jeudi 30 juin 2016

Sur mes pas estivals en danse: "Entre" tout en toi

C'est bien beau, la belle saison, celle des vacances, mais mes pas eux, trépignent et par conséquent, savent se diriger pour trouver. En cette belle journée, c'est au Square Cabot, tout à côté de la station de métro Atwater, que je me suis dirigé. Après deux soirées de prestation annulées, dame Nature ayant décidé de collaborer, l'installation toute blanche, gonflée d'air a pu être installée, permettant à Aurélie Pedron et son équipe d'entraîner les intéressés dans l'antre de "Entre". Une expédition particulière qui se passe entre un spectateur et une accompagnatrice (Annie Gagnon dans mon cas) enveloppée par l'atmosphère musicale de Michel F. Côté.

"Entre" est un moment intense qui nous permet de ressentir par le toucher, le mouvement.
"Entre" est une expérience sensorielle physique dans une atmosphère musicale envoutante.
"Entre" est un moment de détachement pour ressentir le mouvement et, qui sait, l'exprimer à son tour.
"Entre" est une opportunité de percevoir différemment à l'abri des autres dans l'antre.

Difficile de plus ou mieux décrire sans que la découverte du moment passé fasse son effet.
Difficile aussi de mieux décrire parce que cette expérience sera toujours très personnelle et le visage du jeune garçon qui l'a vécu juste avant moi me le confirme.

Pour vous qui lirez ce texte et qui auront la curiosité, sachez que cet abri sera de nouveau érigé au Parc Joseph-François Perreault (juste à côté de chez moi) le samedi 6 août entre 18h00 et 21h00. Le seul prix pour cette expédition, est votre audace, parce que cela vous est offert gracieusement par mon arrondissement. Allez-y donc !


lundi 27 juin 2016

Sur mes pas au cinéma: "Mia Madre" qui est d'un désarroi émouvant

De Nanni Moretti, je suis devenu fidèle amateur. Je me souviens encore de sa dernière oeuvre "Habemus Papam" dans lequel le désarroi du pape désigné occupait tout l'écran. Cette fois avec "Mia Madre", c'est une version différente et semble-t-il assez personnelle de ce désarroi qu'il nous propose. Le désarroi d'une femme, réalisatrice en plein tournage d'une oeuvre qui la dépasse. Avec en toile de fond sa relation avec les autres, de l'accompagnement de sa mère qui se meurt et le relent d'une récente liaison amoureuse qui l'est déjà, morte ! Une oeuvre consistante, mais pas "pesante", je vous rassure.

Nous accompagnons cette femme durant un épisode difficile de sa vie avec des moments drôles et d'autres très touchants avec des segments imaginaires (ou rêvées) et des flashback. Cette femme (Margherita Buy, crédible) se révèle à nous sans fard, tout le long des différentes scènes de film avec sa mère mourante ou lors des échanges parfois musclés avec la vedette de son film (John Turturro, plus grand que nature) et avec son frère (Nanni Moretti, efficacement sympathique) et surtout, lorsqu'elle est seule face à son désarroi. Et ce désarroi, nous le ressentons sur tous les tons et par sa physionomie qui transperce l'écran. Mais encore plus, il pourra rappeller des situations personnelles durant laquelle, le contrôle de ce qui arrive nous échappait. Encore plus, d'autres fois, (plus gênantes aussi !), durant lesquelles nous étions à côté du personnage que nous devions être, et pas qu'un peu, ou que nous supposions devoir jouer dans certaines circonstances. Cette présence de corps mais tout à fait lointain d'esprit, nous la voyions là, tellement bien exprimée et montrée, sous les traits de cette femme qui nous devient de plus en plus attachante, malgré le dévoilement de ses travers.

Après un début d'apprivoisement mutuel (l'oeuvre et nous), l'histoire captive et se termine, trop vite, mais de façon lumineuse. Du beau cinéma qui vaut le déplacement.


mercredi 22 juin 2016

Sur mes pas au cinéma: ébranlé par "La tête haute" !

Il arrive parfois que le visionnement d'une oeuvre cinématographique soit difficile, très difficile même. Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit mauvaise, ni que on ne l'a pas apprécié. Cela serait plutôt dû au sujet présenté, au traitement fait et aussi à la qualité de l'interprétation. C'est exactement le cas de "La tête haute" d'Emmanuelle Bercot dont l'histoire a tout pour rappeller celle de "Mommy" de Xavier Dolan. Un jeune "difficile" en crise perpétuelle avec une mère dépassée et qui doit se faire aider par les services sociaux. Il y a une différence, une histoire se passe ici au Québec, celle d'Emmanuelle Bercot se passe en France. Vous avez apprécié "Mommy", "La tête haute" est pour vous.


                                                   
Si cette dernière histoire nous rejoint droit au coeur, c'est parce qu'il y a quatre interprètes principaux qui jouent leur rôle de façon magistrale. D'abord, Rod Paradot (éblouissant), dans la peau de ce jeune incontrôlable, ensuite, Sara Forestier (crédible) dans le rôle de la mêre dépourvue, autant comme mère que comme femme, aussi Benoit Magimel (touchant) dans la peau d'un travailleur social et enfin, Catherine Deneuve (surprenante) dans le rôle de juge de la Cour des jeunes et qui suit patiemment pendant près de dix ans ce jeune qui a tout pour déraper définitivement.

Malony est laissé par sa mère dépassée dès son âge de 8 ans. La blessure s'avérera profonde et nous découvrons peu à peu un jeune sur le chemin de son destin, tel un super bolide avec un moteur surdimensionné mais avec des pneus "sur les fesses". Ce moteur, il l'exploite à plein sans contrôle, et les dérapages sont nombreux et les collisions nombreuses. Il y a bien la juge et ce travailleur social qui tentent, presque sans espoir, de le ramener sur la route et de lui trouver un projet de vie. Dans ces univers de réinsertion ou d'incarcération, il évoluera en reculant et en avançant. Avec ses dix huit ans tout proche à l'horizon, le temps presse avant qu'il ne soit laissé à lui même. La vie est rarement un conte de fée et pas question ici, de vous en dire plus ! Il en reste qu'il devrait être vu et pas seulement pour découvrir des performances qui ont mérité plusieurs nominations et deux prix César, Rod Paradot, dont c'est le premier rôle, comme meilleur espoir masculin et Benoit Magimel comme meilleur acteur dans un second rôle.

mardi 21 juin 2016

Sur mes pas à l'école: un grand père gonflé de fierté et d'émotions

Voici arrivé la fin de l'année scolaire et juste de l'autre côté de la ligne, le début des vacances des écoliers, pour les parents eux ??? Avec cette fin, arrive le moment du spectacle de fin d'année. Invité deux fois plutôt qu'une par mes deux petits-fils, mes pas m'ont amené gaiement dans un gymnase plein de chaises devant une scène au rideau fermé. J'étais averti, "grand-papa" je veux te faire pleurer !". L'endroit grouille de parents (et de grands-parents), avec leurs appareils photos et autres gadgets électroniques, prêts à dégainer et capturer les précieux moments.

La lumière se baisse et arrive les présentations d'usage par la directrice de l'école manifestement très fière. À tour de rôle, des classes de maternelle, première et deuxième années, viendront chanter, danser, conter une histoire ou effectuer des performances athlétiques. Le rythme est bon, aucun temps mort, avec une alternance de numéros sur scène ou dans la salle, juste à côté de nous. Plus ou moins intimidés, sinon pas du tout, les jeunes nous montrent comment ils peuvent construire ensemble, chacun comme un pixel dans un ensemble lumineux. Arrive le moment du conte des humains et de la montagne, dans lequel mon petit-fils joue le rôle d'un humain. On nous rappelle que la sagesse de surmonter un défi (la montagne, ici) peut se trouver dans un livre, plutôt que dans la force. S'en suit d'autres performances dont une de gumboot et une autre de musique (duo de violon et guitare par deux enseignants), jusqu'à ce que l'on entende les premières notes de la chanson "Je vole", version avec les gestes du film "La famille Bélier". Chanson interprétée par mon petit-fils et les amis de sa classe de deuxième année qui quittent cette école pour aller dans celle des plus grands. Touchant de voir sur scène, ce petit bout d'homme investi dans sa mission de nous émouvoir. Et je serai honnête, mes larmes ont coulé, de fierté, évidemment ! Tellement heureux aussi de pouvoir les féliciter, eux aux sourires rayonnants.

Dans cette école qui se prépare à être plus calme, l'effervescence de ces moments me permettait de constater comment les enseignantes et enseignants réussissent un travail essentiel avec des conditions pas toujours faciles, soit de mettre en pratique le thème de la chanson de "Je vole" pour ces jeunes qui ont la vie devant eux.

lundi 20 juin 2016

Sur mes pas en danse: mon bilan de la dernière saison

Je ne sais pas pour vous, mais moi j'aime les bilans culturels, surtout en danse, évidemment. De ce côté, c'est assez pauvre dans nos médias. Si vous en connaissez, n'hésitez pas à me communiquer les coordonnées de ces lieux papier ou virtuels.

Entretemps, je vous propose le mien, maintenant que la saison régulière et celle des festivals sont derrières nous. Depuis janvier dernier, c'est vers une cinquantaine de destinations danse et un peu plus d'oeuvres, compte-tenu des programmes doubles ou triples, que mes pas m'ont porté. Très peu sinon aucune de ces propositions ne m'ont fait regretter de m'être déplacé. Beaucoup m'ont intéressé et certaines m'ont frappé plus fort et c'est de celle-là dont je vous parlerai. Il est évident que la proximité temporelle peut en favoriser certaines, mais pour d'autres, seulement le fait que le titre me fasse encore effet, veux tout dire.

La saison a bien débuté pour moi avec un programme double du Festival Bouge d'ici au Théâtre Mainline. Je revoyais pour une deuxième fois 'Finale au sol" de Liliane Moussa et le plaisir était aussi grand. De ce "portrait déguisé de l'univers sportif" mis en mouvement par les quatre interprètes (Marilyn Daoust, Marine Rixhon, Anne-Flore de Rochambeau et Liane Thériault), j'en percevais une réalité d'intimité qui par leur interprétation propre, dévoilait, malgré le portrait déguisé, leur personnalité réelle ou suggérée.

Fin de mois de janvier techno-danse avec Isabelle Van Grimde avec "Symphonie 5.1". Un bel exemple d'oeuvre dans laquelle la technologie ne détourne pas l'attention mais plutôt en rehausse les perceptions multiples que nous pouvons avoir. J'ai écrit qu'il fallait la voir et la revoir et pour la revoir, je me le promets encore si elle est remise à l'affiche.

Début mars, "Les choses dernières" de Lucie Grégoire était reprise à l'Agora de la danse, par Isabelle Poirier. J'écrivais de ce que j'avais vu, mais pas seulement avec mes yeux, "De ces allers retours frénétiques, en entrée de jeu, jusqu'à la finale, nous sommes des captifs captivés des états de corps exprimés. Pourra-t-elle s'échapper de l'oubli, de notre oubli ?" Avec du recul, il semble que non elle pourra rester présente. Une oeuvre qui marque et qui rappelle aussi que notre passé chorégraphique regorge de très belles oeuvres doivent être re-créées ou à tout le moins représentées.

Plus tard dans le même mois, Tangente et Maïgwenn Desbois, nous proposait "Avec pas d'coeur". On nous annonçait, en entrée de jeu, des "étincelles émotives", mais ce sont plutôt des flammes intenses d'émotion que j'ai ressenties. Une oeuvre utile et très importante pour nous ouvrir à la réalité des personnes différentes à nous, mais dans le fond pas si différentes de nous. Il faut pouvoir découvrir ce type d'oeuvres régulièrement, question de s'assurer de garder notre coeur ouvert. À très bientôt Maïgwenn !

Impossible de ne pas revenir quelque peu sur mes premiers pas à la Maison Symphonique au mois de mai. Des pas pour y découvrir comment la danse peut se conjuguer à la musique d'orgue pour investir complètement cet endroit magnifique. Oeuvres en onze tableaux, tels onze chapitres d'une histoire que je me suis faite avec "Anatomie d'un souffle" de Danièle Desnoyers ( et Jean-Willy Kunz à l'orgue).

J'ai fait mention plus haut de reprises, et c'est que j'ai pu encore apprécier grâce à Danse Danse. "Prélude à l'après-midi d'un faune" et "Le sacre du printemps" par la Compagnie Marie Chouinard accompagné par l'Orchestre symphonique des jeunes de Montréal. Toujours percutant et, comme je l'avais écrit, "de la grande danse, tel un fin travail de joaillerie de mouvements, par des talentueux interprètes." Rien de plus à ajouter.

Je ne voudrais pas manquer l'occasion de rappeller que je suis maintenant un citoyen en règle de Schmuttland, avec ma carte. Le tout s'est fait dans la joie et le plaisir, après les procédures d'usage lors d'un souper festif  accompagné de prestations de danse des soeurs Schmutt et de leurs assistantes, surtout. Faire la fête, voilà leur spécialité !

Avant de passer à mon top 3 de la saison, une mention pour une oeuvre du dernier FTA, "The Black Piece" d'Ann Van den Broek qui m'a complètement déstabilisé au début, au point de vouloir partir. Mais je suis resté et "la crêpe a été retournée" et une fois l'apprivoisement fait, j'ai beaucoup apprécié. Voilà des situations que j'apprécient particulièrement, après évidemment !

D'abord, "When the ice melts, will we drink the water ?", de Daina Ashbee avec Esther Gaudette. Une courte oeuvre qui percute en nous présentant, juste devant nous, une femme sans défense. Ses gestes sont violents et démontrent une résistance passive fortement exprimée. Impossible de ne pas être troublé de ce déferlement d'impuissance et de ne pas faire le lien entre le sort de notre terre et celui des femmes autochtones. Cette pièce m'habite encore, aujourd'hui.

Aussi, "Pluton - acte 2" de la 2e Porte à Gauche dont le mélange des genres et des générations nous entraînaient dans des univers riches en fortes présences. Quatre parties toutes différentes, mais qui prises ensemble de vivre un tout fort de danse.

Enfin, "Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs" de Sophie Corriveau et Katya Montaignac qui nous entraînait dans une suite de mouvements et confidences des quinze interprètes assis avec nous autour de l'espace d'expression. Touchant, émouvant, mais surtout très beau que ce moment de partage coloré de nostalgie puisque c'était la dernière représentation de l'Agora dans ses locaux dela rue Cherrier. Tout y était et ce fût le moment fort de ma dernière saison. 

Une saison s'achève, une petite pause s'amène, malgré que les sorties danse extérieures sont possibles, suffit de bien surveiller le calendrier des activités culturelles de la ville de Montréal.  

Trop déjà d'écrit et trop d'oeuvres sur lesquelles, il  aurait fallu que je revienne. Le côté explosif de "Cake" d'Audrey Rochette ou celui "surprenant" de "Car c'est par la fragilité que la révolution oeuvre" d'Adam Kinner mériterait une place plus importante dans ce texte. Sans oublier, mes passages sur la Passerelle 840 ou ceux aux spectacles de fin d'année des élèves de l'UQAM et de l'École de danse contemporaine de Montréal. Mais stop Robert ! Et Zone Homa, c'est bientôt.










samedi 18 juin 2016

Sur mes pas au cinéma: Fantasia, qu'est ce que je fais là ?

Vous arrive-t-il de vous demander pourquoi ais-je fait cela ? Pour ma part, cela m'arrive et la dernière fois en date est lorsque j'ai participé à ce concours. Il est important de se rappeller que lorsqu'on participe à un concours, il y a un risque, celui de gagner ! Et c'est ce qui m'est arrivé en participant au concours pour remporter deux billets pour la première de "The Neon blonde", parce que déjà dans la file d'attente, les gens autour de moi, "pas habitué !" La réponse à mon interrogation m'est venue lors de l'accueil pour cette première, "Fantasia" est heureux de vous accueillir. Moi le cinéma j'aime, mais l'univers "Fantasia" euh !!!! Mais une fois assis, allons y voir. J'espérais pas trop d'horreur et plus de fantastique et c'est exactement ce que Nicolas Winding Refn propose. Il y aura bien un peu de sang, mais ce n'est pas cela dont je garderais en mémoire. Cela pourrait être aussi les différentes interprétations de l'histoire, mais pas pour moi. J'en retiens l'esthétique léché et la conviction du propos. De cette jeune fille (brillamment interprétée par Elle Fanning) arrivée là, sans défense, sans être innocente, lucide de ce qu'elle est face aux autres, nous en suivrons les pas dans cette univers de la mode et de l'image. Les images sont belles et les péripéties captivantes, enrichies par les symboles déployés.

Une fois la projection terminée, je me suis rappelé que lorsqu'on se perd, il arrive que l'on se retrouve en territoire inconnu et de s'y plaire. C'est exactement, ce que j'ai ressenti en revenant à la maison suite à ce visionnement.

http://www.cinoche.com/films/le-demon-de-neon/index.html

vendredi 17 juin 2016

Sur mes pas en danse au Fringe; un tout petit tour satisfaisant

La vie est ainsi parfois faite, l'agenda ne le permettant pas, mes sorties danse sont très limitées en cette édition du Fringe, pourtant fort prometteuses. Ma soirée possible mettait en évidence la "femme" dans les différentes propositions que je ne pouvais rater. D'abord "FEM", trois oeuvres d'une quinzaine de minutes (chorégapĥies d'Emmanuel Jouthe, Simon Gélinas Beauregard et Sébastien Provencher), mises en mouvement par Marie-Denise Bettez, Marika Dumoulin Lafond et Mathilde Gesseaume-Rioux. Ensuite, un programme double qui débutait avec la courte et intense "Parade" de et avec Geneviève Jean-Bindley accompagnée sur scène par Juliette Pottier-Plaziat, suivie par "No means yes" de Virginie Desroches avec Marie-Ève Dion, Claire Jeannot et Myriam Foisy.

Débutons avec "FEM", trois oeuvres différentes, "La femme agée", "La femme violentée" et la "La femme-objet" qui met bien en évidence que la femme "vulnérable" (j'adhère, malheureusement à cette vision !) se déclinent au moins dans ces trois perspectives, parce que la femme au singulier, est une pure abstraction. Il en reste que le défi de faire un tout de cela est partiellement relevé. Nous sentons les interprètes sont investies dans leur mission, mais la différence de ton est trop importante pour garder le fil conducteur proposé. La dernière partie, cependant, ne devrait pas laisser indifférent. Les symboles phalliques s'imposent et question de mettre les choses au point, elles pêtent devant nous la balloune, au propre comme au figuré. Cette femme qui devient ces femmes, si cela s'avère nécessaire à démontrer, "FEM", le fait. Comme le feuillet l'indique, il est souhaité que ce soit le début d'une longue aventure, pour ma part, je partage ce souhait.



Après une petite pause collation, retour pour découvrir "Parade" et " No mean yes". Deux chorégraphies de femmes interprétées par des femmes sur "la femme" au pluriel. "Parade" en levée de rideau pourra surprendre par la "légèreté" des costumes, mais vite, nous serons captivés par le propos chorégraphique dynamique. Ce propos, moi, je le vois sur les attributs, ceux montrés, ceux cachés, ceux exprimés et ceux utilisés. Six minutes, c'est court, mais l'impression, elle, est durable, grâce à l'intensité des mouvements et l'audace de ces deux jeunes femmes. La lecture du feuillet m'indique qu'après "PARADE" au Fringe, il y aura, de Geneviève Jean-Bindley, "Hot Dog" à la Zone Homa (le 10 août, me disent mes espions), et pas question de rater cela et je vous invite à faire comme moi.

Très court entracte, le temps de prendre une courte respiration et nous tenterons d'y voir clair avec "No means yes". Le propos est annoncé dans le feuillet, pour peu qu'on se donne la peine de le lire, "Il met de l'avant un point de vue féminin sur la question sensible et complexe du consentement dans son sens large et quotidien." Décidément, Virginie Desroches se donne une mission difficile (je serais tenté de dire impossible) d'illustrer en mouvements cette problématique. Le tout commence par un "non" exprimé (par Marie-Ève Dion) sous tous les tons, un non conjugué à ses gestes qui ne clarifient pas la clareté de l'intention. Je suis un homme et la réalité féminine, par conséquent, m'échappera inévitablement, mais dans ce qui a suivi jusqu'à "l'explication finale", j'ai ressenti une certaine impression qui m'a atteint. J'ai ausi entrevu la complexité de la question. Une oeuvre intense, pleine de tensions, mais aussi très utile par des jeunes femmes qui rejoindront le public, en autant qu'il soit disponible. Pour ma part, mission accomplie !



Il faut aussi que j'ajoute que de revoir de jeunes interprètes préalablement vues avec le même plaisir et d'en apprécier l'évolution est aussi une récompense personnelle à mes pas qui se déplacent dans un agenda bien rempli.

mercredi 15 juin 2016

Sur mes pas de spectateur; six mois plus tard

C'était il y a six mois, je devenais blogger, Je commençais à partager, comme un grand garçon, sur une plate-forme qui est mienne, cela après avoir, pendant près de quinze ans, écrit mes impressions sur mes sorties et découvertes culturelles. Cela, je le dois à quelques personnes qui m'y ont encouragé et aussi celles qui m'ont aidé à apprivoiser l'instrument. Aujourd'hui, à vous qui vous vous reconnaîtrez, un gros merci.

Je le confesse, si j'écris, c'est d'abord pour moi, j'y ai pris un grand plaisir. Un plaisir s'est développé à découvrir que vous venez me lire et vous êtes nombreux (ici, je dois avouer que je me pince !). Je le fais sans prétention avec un grand plaisir à témoigner du beau et bon travail qui nous m'est offert. Je le fais souvent à chaud et sans avoir pris de notes, souvent sans suffisamment paufiner mon style et assez souvent avec le regret, en me relisant, d'en voir les points à améliorer pour mieux rendre justice à l'oeuvre. Il m'arrive d'écrire des informations pas tout à fait exactes et rapidement, on me l'indique. Heureux je suis, de me le faire dire et de pouvoir le corriger.

Depuis six mois, j'ai écrit 90 textes et pour le scientifique que je suis, voilà une forme de rapport très personnel qui me permettra de garder des traces concrètes que les pas de ces artistes m'ont faites en moi. Je dois avouer que je ne sais pas si je pourrai continuer à ce rythme, mais les marques d'appréciation et d'encouragement que je reçois m'aideront dans l'avenir. Parce que, voyez-vous écrire peut-être assez facile, mais rendre compte avec justice, en utilisant les bons mots, reste un défi constant.

Il n'existe pas de moitié de chandelle, mais pour l'occasion je la crée, je l'allume et je la souffle, tout en vous remerciant, à cette occasion, de me permettre de garder ma flamme bien vivante en me lisant.

Pour toi qui travaille fort pour pouvoir me présenter une oeuvre qui m'allume, qui m'émerveille et qui me permet de voir le monde autrement, moi le malhabile du geste, un gros et sincère merci !


lundi 13 juin 2016

Retour sur mes pas au FTA: "J'aime Hydro", mais pourquoi ?

C'était un passage hors danse de mon dernier FTA et nous avions choisi d'aller voir "J'aime Hydro". Nous n'étions pas les seuls, la salle était comble, pour assister à cette représentation de théâtre documentaire sur un sujet qui avouons le, pas très "sexy" ! Allez entendre parler d'une institution publique pourrait-il attirer les foules, me demanderez-vous. Il y a bien dans la salle et la discussion d'après représention a permis d'en faire le constat, des spécialistes du milieu, mais surtout de simples citoyens qui se sont déplacés. Alors pourquoi ?  Je laisse cette question en plan, parce que chaque spectateur présent a sa réponse et la mienne pourrait surprendre sans amener d'éclairage particulier.

                               Photo du site de Porte Parole

Dans "J'aime Hydro", pas question d'ironiser sur cetre relation amour-haine avec cette société qui devrait être la nôtre. Cette créature qui harnache nos belles rivières, défigure nos paysages avec ses lignes de transport et qui, selon certains, menace nos santés avec ses compteurs intelligents. Cette créature de "notre Révolution tranquille" qui était un symbole de notre prise en charge collective est-elle en train de nous échapper au profit d'intérêts privés ?

Pour tenter d'y voir clair, Christine Beaulieu revêt ses habits d'enquêtrice citoyenne, pour nous proposer en trois épisodes de la création d'Hydro-Québec à son apparent appétit sans fond pour le kilowatt-heure d'aujourd'hui. Elle le fait pendant plus de deux heures, qui passent vite, en jouant sur trois niveaux. Il y a d'abord sa perspective très personnelle dans elle intègre ses confidences personnelles et son désintérêt de départ. Il y a ensuite, la nature de ses démarches colorée de ses incertitudes et ses angoisses. Il y a enfin les faits, les opinions d'experts et aussi certaines interprétations que les spectateurs pourront faire. Le tout pourrait être aride ou austère, mais  c'est sans compter sur Christine Beaulieu qui a su capter notre intérêt avant et de traiter avec doigté et humour ce sujet délicat avec l'aide de Mathieu Gosselin qui revêt, tel un caméléon, les différents personnages et Mathieu Doyon, à la console et un peu plus, sur la mise en scène de Philippe Cyr, avec pas loin Annabel Soutar.

Projections vidéo en support, nous suivons avec intérêt l'enquêteuse et arriverons à nous faire une idée des enjeux actuels. Pour ma part, je pense avoir bien compris pourquoi nous, dans le sens notre Hydro-Québec  continuons de construire des barrages, même si nos besoins actuels ne sont pas existants et que ceux futurs sont très peu probables. Nous avons appris à faire des barrages et si nous voulons rester "maître-expert" de la chose, et bien, il faut continuer. Et cela coûtera le prix qu'il faut, d'autant que c'est le citoyen qui paye.

Une oeuvre importante qu'est "J'aime Hydro" et aussi utile, présentée avec habileté par Christine Beaulieu qui nous annonce deux autres épisodes que je me promets de ne pas rater. Je vous le conseille aussi.

dimanche 12 juin 2016

Sur mes pas en chant avec "La Horde Vocale" :Échos de Babel

Je suis amateur de danse et j'apprécie souvent ces oeuvres dépouillées sans trop d'artifices, laissant au mouvement tout la place. En chant, en faire l'équivalent "a cappella" pose un certain défi et pour une autre fois, je peux affirner que ce défi est brillamment relevé par "La Horde Vocale" qui se définit comme un orchestre a cappella. Vingt chanteuses et neuf chanteurs sous l'habile direction (musicale et artistique) de Jean-François Julien qui nous propose des chansons de Claude Nougaro, Boris Vian, Barbara, Jacques Brel et Serge Gainsbourg, certaines très connues dont "Amsterdam" et "Le poinçonneur des Lilas", d'autres moins, mais qui méritent de l'être.


Pour mieux comprendre le plaisir ressenti durant ce récital de vingt-deux chansons et du rappel "déconstruit", débutons par le commencement. Les lumières se ferment sur une salle comble et de partout, de l'avant et par en arrière, arrivent les interprètes pour se rendre en chantonnant sur la scène pour y prendre place. Arrive le directeur et avec en voix, le support musical et l'interprétation, La Horde nous fait "Le cinéma" de Claude Nougaro et Michel Legrand. Utilisant l'humour, le directeur musical effectue les transitions des onze chansons de la première partie.

L'entracte terminé, le tout reprend avec "Poupée de cire poupée de son" de Serge Gainsbourg qui fait faire quelques pirouettes arrières de plaisir dans le passé d'un bon nombre de spectateurs. Suivaient dix autres chansons dont, une de mes préférées, "Le poinçonneur des Lilas (Serge Gainsbourg), sans oublier les classiques "Göttingen" de Barbara et "Amsterdam" de Jacques Brel.  Au rappel bien mérité, nous avons droit à un peu de pédagogie par une autre prestation de "Madeleine" en mettant en évidence la contribution des Sopranos, des ténors, des mezzo-sopranos, des altos et des basses, à la richesse du résultat.

Si selon moi, il est important de connaître ses classiques en littérature, cela est vrai aussi pour la musique et cet après-midi a été l'occasion d'une délicieuse mise à jour. Il serait dommage de ne pas profiter de l'occasion pour mentionner la contribution visuelle de l'artiste peintre-sculpteur Antoine Josse dont les photos de ses magnifiques oeuvres ont été projetées en fond de scène tout au long de la prestation. Curieux, curieuse ? Voici le lien.

https://www.facebook.com/antoinejosse.art


Et aussi la contribution littéraire de Fabienne Cabado pour la présentation écrite de ces "Échos de Babel" et celle de Jean-François Julien pour la trame narrative, en quatre parties, tout au long de la prestation des chansons.

Mais comme toute bonne chose a une fin, il faut quitter, mais il est difficile de ne pas garder en tête, l'air de certaines des chansons et de les fredonner.

 "J'fais des trous des p'tits trous encore des p'tits trous 
Des p'tits trous des p'tits trous toujours des p'tits trous 
Des trous de seconde classe 
Des trous d'premiere classe."

vendredi 10 juin 2016

Sur mes pas au cinéma jusqu'à "Demain" plein d'espoir

C'était hier que mes pas m'ont porté vers "Demain" qui nous présente des initiatives d'aujourd'hui, tout autour du globe pour un avenir meilleur, à tout le moins, possible pour l'espèce humaine sur terre. Il y a longtemps que je m'étais assis dans une salle de cinéma et cette proposition de Mélanie Laurent et Cyril Dion, fortement recommandée par Maud Mazo-Rothenbuhler, lors d'une brève rencontre, avait ce qu'il fallait pour me remettre au septième art. Quelle bonne décision, j'ai pris !


Après un avertissement, études scientifiques à l'appui, qu'une grande partie de l'espèce humaine est menacée d'ici une vingtaine d'années, les artisans de ce film prennent le parti du positif, soit de nous montrer comment il est possible de changer le cours des choses. Saurons-nous capables de surmonter la menace malgré toutes les initiatives présentées ? Je ne serais pas capable de répondre, mais il m'est évident d'affirmer que si rien n'est fait,"nous sommes faits !".

On nous présente des initiatives citoyennes, des initiatives de villes dans une dizaine de pays en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie. Est-il possible de "sauver" le monde en encourageant à acheter local, à cultiver local, à limiter la domination de l'automobile, entre autres ? Peut-être ou peut-être pas, mais je suis d'avis que nous nous n'avons pas le choix d'essayer et encore moins de réussir. J'en retiens des pistes personnelles tout au long des cinq parties de ce film.

Un film à voir par le plus grand nombre, en espérant qu'ils passent du mode résignation au mode solution, synonyme d'espoir. Pour ma part, je commence ici, en vous recommandant d'y aller.

jeudi 9 juin 2016

Sur mes pas en danse au FTA: J'aurais voulu être un danseur ! dans "Gala"

La foule nombreuse se pressait dans le hall d'entrée de la Salle Ludger-Duvernay en cette dernière soirée du FTA 2016. Il y avait de la grande visite et le moment était attendu, Jérôme Bell était en ville deux soirs et c'était la dernière. Le buzz était bon et la proposition du chorégraphe audacieuse. Il met sur scène dix-neuf danseurs professionnels et amateurs de tout genre venant d'ici, Montréal (hommes, femmes, très jeunes, plus vieux, avec ou sans handicap, dans tout le spectre de l'apparence physique), la diversité savamment recherchée et obtenue. Sur cette scène, tous pouvaient s'y reconnaître et pouvaient se dire comme moi, "j'aurais voulu être danseur !" en modifiant les paroles de Starmania. Je vous propose donc un compte-rendu sur l'air de la chanson.

                                Photo de Sandrick Mathurin tirée du site de Voir

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir me rendre sur toute les scènes présentées en entrée de jeu. être impressionné par celles toutes majestueuses et fouetté par le vent de celle face à la mer.

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir faire mes pas de ballets en solo sur une grande scène.

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir faire des pas de valse bien accompagné dans un collant multicolore.

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir montrer ma performance de Moon walk sur la chanson "Billie jean" du maître du mouvement.

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir faire mon solo sur cette grande scène avec les autres et découvrir toutes les réactions des spectateurs.

J'aurais voulu être danseur pour pouvoir passer seul sur scène, le temps d'arrêter et de recevoir, juste comme cela, sans raisons, les applaudissements de la foule.

J'aurais voulu être danseur pour pouvoir faire du vogueing, en suivant les mouvements de Gerard Reyes. ou "swinguer la bacaisse" dirigé par une femme qui aurait pu être ma mère ou m'éclater sur un air des années 70 en suivant le déhanchement d'un homme qui a tout de mon beau-frère et aussi lancer et échapper mon bâton de majorette derrière celui qui à la surprise de tous, le faisait virevolter de main de maître. Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine !

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir faire danser aux autres la tarentelle et surtout pouvoir danser et chanter avec cette femme qui avait les allures et la présence de Liza Minelli, la chanson "New York New York" en changeant le nom de la ville par celle de Montréal.

J'aurais voulu être un danseur pour pouvoir célébrer la diversité, pour ressentir devant moi toute cette atmosphère gorgée d'émotions et de plaisirs ressentis qui irradiaient dans cette salle magnifique.

Enfin, j'aurais voulu être danseur pour pouvoir me joindre au chorégraphe pour propager son message, soit que le parcours est plus important que la destination et aussi comme il le dit dans le feuillet, "le projet consiste à essayer, tenter, explorer plutôt que contrôler ou maîtriser, quitte à échouer".

Sur cet ode à l'audace que mon festival se termine et que mes pas me ramènent à la maison, le coeur léger et la tête comblée pendant que dans mes oreilles Claire Pelletier me chante "Tant de ciel" et surtout "La tarentelle".


mercredi 8 juin 2016

Sur mes pas au FTA; "La logique du pire", ouf !

Depuis notre première rencontre ("Gravel works") avec les propositions de Frédérick Gravel, ma blonde joint ses pas aux miens pour découvrir ce créateur hors-norme. Allez donc savoir pourquoi elle accepte pour lui et elle me dit non pour presque toutes mes autres invitations danse. Nous étions donc ensemble lors de la présentation de sa première collaboration,  avec Étienne Lepage, pour "Ainsi parlait" lors de l'édition 2013 du FTA et elle avait apprécié. Il était donc dans la logique des choses qu'elle y soit avec moi pour cette démonstration de "La logique du pire".

                                          Photo de courtoisie présentée sur le site info-culture.biz

Dans cette belle Cinquième Salle surprenamment pas salle comble en cette dernière soirée de présentation, nous avons pris place. "Gravel style", les interprètes sont déjà sur scène et attendent, comme nous le début. Arrive ce moment et nous sommes informés par Yannick Chapdelaine, un des interprètes, que nous aurons droit à de courts textes sans liens entre eux, mais qui dans l'ensemble feront, à la toute fin, un tout. Et nous voilà entraînés dans une suite de situations nous amenant à des extrêmes à s'en pincer. Brillamment et habilement amenés par Alex Bergeron, Yannick Chapdelaine, Gabrielle Côté, Renaud Lacelle-Bourdon et Marilyn Perreault, les situations s'enchaînent à un rythme effréné, exigeant. De sexe extrême à la nécessité de l'introspection en passant par un lendemain de veille bien arrosé, les textes sont fort efficaces, mais au final, mis à la suite les uns des autres se sont avérés trop dense pour nous. Nous avons droit à une logique du pire poussée à l'extrême durant plus d'une heure. Il y aura bien un court moment de "mouvements" nous permettant de reprendre notre souffle, mais nous en aurions pris d'autres pour le reprendre, notre "souffle". Si les situations absurdes provoquaient les rires au début, ils se sont faits rares par la suite. Soit que les spectateurs s'épuisaient, comme nous, ou se saturaient de ce pire, couche par couche, présenté. Si l'objectif était de faire abdiquer devant cette avalanche de pire, et bien, mission accomplie.

Une oeuvre forte, surtout verbale, mais pas assez dansée qui au final nous aura quand même plu. Ça aurait pu être pire !

mardi 7 juin 2016

Sur mes pas de danse au FTA: Une "Fin de série" qui frappe

Manon Oligny l'a déjà énoncé, "L'approche chorégraphique n'est pas quelque chose qui se décide, c'est un parcours que l'on poursuit d'une création à l'autre." C'était écrit dans le feuillet décrivant "L'Éducation physique", il y a dix ans en 2006. J'y étais et depuis, j'ai suivi ce parcours. Mes pas m'ont amené, par après, d'abord à l'installation "performatique", "L'écurie", dont les interprètes se trouvaient dans des stalles et nous demandait d'observer ses femmes en choisissant notre point de vue. Par après, en hommage à Nelly Arcand, "Icônes, À VENDRE", situant la "femme" dans une perspective différente, mais toujours au coeur d'une mission de la chorégraphe à interpeller et qu'elle réussit à transmettre autant aux femmes qu'aux hommes, une oeuvre après l'autre, pour peu que l'on suive son parcours.

                                          Photo de Claudia Chan Tak

Voilà donc, qu'elle poursuit sa route à ce FTA avec "Fin de série" pour lequel le feuillet présentait la phrase choc "Filles-machines, filles-images, filles-spectacles, filles-marchandises, filles-ornements ... elles sont l'illusion de la perfection.", tirée du livre "Les filles en série" de Martine Delvaux. Et à la question de Fabienne Cabado, "Et elle se battent avec fougue contre leur finitude", la chorégraphe répond, "Oui, cette notion de lutte est la pierre angulaire de la pièce".  Une oeuvre avec un ton plus affirmé, moins résigné, avec des femmes, en apparence toutes pareilles, mais qui montrent quelques différences pour peu que l'on soit attentif.

Le tout commence par la confession physique de leurs imperfections à grands traits noirs. Par la suite, elles revêtent leur habit imperméable pour affronter la "tempête" de leurs réalités. Et cette perspective de lutte, qui pour moi avait des allures de révolution, est présentée par des mouvements imprégnés de force, de frénésie et même parfois de violence. Il est évident que leur but n'est pas de plaire, mais de produire des mouvements symboliques qui frappent fort, qui défoncent comme pour une révolution. Leur mission est évidente, aller de l'avant dans le parcours et porter le message"pamphlétaire" de la chorégraphe.

Nous pourrons observer jusqu'au dernier tableau la mue de ses femmes, toutes ensemble, comme pour se délester, sinon se libérer de la charge qu'elles portent depuis leur naissance. Durant cette conclusion, nous pourrons voir, comme pour la tête de Jean le Baptiste, le mythe de la femme, celle espérée, celle souhaitée, celle montrée, qui est déboulonné et qui roule à nos pieds et qui est recouvert par la diversité de perruques venant de là-haut. Ces perruques qui sont la signature de la chorégraphe, pourraient être aussi le signal comme quoi cette mue leur permettra de revêtir des vêtements qui leur seront propres, à l'image de ces perruques toutes différentes.

Le tout n'aurait pas eu le "punch" si les interprètes, Geneviève Bolla, Miriah Brenna, Marilyn Daoust, Karina Iraola, Anne le Beau (présente dans les toutes les oeuvres présentées au début de ce texte) et Florie Valiquette (aux gestes et à la très belle voix) ne s'étaient investies totalement. L'effort physique qu'elle devait fournir se transmettait dans tout la salle. En complément, j'ai vécu à cette soirée, une première, soit l'utilisation de la magie dans un spectacle de danse. Loran a fait disparaître, là juste devant moi en première rangée, Geneviève Bolla enfermée dans une petite boîte après l'avoir transpercé avec de nombreuses épées. Je ne suis pas certain de la pertinence symbolique de cette partie, mais un esprit éclairé pourrait la justifier. De la magie, il en faut dans la vie parfois, quel qu’en soit la nature.

Intéressant de constater que je venais de terminer la lecture, il y a quelque temps, de "Je serai un territoire fier et tu déposeras tes meubles" de Steve Gagnon chez Atelier 10, pamphlet qui portait sur la difficulté pour un homme d'endosser les rôles imposés par notre société. Vivre aujourd'hui, dans une société qui formate ne semble pas un problème exclusivement féminin. La prise de conscience souhaitée durant cette heure est, j'en suis convaincu, le milieu du parcours et non pas une "Fin de série". Je suis aussi convaincu que Manon Oligny devra poursuivre son parcours et à cette prochaine fois, je serai là, encore, pour en voir le résultat.


lundi 6 juin 2016

Sur mes pas au FTA: de la danse "Jamais assez" !

Pour cette soirée, mes pas m'ont porté jusqu'à l'Usine C pour découvrir "Jamais assez" de Fabrice Lambert. Ce chorégraphe, je l'avais d'abord découvert comme danseur, il y a un certain temps, septembre 2009 pour être plus précis, lors d'un "Destination danse" organisé par l'Agora de la Danse. Au programme, il y avait deux oeuvres solo, "Abstraction" et "Gravité". Voilà ce que j'en avais écrit à l'époque, elles " présentent l'interaction de l'homme sur son environnement d'une façon très accessible et surtout très belle" par cet "artiste chercheur". Dans "Abstraction" , il y avait un drap, "telle la terre, se déforme et garde les traces des agissements de l'homme anonyme". 

Sept ans plus tard, avec "Jamais assez", la préoccupation pour "l'infini" (dixit Fabienne Cabado dans le feuillet de cette oeuvre), du danseur devenu chorégraphe pour cette oeuvre, reste identique. En effet,  le point de départ de la création est le projet Onkalo qui est un méga site d'enfouissement pour déchet nucléaire en Finlande. Ce lieu créé 500 pieds sous terre pour conserver les déchets radioactifs jusqu'à ce qu'ils ne le soient plus, soit pendant 100 000 ans.  

À notre entrée en salle, le rideau est fermé devant la scène. Le moment venu, après que les lumières derrière les rideaux se soient éteints, la scène se dévoile à nous dans une ombre. Elle se dissipe sous l'action de la phosphorescence du plancher et nous pouvons le mouvement intrigant de corps qui se meuvent sur ce plancher. De ce fond de la terre, les corps émergent peu à peu à la lumière. Dix interprètes prennent possession sur la scène et y restent durant toute la durée de la présentation. D'abord, tous immobiles, une se lève, rejointe peu à peu par les autres.  Les mouvements sont d'abord individuels et peu à peu, ils deviennent collectifs. 


                                         Photo de Christophe Raynaud de Lage sur le site du FTA

De ces moments, j'en retiens une impression d'instabilité, comme la matière radioactive, particulièrement appuyés par les éclairages avec une partition sonore en parfaite harmonie. Les interprètes, telles des particules, cherchent et évoluent de plus en plus frénétiquement jusqu'au tableau dans lequel ils dansent dans une ronde de l'infini, avec une énergie et une qualité irradiantes. Le tout se terminant dans un retour de la "noirceur"!

De bons moments de danse qui permettent de réfléchir sur  notre relation entre le présent et l'infiniment long.

samedi 4 juin 2016

Sur mes pas au FTA en trois temps; troisième temps pour "Corps secret / Corps public".

En ce début de soirée, une fois le 5 à 7 portant sur le malaise en danse terminé, sans que le débat lui le soi (et le sera-t-il un jour ?), mes pas m'ont ramené à l'espace culturel Georges-Émile Lapalme. Un carrefour pour ceux qui se dirige du Complexe Desjardins vers l'une ou l'autre des salles de la Place des Arts ou tout simplement pour aller prendre son "métro". Un lieu dans lequel les vagues des promeneurs plus ou moins importantes déferlent selon le moment de la journée. Ces vagues humaines se brisent depuis le début du FTA sur une installation de trois structures, des espaces ou des abris faits de panneaux en plastique avec une double personnalité, transparent et réfléchissant. La plupart du temps, le tout est inocupé, mais il arrive que des corps l'occupe et l'animent. Ce sont les interprètes de "Corps secret / Corps public" d'Isabelle Van Grimde (chorégraphie) + Thom Gossage (atmosphère musicale) + Anick La Bissonnière (installation).

                                                Photo tirée du site de Van Grimde Corps secrets

Il est donc 19h00 et du monde, il y en a. Arrivent donc les interprètes en toute discrétion dans l'installation dans lequel, on retrouve des spectateurs volontairement présents pour l'occasion ou d'autres, juste curieux de voir que leur présence allume des lumières. Il y en a d'autres aussi tout autour. Pour ma part, je suis "dedans la chose" et je vois arriver un à un les interprètes. Ces corps aux intentions secrètes se transforment en corps publics. Moi, comme d'autres, nous nous déplaçons pour obtenir une perspective la plus globale possible (mission impossible), regardons à travers les panneaux qui nous permettent de découvrir la vision déformée d'un danseur de l'autre côté, mais parfois pas. Ces corps nous voient, mais ne nous regardent pas, se regardent très peu entre eux, gardant bien pour eux leurs intentions. Pour peu que l'on soit attentif, l'opposition annoncée dans le titre de l'oeuvre est forte.

Il est intéressant aussi de noter que si l'installation était occupée par des spectateurs en début de prestation, peu à peu, ces derniers se sont déplacés en périphérie, acceptant ou se résignant au fait que ces corps tout en mouvement établissent leur zone secrète dans cet endroit public.

Une belle oeuvre toute FTA, une oeuvre utile que j'ai apprécié, pour qu'un public plus néophyte puisse être exposé à la puissance et la beauté du geste qui porte un message.  J'aurais tellement voulu pouvoir être là pour la performance de 8h00 du matin et découvrir la réaction de ces gens "métro-boulot-dodo".   Si vous lisez ce texte avant le 7 juin 18h30, n'hésitez pas et dirigez vous à cet Espace culturel de la Place des Arts. Vous pourriez même partager vos impressions en commentaires de ce texte.

vendredi 3 juin 2016

Sur mes pas au FTA en trois temps, deuxième temps, pour écouter sur le "Malaise critique: les médias et la danse au Québec"

En cette fin d'après-midi, revenant de l'exposition "Hydra", mes pas me portent, tout proche, jusqu'au QG du FTA. Il sera question à cette table ronde du "Malaise critique: les médias et la danse au Québec". Animée par Fabienne Cabado, autour de cette table, on retrouvait Katya Montaignac, Louise-Maude Rioux-Soucy, Frédérique Doyon et Sylvain Verstricht, chacun ayant une perspective différente. Dans la salle, pas difficile de constater que le portrait était semblable et que c'est entre gens du milieu de la danse que la discussion se ferait, avec quelques autres intéressés, dont moi. Après une introduction par Fabienne Cabado, Katya Montaignac présente sa position, soit qu'il ne suffit pas de dire qu'un spectacle de danse contemporaine est ou n'est pas de la danse, suivi par un texte d'humeur sans appuis formels, ni arguments pour qu'il soit publié comme texte de critique et soumis en pâture aux lecteurs.

Si le titre annonçait un débat sur la critique en danse par certains médias, rapidement le tout a évolué vers le malaise "critique" de la couverture de la danse dans les médias. Les principaux constats que je fais de ce que j'ai entendu sont reliés aux enjeux économiques et à la problématique de reconnaissance.

Côté économie, promouvoir, couvrir et critiquer une oeuvre qui a une très courte durée de vie est un défi pour des médias écrits dont chaque pouce de papier se disputent âprement. Pour les médias électroniques, c'est le clic qui fait foi de tout et s'il n'est pas en assez grand nombre, le domaine passe à la trappe. Pour tous médias grand public, le climat économique ne permet pas d'avoir une ou des personnes expertes du domaine (et capable d'écrire vite et bien, non, très vite et très bien, a dit à peu près Frédérique Doyon), sans oublier que la vie de pigiste est loin d'être une vie rêvée. 

Côté reconnaissance, se faire promouvoir, se faire couvrir (et bien de préférence !) et obtenir une critique adéquate dans les médias de masse est-il nécessaire. Si oui, est-ce encore possible aujourd'hui ? Être vedette de son petit monde ou un quidam dans ce grand univers culturel, dans lequel la musique, l'humour et la bouffe dominent, voilà la question.

Le monde de la danse, comme bien d'autres domaines, est confronté aux changements de la société et de l'asservissement de cette dernière aux lois dominantes (et économiques) du marché. Un repli loin des grands éclairages médiatiques la condamne-t-elle à disparaître? Est-il possible de fournir à celui ou celle qui veut un point de vue approfondi sur une oeuvre ou un artisan. Si oui, doit-on compter que sur les milieux spécialisés, tels que les universités (UQAM et Concordia), les émissions de web-radio (tel que Danscussions) et les quelques braves bloggers bénévoles (tels que Local Gestures ou DFdanse) ?

Le temps a très vite passé avec des interventions aussi bien senties qu'intéressantes, qui n'ont pas pu dissiper le malaise, peu importe sa nature. Une évidence s'impose cependant, pour moi spectateur, le milieu de la danse contemporaine est bien vivant et ne se résigne pas face aux défis qu'il devra affronter. Un point de vue exprimé me semble prometteur, soit d'accepter d'être dans un créneau limité et de trouver les façons de bien s'y installer. 

Pour ma part, je suis tenté de présenter ce que je me souhaite comme amateur de danse. Peu importe le média, dites moi où aller lire un bon texte sur un artisan ou un spectacle et j'irai le lire. Je suis prêt à payer pour lire un texte de présentation sur un prochain spectacle et par la suite, un bon texte qui me décrira ce que j'ai manqué ou qui me dira, avec des yeux plus avisés et des mots plus érudits que les miens, les éléments techniques ou symboliques que je n'ai pas vu ou que j'ai vu sans en saisir toute la portée.

Les prochaines années nous montreront comment les mouvements sur scène ou ailleurs seront couverts et ou découverts. D'ici là, il faut continuer la veille à l'insignifiance du propos vide ou superficiel pour le dénoncer parce que, selon moi, la danse mérite mieux que le dicton quelque peu modifié par moi, "parlez en bien, parlez en mal, mais parlez-en"!

jeudi 2 juin 2016

Sur mes pas au FTA en trois temps; premier temps, "Hydra"

Il arrive que les astres s'alignent et que les horaires concordent, il serait fou de ne pas en profiter. C'est exactement ce que j'ai fait en cette fin d'après-midi et début de soirée. Après un passage au Centre de création O Vertigo, sur lequel je reviendrai peut-être, je me suis dirigé vers trois destinations du FTA. Il y a eu d'abord la Salle d'exposition de l'Espace culturel Georges-Émile Lapalme  pour poursuivre et approfondir mon expérience "Pluton", grâce à "Hydra" de Claudia Chan Tak. Ensuite, je suis rendu ensuite au 5 à 7 pour assister à la table ronde "Malaise critique: les médias et la danse au Québec", animée par Fabienne Cabado. Un 5 à 7 qui s'est terminé juste à temps pour revenir à l'Espace culturel pour poursuivre ma découverte de l'exposition et enfin assister à "Corps secret / Corps public" d'Isabelle Van Grimde (chorégraphie) + Thom Gossage (atmosphère musicale) + Anick La Bissonnière (installation) et les six interprètes, dont seulement 5 sont indiqués dans le feuillet !

Mais reprenons depuis le début, donc premier temps.

Quiconque suit mes pas, sait déjà que les oeuvres "Pluton" et "Pluton-acte 2" m'ont particulièrement touché. Rencontres entre deux générations de la danse contemporaine au Québec, de grandes personnalités, de différents styles qui ont permis de perpétuer le souvenir pour les récents amateurs de danse ou de les raviver pour lesmoins récents. De ces "rencontres", il fallait en garder des traces.

C'est à Claudia Chan Tak qu'est revenue la mission de documenter le tout, d'être le témoin privilégié que beaucoup d'entre nous aurions voulu être. Elle a donc capté d'habile façon, "l'essence des choses" avec des images photo ou vidéo, avec des documents ou des exhibits qui par leur diversité m'ont fait faire le tour avec une délicieuse lenteur. Tel un bazar, cette exposition recèle toutes sortes de trouvailles. Il y a les documents vidéo qui nous montrent les rencontres entre le chorégraphe et l'interprète et présentent leurs témoignages. À titre d'exemple, nous découvrirons que Nicolas Cantin a demandé à Michèle Febvre, lors leur première rencontre, "Conte moi ta vie". Aussi, comment Sébastien Lourdais percevait Linda Rabin et sa chevelure abondante. Une incursion dans l'intimité des rencontres qui permet de comprendre le résultat sur scène.

Autres trouvailles, l'exhibit "ma première fois" sur lequel Claudia Chan Tak présente les premières rencontres avec chacun des artisans de ces deux oeuvres. Les notes de Peter James et Katya Montaignac, "entremetteuse" de ses rencontres ainsi que les photos des moments de création, entre autres, enrichissent notre compréhension de la génèse de ces oeuvres. Comme il me l'a été conseillé, il faut prendre son temps et s'y rendre plus d'une fois, comme j'ai suivi ces deux conseils, je dois confirmer qu'il est avisé puisque de nouvelles découvertes, j'en ai fait aussi à ma deuxième visite, dont ces "planètes habitées" qui se trouvent au milieu de la pièce. Peut-être que je me répète, mais il est fort possible que je mette le diction en action, soit "jamais deux sans trois" !

Cette exposition est le prolongement naturel des deux actes de "Pluton" et pour le résultat, mission accomplie. Il est intéressant de noter que ces deux oeuvres sont dans le même esprit que "Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs", présenté un peu plus tôt ce printemps, qui aussi mettait de l'avant, témoignages, danses et souvenirs intimes. Incidemment, c'est aussi Claudia Chan Tak qui avait pour mission de capter sur pellicule cette oeuvre.

Bon, il est temps de passer au deuxième temps ....au QG du FTA pour le 5 à 7. À suivre donc !

                               Photo de Claudia Chan Tak par Isabelle Quach


mercredi 1 juin 2016

Sur mes pas en danse à Circuit-Est; Suites perméables

Petit espace qui se fait à mon agenda, voilà une belle occasion pour me diriger jusqu'à Circuit-Est pour découvrir "Suites perméables" d'Emmanuel Jouthe. Je dois avouer que je connais peu les oeuvres de ce chorégraphe, sinon une prestation, il y a longtemps, de "Écoute pour voir" dans le cadre de Microclimats présenté au FTA de 2009. Une oeuvre qui est un tête-à-tête chorégraphique entre un interprète et un spectateur reliés par des écouteurs à un lecteur de cassette (il me semble !). Celle qui avait été en face de moi, c'était Marilyne St-Sauveur. C'était ma première expérience de proximité et je me rappelle encore des grands yeux de cette interprète pour découvrir ma réaction (de ravissement) à la fin de ce moment.

J'étais curieux, parce que la première et la seule impression que j'avais eu avait été très bonne. Cette fois, d'une facture différente, le chorégraphe propose néanmoins une oeuvre de grande proximité pour une trentaine de personnes qui a un aspect intéressant pour l'amateur de la première rangée que je suis. Pour bien comprendre, comment se ressent, j'ai bien écrit ressent, mais j'aurais pu écrire vivre l'oeuvre comme spectateur, il faut présenter la disposition des lieux. Il y a une rangée de chaisesqui tout à coup change de direction à quatre-vingt-dix degrés. Juste devant, à environ six pieds une toile blanche en arrière-scène. C'est sur cette petite "scène" en équerre que se déplaceront les six interprètes (Élise Bergeron, Frédéric Gagnon, Nicolas Labelle, Eve Lalonde, Philippe Poirier et Maryline St-Sauveur que j'ai retrouvé avec plaisir). Le tout durera une quarantaine de minutes durant lesquelles le terme perméables prend tout son sens, parce que la "frontière" entre spectateur et interprètes laisse tout passer, le quatrième mur est une pure abstraction.

                                         Photo de Vanessa Forget tiré du site de la compagnie

Nous serons interpellés par le regard, nous serons approchés proche, très proche et même touchés avec subtilité et délicatesse, rien d'inconfortable. J'ai senti les pulsations cardiaques de l'un, j'ai vu les sueurs qui perlaient sur le front de l'autre ainsi que j'ai entendu les confidences d'une troisième sur sa grand-mère. Le tout se développe peu à peu, nous laissant apprivoiser ces rapprochements et est supporté par des mouvements qui sont parfois juste là près de nous, sinon plus loin.

Présentée pour susciter sa diffusion, elle le mérite d'être découverte par le plus grand nombre. Emmanuel Jouthe démontre que par l'intimité, il est possible de faire entrer les spectateurs " dans la danse". C'est avec un très grand plaisir que j'y retournerais et que j'y amènerais un ou des "amis".