dimanche 30 avril 2023

Sur mes pas vers une proposition différente et surprenante avec Manuel Roque !

 L'invitation de Manuel Roque était discrète et le lieu de présentation tout autant, par conséquent en ce samedi après midi, mes pas iront, sans qu'ils le sachent encore, vers les siens, mais pas seulement !

                                                                 (Tirée du site de RQD)

C'est donc dans une salle que lui et son piano nous accueillent pour une présentation qu'il annonce de quarante-cinq minutes avec en prime une périodes d'échanges juste après. Pour l'occasion, nous serons là pour apprécier ce combo "piano-rando" de celui qui, pendant la pandémie à décider d'explorer d'autres territoires ! En effet, de ce temps passé, il s'est concentré sur lui pour apprivoiser les "vingt-quatre préludes" de Chopin au piano et aussi entreprendre des randonnées de longue durée dans la Pacific Crest Trail ! Deux activités qui vous l'admettrez ne sont pas des défis faciles à relevés, mais pas insurmontables, pour celui qui lors la prestation de "Running Piece" de Jacques Poulin Denis avait "couru" et sué toute une heure, là devant moi. (Par ici les intéressé.es: https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/04/sur-mes-pas-de-course-en-danse-running.html

Ainsi donc ce chorégraphe-interprète, qui semble apprécier les "beaux" défis, en a combiné deux pour créer une proposition intime (nous serons une dizaine de personnes, privilégié,es, serais-je tenté d'ajouter !) pour être d'abord accueilli. Il présentera les prémisses de cette rencontre et certains défis qu'il a rencontré. Nous ne sommes pas les premiers et son stress devant cette épopée de quarante cinq-minutes est tolérable. Donc, débute, la présentation de ce compte-rendu visuel de son expédition dans cette trail aux multiples personnalités (projeté sur un écran devant le piano face à nous) et de son exécution des "vingt-quatre préludes" de Chopin qui eux aussi ont différentes personnalités.

Il nous entraîne à sa suite, sa caméra droit devant pour nous faire découvrir différentes perspectives ou personnalités de ces lieux visités. Rapidement, je suis bercé par la musique et porté par ces paysages "époustouflants" ! Tout au long, nous passerons du "toit du monde", sous une chute (à l'abri !), sur le bord d'une falaise et aussi, évidemment sur des sentiers plus calmes, tout en roches ou en herbes. Il arrive, qu'il y ait une véritable communion entre les images (présentées en ordre chronologique ou presque) et ce que j'entends ! Tout au long, mon regard, sans se lasser, passe de lui au piano (pas du tout stoïque, très expressif, mais pas distrayant pour autant !) aux images des paysages qui passent devant moi. Ses pas se feront aussi la nuit (parce de jour la chaleur est trop intense, apprendra-t-on durant la discussion d'après-présentation) et les rencontres peu fréquentes (dans les images présentées), mais nous y verrons la rencontre d'un chevreuil prudent et aussi des fourmis, sans oublier une chenille). Ces préludes s'avèrent à mes yeux comme les différentes étapes d'une randonnée aux personnalités multiples, de douce à houleuse. Autre élément qui à mes yeux, m'a tenu "groundé" tout au long, celui d'entendre ses pas qui semblaient avoir toujours le même rythme calmé mais déterminé. 

Au final, une proposition qui m'a fait sortir de mes sentiers battus, mais qui m'a bien plu par son caractère unique, innovateur et et surtout par celui qui me l'a présenté. 

Une fois terminé, mes pas sur l'asphalte si lisse pour revenir chez moi, semblaient si facile et lors de mes prochains pas de course seront plus légers. Et ne voilà tu pas que je découvre que les élèves de l'EDCM interpréteront bientôt (du 17 au 20 mai) une de ses créations "Alonia". Et vous apprendrez, sans surprise, que mon billet je l'ai déjà ! 

Sur mes pas en danse: "Boomerang- danses partagées", ma sortie pour la Journée internationale de la danse !

 Lorsque cette invitation m'est apparue, j'y ai porté une attention particulière ! Parce que, voyez-vous, "Boomerang-danses partagées" fait parti de mes plaisirs tout particuliers de spectateur et j'y étais à la première édition en avril 2019. À l'époque, notre hôte de la soirée, Matéo Chauchat (aussi membre du comité organisateur de cette époque) avait présenté l'objectif de ce type de rencontre, en "Favorisant l’insertion professionnelle, Boomerang – danses partagées est une plateforme de diffusion développée par l’EDCM offrant à ses diplômé.e.s la possibilité de présenter le fruit de leur création.", comme l'indique le site internet de l'évènement. 

                                  Tirée de la page de l'évènement du site de l'EDCM

Pour cette soirée, trois présentations nous sont proposées. "Je suis un homme sauvage" de et avec André Abat-Roy, "Souët" de et avec Maéva Cochin, accompagnée par Lauren Fisher et "Mon horoscope me trouve laide" de et avec Mathieu Hérard, accompagné par Raphaëlle Renucci. J'avais déjà eu l'occasion de tout.es les voir quelques fois sur scène, entre autres, lors de leurs études à l'EDCM et leur qualité d'interprète ne faisait aucun doute. Pour cette occasion, j'aurai droit à une perspective ajoutée, soit celle de chorégraphe pour trois d'entre eux ! Et cela me plaisait beaucoup.

Petit enjeu fort surmontable pour le spectateur que je suis, la salle de présentation est "petite" et pas de réservation possible. Par conséquent, mes pas de spectateur prudent m'amènent jusqu'à la porte une trentaine de minutes à l'avance. Dans le studio, j'entends la présentation précédente qui se termine avec des applaudissements fort nourris qui augurent bien pour l'avenir. Et une fois les portes ouvertes, tout.es sortent avec un visage rempli de satisfaction. Pendant ce temps, la prochaine cohorte de spectateurs grossit avec plein de visages que je reconnais. Au final, les portes de nouveau ouvertes permettront à tous et toutes de prendre place, yeah !!!

Une fois les mots d'accueil faits et la présentation des oeuvres à venir par les différents créateurs (ça j'aime cela !!!!),  "Je suis un homme sauvage" débute avec une chaise en place avec son arrivée et toute la suite en sera fort touchante et intense. Face à nous, irradiant, il se confie et avec son propos fort riche, nous présente différentes versions, toutes allégoriques" sur venir au monde. Impossible de ne pas être captif et captivé tout au long. "De vous le donner, te le donner, voici mon être", cette phrase me touche particulièrement. Au final, une quinzaine de minutes qui ont su allier le propos et les gestes dans une rencontre intense  !

Il s'en suit "Souët" qui débute avec ces deux femmes face à nous. 

Pause

Je suis bien curieux de connaître le sens du mot, titre de l'oeuvre, mais je ne l'ai pas demandé après !!! et plus tard, mes recherches se sont avérées vaines. Donc, voilà une autre zone d'ombre qui persistera en moi !

Fin de la pause

Je suis d'abord frappé par leur similitude physique (deux soeurs, aurais-je pu penser !!!) mais avec une complémentarité vestimentaire significative, l'une avec sa blouse blanche et l'autre avec sa blouse bleue. Semblables mais différentes à la fois que je me dis ! Sur ces pensées exprimées qui se font entendre, nous voyons, "deux âmes soeurs" entreprendre leur cheminement, parfois ensemble, parfois séparées. Les gestes finement exécutés qui expriment fort bien que ces deux femmes ont vécu et qu'elles veulent nous transmettre, comme il était annoncé dans la présentation de l'oeuvre, soit "les deux interprètes retracent leurs propres expériences en traversant l'enfance, l'adolescence et le début de leur vie adulte, se questionnant sur la liberté réelle de leurs choix et la profondeur de leurs convictions en tant qu'êtres sociaux."

Et après une petite pause pour permettre aux interprètes d'installer dans l'espace scénique différents accessoires dont des tissus et de revêtir leurs attraits, débute l'éclatant "Mon horoscope me trouve laide" ! Je me permets de retranscrire ici la description de la proposition qui présente fort bien ce que je découvrirai, soit: une recherche autour du lipsync, une exploration de l'absurdité d'une situation dans laquelle un corps utilise la voix d'un autre corps, voire d'une machine. Il est possible de faire croire ce que l’on veut avec le doublage : se cacher derrière la voix d'un autre, prendre en assurance en portant une parole extérieure, se transformer en utilisant une texture qui n'est pas nôtre : tout est possible avec la magie du lipsync, verbal ou corporel. Quelles en sont les failles? Quels en sont les trésors? Mais qui est vraiment sur scène en fait?

En entrée de jeu cela se présente par ces deux "personnages" tout de rouge vêtus dont elle, sur son base qui la "surélève" au rang de déesse (ou de madone ?) et lui qui "chante". Ce premier tableau met la table aux prochains qui ont tout d'un feu d'artifice autant par les gestes, les expressions faciales, que par les chansons. Des moments qui provoquent l'étonnement, les rires (nombreux), mais surtout le plaisir de vivre le moment présent avec ce qu'il peut nous apporter de mieux en surprises inattendues et surprenantes pour mettre un baume sur le spleen qui pourrait nous assaillir en ces jours troubles !

Le tout se termine avec les généreux applaudissements fort bien mérités et la période de questions-réponses qui s'en suit apporte un éclairage fort intéressant sur les intentions des chorégraphes, mais surtout des commentaires fort positifs, et bien mérités, pour ces trois propositions, tout aussi différentes que belles ! Et moi, durant que mes pas me ramènent à la maison, je me dis que chacune de ces trois propositions mériteraient d'être vues par un plus grand nombre de spectateurs et qu'elles mériteraient une version allongée, aussi ! Et moi, j'y retournerais !


jeudi 27 avril 2023

Sur mes pas en danse: Encore une fois mes pas vers "Phenomena", pour ressentir encore plus de plaisir !

 Pour découvrir une proposition chorégraphique à ma Maison de la culture Claude-Léveillée, j'en étais à mon deuxième essai ce printemps. À mon premier essai, le verglas et la panne d'électricité qui l'a accompagné m'ont fait revenir bredouille de la présentation de "Dog Rising" de Clara Furey que j'aurais vu pour une première fois! En cet autre mercredi soir, Mère Nature est définitivement plus clémente et mon agenda, lui assez libre, par conséquent, mes pas m'amènent pour redécouvrir "Phenomena" d'Ismaël Mouaraki (Destins Croisés). Redécouvrir, parce qu'il y a eu une première fois, c'était un peu plus de quatre ans (mars 2019 à l'Agora de la danse) et j'avais terminé mon retour, à l'époque, par "Une soirée fort agréable par le propos, intéressante par la qualité des gestes, mais surtout porteuse par son propos. Merci Ismaël !"

Mes souvenirs étaient relativement précis, mais juste assez flous pour me remettre dans une perspective nouvelle de découverte. Par conséquent, de "mon" siège en première rangée de ce beau lieu de diffusion, j'attends le début qui arrive juste après les mots d'accueil d'une de membres de l'équipe de ce lieu de diffusion.

Pause

Opinion très personnelle, j'apprécie beaucoup ces quelques mots qu'on nous adresse et il me semble que peu importe le lieu ou le diffuseur, ces mots devraient être prononcés et ils sont fort importants !

Fin de la pause

Les lumières se font discrètes et enfin absentes afin de permettre aux cinq personnages (Geneviève Boulet, Felix Cossette, José Flores, Geneviève Gagné, Marie-Maxime Ross) de prendre place dans leur lieu qui deviendra cercle lumineux. Une fois rendu plus lumineux, dans l'espace scénique, dans chacun.e leur cercle, je découvre ces cinq personnages immobiles et ils et elles le seront un certain temps, le temps de bien les observer. Et puis, peu à peu, les gestes émergent qui s'avèrent d'abord mécaniques pour devenir, peu à peu, fluides, lire ici humains. Il y aura plusieurs tableaux fort riches durant lesquels, elles et ils entrent en contact avec l'autre ou les autres et aussi en venant vers nous, en nous tendant la main ! Et lorsque arrive cette main tendue vers moi, je ressens une émotion assez forte, me retenant de tendre la mienne vers l'autre ! Si je me fie à la réaction de ma voisine, je ne suis pas le seul !

                                   Crédit Sylvie-Ann Paré tirée du site de la Ville de Montréal

Tout au long, impossible de ne pas apprécier la grande qualité de l'exécution technique et le talent des interprètes qui seront aussi remarqués par mes autres voisin.es de siège dans notre échange d'après représentation

Au final, dans cette démonstration chorégraphique fort riche, décrite comme "Réflexion philosophique, histoire d’Humanité, méditation esthétique" (termes tirés du site de Destins Croisés) du "je" qui deviens le "nous" pour produire un "je" différent et rehaussé, j'en reviens avec une perspective personnelle rehaussée, mais surtout renouvelée ! Remerciant aussi Mère Nature de sa clémence en cette soirée !

mardi 25 avril 2023

Sur mes pas en danse: Pour aller ailleurs et autrement avec "KIN" du Collectif La Tresse !

 Pour cet autre sortie, la quatrième de la semaine (Robert, je pense que tu exagères, dirait le sage ou sa blonde !!!), mes pas m'amènent en ce samedi après-midi printanier assez frisquet jusqu'au deuxième étage du Wilder pour découvrir, "KIN" la plus récente création du Collectif  La Tresse, présentée par l'Agora de la danse ! De ce collectif, je n'en étais pas à une première rencontre ! Depuis la première fois au CCOV en juin 2017, j'ai pu découvrir avec bonheur leurs propositions qui portent leur signature caractéristique dont la plus récente en 2019,  "L'encre noire" riche de son parcours initiatique et de ses symboles, comme je l'écrivais à l'époque !

Donc, en ce samedi après-midi, j'attends avec bien d'autres (et ça sera éventuellement salle comble !) pour prendre place dans l'Espace Orange du Wilder. À notre entrée, nous sommes accueillis tout en haut, par l'une d'elles tout sourire (Geneviève Boulet). Les autres interprètes, Erin O'Loughlin, Laura Tauma, Lucy M. May et Matthew Quigley sont aussi présents, réparti.es dans l'espace dont sur des sièges. Pendant que les gens prennent place et que certains discutent avec leurs voisin.es de siège, ces "êtres" bougent. Et puis, sans réel avertissement, fort subtilement, les lumières se font discrètes et nous sommes transportés dans un monde différent avec devant, une toile suspendue dans l'espace scénique. 

                               Crédit: Do Phan Hoi tirée du site de l'Agora de la danse

Peu à peu, avec cette toile qui ondule, les trois personnages sur la scène et les deux dans les marches de part et d'autre de nous, ils nous entraînent dans "un périple qui nous plonge dans une utopie empathique et ludique.", comme l'indiquait le programme. Tout au long de ce qui suit, je découvre, captivé, les gestes de ces êtres riches en ondulation et en douceur. Pendant ce temps, cette toile sera habilement colorée par les éclairages de Arun Srinivasan et Tiffanie Boffa. Cette toile se modifiera pour accompagner le déploiement et les ondulations de ces corps en mouvements. Le tout a ce qu'il faut pour accompagner le propos métaphysique avec aussi leurs voix et leurs chants. 

Dans le quotidien Le Devoir (instructif texte signé par Léa Villalba ), Erin O'Loughlin indiquait, « on aime créer des mondes imaginaires et tripper sur le plaisir, l’absurde, la joie, l’instinct ». Et c'est dans cette expédition de ces mondes que je me suis senti guidé tout au long, sans que je ne vois le temps passer. Pour peu que l'on soit quelque peu observateur, il y aura aussi des ongles fluorescents qui se joignent à la danse.

En résumé, encore une fois ce collectif et leurs complices m'ont entraîné ailleurs, dans leur monde et en ce printemps qui tarde à se faire chaud, cela m'a fait le plus grand bien !

lundi 24 avril 2023

Sur mes pas en danse: De retour dans mon collège pour découvrir des pas "multicolores" qui me ravissent!

 Enseigner une trentaine d'années à un même endroit, ça laisse de beaux souvenirs et des réflexes aussi ! Par conséquent, lorsque j'ai vu passer cette invitation à découvrir la soirée "En Mouvement" de "mon" collège Ahuntsic, je l'ai acceptée et inscrite "de suite" à mon agenda ! Durant cette soirée, je découvrirai les pas de ces jeunes qui enrichissent leurs études avec des activités chorégraphiques et la présentation de cette soirée. 

                                        Affiche de la soirée tirée du site du Collège Ahuntsic

Ce n'était pas une première fois, évidemment ! Il y a plusieurs années, j'avais même donné mon billet pour une oeuvre fort prometteuse à l'Usine C afin d'aller découvrir les pas de danse sur scène de deux de mes élèves qui m'avaient invité. C'était le résultat de leur travail parascolaire et qui m'a permis de les découvrir sous un jour nouveau. Et ça, ça n'a pas de prix ! Pour lui, fort discret en classe, il rayonnait sur scène dans une prestation de popping ! Depuis, même à la retraite, si cela est possible, je me fais un devoir de m'y rendre ! Et ce fût le cas, en ce vendredi soir et en bonne compagnie, en plus !

Au programme, des prestations des troupes de danse "Afro et echo", la troupe de danse contemporaine "momentum". et la troupe de salsa colombienne avec en bonus, une prestation d'une finissante. Une soirée fort diversifiée, à l'image de la communauté de mon collège. 

Bon, difficile de décrire avec détails ce que j'ai pu découvrir durant toute la soirée, mais en voici quelques impressions !

Une fois bien installés, se présentent à nous un trio de présentateur et présentatrices qui nous reviendront en mots, entre les prestations et aussi en danse pour la suite. Il s'en suit des moments fort riches en mouvements. parmi ceux-là, il y a ceux-là, proposés par la troupe "momentum" chorégraphiés par Médric Fillion" sur la chanson de Patrick Watson, dans laquelle la chaise vide occupe une place dans cette oeuvre qui me rejoint par son propos et l'intensité des interprètes.

Il y aura aussi ces moments fort éclatants des troupes "Afro et echo" qui fort énergétiquement irradient par leurs moments en groupe ou en duo ! Et sans oublier avec des costumes fort éclatants, la prestation de salsa avec des mouvements fort bien exécutés et des sourires qui les accompagnaient. La soirée passe rapidement et elle se termine comme un feu d'artifice avec un moment "magique", durant lequel, tout.es les participant.es se réunissent sur scène pour exécuter des pas de zumba en suivant ceux de leurs deux guides. Des pas et des mouvements qui mettent le point final à ces moments qui font du bien au yeux et au coeur, et qui se méritent les applaudissements fort nourris des gens présents, dont ceux de ses parents fort fiers, juste derrière nous, dont la fille étudie dans un beau programme, celui de Techniques de biotechnologies !

Et moi, je repars fort heureux et ému aussi d'avoir encore une fois pu apprécier avec ces jeunes que le niveau collégial peut leur permettre de se développer au sens pluriel !


samedi 22 avril 2023

Sur mes pas en danse à une rencontre empreinte d'un passé avec "Because You Never Asked" de Roger White et Helen Simard !

 Pour ma deuxième partie d'un jeudi "danse", mes pas me portent jusqu'au MAI pour découvrir "Because You Never Asked" de Helen Simard et Roger White . Leur proposition prend racine dans des terreaux d'inspiration fort différents que ce que j'ai déjà vu de cette chorégraphe et de ce musicien. En effet d'Helen Simard, je me rappelle de la trilogie  "No fun", "Idiot" et "Requiem pop", toutes colorées de rock alimentées par la musique de Roger ! Les deux premières propositions "décoiffaient" et la troisième terminait plus doucement cette trilogie. Il y a eu aussi "Papillon", tout "street dance" sur l'effet du battement des ailes d'un papillon et de ses répercussions tout au loin que j'avais pu apprécier en ligne en novembre 2020 à cause des restrictions sanitaires dues à la pandémie. 

Cette fois, c'est de Roger White et de son passé familial que prend racine "Because You Never Asked", celui de sa grand-mère juive qui a fuit l'Allemagne nazie vers l'Angleterre. Et comme le décrit le site du MAI, "l’oeuvre juxtapose des extraits de journaux intimes et de lettres écrites par Marianna de l’adolescence au début de la vingtaine, avec des enregistrements captés lors de ses 90 ans." Et cette oeuvre, c'est devant une salle comble que je la découvrirai, incluant plusieurs membres de la famille de Roger White, venant exprès d'Angleterre. Elle sera incarnée par David Albert-Toth, Marie Lévêque, Brianna Lombardo, et Maxine Segalowitz (toute une distribution serait tenté d'ajouter le spectateur de danse que je suis et qui s'avère à la hauteur !). 

                                                            Image tirée du site du MAI

Bien installé en première rangée dans la galerie d'art du MAI avec ses quatre colonnes (lieu délibérément choisi pour cette présentation), le moment de débuter arrive. Et c'est au son d'un wagon qui se déplace sur les rails et les quatre interprètes "entassés" qui bougent en fonction des soubresauts du train que débute notre expédition dans les confidences et les propos de cette femme. Des propos qui résonnent dans ces lieux pendant que les gestes me captivent. Le devoir de mémoire de ces souvenirs enfouis et révélés avec ses zones d'ombre, je le ressens fort bien durant les différents tableaux. Si tout au long, des éléments m'échappent (question de langue et de perspectives), il en reste que de cette trame narrative riches de ses mouvements, je reste captif et captivé ! Je découvre encore une fois, comment les gestes permettent de transmettre et de rehausser un propos Une mention spéciale à Tiffanie Boffa pour les éclairages dans ce lieu atypique qui amplifie notre perception de la proposition. 

Dans la séance de questions réponses qui a suivi (moments que j'apprécie toujours !), je ressens le bonheur de Roger White, les bons commentaires de certains membres de sa famille. En toute fin de cette séance, pas le temps de poser "ma" question, mais "ma" réponse je l'aurai, en partie à tout le moins ! Deux des interprètes ayant des origines juives, j'étais bien curieux de savoir cde qu'ils ont ressentis tout au long ! Et c'est David Albert-Toth qui me la fournira et sa réponse est fort riche !

De cette époque fort trouble de notre histoire que bon nombre d'oeuvres de toute sorte ont exploré, encore une fois je découvre qu'il est possible de nous la présenter avec une perspective originale, mais surtout très touchante. Merci Roger et Helen pour cela !

vendredi 21 avril 2023

Sur mes pas à une étude chorégraphique: Un "Requiem" qui propage ses ondes jusqu'à moi.

 Mon agenda présentait une éclaircie et j'en ai profité. Voilà donc pourquoi mes pas me portent en cette fin d'après-midi jusqu'au quatrième étage de l'édifice Belgo jusqu'à la porte du Circa (art actuel) pour assister à "Requiem" de et avec Virginie Reid et Anne Thériault, présenté dans le cadre de l’exposition « La conjugaison des pensées complexes » de Louis Bouvier.

                                                     Image tirée du site de Circa (art actuel)

Peu à peu, dans le corridor, la foule se fait nombreuse jusqu'au moment où elle est invitée à entrer et à prendre place aux endroits assignés autour de l'espace de présentation. Pour ma part, c'est tout au fond de cet espace en long que je prends place avec une vue sur les sculptures intrigantes de Louis Bouvier et sur ces deux femmes accroupies de dos. Une fois retournées, je découvre devant leurs yeux, des "lunettes" fort artistiques opaques. Et tout naturellement, le silence se fait et la présentation débute, avec les sons ou plutôt l'ambiance sonore qui seront produits, je le découvrirai plus tard, par les gestes de ces deux femmes !

Tout en douceur, elles entreprennent leurs déplacements, et puis tout à coup, je prends conscience de l'interaction entre elles et les sculptures qu'elles approchent qui produisent des traces sonores de leurs déplacements. 

Pause

Aurais-je dû être surpris, puisque j'avais assisté (pour l'édition 2018 du FTA) à "Récital" d'Anne Thériault accompagnée sur "scène" par Rosie Constant et Virginie Reid. Oeuvre dans laquelle j'avais découvert un instrument musical fort spécial et qui m'avait fait écrire cette "Pause-définition:  Le thérémine est un instrument de musique électronique, inventé en début du siècle dernier, qui émet des sons sans qu'on le touche, juste en rapprochant ses mains de ses antennes et qui réagit à l'environnement. Anne Thériault indique dans le feuillet de présentation qu'il est très "caractériel" qui a sa propre volonté. "Ça j'aime cela !"

Fin de la pause

C'est donc captivé, que je suis, tout au long et que j'observe les interactions de ces deux femmes avec les objets dont les mains modulent les sons et qui sait, les déplacements aussi  Entre les deux, les liens étaient ondulatoires et aussi en phase! Pendant un peu moins d'une trentaine de minutes, ce "Requiem" m'a déconnecté de "ma" réalité, moment privilégié de spectateur. Et comme je pourrai le témoigner à Anne Thériault après la performance, elle aime bien les ondes (sonores) et les ondes les lui rendent bien, et cela pour notre grand bonheur !

Dans ce lieu que je découvrais pour une première fois, j'aurai, comme tous les autres présent.es, fait une rencontre tout en phase avec ces deux femmes, leurs mouvements et les sculptures et pris de nouveau conscience que les modes de communication sont pluri.elles !

mardi 18 avril 2023

Sur mes pas à une rencontre riche et généreuse, "À mains nues" avec Émile Proulx-Cloutier !

 C'était une invitation de ma blonde et j'ai bien évidemment dit oui ! Voilà pourquoi en ce vendredi soir, nos pas se dirigent, fort heureux, jusqu'au Gesu pour assister à la proposition d'Émile Proulx-Cloutier, "À mains nues" ! La soirée est toute estivale, malgré que nous soyons au milieu du mois d'avril. Dans le Quartier des Spectacles, l'activité est foisonnante comme en plein été ou presque !

Dans le hall d'entrée, la foule est nombreuse avec un certain nombre de jeunes enfants parmi celle-ci. C'est dans une salle comble ou presque que notre hôte nous arrive et s'installe à son piano. Réalisant notre bonheur, nous serons du bon bord pour bien le regarder lorsqu'il exécute ses chansons derrière son clavier. Il ne fera pas que cela durant les deux heures trente ( et non pas une heure trente comme annoncé, que durera sa prestation, incluant les deux rappels. Il prendra place aussi derrière son micro pour nous raconter des histoires !"

                           Crédit: Marie-France Coallier tirée du site du Devoir

Difficile de résumer en quelques mots tout ce qu'il présente tout au long, sans entracte, mais s'il embrasse large, il vise néanmoins juste tout au long de cette soirée. Il porte un propos engagé qui, de par sa richesse et sa densité me demande un effort d'adaptation pour le début. Lorsque son propos amène une réflexion, facile de rester "en arrière" pour y réfléchir plutôt que de le suivre. Mais peu à peu, je m'habitue et à ses histoires fortement humaines qui portent à réflexion, je reste là, à bien le suivre. Comment ne pas être interpellé par son texte "Les opinions tranchées", qui porte sur les réseaux sociaux tout à fait dans l'air du temps. Mais mon moment préféré est définitivement celui durant lequel il nous propose une allégorie sur notre époque. De ce grand canot, partagé par tous, jeunes et moins jeunes et dans lequel les responsabilités ne sont pas assumés également. Pour ma part, voilà le grand moment de cette rencontre, parce qu'il y met le temps !

Au final, une très belle rencontre avec un artiste fort généreux et talentueux qui mérite définitivement qu'on la fasse. Et le Gésu est une salle fort appropriée pour la faire, comme nous nous le partagions ma blonde et moi lors de notre retour à la maison.

dimanche 16 avril 2023

Sur mes pas en danse: "Reckless Underdog", d'abord surprenant et ensuite envoutant !

 Lorsque mes pas m'amènent jusqu'aux portes du théâtre Maisonneuve, il y a des odeurs de printemps qui flottent sur la ville, avec un autre signe fort tangible. Oui, parce que c'est la dernière fois que je me rends à une proposition de Danse Danse (avant leur prochaine saison, évidemment ! ). Chemin faisant, il y a plein, plein de gens qui, comme moi, arrivent du métro, parce qu'en plus, Alexandra Strélinski présente son concert à Wilfrid Pelletier. 

                                            Affiche de la soirée tirée du site de Danse Danse

Rendu à mon siège, cela se ressent fortement autour de moi, c'est une soirée de première effervescente pour la proposition de Victor Quijada (chorégraphe et directeur artistique de la compagnie RUBBERBAND) dont la compagnie fête son vingtième anniversaire. Pour ma part, ma première fois avec une oeuvre de ce chorégraphe, c'était il y a plus de dix ans pour "Gravity of center" à la Cinquième Salle. Depuis, quelques rencontres qui, chaque fois, me proposaient des illustrations des relations humaines dans un groupe et cette fois-ci encore, le chorégraphe a exploré ce terreau fertile. Il a de plus, pour l'occasion assemblé différents types de danse (du hip hop au néo-classique), ce qui je l'avouerai très franchement, m'a un peu déstabilisé au départ. Si j'avais lu le programme de la soirée, j'y aurais été mieux préparé, mais bon, ainsi va la vie du spectateur !

En ouverture de rideau, loin de la danse urbaine, neuf interprètes avec des costumes de bleu à noir, nous présentent des mouvements de groupe qui sont riches en ondulations. Il en reste, surpris ou pas, de ces pas portés par une musique "surprenante", je me laisse bercer par ces gestes qui se transmettent de l'un à l'autre.

Pause

La discussion d'après représentation m'a permis de comprendre les choix musicaux du chorégraphe et de savoir que le ton hachuré de certains passages étaient voulus et non pas, comme le pensait une spectatrice tout comme moi, un problème technique. Il en reste que, selon moi, le contraste entre la douceur des mouvements des interprètes et la trame musicale est audacieux, sinon risqué.

Fin de la pause

Et brusquement sous cette toile aux couleurs variables, nous arrive cet autre, sous le regard des autres déjà présents sur scène. Il s'en suit le départ des premiers pour une transition vers ailleurs avec lui pour nous y amener. Et la suite, en mode "groupe", me présente des moments, plus danse urbaine, spectaculaires , proche de mes souvenirs avec les propositions de ce chorégraphe avec les douze interprètes (Minh Tuan Jean Bui, Paco Ziel, Brontë Poiré-Prest, Rion Taylor, Daniela Jezerinac, Jessica Joy Muszynski, Jovick Pavajeau-Orostegui, Emma Lynn Mackay-Ronacher, Cindy Mateus, Wyeth Walker, Sierra Kellman, Zao Dinel) en parfait contrôle de la proposition. Là, je le concède, je suis tout à fait ravi ! Et subitement, et pour moi, trop rapidement, le tout se termine. 

Autre pause

La discussion d'après-représentation, occasion que j'apprécie toujours, m'apprends que les différents interprètes proviennent de différents horizons chorégraphiques et qu'au creuset de la méthode "rubberdance", ils se fusionnent pour former un tout fort homogène et cela se ressent sur scène. 

Fin de l'autre pause

Et lorsque mes pas me ramènent sur le quai du métro fort achalandé, je suis aussi satisfait que ceux et celles qui reviennent du concert d'Alexandra Strélinski, si je me fie à ce que j'entends autour de moi !

samedi 15 avril 2023

Sur mes pas en danse: "Que des cendres", pour la soirée des finissantes du Département de danse de l'UQAM !

 Lorsque mes pas m'amènent jusqu'au 840 rue Cherrier, c'est deux semaines après la soirée avec le groupe de deuxième année du BAC, mais si on se fie aux humeurs de mère Nature, c'était comme si l'été était arrivé avec son 20 degré sans que le printemps n'ait pris son tour ! Il en reste qu'au deuxième étage, à la porte de la salle, plein de gens sont présents pour assister à "Que des cendres" composé des deux propositions des finissantes, soit "Immatériel" de Jeannne Tétreault en collaboration des interprètes, Estelle Beaulieu, Adrianne Bélanger, Elisa Martin, Audrey Mercier et Lucca Bella Stothers, ainsi que "Les écrits sur mon corps/Le feu dans mon coeur" de Melina Pires en collaboration des interprètes, Camille Gendron, Monica Navarro et Sarah Germain.

                 Affiche de la soirée tirée du site du département de danse de l'UQAM


Moi qui assiste assidument aux propositions de ces élèves autant dans leurs spectacles de fin de session ou d'année tout comme lors des différentes éditions de Passerelles 840, je suis bien curieux et intéressé de découvrir ce qui me sera présenté. Après une attente un peu plus longue pour mettre à celles et ceux retardé.es par l'arrêt de service de la ligne verte du métro d'arriver, nous sommes invités à entrer dans la salle, après avoir été informé que la présentation sera en deux temps avec une première partie "en mode traditionnel" (moi, en première rangée), tandis que pour la deuxième partie, nous devrons enlever nos chaussures pour prendre place autour de l'espace scénique.

Devant moi, en attente pour découvrir "Immatériel", je découvre dans l'espace des tas de vêtements et des accessoires aussi, dispersés dans tout l'espace scénique. S'y trouvent aussi quatre interprètes immobiles, deux à droite et deux à gauche avec une légère lumière verte qui éclaire l'arrière de l'espace. Le temps passe et naturellement le silence se fait jusqu'au moment où les lumières s'éteignent. Et là devant moi se déploie une réflexion d'un monde en ruine et en perte de contrôle, coloré de désespoir, dans lequel l'opulence passée (représentée par tous ces objets dispersés sur l'espace scénique) est bien présente ! Et lorsqu'elles mettent en mouvement, ce que je remarque en premier, ce sont les lunettes qu'elles portent et qui semblent représenter la perspective "d'aveuglement" de notre société face au défi qui se présente devant. Il y aura bien des moments, où la paire de lunettes est enlevée, mais qu'en est-il du résultat, sinon effort vain ? De leurs mouvements, fort éloquents, j'y découvre du désespoir de l'une et l'indifférence des autres. Et aussi les gestes pour sauver les apparences dans la routine, faite et refaite ! En résumé, le spectateur que je suis fait "ouf" !

Et puis sans crier gare, comme une fin du monde imprévisible, elles complètent la proposition et c'est sans avertissement que la transition pour la suite s'effectue. Et puis, en toute efficacité, les chaises pour certain.es sont apportées tout autour de l'espace scénique avec des coussins devant ces chaises pour les autres. Pour ma part, un pas devant, je trouve ma chaise dans ce lieu entouré d'un rideau noir. Et du silence, nous arrivent les pas qui s'expriment fort. De ces pas qui me rappellent ceux de la gigue contemporaine ( mais qui n'en était pas vraiment, comme me l'indiquait une des interprètes en fin de présentation), toutes les trois s'expriment fort  (par leurs pas) tout en prenant possession de l'espace et de notre attention. Et en plus, elles nous regardent "droit dans les yeux !" Il y a ce bruit venant de derrière qui intrigue, mais qui trouve sa place dans la proposition, pour y ajouter une couche dimensionnelle ! Et autre couche aussi que celle que ce noir qu'elles se mettent sur elles (dans leur visage), les "écrits sur leur corps provenant du feu de leur coeur" !

S'il m'arrive que je me demande, ce qui se passe (?), il en reste de ce que je découvre devant moi, je suis captivé ! Et du sens à ce que je vois que je semble trouver et qui m'échappe aussitôt comme les volutes d'un parfum trouvent néanmoins leur place dans mon cerveau. Et devant moi, je découvre, ce qu'on le se met (cette suie noire), ce que l'on se donne, mais surtout ce qu'on se transmet. Le tout se termine fort doucement, ce qui me permet de revenir ici et maintenant. 

Une fois, le tout terminé et les applaudissements fort bien mérités faits, je repars fort satisfait, parce que, voyez-vous, devant moi, m'a été présenté, encore cette année, des propositions fort riches autant en propos qu'en mouvements qui, moi vieillard en devenir, me fait espérer en l'avenir ! Merci à vous, finissantes, pour cette bouffée d'espoir et "good job" madame Desnoyers ! Au plaisir de vous revoir prochainement !



dimanche 9 avril 2023

Mon retour sur toute une rencontre: Celle avec Phara Thibault et "Chokola" !

 Je m'en souviens encore, c'était, en temps de pandémie une recommandation de Claudia Chan Tak qui "nous" recommandait de découvrir l'oeuvre littéraire autobiographique de Phara Thibault, "Chokola" ! Et cette recommandation, je l'avais acceptée et je l'avais lu avec grand plaisir, mais surtout très touché, ai-je été, par ses mots. En résumé, une jeune femme haïtienne adoptée à très jeune âge par des parents québécois nous partage ses sentiments par rapport au monde qui l'entoure et aussi sa quête pour se retrouver et retrouver sa mère biologique. Soyez averti.es, les mots précédents sont réducteurs et ne permettent pas de traduire avec justesse de la force et de la beauté de ce texte. 

Il en reste que lorsque j'ai vu passer l'information qu'à la Petite Licorne (lieu riche entre autre de son intimité !), je pourrais la découvrir sur scène devant moi, pour incarner son texte, j'ai pris mes billets "to the go". Et c'est en bonne compagnie que je me rends dans le hall d'entrée fort achalandé plus de trente minutes à l'avance. Les portes de la salle s'ouvrent tôt et, yeah (!), je peux prendre place en première rangée avec la scène à mes pieds. Et c'est devant une salle toute remplie que nous apparaît cette jeune femme. Rapidement, elle nous entraîne dans son univers rempli d'interrogations! Elle sera accompagnée sur scène par Lise Martin qui relève bien le défi d'une présence discrète et efficace pour les différents rôles qu'elle doit endosser !

                                                               Tirée du site de La Licorne

Sous l'habile mise en scène de Marie-Ève Milot, cette jeune femme nous présente son vécu, ses sentiments dans une communauté où elle est différente par la couleur de sa peau. Nous découvrons aussi, sur les conseils de sa psychologue, les mots de lettres qu'elle lui adresse par les ondes de ses pensées et de ses espoirs ! Phara Thibault, avec une performance éclatante est touchante et il en faudrait peu pour qu'on aille la prendre dans nos bras pour la consoler, surtout aux moments où les larmes apparaissent sous ses yeux. Lorsque les trop courts moments de cette rencontre fort intense se terminent, tous dans la salle, c'est debout que les spectateurs font entendre leurs applaudissements. 

Voilà une proposition qui ne peut nous laisser indifférent parce qu'elle nous ouvre les yeux et le coeur sur une réalité actuelle, celle de "Phara est née un 12 juin, en Haïti. À presque trois ans, elle est adoptée par une famille québécoise et commence une nouvelle vie dans un « village miniature » du Québec."  qui peut nous être étrangère et qui aussi mériterait d'être vue par le plus grand nombre !

samedi 8 avril 2023

Sur mes pas chez Tangente pour découvrir l'inspirant "Où sont tes épaules quand tu donnes des coups de pied " ?

 C'est jeudi et l'ombre des pannes d'électricité enveloppe en grande partie ma ville, Montréal, pendant que moi, je me rends jusqu'aux portes de l'Espace Orange pour assister à "Où sont tes épaules quand tu donnes des coups de pied" de Rosalie Dell'Aniello et Marie Fannie Guay. Comme il m'arrive encore, pour mon plus grand plaisir, d'elles, c'était pour moi une première rencontre. Leur proposition, comme l'indiquait le programme de la soirée, s'adressait  à un public adolescent, mais pourquoi pas pour moi aussi ! De plus, je connaissais quelques interprètes ! C'est donc sur "mon" siège en première rangée que j'attends que le tout débute en apprenant au passage qu'il y aura un échange avec "l'équipe" après la représentation ( animée par Cara Roy ) et ces moments sont devenus pour moi fort importants pour le spectateur que je suis et cette fois ne fera pas exception !

Donc, pendant que la salle se garnit de spectateurs de tout âge, je découvre un espace scénique dégarni, sauf pour l'arrière, où se trouve une petite estrade avec quelques objets dessus, dont une bouteille d'eau et un portable, sans oublier un violon. Une fois les annonces faites, le tout débute sur un air de violon fort riche avec des ombres qui prennent possession de l'espace scénique, comme si nous étions dans un rêve. Et puis, tout devient plus réel avec l'arrivée de la M.C. (Kayiri) sur la petite estrade et des joueuses avec leur uniforme sur le terrain (Sabrina Dupuis, Tessie Isaac, Sona Pogossian, Jacqueline van de Geer et Marie Eve Quilicot), tandis qu'une autre (Jessica Gauthier) en béquilles, prendra place sur le banc en position fort active. 

Pause

Pour une proposition de danse contemporaine, la présence d'une interprète en béquilles assise à de quoi intriguer et moi je le suis particulièrement. Et c'est lors de la discussion après la représentation que j'en découvrirai les tenants et les aboutissants de sa présence "sur le banc" ! Donc à suivre ....

Fin de la pause

                                                Crédit Daniel Huot fournie par Tangente

Et, il s'en suit une suite de tableaux durant lesquels je vois ces femmes fort différentes partager le terrain en mouvements, en entraides et en encouragements. De cette diversité, je ressens une énergie fort communicative, surtout jusqu'à moi en première rangée. Même au moment où deux d'entre elles enlève leur chandail d'équipe pour en revêtir un autre plus personnel, je les sens encore fort unie ! À ces joueuses, se joindra celle qui accompagne à la musique pour se joindre aux mouvements. Intrigué, j'observe celle sur le banc, mais tout au long elle est impliquée et elle est rejointe par d'autres tout au long ! Se présente devant moi, une belle illustration de sororité dans laquelle la différence ne fait qu'entraîner l'entraide. Est-il possible de ne pas tenir compte du combat de nos athlètes féminines de notre équipe nationale de soccer qui doivent se serrer les coudes pour aller de l'avant vers leur reconnaissance pleine et entière. Et nous sur le banc, nous les voyons et nous pouvons les appuyer à notre façon !

                                                Crédit Vanessa Fortin fournie par Tangente

Tout au long, avec leur coeur qui bat, leur objectif, je le ressens, est de réussir leur mission tout en s'entraidant sans compétition, et en cette soirée, cela me fait grand bien. Et de ce que j'ai vu devant moi, me vient cette réflexion, "pour concilier les différences, chères créatrices vous avez trouvé un bon terrain d'entente, celui du terrain de foot ou de soccer" !

Une fois les applaudissements fort mérités faits, nous avons droit à la rencontre d'après. Rencontre durant laquelle, nous apprenons plein d'informations dont la formation de cette "équipe" volontairement diversifiée ainsi que aussi et surtout l'intégration dans la présentation de celle qui a participé à la création de l'oeuvre, mais qui deux semaines avant le début des présentations s'est blessée. Si elle a laissé sa place sur le terrain, dans la présentation, elle est restée bien présente. Pour cela mesdames, chorégraphes, et aussi pour ce message fort beau et inspirant, merci !!!!

lundi 3 avril 2023

Sur mes pas vers Circuit-Est (centre chorégraphique) pour une autre rencontre avec les "Bancs d'essai" !

Lorsqu'est apparu cette invitation pour aller assister à la présentation des Bancs d'essai de Circuit-Est, j'ai bloqué mon dimanche après-midi dans mon agenda tout en espérant que rien ne viendra contrecarrer mes projets pour m'y rendre. Et, bonheur et chance, mes pas ont pu se rendre en ce dimanche après-midi plutôt frisquet coin Sherbrooke et De Lorimier pour ouvrir la porte du lieu et attendre la présentation de la sixième   édition Bancs d'essai qui nous présentera les "pistes d'essai" de et avec Lauranne Faubert-Guay ainsi que celles de Philippe Dépelteau avec Camil Bellefleur et Luce Lainé.

                                                           Tirée du site de Circuit-Est

Pause

Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore ces Bancs d'essai sont une occasion double. D'abord, pour l'un.e de proposer une portion d'une dizaine de minutes d'une proposition en cours de création et, ensuite, pour nous spectateurs de réagir et qui sait (!) d'influencer le cours de création de l'oeuvre à venir. Et moi, j'aime ça !

Fin de la pause

En attente pour entrer en salle, j'apprends que cette sixième édition de ces Bancs d'essai seront les derniers (subvention terminée) et j'en suis autant fort triste de cette dernière fois qu'heureux de pouvoir en profiter. Mais pour l'heure, je prends place sur "mon" siège en première rangée pour écouter les paroles d'accueil de Lucy Fandel et Mona El Husseini. 

Le tout débute avec "Quand j'ai accouché d'un arbre, j'ai été grande comme une forêt (ponos IV)" de Lauranne Faubert-Guay, après les différentes informations de mise en contexte dont les deux principales, soit, qu'un texte devrait précéder ce que nous découvrirons et aussi que Lauranne est enceinte. Le spectateur que je suis est intrigué, parce que de cette chorégraphe, j'ai déjà vu et bien apprécié, "ponos I" et "ponos II", ce dernier en septembre dernier, mais pas le III ??? Il en reste que cette interrogation disparait, tout aussi vite lorsqu'elle prend place sur ces deux coussins et que résonne fort, très fort dans l'espace cette musique "heavy metal" ! Et puis tout à coup, l'ambiance sonore se transforme en un autre beaucoup plus doux. Et puis, je vois le déploiement de ce corps, comme celui de la feuille qui s'ouvre ou la fibre de l'arbre qui se gonfle. Ce que je vois et que je perçois des états de corps qu'elle nous présente dans ses mouvements et de ses déplacements, est le lent et intense déploiement de l'intime, avec les différentes versions de son regard jusqu'à la finale.

La période d'échanges me permet de comparer mes impressions avec celles des autres qui sont fort riches pour elle (si on observe ses réactions), mais aussi pour moi aussi. Et comme le mentionnait une spectatrice, un mode de présentation qui permettrait aux spectateurs d'être autour d'elle mériterait d'être envisagé et moi d'appuyer cette idée!

Pour la deuxième partie de cette présentation, nous sommes invités à nous déplacer devant, dans le coin droit de l'espace, vers un tapis (qui protège le plancher) et des briques qui s'y trouvent pour découvrir "S'imbriquer" de Philippe Dépelteau. Dans la description de la proposition, nous aurons droit à une présentation d'une dizaine de minutes qui devrait devenir une oeuvre de quatre heures avec mille briques. Pour l'heure, si mon compte est bon, c'est de trente-six briques dont disposeront Camil Bellefleur et Luce Lainé. Annoncé comme " un terrain de réflexion et de sensation qui active des questions relatives à nos manières de construire et d’habiter un (ou ce ?) monde en voie de disparition.", moi je ne peux qu'être d'accord ! Pendant que la disposition de ces briques avec nous tout autour sera constamment modifiée, je vois nos idées, nos concepts et nos certitudes que nous assemblons pour construire des concepts mentaux et notre vision du monde. Et comme nos idées collectives sur notre monde qui évoluent si rapidement et qui se doivent être réarrangées, aucune certitude ne peut être ! Et les nouvelles réalités amènent ou devraient amener leurs destructions ou leurs réarrangements pour en redéfinir d'autres. De ces constructions simples ou complexes, on peut s'y appuyer, mais faut-il se rappeler, elles peuvent s'effondrer comme un château de cartes (ou une rangée de dominos bien alignés !) ou se défaire pour reprendre une nouvelle forme. Avec, en apparence, une proposition simple, Philippe Dépelteau et ses interprètes permettent, pour peu que l'on soit à l'écoute, de se requestionner sur les enjeux actuels !

Dans les échanges qui ont suivi, le spectateur que je suis a pu comparer sa perception avec les autres et a bien apprécier. 

Au final, deux propositions fort différentes qui, de ma perspective, ont de l'avenir et que j'espère revoir dans leur version finale, si cela peut être le cas pour des oeuvres chorégraphiques  ! Un Banc d'essai qui me fait regretter que d'autres ne suivront pas ! Il en reste que de ce qui a été, il faut être reconnaissant !