En ce week-end fin août, deux sorties différentes avec un point commun, celui de la loi de la jungle. Deux perspectives du même point de vue, soit celui des artistes Emmalie Ruest, Karenne Gravel, Chloé Ouellet-Payeur et Marie-Philippe Santerre des collectifs Dans son Salon/Les Débrouill-Art(des), pour le premier au Festival de théâtre de rue de Lachine et celui du spectateur pour la prestation de Louis-Jean Cormier au Jardin Botanique, "sous les arbres". La loi de la jungle, dans le sens qu'il faille "jouer des coudes" pour prendre sa place. Mais soyez rassurés, les deux sorties ont été avérées satisfaisantes et voilà pourquoi.
Première partie de ce week-end, excursion dans une partie lointaine de la ville de Montréal, pour moi, soit l'arrondissement Lachine pour assister à "Vuela Vuela, la danse" lors d'une soirée du Festival de théâtre de rue de Lachine. Une fois la première étape cruciale de cette sortie effectuée, soit de trouver un endroit pour laisser notre véhicule, nous nous mettons à la recherche du site du festival. Une fois arrivés, avec le soleil qui présente ses derniers rayons, nous prenons la mesure des lieux et des sites de présentation, tous sur les berges ou tout près du fleuve St-Laurent. De ce festival que je découvrais, il m'a semblé que les prestations compétitionnaient (2 à 3 propositions débutant à la même heure) pour avoir mon attention et ma présence. Je persiste et je signe, la loi du plus fort, celle de la jungle.
Mais le spectateur que je suis est déterminé, faisant fi des "distractions" tout autour et je me rends sur le lieu de départ de la prestation de "Vuela Vuela, la danse". À l'heure prévue, juste à côté du caroussel fort animé par son animateur, les interprètes prennent place immobiles et après l'appel, "demande et tu recevras", soit "musique", elle débute et compétitionne les chevaux de bois tout à côté et les autres propositions artistiques tonitruantes, un peu plus loin. Dans une chorégraphie colorée des plages du sud et des vêtements rouge, orange, vert et bleu des interprètes, nous sommes entraînés dans un déambulatoire tout en gestes saccadés qui ont des allures de vagues, dont le but de ces mouvements est la recherche du soleil et du sable qui le met en valeur. Cette quête nous amène, au son de la chanson "Voyage, Voyage" (de Desireless) et de sa version espagnole"Vuela, Vuela", et ces mots, "plus loin que la nuit et le jour" jusqu'à ce terrain de sable, "terre promise", tel que le montre la réactions des interprètes. Tout à coup, cette pièce devient irradiante de soleil dans cette noirceur qui rode autour avec les nombreux spectateurs attentifs. Comme, si cela ne suffisait pas, elles ont du composer avec un des haut-parleurs qui devenu muet et qui l'est resté, malgré les nombreuses interventions du personnel technique. Il en reste que nous avons pu assister à une belle prestation qui a eu droit à de bons applaudissements bien mérités en retour.
Juste avant de quitter le site, nous avons tenté d'apprécier la prestation de l'oeuvre phare de ce festival, "Péplum" de la compagnie La Salamandre. La foule, une dizaine de minutes avant le début était nombreuse dans les estrades à l'arrière, très nombreuse aussi sur le sol juste devant le lieu de prestation, avec des gens par terre, d'autres sur des chaises. La "loi du plus fort" ou du moins gêné semblait régner pour pouvoir réussir à bien voir le ballet pyrotechnique à venir. Moi, à ce jeu, n'étant pas le meilleur, ma perspective de la représentation s'est avérée très partielle et je suis parti assez vite. Ainsi donc va, la vie d'un spectateur, parfois !
Le lendemain après-midi, dernière prestation "intime !!!" de la saison estival sous et entre les arbres dans le Jardin Botanique de Montréal. Au programme, Louis-Jean Cormier en prestation solo avec sa guitare et un accessoire de percussion. Nous arrivons plus d'une heure avant le début de la prestation et déjà la place est "pleine" et les gens ne cessent d'arriver, rendant le qualificatif "intime" quelque peu caduc. S'il semble avoir un peu d'ordre dans la position des spectateurs près du lieu de prestation, c'est loin d'être le cas plus vers l'arrière. Une fois l'endroit choisi s'avère intéressant, question visibilité et écoute, au devant les chaises se densifient et perturbe le fragile équilibre derrière, entraînant récriminations et grognements, sans oublier l'effet domino du déplacement des chaises pour arriver à voir. Pour tenter de trouver sa place, il faut éviter se retrouver derrière un des arbres, pas trop proche des poubelles, voilà donc pourquoi, tout nouvel arrivant, surtout quelques minutes avant le début, se fait regarder avec suspicion. Tout près de nous, public de tout âge dont plusieurs jeunes familles avec leur marmaille. S'il est possible de comprendre qu'il est difficile de garder "sage" un enfant, pas mal moins facile de le faire lorsque deux jeunes mères échangent longuement et en détails sur leurs accouchements récents, pendant que le chanteur est en pleine prestation. La loi de la jungle !!!!
Malgré tout, le son est bon et les chansons "dépouillées" du chanteur font bon effet. IL se connecte avec nous, "Jardin Botanique". Il réussit à transmettre dans ce coin du Jardin le son lourd et mélodieux de ses compositions et aussi celles de son groupe d'avant, Karkwa qui me ramènent à une autre époque. Une belle sortie en chansons malgré les écueils à surmonter pour apprécier ces moments.
mercredi 30 août 2017
vendredi 25 août 2017
Sur mes pas en danse: "5 min avec...",
L'été peut se faire frisquet, et pas qu'un peu, mais pas assez pour ne pas découvrir une nouvelle proposition extérieure des Soeurs Schmutt et de toute leur équipe. C'est donc jusqu'au Parc Lafontaine, pas loin du resto. que mes pas m'ont amené, bien accompagnés par ceux de ma "douce" et de mes petits-fils pour assister (et participer) à "5 min avec ...". Amalgame entre une visite à "Schmuttland" et leur prestation au Théâtre de Verdure de l'été dernier, "5 min avec ..." s'annonçait comme un "projet de création en intervention urbaine qui s’appuie sur la relation intime danseur/spectateur et sur l’acte de création spontané qui transforme l’environnement, la relation à l’espace et aux autres." et ce fût effectivement le cas.
J'avais écrit, il y a quelque temps, "Comment résister à cette invitation qui nous permettra de rencontrer "intimement", l'un ou l'autre des interprètes suivantes, Lou Babin, Sévérine Lombardo, Marie Mougeolle, Marine Rixhon, Anne-Flore de Rochambeau, Gabrielle Surprenant Lacasse et Liane Thériault ?". C'est donc ce qu'ont fait les spectateurs présents, mais trop peu nombreux, selon moi, le temps frisquet pouvant expliquer cette situation.
Nous arrivons donc, et le temps que l'ensemble de jazz tout là-bas, prenne une pause et que les sons de la Fanfare prennent possession des lieux , les différentes interprètes yeux "bouchés", arrivent par tâtonnement et en danse sur la place gazonnée au milieu de nous. Leur performance débute et lorsqu'elles s'éloignent les unes des autres, elles s'appellent et se réunissent de nouveau, jusqu'au moment où elles doivent rejoindre leur place de rencontre. Et pour cela, elles ont besoin de nous et de moi. Me voilà donc, accompagné par ma "gang", pour diriger vers son lieu de "rencontre" une (Marine) des interprètes "aveugles". Rencontre fort bien réussie sur le thème de l'amour, dont je ne trahirai pas les détails, mais toute ma gang était témoin, ce qui en donnait un goût particulier pas du tout désagréable et un souvenir (photo) que je conserve précieusement. D'autres rencontres "intimes" sont possibles et, moi suivi par ma gang, nous nous en privons pas. De ces trois autres rencontres que je ferai, je vous donne quelques informations, dans l'une d'entre elle, je mettrai mes pieds dans l'eau et les doigts dans le sable, avides de découverte. Dans une autre, je tournerai la roue pour que je parle de l'amour et que je puisse rendre la semblable à celle devant moi. Je prendrai aussi le thé et je danserai la valse pour clore notre rencontre de cinq minutes.
Durant l'heure et demie que dure les rencontres, il y aura les intermèdes de danse "Schmutt style", toujours festifs et agréables à voir dans ce bel espace gazonné. Pour ceux qui voudraient vivre ces rencontres, il faut se rendre au Parc des Faubourgs (1963 Ontario est) et assister à "1 journée avec ...", le 9 septembre prochain à partir de 14h30.
J'avais écrit, il y a quelque temps, "Comment résister à cette invitation qui nous permettra de rencontrer "intimement", l'un ou l'autre des interprètes suivantes, Lou Babin, Sévérine Lombardo, Marie Mougeolle, Marine Rixhon, Anne-Flore de Rochambeau, Gabrielle Surprenant Lacasse et Liane Thériault ?". C'est donc ce qu'ont fait les spectateurs présents, mais trop peu nombreux, selon moi, le temps frisquet pouvant expliquer cette situation.
Nous arrivons donc, et le temps que l'ensemble de jazz tout là-bas, prenne une pause et que les sons de la Fanfare prennent possession des lieux , les différentes interprètes yeux "bouchés", arrivent par tâtonnement et en danse sur la place gazonnée au milieu de nous. Leur performance débute et lorsqu'elles s'éloignent les unes des autres, elles s'appellent et se réunissent de nouveau, jusqu'au moment où elles doivent rejoindre leur place de rencontre. Et pour cela, elles ont besoin de nous et de moi. Me voilà donc, accompagné par ma "gang", pour diriger vers son lieu de "rencontre" une (Marine) des interprètes "aveugles". Rencontre fort bien réussie sur le thème de l'amour, dont je ne trahirai pas les détails, mais toute ma gang était témoin, ce qui en donnait un goût particulier pas du tout désagréable et un souvenir (photo) que je conserve précieusement. D'autres rencontres "intimes" sont possibles et, moi suivi par ma gang, nous nous en privons pas. De ces trois autres rencontres que je ferai, je vous donne quelques informations, dans l'une d'entre elle, je mettrai mes pieds dans l'eau et les doigts dans le sable, avides de découverte. Dans une autre, je tournerai la roue pour que je parle de l'amour et que je puisse rendre la semblable à celle devant moi. Je prendrai aussi le thé et je danserai la valse pour clore notre rencontre de cinq minutes.
Durant l'heure et demie que dure les rencontres, il y aura les intermèdes de danse "Schmutt style", toujours festifs et agréables à voir dans ce bel espace gazonné. Pour ceux qui voudraient vivre ces rencontres, il faut se rendre au Parc des Faubourgs (1963 Ontario est) et assister à "1 journée avec ...", le 9 septembre prochain à partir de 14h30.
mercredi 23 août 2017
Sur mes pas en danse: À la répétition de "Struggle II"
Il y a quelques jours, je découvrais avec plaisir la programmation extérieure et gratuite du Festival Quartier Danse. Pour l'occasion, trois extraits nous amenant dans des univers chorégraphiques tous aussi différents qu'intéressants. Un de ceux là, "Struggle II" de Catherine Lafleur qui s'annonce comme une pièce "forte" et physique.
Retour en arrière, janvier 2016, dans mes souvenirs d'une autre création de la chorégraphe, "Fuck it", interprétée par Émilie Morin et Mathieu Campeau pour laquelle, j'avais écrit, " Catherine Lafleur nous entraîne dans un univers riche en mouvements physiques, sinon violents, le plus souvent en duo, mais aussi en solo. Une trentaine de minutes intense, captivante, rehaussée par une trame musicale riche durant laquelle j'y ai vu une histoire de couple dans les tourbillons de leur relation jusqu'à la finale particulièrement bien réussie."
Photo de Jackie Hopfinger tirée du site de Festival Quartier Danse
Il me semble donc que la chorégraphe arpente des territoires de création semblables à ceux de Virginie Brunelle et de Daniel Léveillé et cela rend le spectateur que je suis encore "un peu plus curieux" et plutôt intéressé. Par conséquent, c'est dans une salle de répétition que je me suis retrouvé bien accueilli et "tout discret" pour assister à la première répétition de la reprise de "Struggle". En plus de la chorégraphe, deux interprètes de la première mouture, Émilie Morin et Mathieu Campeau et deux nouveaux arrivés, Mélina Stinson et Simon Fournier sont présents. Et c'est parti pour 3 heures de travail. Après avoir visionné les extraits à travailler sur un écran d'ordino, les interprètes se mettent en action en duo, un interprète ayant déjà dansé l'oeuvre avec un autre nouveau venu. Les gestes s'esquissent, se font, se refont, s'expliquent, s'ajustent à l'autre et aussi satisfont.
Au final, je retiens principalement deux éléments. D'abord, les extraits ne sont pas travaillés en séquence chronologique et parfois il sont faits et refaits sans que je puisse y voir une logique. Parfois ensemble, parfois chacun de son côté, les duos sous l’œil attentif de la chorégraphe travaillent les différents mouvements, qui sont très physiques et de mon point de vue, fort exigeants. Ils exigent une grande complicité des interprètes, parce que si je me lance là, il faut que tu y sois pour me recevoir et correctement ! Tout cela se fait sérieusement dans une belle atmosphère de camaraderie. Aussi très impressionné ais-je été par la rapidité avec laquelle les mouvements individuels et leur séquence sont acquis et fort bien maîtrisés.
En fin, de répétition, j'ai droit à un extrait dans lesquels les mouvements trouvent "leur place". La prochaine fois, je serai donc aux Jardins Gamelin (lundi 11 septembre à 17h00) ou à la Place des festivals (vendredi 15 septembre à 12h30) pour apprécier le produit final. Et aussi, pour découvrir une deuxième oeuvre de la chorégraphe, "Dirt" aux Jardins Gamelin (vendredi 8 septembre 17h00).
Aussi, autre élément qui m'inspire une analogie, celle du capitaine de navire. Dans ce court laps de temps, j'ai pu constater que pour amener l'oeuvre à bon port, il faut trouver une équipage prêt à travailler après une journée "dans le corps" ( la répétition, comme pour les suivantes se passent de 18h00 à 21h00). Il faut avancer malgré les vents contraires, ceux des agendas de tous qui semblent fort bien garnis. Il faut faire travailler son monde tout en évitant d'amplifier ces maux qui comme des pointes d'iceberg peuvent annoncer des blessures plus importantes. Ce qui n'est pas "négligeable" lorsque l'oeuvre est très physique et athlétique comme celle-ci. Il en reste que le port semble en vue et que la capitaine assez sereine de s'y rendre sans encombre.
Il en reste que malgré toutes ces embûches réelles ou potentielles, le groupe que j'ai pu observer a travaillé de façon presque continuelle avec sérieux et dans une atmosphère "bon enfant". C'était la première de quelques autres répétitions avant que la capitaine puisse dire "mission accomplie".
Pour le spectateur toujours un peu plus curieux que je suis devenu, voilà des moments fort intéressants.
Retour en arrière, janvier 2016, dans mes souvenirs d'une autre création de la chorégraphe, "Fuck it", interprétée par Émilie Morin et Mathieu Campeau pour laquelle, j'avais écrit, " Catherine Lafleur nous entraîne dans un univers riche en mouvements physiques, sinon violents, le plus souvent en duo, mais aussi en solo. Une trentaine de minutes intense, captivante, rehaussée par une trame musicale riche durant laquelle j'y ai vu une histoire de couple dans les tourbillons de leur relation jusqu'à la finale particulièrement bien réussie."
Photo de Jackie Hopfinger tirée du site de Festival Quartier Danse
Il me semble donc que la chorégraphe arpente des territoires de création semblables à ceux de Virginie Brunelle et de Daniel Léveillé et cela rend le spectateur que je suis encore "un peu plus curieux" et plutôt intéressé. Par conséquent, c'est dans une salle de répétition que je me suis retrouvé bien accueilli et "tout discret" pour assister à la première répétition de la reprise de "Struggle". En plus de la chorégraphe, deux interprètes de la première mouture, Émilie Morin et Mathieu Campeau et deux nouveaux arrivés, Mélina Stinson et Simon Fournier sont présents. Et c'est parti pour 3 heures de travail. Après avoir visionné les extraits à travailler sur un écran d'ordino, les interprètes se mettent en action en duo, un interprète ayant déjà dansé l'oeuvre avec un autre nouveau venu. Les gestes s'esquissent, se font, se refont, s'expliquent, s'ajustent à l'autre et aussi satisfont.
Au final, je retiens principalement deux éléments. D'abord, les extraits ne sont pas travaillés en séquence chronologique et parfois il sont faits et refaits sans que je puisse y voir une logique. Parfois ensemble, parfois chacun de son côté, les duos sous l’œil attentif de la chorégraphe travaillent les différents mouvements, qui sont très physiques et de mon point de vue, fort exigeants. Ils exigent une grande complicité des interprètes, parce que si je me lance là, il faut que tu y sois pour me recevoir et correctement ! Tout cela se fait sérieusement dans une belle atmosphère de camaraderie. Aussi très impressionné ais-je été par la rapidité avec laquelle les mouvements individuels et leur séquence sont acquis et fort bien maîtrisés.
En fin, de répétition, j'ai droit à un extrait dans lesquels les mouvements trouvent "leur place". La prochaine fois, je serai donc aux Jardins Gamelin (lundi 11 septembre à 17h00) ou à la Place des festivals (vendredi 15 septembre à 12h30) pour apprécier le produit final. Et aussi, pour découvrir une deuxième oeuvre de la chorégraphe, "Dirt" aux Jardins Gamelin (vendredi 8 septembre 17h00).
Aussi, autre élément qui m'inspire une analogie, celle du capitaine de navire. Dans ce court laps de temps, j'ai pu constater que pour amener l'oeuvre à bon port, il faut trouver une équipage prêt à travailler après une journée "dans le corps" ( la répétition, comme pour les suivantes se passent de 18h00 à 21h00). Il faut avancer malgré les vents contraires, ceux des agendas de tous qui semblent fort bien garnis. Il faut faire travailler son monde tout en évitant d'amplifier ces maux qui comme des pointes d'iceberg peuvent annoncer des blessures plus importantes. Ce qui n'est pas "négligeable" lorsque l'oeuvre est très physique et athlétique comme celle-ci. Il en reste que le port semble en vue et que la capitaine assez sereine de s'y rendre sans encombre.
Il en reste que malgré toutes ces embûches réelles ou potentielles, le groupe que j'ai pu observer a travaillé de façon presque continuelle avec sérieux et dans une atmosphère "bon enfant". C'était la première de quelques autres répétitions avant que la capitaine puisse dire "mission accomplie".
Pour le spectateur toujours un peu plus curieux que je suis devenu, voilà des moments fort intéressants.
mardi 15 août 2017
Sur mes pas en danse: Juste avant l'éclosion de la "Rose of Jericho"
L'invitation devient peut-être routinière, mais jamais sans attrait et cette fois particulièrement intéressante. Mes pas m'ont donc amené jusqu'à la Galerie Arsenal, en ce mardi soir, pour découvrir où en est rendu la création de "Rose of Jericho" d'Andrew Skeels (Skeels Danse) après quelques semaines de résidence à cet endroit et moins de deux mois avant sa présentation à la Cinquième Salle de la PdA, gracieuseté de Danse Danse.
J'arrive tôt, mais déjà une foule assez nombreuse est déjà présente. L'invitation semble avoir plu à un large public et bizarrement, moi, je ne reconnais pas personne, sinon une seule. De toute façon, comme un grand garçon sage, je prends place dans la file et j'attends l'ouverture des portes. Au moment prévu, elles s'ouvrent et nous nous dirigeons vers un côté de cette grande salle qui m'est devenue familière et je prend place. Il y aura tant de gens que toutes les chaises trouvent quelqu'un, ainsi que le tapis devant tandis que derrière les deux rangées de chaises sur le devant et le côté de l'espace de présentation, plein de gens sont debout. Les sept interprètes (Alisia Pobega, Brett Andrew Taylor, Jossua Collin Dufour, Odile-Amelie Peters, Lila-Mae Talbot, Jessie Lhôte, Alexandre Carlos) se placent en position attente sur le côté et le chorégraphe, micro à la main, vient vers nous.
Il se présente et nous présente ce qui suivra en nous indiquant qu'il a procédé de façon différente pour créer cette oeuvre, en le faisant d'abord sans la trame musicale qui s'y est ajoutée par la suite. Certains éléments créés, le sont depuis peu sinon la journée même. Il nous propose en entrée de jeu de découvrir d"abord un tableau sans musique et ensuite quelques parties avec. Et ça commence.
C'est sur le plancher "désertique", conçu pour cette "l'éclosion" de cette rose que les sept interprètes entament leurs mouvements qui ont quelque chose d'organique. Cette masse de corps qui se fait, se défait, se transforme a quelque chose de nouveau pour moi. Il y a un amalgame de styles dont je connaîtrai la raison à la toute fin. Certains passages, je voudrais bien les revoir et "heureux soit le spectateur", je les reverrai accompagnés par la musique. Une musique qui a tout du vent du désert.
Vient ensuite, d'autres moments de danse durant lesquels la masse de corps s'étire, se contracte, s'expulse, s'explose et se projette. D'autres aussi, durant lesquels les corps, en duo ou en trio s’enchevêtrent et se dépêtrent de façon acrobatique. Des mouvements qui tout en étant aériens, s'ancrent au sol.
Une trentaine de minutes fort invitantes à découvrir le résultat final. S'en suit la présentation des interprètes et des autres artisans dont la créatrice des décors. À la question du public demandant au chorégraphe de se présenter, il y aura celle aussi, fort intéressante, sur les interprètes et de leur provenance. Et de façon fort intéressante, nous apprenons qu'ils viennent d'un peu partout dont la France et la Saskatchewan, mais aussi du ballet classique (comme le chorégraphe) et de la danse urbaine, réponse à mon interrogation initiale sur l'amalgame des styles. qui pour ce que j'en ai vu durant cette représentation est fort bien réussi. Et de ma décision, d'avoir mon billet pour ce spectacle, j'en suis fort heureux, d'autant plus qu'elle sera présentée dans cette salle toute intime, la Cinquième, de la Place des Arts.
J'arrive tôt, mais déjà une foule assez nombreuse est déjà présente. L'invitation semble avoir plu à un large public et bizarrement, moi, je ne reconnais pas personne, sinon une seule. De toute façon, comme un grand garçon sage, je prends place dans la file et j'attends l'ouverture des portes. Au moment prévu, elles s'ouvrent et nous nous dirigeons vers un côté de cette grande salle qui m'est devenue familière et je prend place. Il y aura tant de gens que toutes les chaises trouvent quelqu'un, ainsi que le tapis devant tandis que derrière les deux rangées de chaises sur le devant et le côté de l'espace de présentation, plein de gens sont debout. Les sept interprètes (Alisia Pobega, Brett Andrew Taylor, Jossua Collin Dufour, Odile-Amelie Peters, Lila-Mae Talbot, Jessie Lhôte, Alexandre Carlos) se placent en position attente sur le côté et le chorégraphe, micro à la main, vient vers nous.
Il se présente et nous présente ce qui suivra en nous indiquant qu'il a procédé de façon différente pour créer cette oeuvre, en le faisant d'abord sans la trame musicale qui s'y est ajoutée par la suite. Certains éléments créés, le sont depuis peu sinon la journée même. Il nous propose en entrée de jeu de découvrir d"abord un tableau sans musique et ensuite quelques parties avec. Et ça commence.
C'est sur le plancher "désertique", conçu pour cette "l'éclosion" de cette rose que les sept interprètes entament leurs mouvements qui ont quelque chose d'organique. Cette masse de corps qui se fait, se défait, se transforme a quelque chose de nouveau pour moi. Il y a un amalgame de styles dont je connaîtrai la raison à la toute fin. Certains passages, je voudrais bien les revoir et "heureux soit le spectateur", je les reverrai accompagnés par la musique. Une musique qui a tout du vent du désert.
Vient ensuite, d'autres moments de danse durant lesquels la masse de corps s'étire, se contracte, s'expulse, s'explose et se projette. D'autres aussi, durant lesquels les corps, en duo ou en trio s’enchevêtrent et se dépêtrent de façon acrobatique. Des mouvements qui tout en étant aériens, s'ancrent au sol.
Une trentaine de minutes fort invitantes à découvrir le résultat final. S'en suit la présentation des interprètes et des autres artisans dont la créatrice des décors. À la question du public demandant au chorégraphe de se présenter, il y aura celle aussi, fort intéressante, sur les interprètes et de leur provenance. Et de façon fort intéressante, nous apprenons qu'ils viennent d'un peu partout dont la France et la Saskatchewan, mais aussi du ballet classique (comme le chorégraphe) et de la danse urbaine, réponse à mon interrogation initiale sur l'amalgame des styles. qui pour ce que j'en ai vu durant cette représentation est fort bien réussi. Et de ma décision, d'avoir mon billet pour ce spectacle, j'en suis fort heureux, d'autant plus qu'elle sera présentée dans cette salle toute intime, la Cinquième, de la Place des Arts.
vendredi 11 août 2017
Sur mes pas aux Festival AIR: des pas toutes directions
La plus grande qualité de Facebook, selon moi, est de me proposer des sorties culturelles que je n'auraient pas connaître autrement. Celles du Festival Air est l'une de celle là. Ce Festival, nouveau de cette année et qui n'aura pas de suite, propose des propositions de toutes sortes, les arts vivants, dont de la danse, mon principal intérêt et raison de ma présence. Sous la gouverne de Thomas Duret, la compagnie "Théâtre du Baobab" se donne comme mission d'utiliser, sans permission, les lieux publics, les "zones grises" peu ou pas utilisées par tous. Suite à un appel de projets qui a reçu de nombreuses réponses (plus de quarante), le choix s'est porté sur treize propositions présentées dans quatre lieux en autant de soir dont le premier arrêt, l'Île Ste-Hélène, où je me suis rendu.
Au programme, "Je fuis, j'oublie, je reste" de Chloé Bourdages-Roy, "Merz" de Jacqueline van de Geer et "C'mon Montréal" de Denis Lafond et Spéranza Spir. Une oeuvre danse, donc, suivie par deux de performances. Au point de ralliement, métro Jean-Drapeau, une vingtaine de spectateurs attendent, tout en constatant, comme moi, comment ce beau lieu a été défiguré par toutes ces clôtures métalliques et édifices temporaires nécessaires à la présentation de ces grands évènements musicaux. La piscine extérieure se fait bien discrète et la verdure un peu pâlotte. Mais l'heure sonne pour le début et nous sommes invités à faire une petite marche jusqu'à un coin de verdure près d'un bassin. Se présentent à nous les six danseuses (Ariane Dessaules, Élise Landry, Cassandre Lescarbeau, Kim L. Rouchdy, Marie-Ève Tremblay et Tiffanie Boffa) pour nous présenter des relations entre femmes. Difficile de faire abstraction du lieu extérieur pour découvrir cette oeuvre qui en donne une perception différente que celle que j'avais eu dans un salle la première fois. Le "je fuis" se fait plus réel, le "j'oubli" plus volatil et le "je reste" plus évident avec une qui reste et toutes les autres que l'on voit partir là-bas au loin, vraiment loin. Si comme pour certains passages musicaux ou certaines paroles de musiques qui m'imprègnent, il y a dans cette trop courte oeuvre, un moment du même genre. Pendant que toutes sauf une se déplacent, il y aura une de celles qui partent qui reviendra la chercher, celle qui reste. En mot, cela fait assez ordinaire, mais en gestes, l'effet est fort puissant et, ce court moment, je le reverrais encore et encore pour toute la symbolique et l'émotion qu'il me produit.
Fin de la première oeuvre et déplacement vers un endroit proche de l'immense Biosphère où l'espace gazonné dispute l'endroit au gravier de tout calibre, présage de ce qui viendra. En haut de la petite côte nous attend Jacqueline van de Geer qui dans un prologue, qui de son propre aveu quelque raté, nous entraîne dans son interprétation très personnelle de la première guerre mondiale. Elle se pare de ses atours "pour s'imposer à nous", ensuite sortir les accessoires (rudimentaires) de sa démonstration sur la stupidité de la guerre. Mais avant, nous donner la signification du titre de sa proposition, qui provient de sa vision dadaiste et du mot allemand amputé "kommerz" (commerce), inspiré de ses soldats blessés revenus de la guerre et d'un pays en pleine décrépitude. Sa démonstration implique le public et, "naturellement" j'ai du aller au champ de bataille affronter un pur inconnu. Évidemment le sang (du ketchup) et du gaz moutarde (de la vraie moutarde) ont rempli le champs de bataille encombrés des nombreuses victimes (ustensiles de cuisine en plastique), en laissant des traces sur mes vêtements. À la guerre comme à la guerre et avec des cicatrices nous en reviendront.
Si le tout est présenté sur le ton dada, il est impossible de ne pas avoir une sympathie certaine pour cette femme venue des Pays-Bas jusqu'ici depuis peu, et qui dans ses "tripes" et ses gènes d'européenne, ressent encore l'absurdité des conflits passés et actuels. C'est dans un "hug" collectif que le tout se termine et que nous entreprenons notre longue marche jusqu'au troisième lieu de présentation.
C'est adjacent à un boisé que nous prenons place. Devant nous, un long tapis rouge avec à une extrémité un cercle fait d'une corde blanche. Possible de voir aussi, juste à côté, deux poupées dont une démembrée et aussi une femme de rouge vêtue et venant du fond du boisé, un homme tout en blanc avec sur lui, une lourde sculpture représentant, selon moi, un loup. "C'mon Montréal, sérieusement un rodéo ... ?" a été faite par ses créateurs en réponse à, "l'idée absurde et sérieusement non cool d'un rodéo à Montréal pour son 375e". Utilisant le butoh et le flamenco. la démonstration recèle ses zones d'ombre et des litanies exprimées peu compréhensibles. Il en reste que cet homme, nous ressentons bien le lourd fardeau qu'ilporte et qui représente bien l'expression latine "homo homini lupus" (l'homme est un loup pour l'homme), mais aussi pour les bêtes des rodéos. Après que nous ayons été dans cet arène et ensuite chassés, le rideau s'est baissé sur cette oeuvre et sur la première soirée de ce Festival qui je le rappelle se veut quelque peu subversif et qui est commandité, surprise !, par le député Amir Khadir. Trois autres soirées sont au programme, mais moi, impossible de les mettre dans mon agenda, dommage !
Au programme, "Je fuis, j'oublie, je reste" de Chloé Bourdages-Roy, "Merz" de Jacqueline van de Geer et "C'mon Montréal" de Denis Lafond et Spéranza Spir. Une oeuvre danse, donc, suivie par deux de performances. Au point de ralliement, métro Jean-Drapeau, une vingtaine de spectateurs attendent, tout en constatant, comme moi, comment ce beau lieu a été défiguré par toutes ces clôtures métalliques et édifices temporaires nécessaires à la présentation de ces grands évènements musicaux. La piscine extérieure se fait bien discrète et la verdure un peu pâlotte. Mais l'heure sonne pour le début et nous sommes invités à faire une petite marche jusqu'à un coin de verdure près d'un bassin. Se présentent à nous les six danseuses (Ariane Dessaules, Élise Landry, Cassandre Lescarbeau, Kim L. Rouchdy, Marie-Ève Tremblay et Tiffanie Boffa) pour nous présenter des relations entre femmes. Difficile de faire abstraction du lieu extérieur pour découvrir cette oeuvre qui en donne une perception différente que celle que j'avais eu dans un salle la première fois. Le "je fuis" se fait plus réel, le "j'oubli" plus volatil et le "je reste" plus évident avec une qui reste et toutes les autres que l'on voit partir là-bas au loin, vraiment loin. Si comme pour certains passages musicaux ou certaines paroles de musiques qui m'imprègnent, il y a dans cette trop courte oeuvre, un moment du même genre. Pendant que toutes sauf une se déplacent, il y aura une de celles qui partent qui reviendra la chercher, celle qui reste. En mot, cela fait assez ordinaire, mais en gestes, l'effet est fort puissant et, ce court moment, je le reverrais encore et encore pour toute la symbolique et l'émotion qu'il me produit.
Fin de la première oeuvre et déplacement vers un endroit proche de l'immense Biosphère où l'espace gazonné dispute l'endroit au gravier de tout calibre, présage de ce qui viendra. En haut de la petite côte nous attend Jacqueline van de Geer qui dans un prologue, qui de son propre aveu quelque raté, nous entraîne dans son interprétation très personnelle de la première guerre mondiale. Elle se pare de ses atours "pour s'imposer à nous", ensuite sortir les accessoires (rudimentaires) de sa démonstration sur la stupidité de la guerre. Mais avant, nous donner la signification du titre de sa proposition, qui provient de sa vision dadaiste et du mot allemand amputé "kommerz" (commerce), inspiré de ses soldats blessés revenus de la guerre et d'un pays en pleine décrépitude. Sa démonstration implique le public et, "naturellement" j'ai du aller au champ de bataille affronter un pur inconnu. Évidemment le sang (du ketchup) et du gaz moutarde (de la vraie moutarde) ont rempli le champs de bataille encombrés des nombreuses victimes (ustensiles de cuisine en plastique), en laissant des traces sur mes vêtements. À la guerre comme à la guerre et avec des cicatrices nous en reviendront.
Si le tout est présenté sur le ton dada, il est impossible de ne pas avoir une sympathie certaine pour cette femme venue des Pays-Bas jusqu'ici depuis peu, et qui dans ses "tripes" et ses gènes d'européenne, ressent encore l'absurdité des conflits passés et actuels. C'est dans un "hug" collectif que le tout se termine et que nous entreprenons notre longue marche jusqu'au troisième lieu de présentation.
C'est adjacent à un boisé que nous prenons place. Devant nous, un long tapis rouge avec à une extrémité un cercle fait d'une corde blanche. Possible de voir aussi, juste à côté, deux poupées dont une démembrée et aussi une femme de rouge vêtue et venant du fond du boisé, un homme tout en blanc avec sur lui, une lourde sculpture représentant, selon moi, un loup. "C'mon Montréal, sérieusement un rodéo ... ?" a été faite par ses créateurs en réponse à, "l'idée absurde et sérieusement non cool d'un rodéo à Montréal pour son 375e". Utilisant le butoh et le flamenco. la démonstration recèle ses zones d'ombre et des litanies exprimées peu compréhensibles. Il en reste que cet homme, nous ressentons bien le lourd fardeau qu'ilporte et qui représente bien l'expression latine "homo homini lupus" (l'homme est un loup pour l'homme), mais aussi pour les bêtes des rodéos. Après que nous ayons été dans cet arène et ensuite chassés, le rideau s'est baissé sur cette oeuvre et sur la première soirée de ce Festival qui je le rappelle se veut quelque peu subversif et qui est commandité, surprise !, par le député Amir Khadir. Trois autres soirées sont au programme, mais moi, impossible de les mettre dans mon agenda, dommage !
jeudi 10 août 2017
Sur mes pas au Festival ZH: Danse et théâtre au menu
Je viens d'effectuer ma deuxième et fort probablement dernière visite au Festival ZH dont la programmation de cette édition était assez peu garnie en danse. Pour cette soirée, première partie danse, "Habitat" de et avec Bettina Szabo (création dont j'avais bien apprécié les "premiers pas" au Studio 303 l'an dernier, http://surlespasduspectateur.blogspot.ca/2016/10/sur-mes-pas-imprevus-en-danse-au-studio.html) qui sera suivie par la proposition théâtrale "Chef d'oeuvre" de Christian Lollike (adaptée par la Charles Dauphinais).
"Pas mal de monde", encore une fois pour cette soirée et "tout ce beau monde" prend place dans la grande salle pour découvrir dans "Habitat", grâce à un faible, mais efficace faisceau de lumière, un être qui semble venir des profondeurs de la mer ou du dedans de soi. Apprivoisant ses gestes, je découvre là, tout au fond, de dos à moi, un être ou une femme qui par ses beaux mouvements semble polymorphique. Si ma raison ne fonctionnait pas, j'aurais été tenté de dire que parfois, elle me faisait face avec sa chevelure devant la figure. L'ombre se dévoilait juste assez pour ne pas perdre tous mes repères. Les gestes captivent, mais qui est-elle ? Peu à peu, elle s'approche de nous pour prendre possession d'une toile toute d'épines composée (sculpture de Jacinthe Derasp) et l'endosse pour se métamorphoser en une chose, coquillage de mer (meilleur terme que je puisse utiliser). Cette forme, éclairée de l'intérieur, se déforme, semble se moduler à partir des sentiments de l'être qui l'habite et qui parfois semble vouloir en sortir. L'évolution est captivante, mais surtout magnifique à voir. J'ai l'impression, de voir mon coeur se débattre en dedans de moi lorsqu'il bat de la chamade (cette image de coeur fortement ressentie la premièere fois, me revient encore). La grande question est, se libérera-t-elle de cette enveloppe ? Les déformations deviennent extrêmes et oui, amèneront le corps à devenir libre et exposé devant. Corps tout affirmé avant de nous quitter, après tout ce chemin ou ce parcours intérieur fait en une trentaine de minutes fort bien remplies et efficacement enrobées par la trame musicale de Brice Gatine.
Guillaume Vallée - Métamorphose, Studio 303, 2016
Si à la fin de la présentation, j'étais tenté de proposer d'inverser les deux premières et principales parties, le temps passant, ma lecture de l'oeuvre évoluant, je suis moins convaincu. Il en reste que de cette performance, il y a là s'y retrouver et aussi, mais surtout apprécier une belle et exigeante prestation de Bettina Szabo, fortement et sincèrement applaudie.
Le temps d'un court entracte et l'appel d'usage, nous nous dirigeons vers le Cube, endroit situé en haut du même édifice. Nous sommes invités à prendre place sur l'une des chaises placées en deux rangées, face à face et séparées par un bras de distance. Dans cet aménagement des lieux, notre voisin est derrière, à côté, mais aussi juste devant. Pas de scène, sinon deux fauteuils au bout de l'allée séparant les sièges de la salle. Et tout à coup, les quatre interprètes se "dévoilent" et sont parmi nous, dont une juste devant moi. L'effet de surprise est réussi. Le débat entre les personnages qui s'en suit sur la tragédie du 11 septembre, débat initié par la citation du compositeur Karlheinz Stockhausen, "Les avions qui ont percuté les World Trade Center le 11 septembre 2001 ont produit l'oeuvre d'art la plus grandiose de tous les temps." (tirée du site du festival). Déjà, avec cette affirmation, la réaction dans la salle est fort évidente. La suite nous entraîne dans une suite d'échanges qui interpelle, perturbe, choque même. La réaction dans cette petite salle et dont la moitié se retrouve juste devant moi en est fort éloquente. Le propos percute et comme pour l'actualité des derniers jours, les dérives sur l'étranger se font grandes et fréquentes. Jusqu'au moment, arrivant de nulle part, ce personnage omniprésent d'abord dans le propos, de Mohamed, s'adresse calmement à nous pour replacer certains enjeux.
Une oeuvre qui a tout pour choquer (je vous fait grâce de certains extraits qui comparent les pires excès des comportements humains et de l'importance d'être à la TV), mais qui peut aussi faire réfléchir, une fois notre ébranlement intérieur passé. Une oeuvre audacieuse avec des artisans qui le sont tout autant, Mustapha Aramis, Charles Dauphinais, Dominick Rustam Chartrand, Catherine Le Gresley, Julie Tessier et, ma "voisine du siège d'en face" Tatiana Zinga Botao.
"Pas mal de monde", encore une fois pour cette soirée et "tout ce beau monde" prend place dans la grande salle pour découvrir dans "Habitat", grâce à un faible, mais efficace faisceau de lumière, un être qui semble venir des profondeurs de la mer ou du dedans de soi. Apprivoisant ses gestes, je découvre là, tout au fond, de dos à moi, un être ou une femme qui par ses beaux mouvements semble polymorphique. Si ma raison ne fonctionnait pas, j'aurais été tenté de dire que parfois, elle me faisait face avec sa chevelure devant la figure. L'ombre se dévoilait juste assez pour ne pas perdre tous mes repères. Les gestes captivent, mais qui est-elle ? Peu à peu, elle s'approche de nous pour prendre possession d'une toile toute d'épines composée (sculpture de Jacinthe Derasp) et l'endosse pour se métamorphoser en une chose, coquillage de mer (meilleur terme que je puisse utiliser). Cette forme, éclairée de l'intérieur, se déforme, semble se moduler à partir des sentiments de l'être qui l'habite et qui parfois semble vouloir en sortir. L'évolution est captivante, mais surtout magnifique à voir. J'ai l'impression, de voir mon coeur se débattre en dedans de moi lorsqu'il bat de la chamade (cette image de coeur fortement ressentie la premièere fois, me revient encore). La grande question est, se libérera-t-elle de cette enveloppe ? Les déformations deviennent extrêmes et oui, amèneront le corps à devenir libre et exposé devant. Corps tout affirmé avant de nous quitter, après tout ce chemin ou ce parcours intérieur fait en une trentaine de minutes fort bien remplies et efficacement enrobées par la trame musicale de Brice Gatine.
Guillaume Vallée - Métamorphose, Studio 303, 2016
Si à la fin de la présentation, j'étais tenté de proposer d'inverser les deux premières et principales parties, le temps passant, ma lecture de l'oeuvre évoluant, je suis moins convaincu. Il en reste que de cette performance, il y a là s'y retrouver et aussi, mais surtout apprécier une belle et exigeante prestation de Bettina Szabo, fortement et sincèrement applaudie.
Le temps d'un court entracte et l'appel d'usage, nous nous dirigeons vers le Cube, endroit situé en haut du même édifice. Nous sommes invités à prendre place sur l'une des chaises placées en deux rangées, face à face et séparées par un bras de distance. Dans cet aménagement des lieux, notre voisin est derrière, à côté, mais aussi juste devant. Pas de scène, sinon deux fauteuils au bout de l'allée séparant les sièges de la salle. Et tout à coup, les quatre interprètes se "dévoilent" et sont parmi nous, dont une juste devant moi. L'effet de surprise est réussi. Le débat entre les personnages qui s'en suit sur la tragédie du 11 septembre, débat initié par la citation du compositeur Karlheinz Stockhausen, "Les avions qui ont percuté les World Trade Center le 11 septembre 2001 ont produit l'oeuvre d'art la plus grandiose de tous les temps." (tirée du site du festival). Déjà, avec cette affirmation, la réaction dans la salle est fort évidente. La suite nous entraîne dans une suite d'échanges qui interpelle, perturbe, choque même. La réaction dans cette petite salle et dont la moitié se retrouve juste devant moi en est fort éloquente. Le propos percute et comme pour l'actualité des derniers jours, les dérives sur l'étranger se font grandes et fréquentes. Jusqu'au moment, arrivant de nulle part, ce personnage omniprésent d'abord dans le propos, de Mohamed, s'adresse calmement à nous pour replacer certains enjeux.
Une oeuvre qui a tout pour choquer (je vous fait grâce de certains extraits qui comparent les pires excès des comportements humains et de l'importance d'être à la TV), mais qui peut aussi faire réfléchir, une fois notre ébranlement intérieur passé. Une oeuvre audacieuse avec des artisans qui le sont tout autant, Mustapha Aramis, Charles Dauphinais, Dominick Rustam Chartrand, Catherine Le Gresley, Julie Tessier et, ma "voisine du siège d'en face" Tatiana Zinga Botao.
mardi 8 août 2017
Sur mes pas au cinéma: "L'ombre et la lumière" prise II
Comme pour mes sorties précédentes, mes deux plus récentes sorties se trouvaient aux extrémités du spectre. D'abord, "Dunkerque", le fort époustouflant et percutant drame de guerre de Christopher Nolan, suivi de la comédie fantaisiste et sympathique "Paris pieds nus" de Dominique Abel et Fiona Gordon. Comme quoi, c'est avec des extrêmes que l'on peut conserver son équilibre de cinéphile.
Image tirée de La Presse
Sur le très étoilé (plus de 4) "Dunkerque", tout a été dit et écrit, mais je me permettrai d'ajouter que pour les craintifs de scènes sanguinolentes, le réalisateur nous les évite. Il le fait sans pour autant nous empêcher, dans certaines scènes, d'apprécier le drame qui ce joue. Il décide de diriger alternativement sa caméra vers un individu ou un tout petit groupe, pour nous le faire mieux ressentir et ça fonctionne. Il n'est pas, selon moi, essentiel de tenter de comprendre ce qui se passe, le scénario se fait "coquin", mais plutôt de ressentir l'action. Et certaines scènes, sur grand écran. sont magnifiques, sans oublier la derrnière scène, toute poétique. Il nous permet aussi de reconstater que la solidarité peut mener loin, à de grand "miracle". Donc à mon tour de me joindre "à la parade" et de le conseiller chaudement.
Image FOURNIE PAR MK2/MILE END tirée de La Presse
"Paris pieds nus", lui nous entraîne sur les pas de Fiona à la recherche de sa tante Martha dans Paris. Très rapidement, les choses se gâtent pour elle dans une suite de péripéties absurdes. Pour pouvoir apprécier, il faut se laisser aller. La description de Luc Boulanger dans La Presse m'apparait fort juste, "Entre deux gags, Paris pieds nus est un ovni dans la cinématographie actuelle: un cinéma épuré d'effets, de suspense, voire d'action, qui mise sur la surprise à chaque plan." Durant les quatre-vingt-deux minutes de ce film, j'ai parfois ri, quelques fois j'ai souri, d'autres fois j'ai hoché des épaules (quand même ou voyons, je me disais), mais jamais je ne me suis ennuyé. C'est la bande annonce qui m'avait séduit et la beauté des images et le jeu des deux principaux interprètes, Dominique Abel et Fiona Gordon, ont complété l'opération charme. Il en reste que ce film n'est pas pour tous, mais pour aller ailleurs dans le septième art, c'est une belle piste à emprunter.
Image tirée de La Presse
Sur le très étoilé (plus de 4) "Dunkerque", tout a été dit et écrit, mais je me permettrai d'ajouter que pour les craintifs de scènes sanguinolentes, le réalisateur nous les évite. Il le fait sans pour autant nous empêcher, dans certaines scènes, d'apprécier le drame qui ce joue. Il décide de diriger alternativement sa caméra vers un individu ou un tout petit groupe, pour nous le faire mieux ressentir et ça fonctionne. Il n'est pas, selon moi, essentiel de tenter de comprendre ce qui se passe, le scénario se fait "coquin", mais plutôt de ressentir l'action. Et certaines scènes, sur grand écran. sont magnifiques, sans oublier la derrnière scène, toute poétique. Il nous permet aussi de reconstater que la solidarité peut mener loin, à de grand "miracle". Donc à mon tour de me joindre "à la parade" et de le conseiller chaudement.
Image FOURNIE PAR MK2/MILE END tirée de La Presse
"Paris pieds nus", lui nous entraîne sur les pas de Fiona à la recherche de sa tante Martha dans Paris. Très rapidement, les choses se gâtent pour elle dans une suite de péripéties absurdes. Pour pouvoir apprécier, il faut se laisser aller. La description de Luc Boulanger dans La Presse m'apparait fort juste, "Entre deux gags, Paris pieds nus est un ovni dans la cinématographie actuelle: un cinéma épuré d'effets, de suspense, voire d'action, qui mise sur la surprise à chaque plan." Durant les quatre-vingt-deux minutes de ce film, j'ai parfois ri, quelques fois j'ai souri, d'autres fois j'ai hoché des épaules (quand même ou voyons, je me disais), mais jamais je ne me suis ennuyé. C'est la bande annonce qui m'avait séduit et la beauté des images et le jeu des deux principaux interprètes, Dominique Abel et Fiona Gordon, ont complété l'opération charme. Il en reste que ce film n'est pas pour tous, mais pour aller ailleurs dans le septième art, c'est une belle piste à emprunter.
samedi 5 août 2017
Sur mes pas interrompus en danse: "Les Installations Mouvantes" juste avant l'orage
La journée était incertaine, côté météo, mais pour le moment le soleil prenait sa place. Mes pas m'amènent donc vers le Parc Lafontaine pour revoir "Les Installations Mouvantes", lieu assez différent que le Square Cabot, beaucoup plus urbain. Question de profiter pleinement de l'endroit, arrêt gastronomique au bistrot de ce parc. Arrêt fort agréable et réussi pendant que les quatre interprètes, que je reconnais, prenne, pour une dernière fois, la mesure de l'endroit avec le réchauffement d'avant présentation. L'heure arrive, mais, malheureusement, avec des nuages à l'horizon qui viennent de l'ouest, présages de mauvaise augure. Peu importe, je me mets un peu à l'écart du point de départ de la déambulation près de la porte du théâtre de Verdure, laissé là innoccupé, le temps que les décisions se prennent sur son sort. Tout à coup, Laurence Sabourin-Laflamme (accordéon) et Benoit Paradis (multi-instrumentiste) se mettent en action, pendant qu'assis à l'écart sur un banc, Xavier Malo et Priscilla Guy restent bien discrets.
Affiche tirée du site FB de Mandoline Hybride
Il y une dizaine de spectateurs (informés) qui sont déjà, comme moi, présents pour les suivre. C'est donc, livre à la main que les interprètes (de danse) débutent leur marche. Ils nous entraînent sur le pont qui enjambe le lac de l'endroit, surprenant les passants non avertis et aussi allant à leur rencontre de certains pour leur lire un extrait de leur livre. Les réactions sont diverses, mais toujours réceptives. Le ciel se fait de plus en plus menaçant, mais la marche se poursuit avec d'autres spectateurs qui se joint au groupe de départ. Après une vingtaine de minutes de présentation, mère Nature se fait sans pitié et entreprend de déverser généreusement un flot aqueux, ce qui entraîne la fin de ce déambulatoire, annoncée par Priscilla Guy, l'air dépité. Chacun pour soi, nous nous réfugions sous l'abri extérieur public du chalet du Parc. Endroit duquel, nous pouvons apprécier à un orage "de première qualité", café à la main. Conclusion non souhaitée de ma sortie, mais conclusion possible lors de prestation extérieure.
Il en reste que ce déambulatoire est fort intéressant, je l'ai constaté, à suivre autant sur de l'asphalte que dans un environnement gazonné, en autant que le public soit présent. Pour ceux et celles qui comme moi, voudrait poursuivre leur expérience et la faire pour une première fois, ils seront de retour à Montréal, après de présentations en province, sur l'Avenue Prince Arthur, le 13 septembre prochain à 17h00.
Affiche tirée du site FB de Mandoline Hybride
Il y une dizaine de spectateurs (informés) qui sont déjà, comme moi, présents pour les suivre. C'est donc, livre à la main que les interprètes (de danse) débutent leur marche. Ils nous entraînent sur le pont qui enjambe le lac de l'endroit, surprenant les passants non avertis et aussi allant à leur rencontre de certains pour leur lire un extrait de leur livre. Les réactions sont diverses, mais toujours réceptives. Le ciel se fait de plus en plus menaçant, mais la marche se poursuit avec d'autres spectateurs qui se joint au groupe de départ. Après une vingtaine de minutes de présentation, mère Nature se fait sans pitié et entreprend de déverser généreusement un flot aqueux, ce qui entraîne la fin de ce déambulatoire, annoncée par Priscilla Guy, l'air dépité. Chacun pour soi, nous nous réfugions sous l'abri extérieur public du chalet du Parc. Endroit duquel, nous pouvons apprécier à un orage "de première qualité", café à la main. Conclusion non souhaitée de ma sortie, mais conclusion possible lors de prestation extérieure.
Il en reste que ce déambulatoire est fort intéressant, je l'ai constaté, à suivre autant sur de l'asphalte que dans un environnement gazonné, en autant que le public soit présent. Pour ceux et celles qui comme moi, voudrait poursuivre leur expérience et la faire pour une première fois, ils seront de retour à Montréal, après de présentations en province, sur l'Avenue Prince Arthur, le 13 septembre prochain à 17h00.
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