. Le tout ayant comme objectif, selon le feuillet, de présenter "une juxtaposition de différents moments de doute, ou de croyances défaites" et c'est bien réussi. Les moments forts de cette chorégraphie sont pour moi, ces courts mais très beaux mouvements de groupe rehaussés par la musique. Il y a aussi ce duo face à face d'Andréa De Keijzer et Lael Stellick dans lequel le doute de l'un de pouvoir faire s'estompe face à la détermination démontrée de l'autre, un moment fort.
Pour ceux et celles qui comme moi arrivent à l'avance, dans le bar, pourront découvrir sur un écran, "The_Johnsons 00:21:51" de Nathan Yaffe. Oeuvre intrigante pour laquelle le feuillet de présentation est absolument nécessaire pour s'y retrouver. Si la "caméra de surveillance" est immobile, ce qu'elle capte bouge parfois sans qu'on en comprenne la raison. Une belle entrée en la matière pour "semer le doute".
Autre belle sortie danse, mais surtout sortie qui provoque des réflexions intéressantes et porteuses d'avenir.
vendredi 29 janvier 2016
Sur mes pas en danse; "Symphonie 5.1"
Mes pas m'ont porté en cette soirée de semaine avec un brin de nostalgie pourdécouvrir la première de la dernière. Pas très clair, direz-vous. OK, je m'explique ! L'Agora de la danse entreprend sa dernière saison dans sa demeure de la rue Cherrier, avant son grand déménagement l'an prochain (tôt, nous l'espérons) vers ses nouveaux espaces. Je l'aime bien, moi, cet Agora, un peu vieillot avec parfois des bancs mal en point, mais tellement sympathique. Mes pas aiment toujours monter cet escalier si majestueux pour me rendre à la salle. Mais trêve de nostalgie, il en reste que ce préambule sur les lieux et les traces qu'elles laissent en nous est parfaitement en lien avec la première oeuvre de cette dernière saison dans ce lieu.
Au programme, "Symphonie 5.1" d'Isabelle Van Grimde, rencontre annoncée de la danse avec la technologie, avec les mots "onirisme, inter-activité et générations" inscrits sur le feuillet. L'oeuvre était attendue, pour preuve, tous les billets ont été vendus avant la première. C'est donc dans une salle rempli à pleine capacité que doucement les lumières se sont éteintes et comme dans un rêve le tout a commencé.
Je ne décrirai pas les différents tableaux, ni leurs composantes, d'autres l'ont fait, dont Nayla Naoufal dans le Devoir, ou le feront mieux que moi. Cependant, je partagerai avec vous les effluves des impressions encore très présents en moi, plusieurs heures après la fin de la représentation. Une oeuvre qui a une réaction sur moi en deux temps.
D'abord, pendant, il y a eu ma découverte de l'habile et brillante utilisation de la technologie qui ne détourne pas l'attention de la beauté du geste et de sa signification, mais qui plutôt captive et qui en rehausse le sens.
Ensuite, après, les "vagues" des différents tableaux qui m'ont amené à donner un sens personnel à ce que j'ai vu, dont voici quelques exemples.
Lorsque nous découvrons le corps de cet homme (Georges-Nicolas Tremblay) derrière sa projection parfois tout en parfaite superposition l'un avec l'autre et d'autres fois avec des différences. Comment ne pas m'y voir avec la différence entre ce que je suis et comment les autres me perçoivent ou aussi ce que je veux être, par rapport à ce que je suis.
Il y a aussi ces tableaux dans lesquels le corps en se déplaçant laisse ses traces, tout en lumière ou au contraire en noirceur. Sommes-nous toujours bien conscients des effets de ce que nous produisons avec notre entourage ? Parce que même "fondu" ou, anonyme dans notre environnement, (comme Marie-Ève Lafontaine dans le décor lumineux ), notre présence peut se percevoir et faire effet.
Enfin, la rencontre des générations soit avec les êtres réels ou leurs souvenirs (ici représentés par leurs projections). Ces moments de rencontre m'ont particulièrement touché (moi, père et grand-père) et résonnent encore en moi.
Une oeuvre qui se doit d'être vue et surtout être revue pour en apprécier toutes les perspectives. C'est ce que je ferai si elle est représentée.
Une fois la représentation terminée, je me suis permis ce plaisir d'aller moi-même sur la scène accompagnée de la chorégraphe pour expérimenter les effets interactifs de la technologie de Jérôme Delapierre. Sur cette scène, j'y ai produit mes traces lumineuses et j'y ai créé mes perturbations lumineuses ainsi qu'un trou noir, me laissant émerveillé des possibilités de la technologie utilisée.
Au programme, "Symphonie 5.1" d'Isabelle Van Grimde, rencontre annoncée de la danse avec la technologie, avec les mots "onirisme, inter-activité et générations" inscrits sur le feuillet. L'oeuvre était attendue, pour preuve, tous les billets ont été vendus avant la première. C'est donc dans une salle rempli à pleine capacité que doucement les lumières se sont éteintes et comme dans un rêve le tout a commencé.
Je ne décrirai pas les différents tableaux, ni leurs composantes, d'autres l'ont fait, dont Nayla Naoufal dans le Devoir, ou le feront mieux que moi. Cependant, je partagerai avec vous les effluves des impressions encore très présents en moi, plusieurs heures après la fin de la représentation. Une oeuvre qui a une réaction sur moi en deux temps.
D'abord, pendant, il y a eu ma découverte de l'habile et brillante utilisation de la technologie qui ne détourne pas l'attention de la beauté du geste et de sa signification, mais qui plutôt captive et qui en rehausse le sens.
Ensuite, après, les "vagues" des différents tableaux qui m'ont amené à donner un sens personnel à ce que j'ai vu, dont voici quelques exemples.
Lorsque nous découvrons le corps de cet homme (Georges-Nicolas Tremblay) derrière sa projection parfois tout en parfaite superposition l'un avec l'autre et d'autres fois avec des différences. Comment ne pas m'y voir avec la différence entre ce que je suis et comment les autres me perçoivent ou aussi ce que je veux être, par rapport à ce que je suis.
Il y a aussi ces tableaux dans lesquels le corps en se déplaçant laisse ses traces, tout en lumière ou au contraire en noirceur. Sommes-nous toujours bien conscients des effets de ce que nous produisons avec notre entourage ? Parce que même "fondu" ou, anonyme dans notre environnement, (comme Marie-Ève Lafontaine dans le décor lumineux ), notre présence peut se percevoir et faire effet.
Enfin, la rencontre des générations soit avec les êtres réels ou leurs souvenirs (ici représentés par leurs projections). Ces moments de rencontre m'ont particulièrement touché (moi, père et grand-père) et résonnent encore en moi.
Une oeuvre qui se doit d'être vue et surtout être revue pour en apprécier toutes les perspectives. C'est ce que je ferai si elle est représentée.
Une fois la représentation terminée, je me suis permis ce plaisir d'aller moi-même sur la scène accompagnée de la chorégraphe pour expérimenter les effets interactifs de la technologie de Jérôme Delapierre. Sur cette scène, j'y ai produit mes traces lumineuses et j'y ai créé mes perturbations lumineuses ainsi qu'un trou noir, me laissant émerveillé des possibilités de la technologie utilisée.
Photo: Jérome Delapierre
mardi 26 janvier 2016
Sur mes pas en danse hors sentier; Sightings 15: The name of dancers.....
Journée de semaine, je prend le métro jusqu'à Guy-Concordia. Je traverse la rue, il est 11h15 et ma destination est atteinte. Je suis dans le hall d'entrée d'un des édifices de l'université Concordia, le Hall Building au 1455 boulevard de Maisonneuve ouest.
Tout est normal, il y a le va et vient habituel pour ce genre d'endroit entre deux blocs de cours. L'observateur quelque peu attentif pourra cependant découvrir en face d'un grand escalier et juste à côté de la vitre qui donne sur la rue, une installation vitrée qui a les allures d'un grand cube. Les plus curieux pourront y lire le titre ; "The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity)" de la calq, avec d'un côté la description du projet et de l'autre, un livret contenant 12 pages de nom de danseuses et danseurs, le tout débutant par Angel Chan et Simon Mayer et se terminant par Simon Portigal et Chad Dembski. Il pourra même y trouver Madonna avec un peu patience ! Curieux ? Voici donc à quoi cela ressemble.
Photo avec la permission des artistes
Toujours attentif, cet observateur verra arriver discrètement Adam Kinner et après avoir salué la coordonnatrice du projet Katrie Chagnon (Conservatrice de recherche Max Stern à la Galerie Leonard & Bina Ellen de l'Université Concordia), il se met en mouvement de danse. Pendant trente minutes, il dansera en se déplaçant dans tout le hall dans une rencontre des mouvements, les siens et ceux de la foule mouvante parfois très nombreuse, "because" fin de cours. Si son interprétation intéresse, la réaction ou non des passants l'est tout autant. "La différence et l'indifférence", serais-je tenté de nommer ce moment. Il se déplace, il se rapproche des gens, il les frôle et parfois les interpelle du regard. Pour mieux y voir, je vous propose la photo donnée plus bas. Adam Kinner est en bas au centre et pour les plus observateurs, je suis là quelque part !
Tout est normal, il y a le va et vient habituel pour ce genre d'endroit entre deux blocs de cours. L'observateur quelque peu attentif pourra cependant découvrir en face d'un grand escalier et juste à côté de la vitre qui donne sur la rue, une installation vitrée qui a les allures d'un grand cube. Les plus curieux pourront y lire le titre ; "The Names of Dancers (this is swallowed by neoliberalism or else fades into obscurity)" de la calq, avec d'un côté la description du projet et de l'autre, un livret contenant 12 pages de nom de danseuses et danseurs, le tout débutant par Angel Chan et Simon Mayer et se terminant par Simon Portigal et Chad Dembski. Il pourra même y trouver Madonna avec un peu patience ! Curieux ? Voici donc à quoi cela ressemble.
Photo avec la permission des artistes
Toujours attentif, cet observateur verra arriver discrètement Adam Kinner et après avoir salué la coordonnatrice du projet Katrie Chagnon (Conservatrice de recherche Max Stern à la Galerie Leonard & Bina Ellen de l'Université Concordia), il se met en mouvement de danse. Pendant trente minutes, il dansera en se déplaçant dans tout le hall dans une rencontre des mouvements, les siens et ceux de la foule mouvante parfois très nombreuse, "because" fin de cours. Si son interprétation intéresse, la réaction ou non des passants l'est tout autant. "La différence et l'indifférence", serais-je tenté de nommer ce moment. Il se déplace, il se rapproche des gens, il les frôle et parfois les interpelle du regard. Pour mieux y voir, je vous propose la photo donnée plus bas. Adam Kinner est en bas au centre et pour les plus observateurs, je suis là quelque part !
Si, je l'avoue, l'objectif de ce projet m'échappe un peu, il en reste que de mettre dans un lieu improbable, un corps en mouvement dans un presque anonymat, parce le danseur a toutes les allures d'un élève (ce qu'il est d'ailleurs) et d'observer les différentes interactions qui en résultent est particulièrement intéressant à observer.
Photo: Katrie Chagnon
Donc pour ce projet tout aussi intrigant qu'intéressant, d'autres prestations sont au programme jusqu'au 13 mars prochain. L'horaire des prestations est présenté sur le site de ce projet donné plus bas, mais sachez que viendront danser, entre autres, Ellen Furey le 10 février à 14h00 et Caroline Gravel le 19 février à 16h00. Moi, c'est certain, j'y retourne.
dimanche 24 janvier 2016
Sur mes pas en danse; "Naïve" et "Juxtapose".
Programme double tout féminin avec Tangente cette semaine. Un programme dont j'ai perdu le feuillet, mosus de mosus, mais n'est pas là le propos.
Un programme double, donc, qui me permettait de revoir "Naïve" de Gabrielle Bertrand-Lehouillier en version allongée et modifiée depuis sa présentation à Danses Buissonnières en 2014, en plus de découvrir à la suite "en direct" des Pays-Bas, "Juxtapose" de Cecilia Moisio.
Après avoir pris place dans le Studio Hydro-Québec du Monument-National, endroit que j'apprécie de plus en plus pour l'intimité qu'il permet, s'installe sur un des sièges pas loin de moi, celle qui une fois le moment venu incarnera le titre de son oeuvre. Impossible de rester insensible à cette jeune fille qui, tout en gestes, exprimera finement l'évolution des différentes postures de cet état. Après des images-flashs entrecoupés de noirceur, le personnage en tailleur développe toute sa nature "Naïve". Il évolue en grâce et en détermination vers son objectif, utilisant parfois des lampes pour rehausser la démarche. Naïve n'est pas synonyme d'innocence parce que ce personnage et son interprète semblent fort bien déterminées à se rendre là où elle doivent se rendre et le public présent, tout à fait disposer à les accompagner. Pout ma part, je suis partant pour une oeuvre plus longue ou à tout autre proposition de sa part.
Après l'entracte d'usage, nous sommes de retour en salle pour "Juxtapose" sur "le nouveau sexisme", dixit la présentation. Une oeuvre sur le féminisme qui débute sagement par une chanson des deux interprètes, habillées old fashion avec les micros d'une autre époque. Première impression, nous partons de loin (de la danse et dans le temps) et surtout, où cela nous amènera-t-il ? Et bien, nous ferons du chemin et pas nécessairement ceux attendus. Si durant les trente premières minutes, Katarzyna Sitarz, Cecilia Moisio s'avèrent provocantes et interpellantes dans tous les sens du terme et peuvent susciter la réflexion, la suite évolue dans un chaos de scènes aux allures parfois burlesques. Revendications, pancartes à la main et habillements provocants sauront plaire à certains, mais pour ma part, cette démesure s'avère trop simpliste et enlève à la force du propos. L'utilisation du gâteau, à la Dave St-Pierre, n'est pas aussi heureuse pour elles. Il en reste que la finale par son aspect surprenant et insistant conclut le tout en beauté.
Photo: Jamain Brigitha
Somme toute une sortie danse dont l'empreinte des traces est inégale, mais quand même intéressante.
Un programme double, donc, qui me permettait de revoir "Naïve" de Gabrielle Bertrand-Lehouillier en version allongée et modifiée depuis sa présentation à Danses Buissonnières en 2014, en plus de découvrir à la suite "en direct" des Pays-Bas, "Juxtapose" de Cecilia Moisio.
Après avoir pris place dans le Studio Hydro-Québec du Monument-National, endroit que j'apprécie de plus en plus pour l'intimité qu'il permet, s'installe sur un des sièges pas loin de moi, celle qui une fois le moment venu incarnera le titre de son oeuvre. Impossible de rester insensible à cette jeune fille qui, tout en gestes, exprimera finement l'évolution des différentes postures de cet état. Après des images-flashs entrecoupés de noirceur, le personnage en tailleur développe toute sa nature "Naïve". Il évolue en grâce et en détermination vers son objectif, utilisant parfois des lampes pour rehausser la démarche. Naïve n'est pas synonyme d'innocence parce que ce personnage et son interprète semblent fort bien déterminées à se rendre là où elle doivent se rendre et le public présent, tout à fait disposer à les accompagner. Pout ma part, je suis partant pour une oeuvre plus longue ou à tout autre proposition de sa part.
Après l'entracte d'usage, nous sommes de retour en salle pour "Juxtapose" sur "le nouveau sexisme", dixit la présentation. Une oeuvre sur le féminisme qui débute sagement par une chanson des deux interprètes, habillées old fashion avec les micros d'une autre époque. Première impression, nous partons de loin (de la danse et dans le temps) et surtout, où cela nous amènera-t-il ? Et bien, nous ferons du chemin et pas nécessairement ceux attendus. Si durant les trente premières minutes, Katarzyna Sitarz, Cecilia Moisio s'avèrent provocantes et interpellantes dans tous les sens du terme et peuvent susciter la réflexion, la suite évolue dans un chaos de scènes aux allures parfois burlesques. Revendications, pancartes à la main et habillements provocants sauront plaire à certains, mais pour ma part, cette démesure s'avère trop simpliste et enlève à la force du propos. L'utilisation du gâteau, à la Dave St-Pierre, n'est pas aussi heureuse pour elles. Il en reste que la finale par son aspect surprenant et insistant conclut le tout en beauté.
Photo: Jamain Brigitha
Somme toute une sortie danse dont l'empreinte des traces est inégale, mais quand même intéressante.
samedi 23 janvier 2016
Sur mes pas en danse; "Par le chas de l'aiguille"
Pour son premier projet d'envergure, Audrey Bergeron se dévoile aux spectateurs, avec "Par le chas de l'aiguille". Dans le programme, elle annonce ses couleurs avec une oeuvre aux neuf (9) adjectifs dont l'objet premier est la femme. Pour ma part, de cette incursion en territoire féminin, j'en retiens surtout les trois suivants, "contrasté, ludique et habillé".
Les trois interprètes (Kim Henry, Merryn Kritzinger et Jessica Serli) toutes différentes habillées aux couleurs complémentaires nous présentent avec leur intensité personnelle des versions différentes de la femme moderne (et de la chorégraphe, peut-être ?) dans une série de tableaux riches en états de corps. Des états de corps qui se transmutent en état d'être. Dans le premier tableau, les personnages nous apparaissent à tour de rôle avec des yeux "rehaussés" qui nous fixent et qui nous interpellent. Par la suite, c'est leur individualité qui prime en exprimant leur angoisse, leur frénésie et leur folie, serais-je tenté d'ajouter. Le tout se termine avec un tableau à un seul personnage qui a tout de la confidence ou du dévoilement.
Les différents tableaux sont particulièrement bien rehaussés par la trame musicale efficace d'Antoine Berthiaume ainsi que par les habiles éclairages de Paul Chambers et David-Alexandre Chabot.
Une oeuvre cependant qui aurait gagné à être présentée dans une plus petite salle pour faire plus ressortir le caractère intimiste du propos.
Photo : Frédérique Bérubé
Les trois interprètes (Kim Henry, Merryn Kritzinger et Jessica Serli) toutes différentes habillées aux couleurs complémentaires nous présentent avec leur intensité personnelle des versions différentes de la femme moderne (et de la chorégraphe, peut-être ?) dans une série de tableaux riches en états de corps. Des états de corps qui se transmutent en état d'être. Dans le premier tableau, les personnages nous apparaissent à tour de rôle avec des yeux "rehaussés" qui nous fixent et qui nous interpellent. Par la suite, c'est leur individualité qui prime en exprimant leur angoisse, leur frénésie et leur folie, serais-je tenté d'ajouter. Le tout se termine avec un tableau à un seul personnage qui a tout de la confidence ou du dévoilement.
Les différents tableaux sont particulièrement bien rehaussés par la trame musicale efficace d'Antoine Berthiaume ainsi que par les habiles éclairages de Paul Chambers et David-Alexandre Chabot.
Une oeuvre cependant qui aurait gagné à être présentée dans une plus petite salle pour faire plus ressortir le caractère intimiste du propos.
Photo : Frédérique Bérubé
mardi 19 janvier 2016
Sur mes pas en danse "hors les sentiers" gracieuseté de Danse Danse
En cette soirée de janvier "quelque peu" froide, mes pas m'ont amené loin de mes sentiers habituels et surtout des salles de spectacle. Ils se sont dirigés jusqu'à la Galerie Arsenal Art contemporain dans la Petite Bourgogne, pour y découvrir le résultat de la courte mais fructueuse résidence de Caroline Gravel, gracieuseté de Danse-Danse. Dans cet endroit "immense", au milieu de nulle part (pour moi), nous étions nombreux et je suis convaincu que tous ont apprécié ces moments de découverte, dont le titre était "Documenter l'absence". Mais commençons par le début. L'Arsenal est une galerie d'art avec de multiples salles présentant à ce moment les expositions de Rad Hourani, "Neutralité" et de Dominique Skoltz, "Y2O Dualité". Cettre dernière porte sur "ce qui révèle les intériorités plurielles d’un couple" avec des oeuvres tout en mouvement qui m'ont particulièrement plu.
Mais revenos à la raison de ma visite. Un peu après 19h00, Caroline Gravel et ses complices, Dave St-Pierre, Jamie Wright et Laurence Dufour à l'interprétation, Magali Babin à l'environnement sonore, Robin Pineda Gould à la captation photo et vidéo et Sophie Michaud, au conseil artistique arrivent. Avec la chorégraphe, ils discutent, juste là devant nous, sur les derniers préparatifs dont "où est donc la chaise ?"
Le tout se met en branle et nous avons droit à une série de tableaux qui nous entraînent un peu partout dans l'endroit. Le quatrième mur est constamment franchi avec les interprètes qui se faufilent parmi les spectateurs. L'oeuvre est en développement, mais les bases sont prometteuses et devraient pouvoir permettre un déambulatoire très intéressant rendu au bout du processus de création.
De ces tableaux, riches en "états de corps" dans lesquels on reconnaît la signature de l'interprète, j'en retiens particulièrement trois. D'abord, sur une petite scène, il y a ces trois corps qui s'émeuvent et se désaxent, semblant déterminés à documenter l'absence. Aussi, une fois tous les spectateurs habilement amenés et "introduits"par Jamie Wright dans une salle toute aussi vide que tout à fait éclairée, contrastant avec l'endroit dont vous venions, Laurence Dufour, face au mur et dos à nous, comble l'absence pendant que le robinet s'écoule juste à côté d'elle. Moment, pour moi, tout aussi fascinant que troublant.
Enfin, de retour dans la grande salle, Dave St-Pierre comble son absence et prend place dans une chaise à roulettes. Tout à fait stoïque, il sera habilement projeté par Jamie Wright dans diverses directions et vers des endroits desquels il fera que l'absence n'est plus et la présence est particulièrement forte. C'est aussi en suivant cette chaise que nous revenons au point de départ devenu point d'arrivée de l'oeuvre.
Une sortie danse intéressante (avec preuve cette photo de Marion M) et qui mérite des remerciements à tous les responsables.
Mais revenos à la raison de ma visite. Un peu après 19h00, Caroline Gravel et ses complices, Dave St-Pierre, Jamie Wright et Laurence Dufour à l'interprétation, Magali Babin à l'environnement sonore, Robin Pineda Gould à la captation photo et vidéo et Sophie Michaud, au conseil artistique arrivent. Avec la chorégraphe, ils discutent, juste là devant nous, sur les derniers préparatifs dont "où est donc la chaise ?"
Le tout se met en branle et nous avons droit à une série de tableaux qui nous entraînent un peu partout dans l'endroit. Le quatrième mur est constamment franchi avec les interprètes qui se faufilent parmi les spectateurs. L'oeuvre est en développement, mais les bases sont prometteuses et devraient pouvoir permettre un déambulatoire très intéressant rendu au bout du processus de création.
De ces tableaux, riches en "états de corps" dans lesquels on reconnaît la signature de l'interprète, j'en retiens particulièrement trois. D'abord, sur une petite scène, il y a ces trois corps qui s'émeuvent et se désaxent, semblant déterminés à documenter l'absence. Aussi, une fois tous les spectateurs habilement amenés et "introduits"par Jamie Wright dans une salle toute aussi vide que tout à fait éclairée, contrastant avec l'endroit dont vous venions, Laurence Dufour, face au mur et dos à nous, comble l'absence pendant que le robinet s'écoule juste à côté d'elle. Moment, pour moi, tout aussi fascinant que troublant.
Enfin, de retour dans la grande salle, Dave St-Pierre comble son absence et prend place dans une chaise à roulettes. Tout à fait stoïque, il sera habilement projeté par Jamie Wright dans diverses directions et vers des endroits desquels il fera que l'absence n'est plus et la présence est particulièrement forte. C'est aussi en suivant cette chaise que nous revenons au point de départ devenu point d'arrivée de l'oeuvre.
Une sortie danse intéressante (avec preuve cette photo de Marion M) et qui mérite des remerciements à tous les responsables.
samedi 16 janvier 2016
Sur mes pas en danse; "Swan Lake" à Danse Danse
Mon très bon début de saison danse se poursuit grâce à Danse Danse. Dans la grande salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, Dada Masilo et sa compagnie Dance Factory Johannesburg propose sa version du "Lac des cygnes". Une version qui nous présente un lui dont les parents et la société destinent à une elle, mais qui veut "tellement" d'un autre lui. Une version qui a été qualifiée fort justement de "version iconoclaste et gay, afro et contemporaine, du Lac des cygnes". Une version qui s'avère utile encore aujourd'hui.
"Swan Lake" est une oeuvre percutante sans artifices techniques, sinon des éclairages fort efficaces et un écran en arrière-scène qui, tel un camélon, se colore au gré de l'histoire. Une oeuvre qui métisse ou fusionne le genre des danses en conservant les tutus pour les femmes et qui les utilise adéquatement pour les hommes. Une oeuvre qui interpelle et qui ébloui autant par l'audace de son propos que par la qualité de son interprétation avec des tableaux d'un esthétisme éblouissant. Un peu plus d'une heure de plaisir pour les yeux et pour l'esprit qui se conclut dans une finale touchante. En résumé, une très belle soirée danse!
"Swan Lake" est une oeuvre percutante sans artifices techniques, sinon des éclairages fort efficaces et un écran en arrière-scène qui, tel un camélon, se colore au gré de l'histoire. Une oeuvre qui métisse ou fusionne le genre des danses en conservant les tutus pour les femmes et qui les utilise adéquatement pour les hommes. Une oeuvre qui interpelle et qui ébloui autant par l'audace de son propos que par la qualité de son interprétation avec des tableaux d'un esthétisme éblouissant. Un peu plus d'une heure de plaisir pour les yeux et pour l'esprit qui se conclut dans une finale touchante. En résumé, une très belle soirée danse!
jeudi 14 janvier 2016
Sur mes pas non prévus en danse; L'espace commun/Common Space 2016
Une chose en amenant une autre, ma première visite réussie au théâtre MainLine (endroit que j'apprécie de plus en plus au fur et à mesure de mes visites) pour le Festival Bouge d'Ici m'a fait y retourner. Au programme de cette soirée, dix courtes œuvres d'un maximum de dix minutes qui se partagent "L'espace commun". Une soirée qui se déroule rondement et qui entraîne les spectateurs dans une grande diversité d'univers. Une soirée pour prendre bonne note du noms de jeunes chorégraphes et interprètes qui nous feront passer de beaux moments. Une soirée, au final, qui a permis aux spectateurs qui ont fait salle comble pour la première, d'être ravis et satisfaits, si je me fie à leurs réactions et à leurs applaudissements nourris.
Photo: Cindy Lopez
Dix œuvres toutes différentes donc, que j'ai toutes appréciées mais certaines plus particulièrement et que je vous présente ici.
Une entrée toute en douceur avec "Oyat" de et avec Josiane Goneau et Pascale Talbot. Duo qui captive par la subtilité des gestes exprimés et beaucoup aussi par ceux retenus. L'oyat (merci programme !) est une fleur du désert qui fixe la dune et en cette soirée, l'oeuvre a très bien fixé mon intérêt.
"Sit down" de et avec Luciana Lua et Guillaume Loslier-Pinard, nous présente "deux créatures qui découvrent un objet étrange et qui tentent d'en découvrir l'usage" . La démarche amuse et intrigue jusqu'à ce que le quatrième mur soit franchi et que l'objet trouve son utilisation. Comme quoi, les choses se révèlent parfois de façon surprenante et nous amènent ailleurs.
"Movement In Serra: 2nd Movement" de Lorraine Albert met en scène sept interprètes (Julie Robert, Catherine Dagenais-Savard, Camille Gachot, Camille Dubé, Léna Demnati, Audrey Julien et Stefania Skoryna). Sur une bande sonore énonçant et répétant des termes en anglais et en français, les propos et les mouvements s’incrustent en nous. De ce deuxième mouvement, j'en aurais pris plus longtemps.
"Sorry I can't talk right now / Le Black Hole" de Virgine Desroches en collaboration avec les interprètes Marie-Ève Dion et Stéphanie Poulin McComeau se découvre à la lueur d'une ampoule. Ampoule habilement utilisée qui présente le geste ou la posture dans la rencontre de deux êtres selon différentes perspectives en laissant des zones d'ombre riche en interprétation.
Photo: Cindy Lopez
En fin de programme, "Je fuis, j'oublie, je reste" de Chloé Bourdages-Roy nous fait découvrir huit femmes (Tiffanie Boffa, Ariane Dessaulles, Myriam Foisy, Catherine Laframboise Desjardins, Cassandre Lescarbeau, Anne-Marie Rosa, Kim L. Rouchdy et Marie-Ève Tremblay) toutes habillées pareilles. Si tout semble vouloir être uniforme dans le groupe, les différences entre elles émergent Une oeuvre en apparence sage, mais qui se révèle, parfois avec subtilité pour peu que l'on observe bien. Voilà une belle façon de terminer une soirée bien remplie.
Je vous encourage à y aller vous aussi, du bon temps pour pas cher? Je vous mets le lien parce que vous avez jusqu'à samedi le 16 janvier pour le faire.
http://www.mainlinetheatre.ca/fr/spectacles/bouge-lespace-commun-common-space
Photo: Cindy Lopez
Dix œuvres toutes différentes donc, que j'ai toutes appréciées mais certaines plus particulièrement et que je vous présente ici.
Une entrée toute en douceur avec "Oyat" de et avec Josiane Goneau et Pascale Talbot. Duo qui captive par la subtilité des gestes exprimés et beaucoup aussi par ceux retenus. L'oyat (merci programme !) est une fleur du désert qui fixe la dune et en cette soirée, l'oeuvre a très bien fixé mon intérêt.
"Sit down" de et avec Luciana Lua et Guillaume Loslier-Pinard, nous présente "deux créatures qui découvrent un objet étrange et qui tentent d'en découvrir l'usage" . La démarche amuse et intrigue jusqu'à ce que le quatrième mur soit franchi et que l'objet trouve son utilisation. Comme quoi, les choses se révèlent parfois de façon surprenante et nous amènent ailleurs.
"Movement In Serra: 2nd Movement" de Lorraine Albert met en scène sept interprètes (Julie Robert, Catherine Dagenais-Savard, Camille Gachot, Camille Dubé, Léna Demnati, Audrey Julien et Stefania Skoryna). Sur une bande sonore énonçant et répétant des termes en anglais et en français, les propos et les mouvements s’incrustent en nous. De ce deuxième mouvement, j'en aurais pris plus longtemps.
"Sorry I can't talk right now / Le Black Hole" de Virgine Desroches en collaboration avec les interprètes Marie-Ève Dion et Stéphanie Poulin McComeau se découvre à la lueur d'une ampoule. Ampoule habilement utilisée qui présente le geste ou la posture dans la rencontre de deux êtres selon différentes perspectives en laissant des zones d'ombre riche en interprétation.
Photo: Cindy Lopez
En fin de programme, "Je fuis, j'oublie, je reste" de Chloé Bourdages-Roy nous fait découvrir huit femmes (Tiffanie Boffa, Ariane Dessaulles, Myriam Foisy, Catherine Laframboise Desjardins, Cassandre Lescarbeau, Anne-Marie Rosa, Kim L. Rouchdy et Marie-Ève Tremblay) toutes habillées pareilles. Si tout semble vouloir être uniforme dans le groupe, les différences entre elles émergent Une oeuvre en apparence sage, mais qui se révèle, parfois avec subtilité pour peu que l'on observe bien. Voilà une belle façon de terminer une soirée bien remplie.
Je vous encourage à y aller vous aussi, du bon temps pour pas cher? Je vous mets le lien parce que vous avez jusqu'à samedi le 16 janvier pour le faire.
http://www.mainlinetheatre.ca/fr/spectacles/bouge-lespace-commun-common-space
dimanche 10 janvier 2016
Sur vos pas vers les maisons de la culture de Montréal ?
Bon, j'en conviens, la danse contemporaine, vous me direz,"pas sûr" ! Et pourtant, il est possible d'aller à la découverte de belles oeuvres sans investir un seul sous et comme moi, d'en développer une dépendance. Comment Robert ! Vous me demanderez quelque peu incrédule. Le truc est simple si vous restez à Montréal. Il suffit de de se rendre dans les Maisons de la Culture, plus ou moins près de chez vous. Il faudra au préalable, se procurer des laissez-passer quelques temps avant quoique ce n'est pas une condition absolue. Vous n'habitez pas à Montréal ? Trouvez vous un ami qui lui y est dans la métropole.
Mais quoi aller voir vous me demanderez-vous ? Voici quelques propositions qui devraient vous convaincre de suivre mes pas de danse.
"Hors Je" de Dominique Porte à la Maison de la culture Rosemont-La Petite-Patrie, le samedi 2 avril prochain. Un beau moment avec cette interprète-chorégraphe qui nous entraîne dans sa démarche.
"Florilège" de et avec Margie Gillis à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal (en face de la station de métro du même nom), le mardi 1er mars. On en dit que "«Florilège» propose un voyage dans le temps qui permet d’embrasser quelques-unes des œuvres les plus emblématiques de Margie Gillis". Difficile de rester indifférent à la grâce et la sincérité de cette très grande dame de la danse.
"Data" de Manuel Roque dans tout plein de Maisons de la culture dont voici la liste:
- Maison de la culture Frontenac, le mardi 29 mars
- Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, le mercredi 30 mars
- Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles le samedi 2 avril
- Maison de la culture Rosemont-Petite-Patrie (Salle Jean-Eudes), le samedi 9 avril
Sans aucune hésitation, j'affirme que Manuel Roque est actuellement l'un de nos meilleurs interprètes en danse. Cette oeuvre, je l'ai vue et elle m'a séduite. Impossible de ne pas l'apprécier.
"Les chaises" chorégraphie signée Pierre-Paul Savoie et adaptée par Lise Vaillancourt, est une étonnante version de la pièce Les chaises d’Eugène Ionesco. Elle sera présentée le 29 janvier à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal et le vendredi 19 février à la salle Jean-Eudes de la Maison de la culture Rosemont-Petite-Patrie. Pour ma part, j'y serai aussi, Ionesco, ça m'allume !
Je m'arrête ici, mais la liste pourrait s'allonger. Allez sur le site de la ville de Montréal et cliquez sur le lien Accès-Culture (http://www.accesculture.com/) pour découvrir "gratis", plein de belles propositions que vous pourrez apprécier. Vous en verrez bien l'effet !
Mais quoi aller voir vous me demanderez-vous ? Voici quelques propositions qui devraient vous convaincre de suivre mes pas de danse.
"Hors Je" de Dominique Porte à la Maison de la culture Rosemont-La Petite-Patrie, le samedi 2 avril prochain. Un beau moment avec cette interprète-chorégraphe qui nous entraîne dans sa démarche.
"Florilège" de et avec Margie Gillis à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal (en face de la station de métro du même nom), le mardi 1er mars. On en dit que "«Florilège» propose un voyage dans le temps qui permet d’embrasser quelques-unes des œuvres les plus emblématiques de Margie Gillis". Difficile de rester indifférent à la grâce et la sincérité de cette très grande dame de la danse.
"Data" de Manuel Roque dans tout plein de Maisons de la culture dont voici la liste:
- Maison de la culture Frontenac, le mardi 29 mars
- Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, le mercredi 30 mars
- Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles le samedi 2 avril
- Maison de la culture Rosemont-Petite-Patrie (Salle Jean-Eudes), le samedi 9 avril
Sans aucune hésitation, j'affirme que Manuel Roque est actuellement l'un de nos meilleurs interprètes en danse. Cette oeuvre, je l'ai vue et elle m'a séduite. Impossible de ne pas l'apprécier.
"Les chaises" chorégraphie signée Pierre-Paul Savoie et adaptée par Lise Vaillancourt, est une étonnante version de la pièce Les chaises d’Eugène Ionesco. Elle sera présentée le 29 janvier à la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal et le vendredi 19 février à la salle Jean-Eudes de la Maison de la culture Rosemont-Petite-Patrie. Pour ma part, j'y serai aussi, Ionesco, ça m'allume !
Je m'arrête ici, mais la liste pourrait s'allonger. Allez sur le site de la ville de Montréal et cliquez sur le lien Accès-Culture (http://www.accesculture.com/) pour découvrir "gratis", plein de belles propositions que vous pourrez apprécier. Vous en verrez bien l'effet !
samedi 9 janvier 2016
Sur mes pas au cinéma; "Youth"
Je me souviens encore de la forte impression que m'avaient fait 'La Grande Bellezza" et aussi, le moins récent "Il Divo" du réalisateur Paolo Sorrentino, des oeuvres avec un enrobage particulier qui laissent des traces. Ainsi donc, voilà pourquoi je me suis rendu dans une salle du Cinéma Beaubien pour découvrir sa plus récente oeuvre "Youth", traduit ici de façon fort appropriée par "Jouvence".
J'ai lu à propos de ce film que c'était une expérience cinématographique et je suis tout à fait d'accord. L'action se déroule dans un hôtel de vacances dans les Alpes suisses et tourne autour d'un chef d'orchestre de près de quatre-vingt ans (Michael Caine, sublime) à la retraite, de sa fille (Rachel Weisz, touchante) et de son ami d'enfance (Harvey Keitel, convaincant). Tout au long des deux heures de projection, nous sommes charmés par la beauté des images, séduits par la trame musicale et par l'efficacité des dialogues. Nous sommes troublés aussi par la teneur de ces mêmes dialogues et par ce que vivent les différents personnages.
Cette réflexion sur la vie passée et présente, sur les souvenirs, ceux que l'ont veut bien conserver et partager ou non, sur les regrets que l'on a ou pas, est illustrée dans des dialogues justes, faisant parfois rire, mais je le rappelle, ce n'est pas parce que c'est drôle que l'on rit.
En conclusion, une oeuvre de contrastes qui mérite le déplacement et qui vous réfléchir sur certains enjeux de la vie.
J'ai lu à propos de ce film que c'était une expérience cinématographique et je suis tout à fait d'accord. L'action se déroule dans un hôtel de vacances dans les Alpes suisses et tourne autour d'un chef d'orchestre de près de quatre-vingt ans (Michael Caine, sublime) à la retraite, de sa fille (Rachel Weisz, touchante) et de son ami d'enfance (Harvey Keitel, convaincant). Tout au long des deux heures de projection, nous sommes charmés par la beauté des images, séduits par la trame musicale et par l'efficacité des dialogues. Nous sommes troublés aussi par la teneur de ces mêmes dialogues et par ce que vivent les différents personnages.
Cette réflexion sur la vie passée et présente, sur les souvenirs, ceux que l'ont veut bien conserver et partager ou non, sur les regrets que l'on a ou pas, est illustrée dans des dialogues justes, faisant parfois rire, mais je le rappelle, ce n'est pas parce que c'est drôle que l'on rit.
En conclusion, une oeuvre de contrastes qui mérite le déplacement et qui vous réfléchir sur certains enjeux de la vie.
vendredi 8 janvier 2016
Retour sur mes pas hors du sentier; Le collectif Las Padrinas
Fin décembre, je me suis dirigé avenue van Horne, juste au pied du viaduc du même nom. Mon objectif, découvrir tout en haut de deux escaliers d'un immeuble anonyme, la "Van Horne Station", le travail de quatre jeunes récentes finissantes de l'École de danse contemporaine de Montréal.
Si cette sortie est hors des sentiers de danse du spectateur que je suis, elle l'est tout autant des membres de ce collectif fraîchement graduées de l'École de danse contemporaine de Montréal. Résultat d'une résidence d'un mois, les visiteurs, nombreux pour l'occasion, ont droit à quatre œuvres en art visuel réparties dans l'espace, enrobées d'un environnement musical tout à fait approprié.
À l'entrée, un assemblage de chaises s'élève vers le plafond, attachées les unes aux autres mais la base ne repose que sur une seule. Le tout mérite un examen attentif et démontre que peu importe l'apparence des liens, c'est la qualité de la base qui compte. Juste à côté, des bas à l'élasticité éprouvée soutiennent leur charge. L'image, en apparence simple, mérite que on s'y attarde et suscite pour peu qu'on le veuille une certaine réflexion sur la résilience des choses . Plus loin, si on longe le mur, un montage montrant des pièces oranges suspendues par des moustiquaires au-dessus d'un lit. À la signification moins évidente, l'esthétique capte néanmoins l'attention et dans mon cas, cela a duré plusieurs minutes.
Enfin, pièce maîtresse, un salon avec siège et sofa devant un écran projetant des photos qui pourront nous garder captifs, debout ou assis, de longs moments. De ce lieu, il serait naturel de voir des corps s'y installer et de s'y mouvoir. Une suite naturelle à ce projet, selon moi.
Léna Demnati, Camille Gachot, Olivia Sofia Garon Orellana, Justine Parisien-Dumais, quatre jeunes femmes, récipiendaires 2015 de la Bourse Sofia-Borella qui ont décidé de s'éloigner pour l'instant de la danse et d'aller explorer ailleurs, heureux avons-nous été d'avoir pu profiter de leur travail. Quatre jeunes femmes aux yeux pétillants avec de grands et beaux projets et devant lesquelles, l'avenir s'annoncent prometteur.
Si cette sortie est hors des sentiers de danse du spectateur que je suis, elle l'est tout autant des membres de ce collectif fraîchement graduées de l'École de danse contemporaine de Montréal. Résultat d'une résidence d'un mois, les visiteurs, nombreux pour l'occasion, ont droit à quatre œuvres en art visuel réparties dans l'espace, enrobées d'un environnement musical tout à fait approprié.
À l'entrée, un assemblage de chaises s'élève vers le plafond, attachées les unes aux autres mais la base ne repose que sur une seule. Le tout mérite un examen attentif et démontre que peu importe l'apparence des liens, c'est la qualité de la base qui compte. Juste à côté, des bas à l'élasticité éprouvée soutiennent leur charge. L'image, en apparence simple, mérite que on s'y attarde et suscite pour peu qu'on le veuille une certaine réflexion sur la résilience des choses . Plus loin, si on longe le mur, un montage montrant des pièces oranges suspendues par des moustiquaires au-dessus d'un lit. À la signification moins évidente, l'esthétique capte néanmoins l'attention et dans mon cas, cela a duré plusieurs minutes.
Enfin, pièce maîtresse, un salon avec siège et sofa devant un écran projetant des photos qui pourront nous garder captifs, debout ou assis, de longs moments. De ce lieu, il serait naturel de voir des corps s'y installer et de s'y mouvoir. Une suite naturelle à ce projet, selon moi.
Léna Demnati, Camille Gachot, Olivia Sofia Garon Orellana, Justine Parisien-Dumais, quatre jeunes femmes, récipiendaires 2015 de la Bourse Sofia-Borella qui ont décidé de s'éloigner pour l'instant de la danse et d'aller explorer ailleurs, heureux avons-nous été d'avoir pu profiter de leur travail. Quatre jeunes femmes aux yeux pétillants avec de grands et beaux projets et devant lesquelles, l'avenir s'annoncent prometteur.
jeudi 7 janvier 2016
Sur mes pas en danse; "Fuck it ! / Finale au sol"
Débutons avec un brin de chauvinisme ! Montréal est la capitale de la danse qui nous permet de voir ou de revoir des spectacles à l'année. C'est le Festival Bouge d'Ici (couvant les mouvements futurs) qui ouvre la marche en ce début d'année au Théâtre Mainline avec un programme double qui fera le bonheur de tous les spectateurs.
Avis aux intéressé(e)s, il y a deux autres représentations, le 7 et le 8 janvier.
À l'ouverture des portes de la salle, nous attendent Mathieu Campeau et Émilie Morin installés sur un matelas au milieu de la scène. Les gens rentrent, je prends ma place en première rangée, mais les choses semblent mijoter devant et effectivement, les interprètes font éclater le quatrième mur. Restons attentifs, mais nous étions avertis, "Les corps évoluent dans un laisser-aller qui fait écho à un état d'esprit où tout est possible et permis" indiquait le feuillet.
Arrive le cri de départ qui annonce que les choses deviennent sérieuses. Catherine Lafleur nous entraîne dans un univers riche en mouvements physiques, sinon violents, le plus souvent en duo, mais aussi en solo. Une trentaine de minutes intenses, captivantes rehaussées par une trame musicale riche durant lesquelles j'y ai vu une histoire de couple dans les tourbillons de leur relation jusqu'à la finale particulièrement bien réussie. Si toute bonne chose doit avoir une fin, aussi bien qu'elle soit réussie et la chorégraphe l'a bien compris.
Photo: Sonya Stefan
Après une courte pause, retour en salle dans laquelle nous attendent cette fois en survêtement Marilyn Daoust, Marine Rixhon, Anne-Flore de Rochambeau et Liane Thériault avant leur "Finale au sol". Nous sentons la fébrilité du moment à affronter pour chacune d'entre elles sur cette scèneavec un peu vers l'arrière un filet de tennis délimitant l'attente du moment. Puis le tout se met en marche et une des interprètes avec quatre panneaux envisage le public jusqu'à choisir un spectateur qui par l'intermédiaire du hasard, choisira la première à procéder.
Petit intermède: Voilà une intéressante modification de cette oeuvre qui à sa première présentation présentait dans un ordre prédéterminé l'ordre de passage. "Affronter" son destin, n'est pas toujours inscrit dans un endroit précis de notre agenda. On reprend !
Marine Rixhon, mon coup de coeur de la soirée, est "choisie" et elle nous propose, une fois le survêtement retiré, un personnage qui défie de son regard frondeur autant l'épreuve que les spectateurs. Utilisant habilement son toupet, autant au sens propre qu'au sens figuré, sa personnalité rayonne et sa performance convainc. Le tout est bien parti.
Anne-Flore de Rochambeau est la deuxième désignée par le hasard et c'est avec élégance qu'elle franchit le filet. La suite est tout en grâce et en flegme. La douceur du propos irradie jusqu'en moi.
Arrive ensuite Liane Thériault avec ses pierres porte-bonheur et toute sa fébrilité. Elle devra affronter et l'on sent bien que le moment est difficile. Impossible de ne pas me reconnaître face à certaines situations passées dans ce personnage avant que l'expérience gagne des galons.
C'est Marilyn Daoust qui sera la dernière en piste. D'abord, habilement "préparée" par une comparse, elle la joue tout en séduction. Une séduction parfois malhabile, sinon désespérée qui traduit un immense besoin de plaire. "Dites-moi oui", semble-t-elle nous danser.
Le tout se termine par un court moment à quatre, question de clore le tout ensemble, autre belle conclusion.
Avec "Finale au sol" Liliane Moussa et ses interprètes nous proposent une oeuvre intéressante et accessible qui mérite des reprises avec des solos qui pourraient gagner en longueur. Je ne connais pas les interprètes, mais je serais tenté de penser qu'un peu d'elles se retrouve dans leur personnage.
Photo : Nans Bortuzzo
mardi 5 janvier 2016
Sur mes prochains pas de danse en janvier
Janvier commence à prendre de la maturité et ma saison danse (en spectateur) débutera sous peu. Vous devriez y penser vous aussi. Question de ne pas s'y perdre ou de s'y enfarger, mes pas seront planifiés avec une certaine minutie, sinon une minutie certaine. Curieux de savoir, où ils me mèneront ? Voici donc mes destinations.
En janvier: "Fuck it!" et "Finale au sol" dans le cadre du Festival Bouge d'ici au Théâtre Mainline (3997 rue St-Laurent) ouvriront ma saison. J'ai déjà vu "Finale au sol" et c'est avec grand plaisir que j'y retourne la revoir, cette finale en quatre temps. Curieux ? Voici le lien.
http://www.bougedici.com/fr/le-festival-2016/
Une semaine plus tard, c'est dans la grande salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, de la première rangée que je découvrirai "Swan Lake" de Dada Masilo présenté par Danse-Danse. Tout en couleur, devrait être ce rendez-vous, très attendu.
http://www.dansedanse.ca/fr/dada-masilo-dance-factory-johannesburg-dada-masilo-swan-lake
Un peu plus tard, à la Cinquième salle de la Place des Arts, une rencontre pour curieux (ce que je suis) "Par le chas de l'Aiguille" d'Audrey Bergeron présenté par Danse-Cité. Bien curieux, donc cette rencontre dans cette très belle salle.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2016/par-le-chas-de-l-aiguille
Un peu plus tard, un programme double au Monument National de Tangente avec "Juxtapose" de Cécilia Moisio que je découvrirai à cette occasion et aussi "Naïve?" de Gabrielle Le Bertrand-Lehouillier" (photo) que je reverrai avec grand plaisir. Le plaisir de revoir ce personnage succèdera à la surprise de la première fois.
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=178
Le mois tirera à sa fin, mais encore deux propositions seront sur mon itinéraire avant de tourner la page. D'abord, une visite à l'Agora de la Danse de sa dernière saison avant son déménagement. pour découvrir "Symphonie 5.1" d' Isabelle Van Grimde dont le texte de présentation allume l'intérêt, "À l'ère d'une virtualisation sans cesse en évolution, Isabelle Van Grimde plonge ses danseurs dans un environnement visuel interactif orchestré par une partition musicale jouée en direct."
Le programme de cette saison de l'Agora, combiné avec leur offre de 4 spectacles pour $64 augure à de belles soirées pour pas trop cher.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2016/symphonie-51
Enfin, pour terminer le mois, une autre visite chez mes amis de Tangente, dont juste les titres des deux oeuvres m'allument. "Du doute des uns" du Collectif, Je suis Julio et "Exister encore" de Maryse Damecour (photo).
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=179
Un mois de janvier avec un agenda rempli sur lequel je reviendrai, Malheureusement, il y aura des rendez-vous manqués, mais la vie est ainsi faite.
En janvier: "Fuck it!" et "Finale au sol" dans le cadre du Festival Bouge d'ici au Théâtre Mainline (3997 rue St-Laurent) ouvriront ma saison. J'ai déjà vu "Finale au sol" et c'est avec grand plaisir que j'y retourne la revoir, cette finale en quatre temps. Curieux ? Voici le lien.
http://www.bougedici.com/fr/le-festival-2016/
Une semaine plus tard, c'est dans la grande salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, de la première rangée que je découvrirai "Swan Lake" de Dada Masilo présenté par Danse-Danse. Tout en couleur, devrait être ce rendez-vous, très attendu.
http://www.dansedanse.ca/fr/dada-masilo-dance-factory-johannesburg-dada-masilo-swan-lake
Un peu plus tard, à la Cinquième salle de la Place des Arts, une rencontre pour curieux (ce que je suis) "Par le chas de l'Aiguille" d'Audrey Bergeron présenté par Danse-Cité. Bien curieux, donc cette rencontre dans cette très belle salle.
http://www.danse-cite.org/fr/spectacles/2016/par-le-chas-de-l-aiguille
Un peu plus tard, un programme double au Monument National de Tangente avec "Juxtapose" de Cécilia Moisio que je découvrirai à cette occasion et aussi "Naïve?" de Gabrielle Le Bertrand-Lehouillier" (photo) que je reverrai avec grand plaisir. Le plaisir de revoir ce personnage succèdera à la surprise de la première fois.
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=178
Le mois tirera à sa fin, mais encore deux propositions seront sur mon itinéraire avant de tourner la page. D'abord, une visite à l'Agora de la Danse de sa dernière saison avant son déménagement. pour découvrir "Symphonie 5.1" d' Isabelle Van Grimde dont le texte de présentation allume l'intérêt, "À l'ère d'une virtualisation sans cesse en évolution, Isabelle Van Grimde plonge ses danseurs dans un environnement visuel interactif orchestré par une partition musicale jouée en direct."
Le programme de cette saison de l'Agora, combiné avec leur offre de 4 spectacles pour $64 augure à de belles soirées pour pas trop cher.
http://www.agoradanse.com/fr/spectacles/2016/symphonie-51
Enfin, pour terminer le mois, une autre visite chez mes amis de Tangente, dont juste les titres des deux oeuvres m'allument. "Du doute des uns" du Collectif, Je suis Julio et "Exister encore" de Maryse Damecour (photo).
http://www.tangente.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=179
Un mois de janvier avec un agenda rempli sur lequel je reviendrai, Malheureusement, il y aura des rendez-vous manqués, mais la vie est ainsi faite.
dimanche 3 janvier 2016
Sur mes pas au cinéma; "Carol"
La vie se vit, mais souvent à quel prix ! Voilà ce qui me vient en tête, suite au visionnement de cette belle histoire d'amour d'une autre époque (début des années 1950) entre Carol et Therese dans la plus récente proposition de Todd Haynes. Deux heures de purs délices à suivre le lent déroulement de la rencontre de ces deux femmes jusqu'aux grandes décisions. Il y a d'une part Carol, superbement interprétée par Cate Blanchett, femme mariée désoeuvrée en instance de divorce et mère d'une petite fille (qu'elle adore). Et d'autre part, Therese, magnifiquement interprétée par Rooney Mara, jeune femme sérieusement courtisée, mais tout à fait indécise sur ces projets de vie.
La rencontre est tout aussi subtile que superbe. La suite, l'essentiel de l'histoire, est présentée tout en finesse, avec des regards et des expressions de grande éloquence, sur fond de complications compte-tenu de l'époque jusqu'à la toute fin. Les décors d'époque et les images léchées sont colorées par une trame musicale de grande qualité.
Une grande oeuvre qu'il faut découvrir.
La rencontre est tout aussi subtile que superbe. La suite, l'essentiel de l'histoire, est présentée tout en finesse, avec des regards et des expressions de grande éloquence, sur fond de complications compte-tenu de l'époque jusqu'à la toute fin. Les décors d'époque et les images léchées sont colorées par une trame musicale de grande qualité.
Une grande oeuvre qu'il faut découvrir.
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