mercredi 25 août 2021

Sur mes pas (réels) en danse: "Osez ! en solo " oh oui , prise 2!!!

Par cette soirée caniculaire, c'est seulement avec mes pas que j'ai été à la découverte de deux propositions de "Osez ! en solo " pas trop loin, mais pas trop proche aussi, de chez moi.

                           

La première m'amène près d'un bâtiment couvert de graffitis dans un parc urbain. J'y rencontrerai Ford Mckeown Larose (alias Ford) et son "accompagnatrice" de l'Agora de la Danse. Je dois avouer que cet homme, je ne le connaissais pas, me rappelant que j'ai encore plusieurs rencontres (artistiques) à faire avec la danse urbaine ou street dance (dans son cas, je l'apprendrai après, il se spécialise en boogaloo/poping) ! Une fois, bien assis avec les écouteurs désinfectés sur mes oreilles, le décompte est fait et la rencontre commence. C'est une proposition en trois temps avec des gestes "smooth" que je découvre (avec la musique du collectif Alexandra Lost), qui pour moi représentent, l'éveil, la prise de conscience et ensuite le départ. Utilisant un espace restreint, il semble aller loin en dedans et en dehors de lui aussi ! Une courte rencontre, dix minutes, ça passent tellement vite, mais riches et intenses. J'ai particulièrement apprécié la deuxième partie, un coup de coeur pour moi, durant laquelle il utilise ses mains devant son visage qui, riche de son esthétique, expriment, pour moi, la prise de conscience intérieure de cet homme !

Avec encore en tête cette rencontre, je mets mes pas en marche pour me rendre à mon deuxième rendez-vous, pour revoir la proposition de Jessica Serli (musique d'Antoine Berthiaume). Ceux qui me connaissent savent que j'aime bien revoir des propositions chorégraphiques et c'est ce que je me suis permis pour ma dernière "sortie" de "Osez ! en solo ". La chaleur est intense sur le bitume de Montréal, mais elle ne fait pas fondre ma détermination pour les 2,5 km de marche pour m'y rendre. Le planning bien fait m'y amène un peu à l'avance. Mais surprise, le lieu de prestation n'est pas le même que l'an dernier, Je le trouve néanmoins, soyez rassurés. 

Et une fois le tout prêt, je découvre une autre belle illustration de la danse comme art vivant qui évolue et se modifie. Si le personnage central de sa proposition est toujours sa grand-mère, la perspective de présentation, elle, est tout à fait différente. Il y a d'abord la proximité plus grande entre elle et moi qui fait que parfois nos regards dégagent une intimité troublante (mais pas désagréable !). La métamorphose de cette femme est plus frappante. Il y aura aussi cette utilisation des marches qui pour des raisons très personnelles me déstabilisent. Une rencontre forte avec cette femme qui m'a parlé en gestes et en objets de sa grand-mère. Les accessoires fort importants dans cette oeuvre sont bien utilisés. Lors de la rencontre d'après représentation, j'ai pu clarifier l'utilisation d'un accessoire qui pour moi est fort riche en signification. Mais toute bonne chose à une fin et mes pas se remettent en marche (avec douche en vue !)  jusqu'à la maison. 

Cela aura été ma dernière rencontre dans le cadre de cette proposition (fort intéressante) de Karine Ledoyen. Que j'aime ce type de rencontre en toute intimité dans l'espace public (contradiction apparente qui n'en est pas une ) ! Un vœu pour l'an prochain, que "Osez ! en solo " revienne, parce que le dicton , jamais deux sans trois ! 

Sur mes pas (réels) vers un programme triple tout au bout de l'île !

 L'histoire de cette visite tout au bout de l'île (le stationnement du Collège St-Jean-Vianney) prend racine au début de ce mois d'août. Je découvrais une soirée de DANSAVILLE près de la bibliothèque de Rivière-des-Prairies. Des moments de danse projetés sur les murs des édifices publics de cet arrondissement. En attente du début, j'apprends que la prochaine fois de cette proposition sera après la prestation de la chanteuse Dominique Fils-Aimé dont deux de ces C.D.s sont dans mon lecteur. Ainsi donc je pourrais revoir ces projections et assister en vrai à un concert de cette chanteuse. J'ai donc pris note de la date et j'ai réservé mon billet, valide pour les occupants d'une automobile. 

Malheureusement, c'est seul que je me rendrai comme d'habitude assez à l'avance pour, au final, assister à un programme triple. En première partie, "Ground" de Caroline Laurin Beaucage avec Merryn Kritzinger, Justin De Luna, Louis-Elyan Martin, David Rancourt et Elinor Fueter. En deuxième partie, la prestation de Dominique Fils-Aimé et pour terminer, une autre promenade pour découvrir les projections chorégraphiques de "DANSAVILLE", une fois la nuit tombée !

Je me fais désigner une place en deuxième ligne, derrière un "trop gros" véhicule, mais je peux prendre place avec ma chaise à l'extérieur, du côté droit. Ma vue sera bonne sur la scène. Le temps passe, les automobiles occupent peu à peu la place derrière moi. Rendu à l'heure, les trampolines sont mis en place au pied de la scène. Rien de bien accessible pour les gens derrière, parce que voyez-vous une automobile, ça prend de la place et c'est efficace pour obstruer la vue. Mais le spectateur que je suis, en a vu d'autres et je trouve la position pour apprécier ! Cette proposition, j'en suis rendu à la troisième fois en extérieur (en plus de la proposition originale à l'Agora de la Danse) et à chaque fois, je m'en fais une nouvelle lecture. Ce n'est pas parce que j'ai de l'imagination, c'est plutôt que dans cette trentaine de minutes, ces mouvements sur les trampolines, la créatrice a su mettre toute la latitude aux spectateurs pour lui donner un sens selon le moment et le lieu. En cette soirée, j'y ai vu ce que deux femmes et trois hommes peuvent vivre durant une journée et le début de la prochaine. C'était pour moi, une autre façon d'interpréter la proposition et je l'ai bien apprécié !

Les applaudissements évaporés dans cette soirée très chaude, les interprètes et les trampolines nous quittent et arrivent, sur scène, Dominique Fils-Aimé et ses musiciens prennent possession de la scène. Elle nous exprime son grand bonheur de revoir des spectateurs en personne, ce que à quoi les spectateurs répondent avec chaleur. Pendant l'heure et un peu plus qui suit, elle nous propose ses pièces enrichies par des solos de ses musiciens. Impossible de ne pas apprécier la richesse de sa voix qui n'est pas appuyée par un.e ou des choristes Un concert en personne, je le redécouvre, ajoute une plus-value que toutes et tous, semblent apprécier en cette soirée ! 

Cette rencontre musicale se termine de façon fort belle et en toute simplicité ! Nous sommes invités, ceux qui ont accepté de poursuivre avec "DANSAVILLE" à déplacer notre véhicule dans un autre endroit et à attendre. C'est une cinquantaine de personnes qui seront là, prêts à suivre la projecteur mobile (que l'on peut voir plus bas) dans son parcours autour du collège et du centre sportif adjacent. 

                                                                 Crédit : MAPP_MTL

Présent à cette soirée, Roger Sinha, un des cinq interprètes chorégraphes au programme, avec Myriam Allard, Ivanie Aubin-Malo, Aly Keita et Gérard X Reyes. Pour découvrir ce que j'ai déjà écrit, voici le lien, 

 http://surlespasduspectateur.blogspot.com/2021/08/sur-mes-pas-reels-vers-de-la-danse.html

Portant attention aux aspects techniques de cette présentation qui projette sur les murs tels qu'ils sont, avec les fenêtres présentes et les projecteurs, jamais bien loin. Le repérage a été, de ma perspective, très bien fait et les ajustements pour projeter sur les surfaces intéressantes à suivre. Comme bien d'autres choses dans la vie, il n'y en a pas deux pareils ! À tour de rôle, Ivanie Aubin-Malo, Roger Sinha, Myriam Allard, Aly Keita et Gérard X Reyes, se présentent à nous de face, nous propose une prestation fort représentative . Pour aller au dernier lieu de projection, le chariot gravit sans encombre une pente avec nous à la suite. Pendant la dernière projection, le ciel, plus à l'est, nous montrent des éclairs de plus en plus présentes et menaçantes, de ma perspective. Orage en vue ????, je ne saurais dire, mais je quitte les lieux avant la fin de la deuxième projection de Roger Sinha. Au retour, le spectateur craintif que je suis, n'a pas vue une goutte de pluie. 

Au final, une belle soirée, riche de sa diversité et qui m'a permis de découvrir un coin (sinon un bout) de mon île en plus de voir ou de revoir trois propositions culturelles. 

jeudi 19 août 2021

Sur mes pas (réels) en danse: "Osez ! en solo", oh oui !

 La proposition "Osez ! en solo" de Karine Ledoyen co-présentée à Montréal par l'Agora de la Danse revenait en ville, près de chez moi pour une deuxième année, yeah !!!! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette proposition, voici un court aperçu. Il faut aller sur le site de réservation de l'Agora, choisir un lieu, exemple "Villeray 1", une date et une heure et se procurer son billet.  À cette rencontre, nous y serons seuls ou accompagnés par une autre personne. La veille, nous sommes informés du lieu précis de la rencontre auquel il faut arriver dix minutes à l'avance. Et c'est rendu au point de rencontre, accueillis par quelqu'un de l'Agora de la Danse (identifiable par son chandail et son parapluie noirs) que nous pourrons découvrir juste là ou après une courte marche l'identité de l'interprète chorégraphe et de l'oeuvre d'une dizaine de minutes.  

                                                  Tirée du site de l'Agora de la Danse

Rapide sur le clavier, cette année, je me suis procuré cinq billets pour aller à la découverte d'autant de propositions. Cinq nouvelles invitations, pas trop loin de chez moi, parmi les choix proposés qui incluent aussi celles de l'an dernier dont les deux que j'ai déjà vues. En cette première semaine, je m'étais programmé quatre oeuvres en deux soirées, mais une de celles là a été annulée pour les premiers jours. Pas grave, j'ai repris un billet pour la semaine suivante ! 

Donc en cette première soirée de représentations, je prends le bus et me dirige jusqu'à un tout petit parc urbain pour découvrir, près de la maison où j'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence. En ce début de soirée nuageux coloré de nostalgie, ce lieu habituellement achalandé est particulièrement désert. Je n'ai donc aucune difficulté à découvrir mes "hôtesses" dont Marine Rixhon qui performera pour moi et que je reconnais avec grand plaisir. Une fois les indications d'usage transmises, je prends place sur mon banc, je mets mes écouteurs fournis et au "go", je mets en marche la trame sonore (musique d'Antoine Berthiaume), audible que par moi et elle, because nos écouteurs. À ma droite, elle entreprend une marche vers "là-bas" avec ses gestes et ses pas empreints d'ambivalence, comme si elle hésitait à aller à la rencontre de ce qui l'attend. Et effectivement, la suite le confirmera ! Le coeur de l'oeuvre est mouvementée, tel un combat intérieur, soulève la poussière fort abondante en ces lieux et colle à la peau à cette femme. Et suite à cet épisode, son calme revient et elle reprend son chemin, avec des gestes apaisés, empreints de quiétude, pour aller là-bas, loin de moi pour une prochaine fois !

Comme le permet la planning de la rencontre, j'ai le plaisir d'échanger avec elle et de comprendre certains aspects de l'oeuvre. 

Pause

Voilà un aspect que j'apprécie particulièrement de cette forme de présentation, en plus de l'intimité de la rencontre, moi fidèle à mon siège première rangée en salle. Cette possibilité d'échanger pendant cinq minutes après la représentation qui me permet d'échanger sur le sens de l'oeuvre et aussi d'aspects plus concrets, tel que pourquoi ce lieu ? De quoi assouvir ma curiosité de spectateur.

Fin de la pause.

À défaut de découvrir la prochaine proposition, telle que d'abord prévue (mais ce n'est que partie remise !), je reviens à la maison avec encore les images de cette rencontre que je viens d'avoir.

Voici rendu le jour 2 de "Osez ! en solo", avec pour moi, deux rencontres en vue. Question de m'assurer d'avoir le temps, j'ai réservé avec un certain temps entre les deux. Commençons donc avec ma première oeuvre, dont le point de rencontre est sur une rue en bordure d'un parc fort achalandé. Le temps de marcher un peu, je suis rejoint par cette femme avec son chandail noir (Agora de la danse). Elle m'invite à l'accompagner un peu plus loin, près des arbres, à la rencontre de celle, que je reconnais et que je salue avec grand plaisir, Ivanie Aubin-Malo. Une fois muni de mon lecteur audio et de mes écouteurs, je suis invité à me rendre sous un arbre pour le début d'un déambulatoire, accompagnée par la musique de LILA alias Marianne Poirier .

L'oeuvre prend appuie sur les branches qui, comme des partenaires, accompagnent cette femme tout au long de ses mouvements, avec moi qui la suit. Le tout est riche en symboles qui me séduisent et qui se termine par un temps fort ! Et il y a ce moment "magique" pendant la prestation, durant lequel au-dessus de nous, passent des bernaches (ou d'outardes, diraient certains !!!) fort audibles qui ajoutent une couche de magie à ces moments. L'importance de ces arbres, en l'occurrence les pins, et des derniers gestes me sera expliqué après la prestation.

Même si le lieu de rencontre pour mon prochain "rendez-vous" est tout proche, je m'éloigne pour trouver un  banc pour profiter des moments qui suivent pour méditer sur ce que je viens de voir. Et puis, tic-tac, le temps passe et je me mets en route pour aller au point de rencontre de mon prochain point de rencontre, pas trop loin, pour découvrir ma prochaine oeuvre. 

Assis sur un banc public, arrive vers moi cette jeune femme avec son chandail noir qui m'invite à la suivre jusqu'à un endroit discret pour ma deuxième "rencontre" de la soirée qui a tout d'un petit amphithéâtre. J'y ferai la rencontre de Véronique Giasson que je verrai danser pour la première fois, il me semble ! Je prends place sur une chaise et avec mon lecteur et mes écouteurs la rencontre débute. Portée par la musique fort juste de Michel F. Côté, elle se met tout proche d'une grosse pierre entourée d'un câble. Je m'arrêterai ici sur la description parce que si vous lisez ce texte et que voyez cette proposition, il faut y être sans être pollué d'infos pour bien apprécier cette rencontre en trois temps avec une finale qui l'amène vers une libération. Comme j'ai eu la chance de lui dire, dans la rencontre d'après, il y a longtemps que je n'avais pas été autant touché par une proposition chorégraphique. Cette femme, elle y tenait à cette personne (de ma perspective) et le lien était fort. Et une fois mes sincères remerciements, je quitte pour une marche qui me permet de porter en moi ce que je venais de voir. 

Il m'en reste deux, mais déjà le spectateur est comblé par les trois premières rencontres qui dois-je l'indiquer à ceux et celles qui pourraient être intimidé.es par l'intimité de ces oeuvres sont riches de simplicité et pas du tout intimidantes.  Je veux rendre hommage à la conceptrice de ce projet, de nous les proposer. Un merci très sincère, Karine Ledoyen !


mardi 10 août 2021

Sur mes pas (virtuels) en danse au Festival des arts de Saint-Sauveur

 Le spectateur que je suis n'est pas trop "sorteux" de son île (Montréal), par conséquent, malgré les belles propositions à découvrir en personne, j'ai découvert les prestations en ligne du Festival des arts de Saint-Sauveur. D'abord, le programme "FASS FORWARD" avec ses dix courts métrages, sélectionnés par Carole Laure, Caroline Ohrt et Guillaume Côté et aussi le programme "En tandem" qui propose quatre courts métrages de Ben Shirinian (trois en ligne au moment où j'écris ce texte) associant un interprète en danse avec un artiste d'une autre discipline, en voici un exemple, Frédérick Gravel et le Jireh Gospel Choir.

En ces temps difficiles pour les spectateurs avec des propositions publiques très peu, sinon pas du tout annoncées, j'étais très heureux en ce début du mois d'août de voir ou de revoir les oeuvres de la sélection de FASS FORWARD. 


Pas question pour moi de revenir sur chacune de ses oeuvres, même si elles le mériteraient. Allons donc, parmi cette sélection à mon top trois. 

Mon numéro trois, "Blank City" de Damian Siqueiros qui est en fait composé de deux parties, dont la première partie nous présente une prestation de José Navas que j'ai toujours grand plaisir à voir et à revoir aux sons de la ville et en deuxième partie, un trio, celui de Jamie Wright, François Richard et Lauren Semeschuck avec les cloches d'une église dans cette verdure me montrent l'éveil des gestes !

Mon numéro deux, "Tessel" de Esie Mensah que je revoyais avec autant de plaisir. Ces hommes et ces femmes qui, à chaque fois, avec leurs gestes et leurs propos s'affirment. L'émotion est palpable et me rejoint.

Et mon numéro 1, "Clémentine" de Chantal Caron avec Clémentine Schindler. Cette femme qui évolue sur la rive, endroit toujours en mutation entre la terre et le fleuve. Cette dualité du lieu en perpétuelle mutation, où l'eau et le sol se livrent un combat sans fin qui est aussi illustrée par cette femme qui se transforme en gestes et en cris. Pour moi, voilà une oeuvre qui illustre parfaitement la parfaite symbiose de l'être humain et de la nature en continuels changements. 

Je m'en voudrais de ne pas décerner une mention spéciale pour "Monument" que je revoyais avec plaisir et pour lequel j'écrivais, "Cette réflexion sur la "monumentalisation" des personnages historiques, nous montre d'abord un homme sur son socle. Alternant les perspectives (gratte-ciels ou lac en arrière plan et même dans l'eau), cet homme nous montre les différents états par lesquels peut passer un héros à son retour. Il semble porter sur son dos une histoire lourde en souvenirs et sa vie à son retour recèle son lot de défis. L'oeil de la caméra capte les états d'âme et de corps de cet homme jusqu'à ce qu'il semble affronter son futur avec affirmation. Magnifiquement portée par la trame musicale, malgré la distance, j'ai ressenti des émotions ! C'est définitivement mon coup de cœur de cette édition (de Dusk Dance 2020).


dimanche 8 août 2021

Sur mes pas (réels) vers de la danse projetée à l'extérieur !

À cette proposition, j'en ai été informée (merci Aly) et heureusement, parce qu'elle n'était pas proposée sur mes territoires habituels. Je devais me rendre dans le quartier de Rivière des Prairies (tout à l'est de l'Île de Montréal). En ces temps de pandémie, les directives officielles limitent beaucoup la promotion des évènements culturels et compliquent la vie du spectateur que je suis. Mais bon, trêve de "ronchonnage", en ce début de soirée chaude et humide, je me suis dirigé, "un peu à l'avance", jusqu'au stationnement de la Bibliothèque de Rivière-des-Prairies pour découvrir la deuxième présentation de "DANSAVILLE", titre, au passage, que je trouve fort beau. Une proposition concoctée par l’organisme MAPP_MTL, le studio L’Éloi et la directrice artistique Mistaya Hemingway.

Au programme, un déambulatoire sur le terrain des installations culturelles et sportives de cet arrondissement de Montréal. Je dois avouer que pour moi, ce déambulatoire était une première, ce qui a augmenté mon intérêt. Sur place, j'ai appris que serait présent un des cinq interprètes "projetés", soit Aly Keita, les autres étant Roger Sinha, Myriam Allard, Gérard X Reyes et Ivanie Aubin-Malo. Quelle belle sélection (!) qui me fera découvrir autrement des interprètes que j'ai déjà vu sur scène sauf un Aly Keita, qui sera en plus sur place pour la soirée!!!!

Le temps que la noirceur prenne possession des lieux et que les spectateurs arrivent, le tout démarre après les présentations d'usage. La première projection sur le mur de la bibliothèque nous fait apparaitre Roger Sinha, de face qui nous présentera pendant environ deux minutes, sa danse toute personnelle que je lui reconnais. Il y a nous devant ce mur et lui, sans artifices, qui nous montre le mouvement en "grand" avec une finale toute simple où il nous regarde droit dans les yeux et le sourire aux lèvres. 

Pause

Voilà pour moi, une des grandes qualités de cette soirée. La façon de capter et de présenter chacune des prestations en toute simplicité, en allant à l'essentiel chorégraphique de la projection à la rencontre du public.

Fin de la pause

Une fois les applaudissements envolés dans cette nuit toute chaude, nous sommes invités à suivre l'unité de projection mobile jusqu'au prochain mur pour découvrir la prestation d'Aly Keita qui nous propose une danse sur une fort belle chanson qui accompagne très bien le propos chorégraphique. Une danse dont je ressens la tradition imprégnée. Un peu plus tard dans la soirée, son oeuvre sera projetée de nouveau et juste après, il nous parlera de la façon que cette prestation a été élaborée avec la pièce musicale, "Jikko" du groupe "Les Frères Guissé". Moi qui n'a pas beaucoup de mémoire, j'ai apprécié avoir en main mon calepin et mon crayon. Au moment d'écrire ce texte, c'est eux que j'écoute. Une belle rencontre qui en a permis une autre, musicale cette fois !

                                                                  Crédit : MAPP_MTL

Nous repartons dans notre déambulatoire jusqu'au prochain arrêt pour découvrir la prestation "toute flamenco" de Myriam Allard. Encore cette fois, droit dans les yeux, le geste est riche de sa simplicité.

Autre déplacement pour nous rendre découvrir la proposition la plus audacieuse de la soirée pour un public moins averti selon moi (mais pourquoi pas !), celle de Gérard X Reyes, grand maître de voguing. Il nous en propose un bel exemple avec à la toute fin, un sourire fort percutant. Elle sera suivie, sur le même mur, de la reprise, prévue ou non (???) de la proposition d'Aly Keita. Et sur ce mur la prestation prend une dimension différente, supérieur selon moi à la précédente, compte-tenu de l'espace mural plus grand. 

Nous voilà rendu à notre dernier déplacement de groupe jusque devant l'école secondaire Jean-Grou, où sera projetée sur une oeuvre d'art, ("Temps", pierre sculptée de Bill Vazan) avec la permission du sculpteur  la prestation d'Ivanie Aubin-Malo. Avec son régalia, elle nous propose une prestation fort riche qui se conclue par son si beau sourire. 

                                                                Crédit : MAPP_MTL

Et c'est dans la nuit bien en place que mes pas me ramènent à mon véhicule pour revenir à la maison, fort satisfait de cette soirée. Une soirée toute différente qui en fait, est une première pour moi ! J'ai particulièrement apprécié cette façon d'aller à la rencontre du public proposée par les responsables culturels de l'arrondissement Rivière-des-Prairies, conçue par MAPP MTL (Thien Vu Dang) avec des propositions qui couvrent un large spectre chorégraphique (judicieux choix de Mistaya Hemingway). 

Il y aura quelques autres occasions de revoir ce programme dans le même arrondissement de Montréal, sinon je souhaite que cette façon d'aller à la rencontre du public se reproduise dans l'avenir, La réaction fort enthousiaste du public moins habitué de tout âge, que j'ai constaté en fait foi !