Bien tranquillement installé chez moi, je reçois un
« appel », un courriel plutôt, pour me confier une « mission » ! Prenant note attentivement de l’objectif de cette mission, je l’accepte
rapidement. Je devrai accompagner en deux temps (AM et PM), deux élèves
de deux écoles membres de l’Association des écoles supérieures d’art du Québec (ADÉSAQ)
qui auront l’opportunité de découvrir des territoires culturels différents de
ceux de leur programme actuel ! Une journée unique proposée par l’ADÉSAQ depuis
quinze ans à Montréal et depuis l’année passée, à Québec.
Pause
Si comme moi cette association, vous ne la connaissiez pas,
sachez qu’en font partie : l’École de danse contemporaine de Montréal, l’École
de musique Vincent-d’Indy, l’École nationale du cirque, l’École nationale de la chanson, l’École nationale de l’humour, l’École nationale de théâtre du Canada,
l’École supérieure de ballet du Québec, le Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, l’École
de cirque de Québec, l’École de danse de Québec, l’École des
arts numériques, de l’animation et du design, L’institut national de l’image et du son (L’inis) et Musitechnic
et depuis peu, l’Institut des métiers
d’art qui regroupe huit écoles-ateliers. Vous pouvez donc constater que ces
écoles couvrent tout le spectre des arts !
Fin de la pause
Compte tenu de mon intérêt pour la danse, on me propose
d’accompagner en matinée, Shô Araki de l’École supérieure du ballet du Québec dans
sa découverte de L'inis. En après-midi,
je rejoindrai Julianna Bryson, de l’École de danse contemporaine de Montréal à
l’Espace VERRE. Le tout se terminera en début de soirée à l’École de
musique Vincent-d’Indy pour un grand rassemblement. Cette proposition je l’accepte avec grand plaisir et
après une petite recherche, je découvre que les deux étudiant.es, j’avais pu apprécier
leurs performances, il y a peu de temps (mars 2023) dans
« Colossus » de
Stephanie Lake à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.
C’est donc tout aussi fébrile (de bien effectuer ma « mission ») qu’heureux que je me dirige en début de matinée,
le 6 octobre dernier,
jusqu’au hall d’entrée de L'inis. Question de clarifier la raison de ma présence, je me
présente aux responsables de la journée, parce que voyez-vous, mon âge est « un
peu » plus élevé que les jeunes autour de moi ! Mais pas de problème, ma venue avait été annoncée. Parmi ces jeunes, se trouve Shô
Araki à qui je me présente et son accueil est cordial, yeah !. Le moment
venu, le groupe est invité à se diriger dans une salle pour y rencontrer celui
qui expliquera le déroulement de la journée. Il est accompagné des quatre
guides qui prendront en charge un groupe de quatre élèves
pour effectuer les différentes étapes de production d’un court métrage de deux minutes (du scénario, du tournage et du montage) qui sera présenté en soirée. Beau challenge, et au risque de divulgâcher, ce défi a été relevé avec brio par les quatre groupes.
Après que tous.tes se soient présenté.es en indiquant leur école, je constate de
la grande diversité artistique du groupe (danse, cirque, théâtre, humour) ce qui, de ma perspective, promet
de belles rencontres et de beaux échanges. Une fois notre groupe constitué (danse contemporaine, ballet, cirque et humour), notre guide assigné, le comédien
professionnel attribué et les quelques contraintes choisies, nous nous dirigeons
dans une salle, autour d’une table, pour débuter le brassage d’idées sur ce que
sera ce court métrage.
Après les premières indications transmises par notre guide,
Pierre-Antoine Fournier, réalisateur expérimenté diplômé de L’inis en 2006,
débute le brassage d’idées. Peu à peu, l’idée directrice émerge d’abord et
cristallise ensuite. Suivant les conseils du guide, le tout se construit, chacun.e apportant ses idées
et ses suggestions. Les lieux de tournage sont déterminés (dont une salle de
bain !) et réservés ! De ma perspective d’observateur, je peux autant apprécier
le sérieux que ces jeunes apportent à leur travail collectif que la qualité de
leurs échanges, tout cela habilement dirigé par Pierre-Antoine. Une fois les
principales décisions prises dont l’utilisation de la danse dans une des scènes
et que le comédien soit arrivé, le processus de création débute, par
conséquent, direction la salle de bain !
Les quatre membres de l’équipe alternent de position tout au
long de l’obtention des différentes prises. Si durant les premiers moments, je
ressens une certaine hésitation, rapidement, les choses se déroulent rondement. Les élèves
d’un jour sont bien conseillés, au sujet des décisions de reprendre ou non une scène,
compte tenu du temps qui passe sans merci ! Shô et ses collègues
apportent leurs contributions, parfois de façon spontanée, d’autres fois, à la demande du guide du moment. Leurs
premiers pas dans le septième art sont impressionnants de ma perspective.
Et puis arrive le moment de conclure ce premier des deux moments de
tournage pour aller à la pause dîner. Et
moi juste après, mes pas doivent se diriger vers ma deuxième
destination de la journée, plus à l’ouest de la ville à l’Espace VERRE. Et
c’est sans anicroches que je trouve mon chemin jusqu’à la rue Mill pour être
accueilli par la directrice générale, madame Marina Dobel qui compte tenu de
mon arrivée un peu hâtive (!), me présente son école et me fait faire une
visite, fort intéressante, des lieux.
Je me rends ensuite jusqu’à un atelier dans lequel se
trouvent déjà les
étudiant.es en pleine action de création, dont Julianna Bryson que je salue rapidement parce
qu’en plein travail, dans un atelier de chalumeau avec deux personnes pour les
conseiller au besoin. L’atelier est une initiation au travail du verre au
chalumeau : pour façonner des perles et des billes, de formats différents, avec
une ou plusieurs couleurs.
Les instructions du début semblent bien comprises parce que
le tout se déroule rondement. Discrètement, je m’assois et ce qui me frappe d’abord est l’application de
tous.tes les participant.es ! Je découvre comment les
principes physiques de rotation et de gravité s’allient aux gestes et à la patience pour
transformer, si bellement, la matière ! Même si l’objectif est de faire un « même » objet, en apparence, l’intérêt
à l’exercice reste constant.
Le tout se termine et
nous sommes invité.es à nous diriger ailleurs pour
assister à une démonstration de verre soufflé. Elle durera un peu plus d’une
heure durant laquelle les mêmes principes physiques de rotation et gravité,
mais à plus grande échelle seront utilisés. Nous observerons attentivement, le
travail de Dylan Duchet, gradué de l’Espace VERRE et chef technicien qui
manipule tout en patience et en finesse cette masse de verre qui grossit tout doucement.
Et qui sans avertissement, se transforme en un objet qui surprend et
impressionne tous les gens présents. « L’apparition » de cet objet
est suivie par des applaudissements fort bien mérités. Je
découvre fort personnellement que la patience est une des qualités nécessaires
pour apprivoiser la matière et la transformer !
La journée se termine ainsi et mes pas accompagnés par ceux
de Julianna, qui me partage les raisons de son arrivée à Montréal depuis son
Edmonton natal et de son choix de la journée ! Nous nous dirigeons jusqu’à la
dernière destination de cette longue mais fort riche et
intéressante journée, l’École de musique Vincent-d’Indy. Au programme de la soirée, retrouvailles
des différent.es participant.es et présentation des créations faites durant la journée dont
le court-métrage dont j’ai pu suivre les premières étapes de création.
Rapidement dans cette cafétéria, je peux apprécier des échanges fort animés compte tenu que les étudiant.es d’une même école n’ont pas
fait les mêmes rencontres culturelles. Arrive la partie
« protocolaire » de la soirée animée avec dynamisme par la directrice
générale de l’ADÉSAQ, Chantal Boulanger ainsi
que par Alex Lefaivre, conseiller technopédagogique et chargé de cours à l’École
de musique Vincent-d’Indy. Il s’en
suit la présentation des différentes créations de la journée que je découvre avec grand
plaisir, avec un petit plus pour le court métrage de « ma » gang du
matin avec les mouvements de danse que la porte de la salle de bain m’avait
empêché de voir. Une fois les présentations complétées, mes pas me ramènent,
fort heureux, à la maison avec la sensation d’avoir été témoin privilégié de
moments de découvertes.
Mon
expérience de pédagogue m’a montré que les jeunes n’ont pas qu’un seul talent
et que de l’avis de Shô et de Julianna que j’ai pu accompagner, iels ont grandement apprécié leurs « pas » dans un monde
artistique différent de celui dont iels complètent leur étude. De ma
perspective, voilà une journée qui leur laissera des traces fort
importantes !
Et si vous aussi, avez une fibre artistique, peu importe
votre âge, sachez que sur le site internet de l’ADÉSAQ (adesaq.com), vous
découvrirez que
plus de 30 000 individus fréquentent l’une ou l’autre de ces écoles dont plusieurs
dans le cadre d’activités récréatives en plus des deux mille étudiant.es
inscrit.es à la formation supérieure.