mercredi 30 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) avec le Cirque Éloize: Enchanté et emporté par mes "Sept moments de joie" !

 "Pisté" par Ivanie Aubin-Malo (un.e des chorégraphes invité.es), la proposition du Cirque Éloize ne se refusait pas. Par conséquent, c'est avec mon billet virtuel que j'ai pris place devant mon écran pour découvrir leurs "Sept moments de joie" qui sont devenus mes sept moments de joie ! Bien décrits par les organisateurs, ce moment de rencontre, "est une incursion dans l’esprit de 7 chorégraphes aux univers très différents, un regard intime posé sur leur humanité commune". Cette humanité m'a rejoint par delà mon confinement tout au long de mon visionnement. 

C'est Jeannot Painchaud, "grand patron" du Cirque Éloize qui nous accueille en début de visionnement. De ses mots d'accueil, j'en retiens deux expressions, "le temps suspendu" et "un peu de tendresse". Expressions, qui vous l'avouerez, sont fort bien appropriées en ces temps incertains !

Chaque moment de joie qui suivra est précédé par une présentation fort intéressante par la ou le chorégraphe. Le tout débute avec "Fine ligne" de Virginie Brunelle avec Isabelle Arcand, Angelica Bongiovonni et Milan Panet-Gigon, accompagné.es par le Quatuor Molinari qui explore fort bien les "oppositions dans le between". Dès le début, je suis happé par cet amalgame musique et mouvements, comme me le propose toujours si bien la chorégraphe. J'y verrai l'envol, les corps suspendus comme le temps actuel et ce territoire dont on veut s'échapper mais auquel nous revenons sans cesse, en gestes effrénés ! Un moment fort de ma "soirée" !

Il s'en suit une proposition d'un chorégraphe que je ne connaissais pas, Christian Garmatter qui fait dans le breakdance. Avec "Slick", il veut faire "bigger" avec un amalgame de moderne et de nostalgique avec son sept minutes, portées par Samuel "Mass" Cyr, Samuel "Samsung" Nadai, Jorge Petit et Marie-Ève Quilicot. En entrée de jeu, c'est le son de ces pas qui claquent et qui captivent jusqu'à cette autre époque empreinte de modernisme et de jonglerie. Et puis, sans crier gare, les mouvements se transforment dans une coloration toute moderne et dynamique !

Et cette balle lancée ira jusqu'à Claudia Chan Tak qui nous présente les prémisses créatifs de ses ravissements de l'amour qui trouve le fil créateur entre le violence et la beauté avec "Ravissements 42-45". La fulgurance multicolore que peut nous réserver la rencontre amoureuse, avec ses hauts et ses bas, ses transformations aussi ! Voilà ce que je découvrirai avant et pendant les déplacements de David Ayotte et Naomie Vogt-Roby sur leurs mâts chinois avec une finale toute hollywoodienne et fort belle en ombres chinoises !

Et cette plume venant d'en haut de ces mâts chinois sera captée par Axelle Munezero qui nous propose une oeuvre, "Souffle" qui nous montre le chemin sombre vers la lumière. En utilisant le waaking (Jessica Gauthier et Maude Laurin) et la magnifique manipulation des cerceaux par Tuedon Ariri, nous sommes enjôlés par les mouvements circulaires et les rotations des corps. Le tout enveloppé musicalement par ma chanson coup de coeur, "Shabrang, interprétée par Sevdaliza. Débutant dans l'ombre, j'y vois l'évolution de ces papillons de nuit qui tournent autour de la lumière pour la libérer dans la finale de toute contrainte.

Ces papillons se retrouveront au pied d'Ivanie Aubin-Malo qui nous présente, "Yalapasicik" une oeuvre qui fera cohabiter le monde des esprits et le monde réel dont la frontière poreuse est représentée par une draperie en frange. Ainsi donc, incarnées par Catherine Dagenais-Savard et Kenann Komaksiutiksak, les différentes relations entre ces deux mondes nous sont proposées. Le tout est portée par une musique  de Kizis qui rehausse la nature des ressentis de cet homme et de l'esprit qui rôde autour de lui jusqu'à leur envolée conjointe ou que l'un rejoigne l'autre !

Edgar Zendejas sort de l'ombre jusqu'à nous et nous parle de sa création, "Ojas", dans des termes qui font grand bien à entendre. De ce quatuor sur scène, Sara Harton (danse), Arthur Morel Van Hyfte (trapèze-danse), Guillaume Paquin (corde lisse) et Oscar Coyoli (au chant et à la guitare), j'y vois des relations complexes, improbables aussi avec une finale qui porte tout en haut.

Jusqu'au prochain créateur, Manuel Roque qui nous présente sa proposition qui se veut, de ma perspective, un pied de nez à la notion du temps. Et puisqu'il ne veut pas imposer de sens pour "Furie", j'y ai trouvé le mien ! C'est donc en suivant cette femme (Valérie Doucet) qui explore en toute légèreté (gracieuseté de l'effet de ralenti !) tout l'espace qui lui est offert et quand cet espace se fait trop restreint, elle ouvre une porte pour en trouver un autre et puis, tout sourire, un dernier qui n'a pas de limites. Une oeuvre exutoire en ce temps de confinement qui nous permet, par procuration, de vivre un moment de pure libération, un moment de joie, sans artifices, sinon les mouvements et le sourire de cette femme.

Voilà une proposition du Cirque Éloize avec Lilli Marcotte à la réalisation et Benoit Landry à la mise en scène qui a su bien mettre dans le creuset de la création la danse contemporaine, les arts du cirque et la musique pour me proposer "Sept moments de joie", dont j'ai bien pu apprécier !




mardi 22 décembre 2020

Retour sur mes pas (virtuels) avec le "Cru d'automne" des étudiant.es de 3e année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal

 Avec ce "Cru d'automne", je complétais ma tournée (virtuelle !) de fin d'année qui m'a permis de découvrir les performances des étudiant.es du département de danse de l'UQAM et de l'École de Danse Contemporaine de Montréal. Je n'oublie pas une proposition de l'UQAM (la gang de troisième année) qui sera présentée en janvier. Mais pour l'heure, portons le regard sur ce programme triple des étudiant.es de troisième année de l'ECDM. Avec une voix remplie de fierté et d'émotions fort palpables, madame Lucie Boissinot, directrice artistique nous présente le programme de la soirée. Le tout débute avec "Terpsichore" de James Viveiros, qui sera suivi par "Where to put my wild wild vibrations" de Riley Sims pour se terminer par "Chaînons manqués" de Charles Brecard.


Un programme de près de deux heures qui j'ai écouté en différé. Ce qui m'a permis de le revoir et qui m'a consolidé dans mon impression que les trois propositions avaient une filiation logique parce qu'elles me semblaient les trois chapitres successifs d'une même histoire. 

En entrée de jeu, "Terpsichore" (muse de la danse dans la mythologie grecque et aussi connue comme la mère des sirènes), me propose six personnages habillés de façon identiques qui semblent venir d'une faille lumineuse tout au fond de l'océan et qui viennent "éclairer" un (notre ?) monde tout sombre. Ces êtres dans le noir, ils rayonnent, me montrant à tour de rôle que le seul et le ensemble peuvent cohabiter. Leurs gestes dégagent une texture "toute aquatique" qui montrent aussi des remontées à la surface lorsque ces personnages abaissent leur masque, question de reprendre leur souffle. Je les suis donc attentivement jusqu'à leur libération. Merci Pauline Ansquer, Justine Dagenais-de Montigny, Lauren Fisher, Rose Gagnol, Alexandre LeBlanc et Aaricia Laperrière Roy, vous m'avez amené à bon port.

Avec "Where to put my wild wild vibrations", je me retrouve "sur la terre ferme" à notre époque, riche de ces caméras, avec six autres personnages, tout différemment habillés, symboles forts de l'individualité ambiante de notre époque. Et je ressens très bien ce que le programme de la soirée m'indique "Des fois, j'me sens comme un volcan. J'veux tout, j'le veux maintenant. J'veux que ça arrive tout d'suite." Nous les voyons bien faire face à la menace, eux jeunes sacrifiés au son de ces cloches qui résonnent inlassablement. Le temps compte et tout le montre, leurs gestes, leur fébrilité, leurs paroles, leurs expressions, tout comme la trame musicale. Une oeuvre très cinématographique et théâtrale. Merci Lou Amselem, Sophie Fekete, Adèle Garnier de Boisgrollier, Anny Gauthier, Mathieu Hérard et Nikita Peruzzini pour ce bout de chemin vers l'affirmation.

Le tout se termine avec "Chaînons manqués", où je me retrouve dans un monde futur, la menace passée. Les cinq personnages sont habillés de façon similaire, signe pour moi de solidarité. Ils prennent possession des lieux et collaborent pour trouver un langage commun. Leurs mouvements sont fort éloquents et bien beaux à regarder, surtout ces rotations de corps et aussi ceux des bras. Il y aura bien des difficultés à aller de l'avant et la conclusion montre bien qu'il faut continuer à faire front et à revendiquer. Merci Élisa Barrat, Sabrina Dupuis, Klaudy Gardner, Evelynn Yan, et Ernesto Quesada Perez (avec une bonne pensée pour Gabrielle Kachan blessée) de nous avoir montré le chemin et ses écueils.

Je dois quand même avouer que j'aurais tellement apprécié voir ces oeuvres en personne, immergé dans cette histoire qui m'a fait voyager dans le temps et les époques portée avec des jeunes fort talentueux. Il en reste que la captation a réussi à me garder bien assis sur mon siège. En cette fin d'année, je ne peux que souhaiter que chacune et chacun puissent trouver une place au soleil sur nos scènes, malgré les temps difficiles qui sont et qui seront peut-être encore pour un certain temps les nôtres !

mercredi 16 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) en danse: Un "Décalage vers le rouge" qui promet !

J'ai été informé par une amie de la présentation des premiers pas d'une proposition en développement, soit "Décalage vers le rouge" de Chloé Bourdages-Roy et je m'y suis dirigé virtuellement ! Pour cette présentation, j'ai d'abord eu droit, après les présentation d'usage, à quatre extraits de sa pièce suite à une résidence à la Maison de la Culture Notre-Dame de-Grâce, entrecoupés des mots quelques artisans. Le tout se terminant par une discussion ouverte avec la chorégraphe et deux des interprètes.

                                               Tirée du site Accès Culture de la ville de Montréal

En entrée de jeu, je peux affirmer que j'ai beaucoup apprécié le pouvoir évocateur des différents extraits que j'ai vus. Elle a cristallisé son oeuvre à partir de ses observations du ciel lors d'un séjour en région et des phénomènes cosmologiques qui s'y passent. Et comme l'univers recèle plein de mystères à explorer, la chorégraphe a fait ses recherches et à partir de concepts scientifiques découverts dont le décalage vers le rouge, les mouvements ont émergé. Peut-être parce que son territoire d'inspiration a été un jour, un de mes territoires d'intérêt, il y a eu une connexion forte entre l'oeuvre et moi. 

Le premier extrait avec Myriam Foisy et Ariane Dubé-Lavigne m'amène dans l'espace avec une première femme qui évolue dans un monde sans gravité qui semble le découvrir avec des gestes fort amples. Elle est rejointe par une deuxième qui chacune de leur côté explorent. Dans l'espace où toutes les molécules sont éloignées, ainsi en est-il de ces deux corps, mais toujours en harmonie !

Le deuxième extrait avec Kim L. Rouchdy et Ariane Dubé-Lavigne a l'inverse débute, pour moi, par une illustration de mouvements sous la contrainte de gravité qui les gardent sur le mur. Mais peu à peu, elles s'en libèrent et leurs mouvements deviennent d'une belle amplitude en exploration. 

Le troisième extrait, avec Ariane Dessaulles et Marie-Ève Dion avec une robe qui les relient (création de Kim L Rouchdy, dixit la chorégraphe) illustrent fort éloquemment par leurs gestes la propagation des ondes et que tout est interrelié. Cet effet est multiplié par la projection des ombres de leurs deux "bras" sur le mur. 

Le dernier extrait avec les cinq interprètes me propose le lent déploiement de cinq corps "enracinés" sur un astre sans gravité et qui évoluent selon les vents cosmiques qui les balaient de plus en plus. La lutte pour se libérer du sol semble intense avec leurs mouvements de bras qui semblent vouloir appeler l'envol. J'y ai aussi vu cette image des algues dans le fond de l'eau d'une rivière au fort courant. 

Au final, quatre tableaux fort inspirants avec la musique "spatiale" en direct de Tristan Henry qui porte le propos chorégraphique de façon fort juste et bien. 

Je suis fort intéressé à découvrir comment ces quatre tableaux seront reliés dans cette exploration tout en haut dans l'univers lorsque sur scène (ou sur mon écran), elle sera présentée !

 

jeudi 10 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) en danse: De beaux moments avec les élèves de deuxième année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal.

Parce qu'il faut que la vie se poursuive, les élèves de deuxième année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal (ou ECDM) nous proposaient "AVES" de José Navas qui "exprime en mouvement les thèmes de la résilience et de la renaissance" (programme de la soirée). Et cette proposition, je l'ai accepté avec grand plaisir.

                                        

Bien installé devant mon écran, j'attends le début ! Je suis accueilli par la directrice de l'École, madame Lucie Boissinot qui met la table pour la suite. Une soirée en deux temps séparée par un entracte qui nous présentera deux diplômé.es de cette école (et que j'ai eu l'occasion de voir sur scène quelques fois) Stacey Désilier et Danny Morissette. 

La première partie débute avec l'arrivée toute douce de cette femme sur la scène toute blanche divisée en carrés de deux mètres carrés. Elle est vêtue tout en blanc et semble avoir un but à atteindre droit devant elle. Et puis, sur un coup de pied, elle est rejointe par onze autres interprètes. Tous sont vêtus en blanc et tous ont un cache-visage rouge (ou orange), sauf certains qui ont un long bec tout blanc. Ils prennent possession des lieux et de mon attention. J'en apprécie particulièrement les gestes des bras tout en rotation et l'harmonie des corps avec la musique, "Le Boléro" de Ravel. Le crescendo se voit et se ressent. Et quand le Boléro se termine, les corps tombent au sol. Et tout en douceur, sur un changement de ton musical, les autres quittent et cette première femme restera seule. Il s'en suit d'un moment fort frustrant, celui où les interprètes (André Abat-Roy, Meihan Carrier-Brisson, Aliénor Chamoux, Chanel Cheiban, Maéva Cochin, Clémence Dinard, Mara Dupas, Anna Duverne, Rony Joaquin Figueroa, Carlos-Alexis Mendoza, Isabelle Sue Pilette et Jérôme Zerges) et José Navas se mettent droit devant nous, à visage découvert sans que je puisse les applaudir. 

Après le court entracte, le deuxième groupe (Nolwenn Duhaut, Aurélie-Ann Figaro, Débora Huynh, Nûr Khatir, Marianne Lataillade, Nils Levazeux, Marianne Murphy, Valentine Rousseau, Jérôme Tremblay-Lanthier et Zoé Uliana) nous propose ces mêmes mouvements que je revoie avec tout autant de plaisir. 

Difficile de bien décrire cette oeuvre qui porte bien la signature de José Navas et bien "enrobée" par les éclairages de Stéphane Ménigot. Il en reste que de découvrir une chorégraphie de grand groupe en ces temps, cela fait du bien et comme pour ces jeunes qui persévèrent malgré un avenir fort incertain pour leur art. Cela me fait espérer en des jours meilleurs. Merci à vous !


Sur mes nombreux pas (virtuels) en trois jours avec comme conclusion, pas le temps de s'ennuyer !

 Les journées raccourcissent comme les pages blanches de mon agenda. Pour peu que l'on soit attentif et que le confinement n'altère pas notre intérêt, il est possible de passer des soirées en bonne compagnie virtuelle, évidemment ! À preuve, mes trois soirées consécutives fort bien remplies, il y a quelques jours 

D'abord, il y a eu cette proposition théâtrale du La Chapelle, "Habibi's Angels Commission Impossible" de Hoda Adra et Kalale Dalton, mis en scène fort habilement par Sophie Gee, qui avait attiré mon attention à cause de la contribution chorégraphique de Claudia Chan Tak. Ainsi donc pendant près deux heures, je découvrirai cette version très théâtrale, mais aussi "en réalité actuelle", des "Charlie Angels" avec un élément fort important de la présentation, "Le spectacle se veut une méta-expérience de visions féminines contrastées ...". La proposition est fort bien imaginée, surprenante, comme la gang du La Chapelle m'a déjà habitué ! La scène de la rencontre de l'autre à travers un mur  a été ma scène couyp de coeur. J'ai suivi les différents tableaux portés par les performances de Chadia Kikondjo, Aida Sabra, Lesly Velazquez et Emilee Veluz, sans oublier la voix de France Rolland qui ramène à l'ordre régulièrement nos chères anges ! Je dois avouer que certains rebondissements dans l'action m'ont surpris, mais la sincérité de l'interprétation m'a gardé "focus" sur la mission ! Le message était clair et fort bien présenté me permettant de découvrir des réalités fort lointaines de ma nature d'homme blanc né ici. Au final, une belle expédition enrichissante dans un univers très différent du mien !

Tiré du site du "La Chapelle"

Le lendemain, je me déplace tout là bas quelque part en France avec "Ce que le jour doit à la nuit" de Hervé Koubi présenté par Danse-Danse et dont la description (Un spectacle magnétique dont la force, la virtuosité et la sensualité captivent et emportent loin, très loin… ) est parfaitement justifiée. Bien installé et au bon moment devant mon écran, je suis accueilli par Caroline Ohrt et Pierre Des Marais. Les temps sont difficiles pour eux et nous, mais leurs sourires me font du bien. J'aurai droit par la suite à une "mise en dance" par le chorégraphe et certains de ses acolytes. Situer une oeuvre est pour moi, très utile et c'est pour cette fois, mission accomplie ! Des tableaux portés par des interprètes algériens sauf un, inspirés par le roman de Yasmina Khadra, à qui nous devons les magnifiques romans "Les hirondelles de Kaboul" et "L'attentat" que j'ai tant appréciés !

                              Photo de Nathalie Sternalski tirée du site de Danse Danse

Et tout bien préparé, je découvre une proposition chorégraphique qui allie les gestes et le propos fort habilement. Une proposition comme je suis habitué de découvrir, en première rangée du théâtre Maisonneuve, mais avec une plus value. Si la proximité était moins grande, la perspective variable, elle, était enrichie. Comme quoi, la réalité actuelle peut avoir des bons côtés. Impossible de rester impassible devant cette virtuosité exprimée.

Le tout se termine par la rencontre de différents artistes du monde de la danse urbaine. Un tour d'horizon fort intéressant de nombreux artisans de la scène montréalaise dont plusieurs sont dans ma mire de spectateur. 

Le lendemain, changement de décor pour me rendre chez Jacqueline Van de Geer dans le cadre de la soirée "TOLLÉ / Up is Down & Tout fout le camp", proposée par la gang du Studio 303. Elle nous proposait sa "Rhapsodie de confinement" de chez elle qui a été en fait des rhapsodies avec la participation des spectateurs. Avec de bons vieux vinyles, un poste de radio, un lecteur de cassettes, et d'autres accessoires maison, j'ai eu droit à des moments sympathiques fort amusants. Une cinquantaine de minutes de partage musical, comme si nous étions autour d'un feu de camp. Je ne me suis pas avancé dans la composition d'une de ces rhapsodies, mais si j'avais osé, il y aurait eu une rhapsodie avec Nana Mouskouri ! Mais bon, je suis resté en retrait, mais pas sur mon appétit. Et ces moments passés, nous avons eu droit à une rencontre des différents artistes qui ont contribué à cette journée. Et moi, un peu triste d'avoir si peu participé ! 

Tiré du site du Studio 303

Le spectateur que je suis est triste et confiné, mais il peut découvrir plein de propositions (plus que ce que vous pouvez lire sur mon blogue !). Il en reste que j'ai tellement hâte de remettre mes pas en marche vers de vraies salles de présentation. 


mercredi 9 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) aux "42,2 km de poésie" du département de danse de l'UQAM.

 La proposition était audacieuse, exigeante, mais surtout incontournable pour l'amateur de danse que je suis. Et quelle est donc cette proposition, me demanderez-vous ! Dans le cadre de leur cours d'improvisation donné par Caroline Laurin-Beaucage, onze étudiantes de deuxième année du programme de Danse de l'UQAM devaient présenter à tour de rôle un solo improvisé d'une trentaine minutes dans le cube, élément si cher à cette enseignante-chorégraphe et interprète. Faites le calcul et vous comprendrez que le tout durera près de cinq heures trente de 15h00 à 20h30, sans pause annoncée et il en aura pas ! 

Donc bien installé devant mon écran, j'attends que le marathon débute. "À l'ouverture des portes", nous sommes accueillis par la "prof" qui met la table fort poétiquement à ce qui suivra et d'une indication fort importante. Les interprètes performeront dans le silence pendant que de notre côté, nous entendrons la trame musicale et sonore, tel un bilan de fin de session, qu'elles ont préparée pour leur prestation qui est leur examen final. Au programme, dans l'ordre viendront Morgane Guillou, Cyrielle Rongier, Julia Smith, Noah Bride, Anaïs Levert-Beaulieu, Daphnée Sanscartier, Oksanna Caufriez, Mélia Boivin, Rozenn Lecomte, Margot Carpentier et Ariane Levasseur.

Tout en sobriété, nous arrive d'abord Morgane Guillou qui enlève son couvre visage, comme toutes les autres par la suite. Elle prend place dans le cube géant dans une pièce toute somptueuse. Impossible pour moi de rester indifférent en découvrant la Salle des Boiseries qui, il me semble, a dû être dans une "vie passée", une sacristie. Mais assez vite mon attention revient sur les gestes qui me sont proposés et de ses "confidences" sur ses pas improvisés dans des lieux extérieurs, comme ceux dans le Parc Lafontaine. Au cours de la prestation, j'ai senti qu'elle nous a présenté une exploration en elle avec un retour au départ avant de s'envoler et d'être libérée de quitter le cube pour laisser sa place à la suivante.

Pour toutes les autres qui suivront, malgré ma connexion parfois saccadée, je retiens une image, une impression, de la musique, des paroles empreintes de sagesse, mais surtout des mouvements captés par des caméras latérales ou du plafond. 

Pause perceptuelle

Tout au long de la présentation, combien de fois je me suis fait la remarque intérieure que ce territoire à explorer semblait beaucoup plus grand de côté que de tout en haut. Comme si dans la réalité, la perspective influence notre perception !

Fin de la pause perceptuelle

De Cyrielle Rongier, je retiens surtout une phrase, "une erreur est une occasion" et de ces moments de parfaite harmonie entre la musique et le propos chorégraphique.

De Julia Smith, tout au long de son parcours dans le métro sur la ligne verte, danser c'est comme écrire en roman.  Et son combat pour danser avec son corps plutôt qu'avec sa tête. Si j'étais un danseur, il me semble que je serais comme elle avec ses réflexions, ses questionnements et son intérêt pour les mathématiques.

De Noah Bride, je retiens les mouvements empreints de quiétude, de ses questionnements sur ses mouvements de bras, de la portée de son regard, mais surtout de son expression, "un danseur est un guerrier de Dieu". 

De Anaïs Levert-Beaulieu et de ses premiers mots sur petit juge extérieur, je m'y suis retrouvé. De sa danse, "danse douleur, et de son passage du neutre. Cette pause qui a tout de l'incertitude qui pourra, "dans ta bulle" cristalliser la création et de l'acceptation de soi et du mal. 

De Daphnée Sanscartier, "la ballerine du groupe" j'en retiens surtout les "pointes" bien exprimées, la notion du temps différemment décliné selon le point de vue (de myope comme moi!), de sa relativité, le choix des mouvements à faire mais surtout de son choix musical avec le groupe Queen qui donne une texture particulière aux mouvements présentés !

De Oksanna Caufriez, "face au regard de l'autre, tout peut advenir", mais aussi des difficultés de le faire dans un lieu extérieur. La musique et du son de ce carillon fort mélodique qu'elle me propose me portait tout comme ses gestes, moi, l'oeil d'un étranger pour elle !

De Mélia Boivin, j'en retiens que je devrais faire comme elle, soit mettre "mes pensées en mineur" pour pouvoir mieux aborder la situation sans trop réfléchir. Parce que comme elle, il faudrait pas que je réfléchisse trop et que je respire et qu'il "faut que je me confronte à mon monologue interne" ! Et que je l'affronte comme elle en gestes et mouvements victorieux !

De Rozenn Lecomte, (que j'avais découvert lors de la dernière Passerelle 840), j'ai été interpellé par ses interrogations, dont "être vue ou pas" ou te faire si discrète. Quand tu fais une formation en danse, il me semble que cela demande du courage pour sortir de l'ombre et faire face aux regards des autres ! Et parlant de regard, comment rester insensible face au sien et des gestes qui l'accompagne. 

De Margot Carpentier, j'ai bien pris note que l'on pouvait profiter des zones d'opportunité dans des lieux inhabituels, la force du regard des autres et le dévoilement apprivoisé dans l'improvisation en danse . Et j'ai "craqué" pour son choix musical, avec "Experience de Ludovico Einaudi et surtout de cette chanson qui m'a complètement charmé et captivé, "Yalla Tnam Nada" de Bachar Mar-Khalifé, interprétée par Golshifteh Farahani (merci Caroline pour l'info !) durant laquelle j'ai ressenti la lente affirmation face à l'adversité. Voici le lien pour écouter cette chanson si forte, (https://www.youtube.com/watch?v=57w_ItdZqNM ) que je écoute et réécoute en boucle depuis !

Le tout se termine, près de cinq heures plus tard, avec Ariane Levasseur qui m'avait fortement impressionné par le propos porté par sa voix et ses mouvements (avec "pétrichor") lors de la Passerelle 840. "Chu ben petite" nous confie-t-elle en entrée de jeu, mais la suite me montre que cette affirmation recèle des zones d'ombre qui ont tout des corps noirs irradiants. De cette mission de devenir autre, soit de devenir moi, pendant qu'elle dansait sous la pluie, Parc Molson.

Je reviens de ce marathon quelque peu épuisé, mais surtout satisfait de ces rencontres avec onze jeunes femmes toutes différentes dont le corps sans mots portaient la parole des gestes eux aussi tous différents. Certaines utilisaient le haut du corps, d'autres le bas, certaines investissaient le sol et d'autres aussi allaient à la limite du cube à presque le dépassé, mais toutes montraient le geste en accord avec le propos.

Pour arriver à ces moments, elles ont dû aller dehors affronter les conditions météorologiques et aussi le regard ou l'indifférence des passants. Elles ont dû apprendre à se laisser aller sans guides. Elles ont eu à bouger ou danser les yeux fermés et faire confiance à l'autre. Et de ces pas improvisés durant toute cette session si incertaine, j'ai bien ressenti tout le chemin parcouru par chacune d'elles.

Bravo à vous mesdames et à toi aussi Caroline qui a su leur permettre d'utiliser ce cube comme toi, un peu partout pour s'imprégner et se révéler ! Dès que les scènes redeviendront des lieux accessibles aux créateurs et aux spectateurs, je suis certain que je vous y reverrai mesdames !












mardi 1 décembre 2020

Sur mes pas (virtuels) en danse: "Le reste des vagues" d'Ingrid Vallus, des vagues qui m'ont laissé de belles traces profondes.

 Après avoir été mis sur pause et reporté, "Le reste des vagues" d'Ingrid Vallus nous a été proposé en webdiffusion. J'avais en tête les sensations, mises sur "papier", de sa précédente création, "Féral" (2017). J'avais en autre écrit," De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant." La proximité qui m'avait tellement plu lors de cette rencontre serait absente cette fois ! Question de bien me préparer cette nouvelle rencontre, j'avais, entre autres, écouté sa rencontre d'avant représentation portant entre autres sur les thèmes qu'elle nous présentera dont ceux de la respiration et du regard. Allaient-ils m'atteindre jusqu'à devant mon écran, si loin et non sur ma chaise tout proche ? Pour le découvrir, je n'ai qu'à attendre, mon billet était déjà "en poche". 

                              Photo d'Ingrid Vallus par Josée Lecompte tirée du site de Tangente
              

Pour mettre toutes les chances de mon côté, c'est dans un coin tout tranquille de ma demeure, éclairage tamisé, que je prend place. Je découvre d'abord ses déplacements lents et méthodiques d'un côté à l'autre de la scène laissant derrière elle une trace sablonneuse de plus en plus importante et lumineuse, comme le rythme d'une respiration qui gonfle les poumons. Et rapidement, je me suis senti porté par les gestes et les déplacements, brillamment éclairés par James Proudfoot. Tout au long de cette trentaine de minutes, j'ai oublié la distance et je me suis laissé aller à y trouver mon sens à son oeuvre, oubliant l'intention première de la créatrice. Il en est des vagues comme de nos espoirs comblés ou non qui nous font avancer ou reculer. Je m'y suis retrouvé dans ces moments entre le avant et le après du passage de certains évènements de ma vie comme celui du ressac ressenti et de ses traces laissées. Et comme je l'ai vu dans certains passages, ce n'est pas que le tout semble paisible que l'effet ne soit pas grand et profond. 

Et une fois les évènements passés, si les espoirs sont délavés par le passage du temps, comme les rives par le passages des vagues, que faire ? Et une des réponses que j'y ai vu est d'aller vers l'autre, " Je vous attendais", nous dira-t-elle, les "yeux dans les yeux", dans un moment de connexion fort bien réussi et très bien capté, malgré la distance.

J'en retiens aussi qu'il en est du passage du temps comme du rythme et de l'intensité variable des marées qui laissent en nous des espoirs en des jours tout vierges du passé. Et lorsqu'arrive le moment pour ce retour au point de départ dans ces allers retours entre ce sable laissé, je pars avec elle, heureux et satisfait. 

Malgré les temps difficiles pour le spectateur en confinement que je suis, grâce à la magie très réelle du virtuel (et des artisans qui savent bien le capter !) je me suis senti très "proche" de cette femme et de son cheminement exposé. 


dimanche 22 novembre 2020

Sur mes pas (virtuels !) sur la Passerelle 840 en ces temps de pandémie !

 Sur la Passerelle 840 du Département de danse de l'UQAM, je m'y aventure régulièrement. Pour ce faire, "à une autre époque", je me rendais le plus souvent possible rue Cherrier pour y découvrir les propositions extra-scolaires des étudiant.es en danse de l'UQAM. À chaque occasion, j'avais un grand plaisir à découvrir ces premiers pas, les propos chorégraphiques nouveaux et prendre des noms en note! Pour cette édition, j'étais invité à découvrir via mon trop petit écran, en trois soirées, les trois propositions. Invitation que j'ai acceptée !

Au programme, "'IA ORA NA" de Marianne Beaulieu, avec le lendemain, "pétrichor" d'Arianne Levasseur et le surlendemain "J'aurais voulu être rousse" de Rozenn Lecomte et Laurie Pouliot. Il faut savoir que ces œuvres étaient d'abord conçues pour être présentées devant public (dont au moins deux qui auraient dû l'être en mars dernier !). Il a donc fallu que ces femmes réajustent leurs tirs, empruntent le "parcours de la combattante !" et modifient leurs propositions pour les rendre accessibles autrement. Et avant d'aller plus loin dans les détails, je peux affirmer pour chacune, c'est mission accomplie !

Pour chacune d'elles, j'ai "embarqué" dans leur univers fort différent. En voici donc un court résumé de ce que j'ai vu !

Avec "'IA ORA NA", Marianne Beaulieu nous propose une incursion dans son monde de la danse tahitienne (ou polynésiennes) qu'elle explore avec talent en parallèle à ses études en danse contemporaine. En trois tableaux, elle nous présente trois danses différentes (fort bien expliquées lors de la discussion qui a suivi !). Chacune d'elles rayonne d'exotisme, mais surtout me rappelle cette musique qui émerveillait mon père (grand amateur de musique hawaïenne et tahitienne) lorsque j'étais enfant. En cette soirée toute grise, les mouvements et le visage souriant de cette femme m'ont apporté un ensoleillement fort bon. Merci Marianne !

Le lendemain, "pétrichor" de et avec Arianne Levasseur accompagnée par Christophe Marois (à la musique). Ce mot qui de ma perspective indique l'odeur qui ressort une fois l'averse tombée ou celle de l'orange une fois pelée est tout à fait approprié à ce que j'ai vu. Il y a d'abord eu ces mots énoncés (à sa mère) et cette cigarette consumée qui une fois évaporés se sont transformés en des gestes tout aussi volatils. Le propos chorégraphique interpelle, une fois l'interrupteur fermé et réouvert ! (Quelle belle trouvaille scénique, bravo Alexia Roc !). De cette proposition qui selon la chorégraphe interprète relève de l'autofiction, j'ai découvert comment les volutes d'une cigarette pouvaient provoquer des gestes si troublants et évocateurs !

Et pour terminer, "J'aurais voulu être rousse" de Rozenn Lecomte et Laurie Pouliot. Oeuvre surprenante et intéressante, je vous en propose la description pour vous la présenter, "Ce court-métrage lyrique nous présente un noeud : une rencontre de deux univers qui se tissent au sein d’un dialogue singulier. Ce discours s’éprend d’un seul et même désir, celui d'être autre. J’aurais voulu être rousse est un travail qui a l’ambition de s’infiltrer au sein d’un lieu physique; ce documentaire constitue ainsi des archives du processus de création de leur grand projet commun." Cette complicité de création que j'ai ressentie durant la rencontre d'après présentation, est tout à fait palpable durant tout le visionnement. Cet amalgame des arts et son propos a résonné fort tout au long du visionnement !

Merci à vous, gang de la Passerelle 840 d'avoir poursuivi votre chemin et de m'avoir permis de découvrir vos univers intimes !




samedi 21 novembre 2020

Sur mes quelques (!) pas (virtuels) récents devant mon écran.

 Il y a eu cette époque qui me semble maintenant si lointaine que me demandait de tenir bien à jour mon agenda pour ne pas à avoir deux sorties au même moment. Depuis que le re confinement ferme les portes des salles de diffusion, les artistes et les diffuseurs travaillent fort pour nous proposer leurs invitations en ligne et moi, je tente de dire oui le plus souvent possible. Et de ces œuvres pour lesquelles je n'ai pas à me déplacer, il arrive que cela ait du bon, mais sur ce point je reviendrai plus tard ! 

Depuis quelques jours, j'ai eu la chance de faire des découvertes dont certaines me sortaient de mes sentiers habituels ! Il y a d'abord eu, en ce vendredi 13, cette présentation de Cas Public (Hélène Blackburn), "Suites ténébreuses", présentée par l'Agora de la danse. Cette chorégraphe, j'en voyais le travail pour la première fois (décidément Robert !!!). Le tout débute avec une scène remplie de petits lapins lumineux. C'est une fois toute la scène dépouillée de ses lapins lumineux, (notre enfance derrière nous !!!) que les interprètes (Cai Glover, Jayn O’Esso, Laura Vande Zande, John Michael Canfield, Kennedy Henry et Alexander Ellison) trouvent leurs places entre les ombres et la lumière. La suite se décline en tableaux, à l'image des éclairages, aiguisés et découpés. Une cinquantaine de minutes sur fond sombre avec des gestes vifs et affutés appuyés par les éclairages chirurgicaux de Lucie Bazzo et par la musique toujours aussi planante des Dear Criminals. Une œuvre qui a tout du corps noir qui a irradié jusqu'à moi devant mon écran ! 

                                       Photo tirée du site de l'Agora de la danse.

Par la suite, durant cette semaine, j'ai eu droit à une autre première, celle d'assister à un Battle gracieuseté de Danse Danse. Je dois l'avouer, jamais j'avais pensé assister à un battle ! Mais cette invitation en ligne, en temps de pandémie a ouvert une fenêtre d'opportunité en moi. Je suis donc bien assis devant mon écran pour découvrir le "Jack of all trades" (JOAT). Et si comme moi, vous êtes peu ou pas familier avec ce type de représentations en danse, en voici un cours résumé de ces combats de danse urbaine. Si normalement, cela se fait devant une foule animée et des juges, cette fois, les juges sont tout là-bas (en France, au Japon et Aux États-Unis) pour déterminer le gagnant de ce face à face et la foule, comme moi devant son écran. Donc, c'est une femme et sept hommes, Phoenix Black Light (Montreal/Symbiotic Monsters), Ignite (Montréal), Grim (Montréal/Funny Bones Crew & Ingenious Lockers), J.Style (Montréal/Symbiotic Monsters), Abnormal (Montreal/Funky By Nature), Rawss (Montreal/Symbiotic Monsters), Squidjit (Calgary/Unknown elements & Ouro Collective), Boppin Geek (Vancouver/Heavy Hitters) qui entrent dans la première ronde, deux danseurs se produisent à tour de rôle en respectant les contraintes présentées. Le gagnant, selon les juges, passe au prochain tour et moi pas toujours d'accord !!! Il en reste que de ce type de danse que j'apprivoise encore, impossible pour moi de rester insensible devant la beauté, la finesse et la qualité des gestes. Et de huit, les "combattant.es" sont passé.es à quatre et finalement à deux jusqu'au gagnant. Tout cela dans le plus grand respect de tout.es. Mon coup de cœur, malgré qu'il n'ait pas remporté ce battle, a été "Abnormal" !

                                                            Tirée du site de Danse Danse

Avec la musique live de Shash'U et l'animation du maître de cérémonie Etienne Lou, j'ai pu apprécier pour une première fois cette forme de présentation de danse et qui c'est si je n'irai pas en voir une autre fois en personne !

Et puis arrive mercredi soir avec au programme, trois propositions ! Puisque tout se fait en ligne, je pourrai me déplacer d'un endroit à l'autre sans rien rater ou si peu !

En première partie, la soirée bénéfice du lieu de diffusion et de création "Aux Écuries" sous la présidence de Cynthia Wu-Maheux. Avec notre guide pour cette heure de visite des lieux, Olivier Morin, nous découvrons des extraits de pièces qui je dois l'avouer me semble bien prometteuses. Ce lieu à "quelques pas de chez moi" et que je visite à l'occasion, il semble que je m'y déplacerai plus souvent, après la pandémie ! 

Tout juste après, je me rends découvrir la première proposition de cet automne de Passerelle 840. De cette création de Marianne Beaulieu, j'y reviendrai dans un autre texte avec les deux autres créations des jours suivants. Et "vite vite", je me déplace sur le site de la Maison de la Culture Côtes des Neiges, "invité" par Mélanie Carpentier pour une rencontre avec Anne Plamondon et quelques une des créations-prestations. Pour la petite histoire, c'est sa plus récente création qui a été ma première annulation à cause de la pandémie !!! Après les présentations d'usage (que j'ai raté !), j'arrive juste à temps pour découvrir un récapitulatif de quelques unes (huit plus précisément) de ses prestations ! De cet impressionnant "AV/INPUT/ OUTPUT" avec Victor Quijada jusqu'à "Seulement toi" dont la présentation a été annulée à cause de la pandémie, en passant le court métrage "Red Shoes" et "Mécaniques nocturnes" que j'avais vu à l'Agora de la danse, sans oublier une de ses créations "Fiddle Embrace" pour dix-huit élèves ! Un très beau tour d'horizon de cette chorégraphe et interprète.

                    Photo d'Anne Plamondon par Michael Slobodian tirée du site d'Anne Plamondon

Il s'en suit une séance de questions réponses durant laquelle j'apprends qu'elle s'est mise à la création pour pouvoir porter son message et que depuis, elle poursuit pour notre plus grand plaisir. Ce que j'y ai vu et que j'ai eu la chance de lui dire, "Le propos est fort et les gestes éloquents et les deux me rejoignent fortement !" À défaut d'être en personne, cette rencontre reste pour moi tout à fait mémorable !

Ainsi donc, en ces temps de pandémie, j'ai pu, en près de trois heures, accepter trois invitations, ce qui n'aurait pas été possible en temps normal. Donc toujours avec mon agenda en main, j'accepte les invitations avec une plus grande marge de manœuvre, tout en étant nostalgique de mes pas de spectateur bien réels !

samedi 7 novembre 2020

Sur mes pas au "Bal des squelettes" ! Quand la magie transperce l'écran et illumine !

 Les algorithmes ont bien fait leur travail et m'est apparu cette invitation, celle d'assister au "Bal des squelettes" de Mamselle Ruiz et Simon Rioux, gracieuseté de la Maison de la Culture Rivière des Prairies et Pointe aux Trembles qui nous propose de découvrir la magie d'automne. Donc bien assis devant mon écran en ce samedi soir, je découvre une proposition fantaisiste aux couleurs culturelles fort diversifiées, mais surtout très riches. 

Tout commence par l'entrée en salle de ces êtres fantastiques suivant les directives d'un portier masqué très très prudent en ces temps de pandémie. La teinte comique était déjà de mise. Par la suite, devant des sièges remplies à distance très très grande, se retrouve quelques spectateurs avec leurs instruments de musique et aussi un squelette. Les numéros qui suivront me proposent du chant, de la danse, des numéros de cirque et aussi des squelettes plus grand que nature ! Plusieurs tableaux avec la belle voix chaude de Mamselle Ruiz  (note à moi-même, me procurer au moins un album d'elle très prochainement !) incarnant sur scène "La Catrina" nous amène ailleurs et quel plaisir de revoir Marco Calliari, tout déguisé, me proposer une version de son grand classique "Bella ciao" pendant que tout à côté cette femme aux contorsions "magiques" évolue dans une baignoire "riche de rouge". Que dire de ces deux "squelettes" qui sautent et sautent sans craindre de briser leurs os !

En ce samedi soir tout sombre, le dépaysement est complet, le plaisir total avec des numéros qui captivent, de la musique et du chant qui réchauffent avec des transitions fort bien réussies. Voilà une trentaine de minutes que j'aurais souhaité plus longue et que j'ai réécouté deux fois !

                                   Image de la Catrina alias Mamselle Ruiz tirée de son site


vendredi 6 novembre 2020

Sur mes pas en danse: Quand un "Papillon" se présente à moi et me fascine !

 Les prochaines propositions de danse juste là devant moi première rangée, se font toujours cruellement attendre. Heureusement entretemps, le spectateur que je suis a heureusement néanmoins de quoi se mettre "sous la dent" ! Si ma présence en salle me manque, il me semble évident que pour les créateurs et les interprètes, ce manque soit encore plus grand, si je me fie à ce que j'ai vu et entendu en discussion d'après représentation de "Papillon" de Helen Simard avec Nindy Banks, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie, Rémy Saminadin, Roger White, Ted Yates. 

                                                 Tirée du site de Danse-Cité

Mais débutons par le commencement. De mon billet en salle transformé en billet en virtuel, j'attends fébrilement le début de la prestation devant mon écran. J'avais fait mes devoirs et ce que j'allais voir sera une œuvre dont la prémisse de base portait sur le chaos et ses aspects mathématiques, selon la chorégraphe. Ainsi donc, « Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? Question que posait le météorologue Edward Lorenz en 1972 lors d'une conférence scientifique. Pour le jeune homme que j'étais et qui fera de la science une carrière, cette question intriguera et restera profondément incrustée en lui. Comment les mouvements déployés et les ondes musicales propagées de ce que je découvrirai m'aideront à répondre à cette question ?

En cette soirée de novembre, j'en ai obtenu une des réponses fort belles et éloquentes autant par les mouvements que par la musique qui les accompagnaient. Et nous serons environ cent soixante spectateurs dans chacun nos univers "parallèles" à observer le déplacement de ces trois interprètes (Nindy Banks, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie) tout en interagissant! Assez rapidement, les gestes portés par la musique me captivent et m'emportent dans une réflexion sur les électrons qui tout autour du noyau établissent leur territoire exclusif selon leur état quantique tout en harmonie. Malgré leur apparente indifférence, leurs relations se font fort évidentes et assurent la cohérence de l'œuvre, comme les électrons autour du noyau. 

Une évidence se profile en moi pendant le visionnement. Même en cette de période de distanciation, seul nous pouvons être ensemble comme ces trois interprètes et ces trois musiciens qui évoluent là bas,  devant moi. Comme si j'avais compris à l'avance ce que Nindy Banks dira à propos des gestes donnés par la chorégraphe en cours de création, "tu prends ce que tu comprends" ! Et moi, c'est ce que j'ai fait durant le visionnement de l'œuvre ! 

"Papillon" créée dans les conditions difficiles de la pandémie et présentée à travers la perspectives de l'un ou l'autre des sept caméras (information obtenue durant la période d'après-représentation) a réussi à me montrer de multiples perspectives que je n'aurais pas pu avoir de mon siège en salle et enrichir ma perspective. Comme quoi, on peut trouver des aspects positifs à des situations non voulues ! Merci Helen à toi et à ta toute ta gang de m'avoir proposé une perspective abstraite fort riche et inspirante !

jeudi 29 octobre 2020

Sur mes pas en danse: Quand mon écran me présente des moments riches avec "Dancing at Dusk" !

 Un à un mes billets pour découvrir des propositions en salle disparaissent de mon agenda, comme les feuilles tombent en grand nombre de mon érable. Je fais des efforts pour ne pas penser que cela m'amène à traverser une période froide et toute blanche de sorties culturelles ! Dans cette "traversée du désert blanc", il y a des oasis qui se présentent à moi, via mon écran et une de celles là, gracieuseté de Danse Danse, était "Dancing at Dusk". Avec mon "Billet" acheté pour pouvoir découvrir sur une période d'une semaine, cette chorégraphie qui est "Le sacre du printemps", version Pina Bausch par des interprètes africains sur une plage . Une semaine, c'est long, ça laisse du temps pour reporter au "bon moment" pour le procrastinateur que je suis ! Voilà donc pourquoi, c'est à la dernière soirée de sa disponibilité que je me suis installé pour découvrir cette œuvre et les compléments qui l'accompagnent !

                                                          Tirée du site de Danse Danse

Le programme de la "soirée" d'un peu plus soixante-dix minutes comprenait une présentation documentaire fort enrichissant, l'oeuvre elle-même, suivi par un documentaire sur sa création et pour terminer une entrevue de Valérie Lessard avec deux artisans importants de la création de cette version. 

Habilement documenté par Valérie Lessard, je découvre le "Sacre du Printemps" a fait scandale à ses premières présentations.  Qu'il a été repris dans différentes déclinaisons à travers le monde dont quelques unes d'ici dont certaines que j'ai eu l'occasion de voir. Une présentation fort claire et instructive sur cette chorégraphie intemporelle avec en prime, le témoignage lumineux et allumé de Marie Chouinard !

Et puis pendant de trop courtes minutes (environ quarante), sur le sable d'une plage, les interprètes m'amènent loin de mes tracas et de mon isolement de spectateur confiné. Leurs gestes me captivent et je suis le destin de ce groupe de femmes et d'hommes jusqu'à la finale connue de cette femme sacrifiée, mais toujours aussi touchante. 

Le tout se poursuit par des instants très intéressants pour moi, soit des moments de répétition qui permettent de juger le travail fait. Enfin, l'entrevue  de Valérie Lessard avec "Germaine Acogny, directrice artistique de l’École des sables, et Jorge Puerta Armenta, ancien membre du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et répétiteur (restager) du Sacre du printemps à l’École des sables". De "Dancing at Dusk", j'en apprends son origine, ses enjeux de création et aussi et surtout que la pandémie a interrompu les choses. Il fallait encore du temps pour peaufiner l'oeuvre, mais de cette décision d'en capter la prestation sur le sable s'est avérée excellente. Il est prévu et souhaité que c'est sur une scène qu'elle soit présentée dès que possible et si elle vient à Montréal, ce que je souhaite fortement, j'y serai, promis !

Entretemps, merci au gens de Danse Danse de me permettre de voyager loin de mes tracas quotidiens en temps de confinement !

mercredi 28 octobre 2020

Sur les pas à venir du spectateur: Deux oeuvres en vue !

 Malgré le confinement, mon agenda se remplit de propositions en ligne. Ces derniers jours, deux d'entre elles nous montraient ce qu'elles auraient l'air lorsque les salles vont rouvrir et que moi, je m'y rendrai, ça c'est certain !

Première proposition, "Chère Éléonore" de Maude Laurendeau par la compagnie Porte-Parole. En ce début de soirée, nous sommes conviés, via Zoom, à une lecture publique et nous sommes nombreux devant notre écran. Nous découvrirons les premiers moments de cette femme qui découvre que sa fille est atteint d'un trouble du spectre de l'autisme (ou TSA). Nous apprenons le début du parcours du combattant (ou du marathon) des parents qu'a vécu cette mère et ce père. C'est instructif, mais surtout très touchant. Ça sera à découvrir en entier dans un théâtre près de chez vous, un de ces jours post-pandémie. 

                  Tirée du site de Porte-Parole

La deuxième proposition, chorégraphique cette fois, est "Se dissoudre". Par un Midi-Coulisses en ligne organisé par l'Agora de la danse, nous en apprenons plus sur la plus récente œuvre, en cours de création de Catherine Gaudet, solo interprété par Marie-Philippe Santerre. En plus, des informations sur le processus de création, nous avons droit à deux extraits qui permettent de ressentir, même à travers mon trop petit écran, le "souffle" qui porte l'intensité de l'œuvre. J'avais mon billet, première rangée, mais les nouvelles directives gouvernementales "ont fermé" la porte de la salle et nous, créateurs, diffuseurs et spectateurs, en mode attente piaffant d'impatience !

                         Tirée du site de l'Agora de la danse

Je ne sais pas ce qui est prévu pour la présentation de cette œuvre, mais j'ai beaucoup apprécié les différentes perspectives captées par les caméras. Je me vois bien regarder de ma place la performance avec projetées vers des écrans, des perspectives différentes. 

Ainsi donc deux œuvres qui prendront place dans mon agenda de sortie dès que cela sera possible.

mardi 27 octobre 2020

Sur mes pas de spectateur curieux de découvrir "Le penchant des pierres" !

Un des avantages des média sociaux est de nous informer de propositions culturelles que l'on ne pourrait pas connaître l'existence autrement, pandémie ou non ! Ainsi en est-il pour moi de la proposition de Lucy Fandel et Nickle Peace-Williams, "Le penchant des pierres" (ou The Sway of Stone"). Je connaissais peu ces deux créatrices, sinon Lucy que j'avais déjà croisée et qui co-organisait l'évènement "Nous sommes l'été" que j'ai eu la chance à quelques occasions de découvrir le résultat des semaines de travail estival. 

Et moi qui aime découvrir, j'ai donc fait ce qu'il fallait pour aller visionner leur proposition, trois fois plutôt qu'une. Et pourquoi trois fois, me demanderez-vous ? Et moi de vous répondre, chaque chose en son temps !

                                                         Tirée du site de Lucy Fandel

Ainsi donc bien assis devant mon écran, se présente à moi un univers urbain, avec en arrière scène un train bien audible qui se déplace. Je suis bien en pleine ville (sur le bord du fleuve proche de l'intersection Notre-Dame et d'Iberville que j'apprends lors de la discussion avec les artisans). Sur ce terrain contaminé riche de ses occupants minéraux, il y a aussi une végétation qui arrive à s'épanouir. Et c'est là le fil conducteur de ce qui suivra, soit le contraste des choses, le gris et le vert. Nous découvrirons ensuite des objets tout fragile en verre qui occupent l'endroit et ensuite des pierres qui sont elles très solides. Et puis apparait les deux interprètes qui comme cette végétation amènent une douceur tout en gestes poétiques dans ce lieu industriel, riche de son activité fort présente et audible. De ce tour du propriétaire du lieu la douceur et le ton poétique des gestes contrastent avec ce lieu froid et industriel avec des wagons en arrière scène. Et à toutes les fois, les trois, j'ai découvert des nouveaux détails fort beaux et qui enrichissaient mon expérience de spectateur confiné. 

J'accompagne donc virtuellement donc avec plaisir les deux interprètes jusqu'à la fin. Et cela me rappelle un épisode de ma vie. J'étais bien jeune et suite à une décision de mes parents, la cour arrière de ma maison est passée d'un fond gazonné à un autre tout asphalté. Et puis un jour, une pousse de pivoine de l'époque gazonnée a réussi à ressortir à travers une fente et a produit un début de plan d'abord et une plante ensuite jusqu'à produire des fleurs. Personne n'a eu l'idée de l'arracher et toute la famille a profité de cette nouvelle venue toute belle. 

Et en ces temps de pandémie, chaque fois que j'ouvre mon écran pour découvrir une proposition culturelle, telle que "Le penchant des pierres", je repense à ce plan de pivoine qui agrémentait ma vie, malgré tout le gris de l'asphalte que voulait l'étouffer. 

dimanche 25 octobre 2020

Retour sur mes pas de l'Édition 2020 virtuelle de "Danses au crépuscule" ou "Dusk Dances" !

 Moi le Montréalais qui reste sur mon île pour assister à des œuvres de danse, depuis quelques années je faisais exception pour aller à la découverte des "Danses au crépuscule" dans différents sites extérieurs de la belle région de Lanaudière. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette organisation, elle est torontoise et la directrice artistique est Sylvie Bouchard, montréalaise d'origine. Voici ce que l'on peut lire sur leur site à propos de "Danses au crépuscule", "un festival en extérieur qui présente la danse dans les parcs publics en Ontario et aussi ici au Québec. D'habitude, au crépuscule, un maître de cérémonie guide le public vers un éventail de pièces chorégraphiques uniques, présentées dans différents sites du parc." Et croyez moi, lorsque ce festival vient de par chez nous, le choix des lieux est fort bien fait et souvent près de cours d'eau. De belles soirées, durant lesquelles les rencontres chorégraphiques se faisaient dans un environnement extérieur fort agréable. 


Pandémie oblige, j'ai assisté à l'édition 2020 de ce festival devant mon toujours trop petit écran. Je me suis fait spectateur pour découvrir sur leur chaîne Youtube. Au programme, quatre performances chorégraphiques et trois performances musicales, tout cela guidé par "Coach Tanguay", le même guide tout aussi sympathique qu'efficace de l'an passé au Parc de l'île Lebel à Repentigny.

Avant de vous partager ce que j'ai vu durant la centaine de minutes qui nous sont offerte, je dois avouer que les captations visuelles peuvent permettre d'obtenir des effets que l'on ne pourrait pas avoir en personne. Les changements de perspectives peuvent et dans ce que j'ai vu, réussissent à amplifier notre réception face au message des créateurs. Bon, trêve de préambule, voici mes impressions de cette édition. 

En début de visionnement, nous avons droit à une prestation musicale fort belle et évocatrice d'Amadou Kienou. Des moments qui me permette de partir de mon environnement quotidien pour me rendre là, dans un état calme propice à la réception des oeuvres à venir.

Et puis nous apparaît "Coach Tanguay" alias Vincent Leblanc-Beaudoin ! Ensuite, commence mon visionnement avec "Blood Tides" de et avec Santee Smith accompagnée par Julianne Blackbird et Raelyn Metcalfe. Ce que j'y découvre à tout du rituel. Ces trois femmes autant sur le bord de l'eau que dans l'eau utilisent leur tige dans une danse fort captivante riche en symboles. Le temps passe, mais moi je ne le sens pas, trop captivé. Et, c'est avec les trois interprètes regardant droit devant elles de façon fort affirmée que le tout se termine.

Ensuite, dans un style tout différent, je découvre "Nuestra Leyenda" de et avec Carmen Romero accompagnée à la guitare par Justin Brown. Ce dernier travaille avec elle depuis une quinzaine d'années et cela se sent tout au long de l'oeuvre. C'est donc leur histoire que je découvre avec une étendue d'eau ou un forêt en arrière plan en alternance. Je me fais mon histoire tout de flamenco illustrée par des rapprochements et des éloignements. 

Ensuite s'en suit sur un registre tout à fait différent, "Onward ho, my love" de Julia Aplin par Kaitlin Standeven et Brodie Stevenson. Œuvre présentée l'an dernier à Repentigny et dont je me rappelais encore fort bien. C'est l'histoire d'un couple d'abord avec leurs habits de "mariage" qui se déplace sur une mince bande tout en longueur. Mais le temps passe, les relations entre les deux évoluent, les gestes sont fort éloquents tout autant que leurs expressions faciales. Les hauts et les bas des relations de ce couple sont bien représentés par leurs va et vient qui prend une tournure glissante. Une œuvre accessible pour tous, je me souviens très bien de la réception du public l'an dernier et aussi très agréable à revoir. Le tout est bien appuyé par la trame musicale. 

La dernière proposition chorégraphique est, elle, très solennelle. "Monument" de Gerry Trentham avec Michael Caldwell. Cette réflexion sur la "monumentalisation" des personnages historiques, nous montre d'abord un homme sur son socle. Alternant les perspectives (gratte-ciels ou lac en arrière plan et même dans l'eau), cet homme nous montre les différents états par lesquels peut passer un héros à son retour. Il semble porter sur son dos une histoire lourde en souvenirs et sa vie à son retour recèle son lot de défis. L'oeil de la caméra capte les états d'âme et de corps de cet homme jusqu'à ce qu'il semble affronter son futur avec affirmation. Magnifiquement portée par la trame musicale, malgré la distance, j'ai ressenti des émotions ! C'est définitivement mon coup de cœur de cette édition.

Il s'en suit une discussion sur les défis et les enjeux de cette édition virtuelle entre la grande "patronne" de ce festival, Sylvie Bouchard et le responsable de la captation William Yong. Ce dernier a selon moi, très bien réussi. Le tout se termine avec les performances musicales de Patty Chan et Marjolaine Fournier d'abord et Amadou Kienou. 

C'était ma quatrième fois à ce festival qui à chaque fois me propose des œuvres toutes différentes et accessibles dans des lieux fort bien choisis. Pour cette édition virtuelle, les différentes perspectives captées ont permis d'enrichir l'expérience du spectateur. Rien ne remplacera, pour moi, le fait d'être là, mais je dois avouer que le travail de montage m'a permis d'y trouver mon compte !

Pour les intéressé.es, il est encore possible de le visionner pour un certain temps à partir du site de ce Festival.

https://duskdances.ca/fr/saison2020_Toronto.php

dimanche 18 octobre 2020

Retour sur une belle soirée toute colorée de science !

 Je me l'étais promis, le plus récent film sur la vie de Marie Curie, je devais le voir. Après l'avoir raté au cinéma durant son trop cours passage, j'ai découvert qu'il était en vidéo sur demande et c'est ce samedi soir que je le verrai ! Mais juste avant, au programme, les deux derniers balados de cette édition du Festival tout' tout court et "surprise" !, ils étaient eux aussi tout colorés de science. 

C'est donc en première partie de "Radioactive" de Marjane Satrapi (dont je me rappelle encore du très beau "Persepolis") que j'écoute, digestif à la main, "Évariste" (de et avec Véronick Raymond et Gabriel Antonius), suivi par "Agence de recouvrement quantique" (de et avec Stéphanie Jolicoeur et madame Cosinus, alias Julie Dirwimmer). 

"Évariste", c'est Évariste Galois, jeune mathématicien français qui a vécu, il y a très longtemps au début du 19e siècle et qui est mort très jeune ( à 21 ans). Il est un très bel exemple que les mathématiques sont le fait d'hommes et de femmes, "très humains !" qui vivent dans leur époque et non désincarnés dans leur "tour d'ivoire". Pendant une vingtaine de minutes, je me fais présenter ce personnage intense, ses théories, mais aussi comment les mathématiques, toutes abstraites et poétiques peuvent-elles être aussi très concrètes et utiles. Joindre à l'utile à l'agréable, voilà ce que réussissent à faire les deux artisans de ce balado. 

Il s'en suit une oeuvre toute différente et tout à fait délicieuse. Riche en concepts, "Agence de recouvrement quantique", utilise les principes de physique et de chimie de façon fort habile dans des situations quotidiennes. Ainsi, cette femme qui a reçu un chat de Schrödinger veut rejoindre le service à la clientèle de cette agence, parce que ... Vous ne connaissez pas ce chat, pas d'inquiétude, vous serez instruits durant votre écoute. Ce n'est pas tout, il y a aussi ces atomes qui se perdent et pour lesquels ont nous demande notre aide ! Une dizaine de minutes fort belle et "lumineuse" et cela dit sans incertitude !

Ami.es scientifiques et les autres aussi, allez découvrir gratuitement ces deux balados sur le site du Festival Tout' tout court et vous "m'en donnerez des nouvelles" !

http://touttoutcourt.com/edition-2020-decouvrir/

Tout cela avant de découvrir "Radioactive" de Marjane Satrapi pour finir la soirée. Je n'en suis pas à ma première oeuvre sur cette femme extraordinaire, mais à chaque fois, il y a de nouveaux éléments que je découvre. Cette fois, par exemple, j'apprends l'implication de cette femme durant la Première guerre mondiale. L'approche est parfois un peu surréaliste et utilise des détours, mais qui n'enlève rien à mon plaisir. Et, en bonus, j'ai pu découvrir un lien entre elle et le monde de la danse. 

Une soirée qui a fait un grand plaisir et aussi grand bien au scientifique que je suis !

mardi 13 octobre 2020

Sur mes pas de spectateur touché par le balado, "Le retour de Castro" au Festival tout, tout court!

La vie réserve souvent de belles surprises et des rencontres marquantes. Et si vous êtes comme moi, un spectateur qui se "promène beaucoup" et aussi un peu curieux, vous serez choyés et en voici un exemple.

J'ai découvert il y a un certain temps un collectif féminin qui nous dévoilait (ça c'était avant la pandémie !) au cours des soirées de lecture publique des pans de leur vie. Pour les curieux, vous retrouverez sur mon blogue quelques textes sur ces soirées. Parmi ces "Intimistes", il y a Vanessa Seiler qui un jour m'a fait découvrir le Festival tout tout court.  Les textes de Vanessa, que je permets de nommer par son prénom, me font découvrir avec sensibilité et talent des pans de sa vie familiale. En cette édition du Festival tout'tout court, elle nous en présente, avec un balado, une autre perspective, celle de ses origines sud-américaines. 

Un court, mais très beau moment, pendant lequel elle décide de répondre à un message d'un inconnu ! Réponse qui lui ouvrira, en cette soirée de Saint-Jean-Baptiste, une perspective prometteuse. Pas question pour moi, d'aller plus loin, parce que voyez-vous, il faut découvrir par soi-même son propos porté par sa voix qui sait nous toucher. Merci Vanessa !

dimanche 11 octobre 2020

Sur mes deuxième pas au Festival tout' tout court: Une deuxième soirée qui plonge dans les âmes humaines !

 Après une première soirée divertissante, le Festival tout' tout court nous en proposait une deuxième quelque peu différente, plus solennelle. Une soirée pour laquelle je mettrai en mots mes impressions ressenties en écoutant le CD "Orphée" de Johann Johannssen, en phase avec ce que j'ai ressenti tout au long des cinq propositions intenses proposées en ce vendredi soir. Cinq propositions que je me promets de revoir compte-tenu de la profondeur des propos. Ce texte en sera donc un de mes premières impressions avec peu de mots, mais que je l'espère permettront de vous faire saisir l'essence de ses oeuvres.

La soirée commence avec "Correspondance" (de Pierre Audette avec Vanessa Seiler, Albert Kwan et Carmen Sylvestre). Face à l'adversité, quel choix faire ? Et comment face à ce choix, l'autre réagit ? C'est ce que nous découvrons et c'est terriblement touchant ! Un de mes coups de coeur de cette deuxième soirée.

Il s'en suit, "X" (d'Axel Roy avec Valérie Le Maire et Gabriel Favreau). Cette personne qui ne rentre pas dans les cases prévues nous l'entendons sous les traits de cette femme lumineuse qui vient de l'ombre. Ce texte qui mérite qu'on l'écoute et le réécoute pour le saisir et pour comprendre la réalité de ceux et celles qui ne peuvent pas cocher la case "genre" ! 

Il s'en suit, "Bingo Disco" de Jocelyn Roy avec Carmen Sylvestre, Isabel dos Santos et France LaRochelle). Sur un ton plus léger (mais méfions nous du ton comme des eaux qui dorment !), nous sommes témoins d'une discussion d'avant bingo en mode virtuel.

Pause éditoriale, ah que j'aimerais pouvoir avoir des discussions avec d'autres spectateurs avant de rentrer dans un lieu virtuel de présentation des propositions culturelles comme celles en personne à l'époque précédente. Fin de la pause éditoriale ! 

Habilement amenée et habilement menée que cette rencontre entre ces deux femmes empreinte de nostalgie et de souvenirs !

Sur un ton résolument poétique, il s'en suit "La station sans nom" (de et avec Alexandre Martin efficacement accompagné à la guitare par Justine Bouchard). Un texte riche et qui effectivement comme l'indique le texte de présentation, C’est l’histoire de toi, de moi, du narrateur. Pis c’est plus proche de chez vous que tu penses. Parce que comme le narrateur, moi aussi je suis passé par cette station ! À écouter et aussi réécouter ! C'est mon autre coup de coeur de cette soirée.

À peine le temps de revenir de cette station, nous est proposé en finale, "Punaises" (de et avec Véronique Daudelin accompagnée par Catherine Hugues). Une histoire d'amitié en perdition mise à mal par des punaises. Mais le plus intéressant de cette histoire est de savoir pourquoi et comment.

Cette deuxième soirée a été beaucoup plus intense et poétique que la première, permettant de couvrir le spectre des relations humaines dans leurs diversités. Soirée dans laquelle les effets techniques ont été plus présents, avec entre autre des superpositions d'images fort bien utiles pour enrichir l'effet des dialogues. Une soirée plus sérieuse qui interpelle et qui aussi nous permet de prendre conscience ! 


vendredi 9 octobre 2020

Sur mes pas au théâtre au Festival tout' tout court: Des pas virtuels pour m'y rendre, mais des oeuvres fort vraies qui m'ont rejoint

En cette période durant laquelle les portes des lieux de diffusion sont fermées à double tour pour les spectateurs. les diffuseurs et les créateurs doivent se "réinventer" pour nous rejoindre comme nous le présente fort bien en introduction Véronick Raymond lors de la première "Courtes en scène #1" en ce mercredi soir. Si effectivement, les créateurs et les diffuseurs doivent se réinventer, il en est de même pour les spectateurs qui doivent se mettre devant leur écran et se sentir de le "bain" ! Après le premier confinement et le trop court déconfinement des salles, la deuxième vague "frappe fort" entraînant au loin la perspective de voir juste devant nous des propositions culturelles. Mais les efforts de certains portent fruits comme j'ai pu le constater pour cette première soirée du Festival tout' tout court.  

Au programme, cinq courtes pièces sur le thème de "Découvrir" dont une d'entre elles est reprise en langue anglaise pour finir l'heure et demie. Donc après l'introduction fort bien sentie de Véronick Raymond, nous découvrons l'histoire de "Christine" (d'André Lemelin par Stéphane Franche). Christine est une fille qui veut tomber en amour à tout prix. Je voudrais bien parler de ses rencontres, mais Stéphane Franche le fait tellement bien qu'il serait présomptueux de tenter de la faire ici. Et beauté de cette courte pièce, elle se termine de façon surprenante et percutante ! Un de mes coups de coeur de la soirée !

Ensuite nous découvrons "Annie et Jean-François" (de Sébastien Rajotte et Vincent Rouleau, par Sabrina Auclair, Albert Kwan et Olivier Ross-Parent) sur la route en direction de Montréal. Elle et lui, parfaits inconnus jusqu'à peu, nous découvrons aussi pourquoi. Elle bouillonne intérieurement et lui n'est là que pour l'aider à évacuer. Pourquoi et surtout comment cette randonnée à deux se termine ? Une autre finale fort surprenante comme je les aime, mais je ne vous la dévoilerai pas.

Il s'en suit "Au quai" (de Francis Sasseville avec Marc-André Brunet et Isabelle Duchesneau). C'est sur le bord de l'eau que nous découvrons le drame passé qui revient en mémoire tels les vagues que l'on entend. Un drame qui a laissé une plaie grande ouverte et un vide encore plus grand. On ressent fort bien leur douleur fort intense d'autant plus que leurs larmes bien visibles et bien captées, pourraient nous laisser croire qu'ils l'ont réellement vécu ! Mon autre coup de coeur de la soirée.

Avec "Marc" (de Sara Karel Chiasson avec elle, Sarah Déziel, Rosie-Anne Bérubé-Bernier et Félix Chabot-Fontaine). Marc c'est le gars qui se retrouve d'abord inanimé dans la cuisine de trois femmes qui ne savent pas trop quoi faire. Une suite en montagnes russes assez déjantée qui nous rappelle de faire attention à qui on invite !

Enfin, "Libérés" (d'Eve Ringuette par Charles Buckell-Robertson). Portés par les paroles de Charles Buckell-Robertson, nous suivons un jeune autochtone qui fuit à travers la forêt son pensionnat pour revenir dans sa famille. Il sera accompagné dans sa fuite et il doit affronter une nature et des conditions météo adverses sans y être préparé. Une oeuvre en résonance avec l'actualité qui touche.

Le tout se termine avec "Annie et Jean-François" qui devient "Annie and Jake" en langue de Shakespeare (suite à une collaboration avec un festival américain) tout aussi percutant. 

Une première soirée avec des propositions qui traversent très bien l'écran et qui comblent mon manque d'oeuvres culturelles, Une première soirée qui est possible de voir ou revoir en différé et qui en annonce d'autres que je ne manquerai pas ! Et juste pour vous, voici le lien pour découvrir ce festival: http://touttoutcourt.com/edition-2020-decouvrir/

jeudi 24 septembre 2020

Sur mes pas de lecteur: "Je n'en ai jamais parlé à personne", quand les langues se délient, moi je les écoute et cela me touche !

 Je n'en suis pas à une première avec l'auteure féministe Martine Delvaux et ses écrits romanesques ou d'essai, je les lis avec intérêt et j'en conserve un bon nombre dans ma bibliothèque. Ainsi donc, "Je n'en ai parlé à personne" rejoindra "Le boys Clubs", Thelma, Louise & moi", "Le monde est à toi", "Les filles en série" et le très touchant (pour moi !), "Blanc dehors". Cette fois, elle utilise la parole de  nombreuses femmes (une centaine) qui avaient gardé jusque là pour elles ce qu'elles avaient subi, de violence dont celle sexuelle. 

Pour ma part, il me semble que dans mon entourage, peu de femmes ont été des victimes, mais ma perception tient possiblement du fait que "Je n'en ai jamais parlé à personne". Toutes ces femmes que j'ai croisées, celles avec qui j'ai travaillées, celles à qui j'ai enseignées, combien avaient une histoire ? Ces histoires, je ne les connaîtrai pas. Mais vous qui avez fait parvenir la votre à Martine Delvaux, je l'ai lu attentivement et comme homme elles m'ont touché ! 

                                               Tiré du site de la maison d'édition Héliotrope

Utilisant ces témoignages, elle nous propose une suite fort bien agencées qui une fois ma lecture débutée, m'a gardé captif jusqu'à la fin. De ces premiers mots "On ne se connait pas" jusqu'aux derniers "Mais je ne suis pas morte", j'ai découvert des mots qui portent forts. Deux exemples, en cours de lecture, aux antipodes des perceptions, "Cette histoire, même si je n'aime pas ça, fait partie de moi" et "Ce n'est pas si grave !" qui illustrent bien le drame passé, présent et futur de ces femmes.

Pour ce geste d'écriture, merci Martine Delvaux ! En espérant qu'il permette au plus grand nombre de prendre conscience de ces aspects sombres du comportement humain.

lundi 21 septembre 2020

Sur mes pas en danse: "Verso", une œuvre poétique en trois temps

Les propositions chorégraphiques sont de plus en plus fréquentes, soit en présence soit en court métrage. Pour son début de saison, Danse-Cité propose "Verso" d'Audrey Bergeron avec pleins de collaborateurs, une œuvre hybride, nous derrière notre écran et eux, en direct (du Théâtre Prospero). Et moi cette proposition, je l'ai acceptée, tout comme environ quatre-vingt-dix autres spectateurs en ce vendredi soir de première. Et quelques jours plus tard, nous avions la possibilité de la revoir en reprise et c'est ce que j'ai fait, deux fois plutôt qu'une. Ce qui m'a permis de confirmer mes premières impressions, mais sur cela, je reviendrai !

C'est bien assis devant mon écran que j'attends avec grand intérêt que l'on me fasse entrer virtuellement en "salle". Après l'accueil, nous avons droit à une œuvre en trois temps. "Inspirée des films muets et en noir & blanc, VERSO réunit un quatuor féminin et un pianiste au cœur d’un montage chorégraphique truqué et poétique", dixit la description officielle de l'œuvre et avec laquelle je suis bien d'accord. Ainsi donc, nous découvrons ces quatre femmes (Audrey Bergeron, Jessica Serli, Kim Henry et Merryn Kritzinger) avec des moments plus spécifiques pour chacune d'elles. Au début, j'y vois un univers fantaisiste, en "recto-verso !" dans lequel la répétition des gestes fort bien réussie. Par la suite, se développent leurs côtés fantaisistes, circassiens et "magiques" aussi ! Comme si elles nous présentaient leurs aspirations. Et puis arrive "le" moment (le solo fort riche de Kim Henry), par lequel nous sommes projetés dans la partie imaginaire de la proposition, dans une autre dimension de leur vie, telles des planètes qui évoluent autour du point central de la scène. 

                             Photo des interprètes par Marjorie Guindon tirée du site de Danse-Cité


Ces femmes et leurs univers, qui évoluent seules ou en groupe, sont portées par une musique riche (Roman Zavada et Antoine Berthiaume), tout à fait synchronisée avec leurs gestes pour appuyer et rehausser les épisodes de leur évolution. D'autre part, il y a aussi les accessoires qui ancrent dans la réalité, ces univers féminins. 

Audrey Bergeron, quatre ans après "Par le chas de l'aiguille", reprend son exploration de l'univers féminin et le fait évoluer de façon fort riche et plus onirique. Je ne sais pas comment aurait été ma perception de cette œuvre si je l'avais vu, juste là devant moi, mais le jeu des prises de vue l'enrichissait, diminuant mon regret de ne pas y être ! Et cette possibilité de la revoir en reprise, voilà une excellente idée.