C'est en un samedi de fin septembre, une des Journées de la culture 2021, que mes pas me portent au pied du Pont Jacques-Cartier jusqu'au Parc des Faubourgs. J'y reverrai "O2" des Berceurs de temps (Sarah Dell'Ava et Ilya Krouglikov). Une proposition avec presque cinquante interprètes qui dure six heures, dont pour ma part, je verrai pendant un peu plus de deux heures ! La météo est parfaite lorsque je me rends sur cette place publique achalandée en bordure de la rue Ontario, parfois fort bruyante (lire ici circulation automobile et de motocyclettes), en face de l'église. Sur cette place, il y a un bassin et ses fontaines d'eau devant et autour desquelles les interprètes seront en mode actif ou en mode passif.
Je me permets ici de reproduire le texte de présentation qui selon moi, illustre fort bien ce que j'ai vu et aussi vécu. "Avec le ciel et la nature urbaine en guise de théâtre, elle offre un temps suspendu de douceur, un baume au cœur du monde bousculé par l’inquiétude et l’isolement. O2 comme l'oxygène, une bouffée d'air frais. Une respiration portée à deux, pour décupler notre amplitude personnelle et collective. Un geste offert, un sourire, une présence… Et si la danse pouvait réparer les vivants?"
À mon arrivée, je reconnais bon nombre des interprètes, mais peu importe, il est possible pour toutes et tous de les reconnaître par leurs habits noir et blanc. Certains sont assis, d'autres dansent en solitaire. Autour du bassin, il y a aussi des tables avec des dactylos (permettant aux interprètes d'écrire un mot pour celui ou celle qui sera leur récipiendaire d'une danse individuelle).
Tirée du site FB de l'évènement
Donc, à mon arrivée, je dois trouver une place pour observer. Cette place sera un banc dos au bassin ! Mais peu importe, je trouve la position pour découvrir ce qui se passe et pas seulement en danse, parce que voyez-vous, la faune urbaine habituée à ce lieu est bien présente et active. Sur ce point, j'y reviendrai plus tard.
Ayant découvert "O2" à la dernière édition du FTA, j'y revois certains "tableaux" avec le même plaisir et toujours aussi intrigué par les changements chorégraphiques. Il y a celui durant lequel tout.es les interprètes rassemblés par le son du violon, sautent et qui à tour de rôle, pour une raison qui nous est inconnue, s'assoient jusqu'au "last women standing" ! Le tableau est tout simple mais néanmoins fort intéressant à suivre et à revoir. Il y aura la suite durant laquelle, dans un ordre toujours aussi inconnu pour moi, ils se remettent à tournoyer. À ces moments de prestation de groupes, suivent ceux durant lesquels, il ou elle évoluera seul.e, pendant qu'un.e autre est assis à côté de moi ou qu'une autre chante appuyée sur un arbre. Ils conservent mon attention, malgré les déplacements des "habitué.es" de la place qui vont et viennent dans le même espace pour, entre autres, s'échanger une canette de bière.
Il en reste que durant ces moments, j'ai pu saluer bon nombres des interprètes, j'ai échangé avec une spectatrice fort sympathique et j'ai aussi eu pour moi deux performances (moments privilégiés pour le spectateur "première rangée" que je suis !). Il y a d'abord cette femme qui pose sa pierre devant moi pour ensuite me proposer ses mouvements tout personnels. Et un peu plus tard. une autre, avec un si beau sourire qui me propose une en plus de ces mouvements. un papier sur lequel il est écrit, "une prise sur les poignets s'échapper du bruit. revenir à celui de l'eau et du rire d'un enfant." De ce mot , mais surtout de ce qu'elle me propose en danse, je n'ai qu'une phrase en plus de mes remerciements, "c'est comme si tu me connaissais !" Toi pour cette rencontre et tes mots, merci !
Le temps passe, je change de perspective et je vois en passant une jeune fille et son père en pleine discussion avec une des interprètes, comme quoi, ce qui se passe sait capter la curiosité !
J'y serais bien resté jusqu'à la fin, mais plus à l'ouest, je dois me diriger pour une proposition de Tangente et pas question d'arriver en retard !