dimanche 31 mars 2019

Sur mes pas au cinéma: "Ca$h Nexus", comme un coup au plexus !

Ma première fois, c'était "Toi" en 2007 et je m'en rappelle encore. La fois que j'ai foulé le tapis rouge au FFM. Une des fois qui sur grand écran, où j'ai été ébranlé, comme dans un coup de poing au plexus,par la proposition cinématographique de François Delisle brillamment portée par Anne-Marie Cadieux, Laurent Lucas et Marc Béland. Depuis, avec, entre autres, "Chorus", "Le météore" et "2 fois une femme", il me secouait comme cinéphile. Rien de facile avec ce réalisateur, mais moi, j'apprécie sa capacité à m'ébranler. Et il récidive avec "Ca$h Nexus" !!!

Portée par les prestations fortes d'Alexandre Castonguay (wow et tellement crédible !!!), de François Papineau, d'Evelyne Brochu (mon coup de coeur !!!), de Guy Thauvette et de Lara Kramer (loin de ses territoires chorégraphiques), cette histoire de famille m'interpelle et me trouble aussi. J'ai été gardé captif, malgré le malaise que j'éprouvais face aux scènes d'injection de junkie ou de chirurgie.

Photo: Fragments Distribution tirée du site du Devoir

Comment peut-on "survivre" à la fuite de sa mère du nid familial ? François Delisle nous en propose deux perspectives, par deux frères fort différents de leur sensibilité. Un peu plus de deux heures, découpées en étapes qui nous permettent en vrai comme en "imaginé" de suivre l'évolution des différents protagonistes.

Je m'en voudrais de ne pas mentionner le triste et désolant sort de ce film, relégué à une toute petite salle, dès sa deuxième semaine à l'affiche. La vie, la vraie vie possède ses côtés sombres, mais tout à fait humains qu'il nous faut voir. Et que le plus grand nombre de cinéphiles devraient voir. Ce film quittera l'affiche prochainement, mais de grâce, reprenez-vous sur les autres supports, dans le plus proche avenir possible.


samedi 23 mars 2019

Sur mes pas au cinéma: "Amanda" pour espérer en la vie.

La demande était fort simple, "chéri" propose moi une sortie pour voir une belle et bonne histoire sur grand écran. Si les propositions intéressantes ne manquent pas, il ne faut quand même pas que je rate mon coup. Comme les rois mages, je me suis fié aux étoiles, à défaut de "l'étoile" et c'est, donc, vers la salle numéro 5 du Cinéma Beaubien qu'elles m'ont dirigé. Décision fort bonne qui m'a permis de faire la rencontre d'Amanda (Isaure Multrier, touchante), de son oncle (Vincent Lacoste, fort crédible)  et de leur monde tout autour, avec une histoire toute simple, mais "bellement" présentée !

                                       Photo fournie par  MK2 Mile End tirée du site du Devoir

La vie n'est pas facile, en temps ordinaire, pour la soeur, mère célibataire et de son frère. Mais la vie réserve des coups encore plus durs ! Comment ceux qui restent derrière encaisseront ce coup et  pourront-ils s'en relever ? Voilà la question dont le réalisateur Mikhaël Hers nous propose une réponse qui nous garde captif et qui saura nous émouvoir. L'histoire est déclinée avec justesse et est surtout interprétée avec brio. Difficile de nier que les larmes se sont présentées à mes yeux, parce que les scènes toutes simples se sont avérées fort touchantes. Le grand-père que je suis, ne peut rester insensible à la belle relation, parfois malhabile, de cet oncle dont le rôle pourrait se transmuter.

La vie à la couenne dure et nous pouvons en découvrir une autre illustration qui permet d'espérer et pour cela, merci monsieur Hers !



vendredi 22 mars 2019

Sur mes pas en danse: De "Dialogue", j'en reviens différent !

Le synopsis l’annonçait dans sa première phrase, "Dialogue" est une pièce pour cinq danseurs qui explore les thèmes du contact humain, de la communication et de la langue. Mais pour moi, ce que je retiens le plus de cette soirée, c'est l'exploration fort riche et fructueuse et de l'acceptation de la différence de l'autre. Peut-on cohabiter et aussi vivre harmonieusement avec l'autre, différent ? "Dialogue" qui s'écrit de façon identique en français comme en anglais, peut-il en être une prémisse de vie ? Mais aussi, quels en sont les écueils et les embûches, voilà ce que ce que Wen Wei Wang, né en Chine et installé au Canada depuis 1991 nous présente avec "Dialogue" que je découvre de mon siège, première rangée dans cet Espace Orange du Wilder, déjà métissé de la rencontre de deux couleurs (le rouge et le jaune !).

Les interprètes (Justin Calvadores, Dario Dinuzzi, Ralph Escamillan, Andrew Haydock et Arash Khakpour, qui se présentent à nous de façon fort significative, quatre chaises occupées et une autre vide. Rien de simple lorsqu'il est question de prendre sa place.

                                  Photo par Chris Randle tirée du site de l'Agora de la Danse

Mais une fois, tout ensemble, comment l'occuperons-nous cette place ? Et c'est là , que le chorégraphe nous en offre ses différentes déclinaisons. Et, aussi, que les interprètes nous le présentent fort brillamment, mais surtout généreusement. L'acceptation de l'autre peut s'avérer, avouons-le, fort difficile, exigeante même ! Mais si nous arrivons, l'effet sur soi assumé, comme pour le spectateur que j'ai été, cela ne laisse pas indifférent. Je serais tenté plutôt de dire, différent ! De cet ombre tout derrière de la lumière, l'autre, dans sa différence, est venu vers l'autre et à moi. Et moi, spectateur, de ma première rangée, j'ai accepté de le voir, de l'apprécier.

Il y a peu, je parlais (à l'émission Danscussion & CO) du spectre et de sa partie ultraviolette qui touche la raison  du spectateur pour en modifier sa perception et "Dialogue" en est un bel exemple. Merci Wen Wei Wang ! Peut-on rester indifférent à l'autre, s'il se laisse tout entier face à nous ? Poser la question (merci pour cela, gang de l'Agora !) est y répondre !

Un autre pas sur ma présentation "spectrale" à Danscussions & CO: La région cérébrale de l'ultraviolet


Merci Klara et bonjour à vous tous,

Lors de précédentes chroniques, j’entreprenais la présentation d’une perspective spectrale pour décrire la relation entre une œuvre en danse et les spectateurs. Je veux aujourd’hui poursuivre sur cette voie.



Une œuvre est une donc source qui émet dans une ou plusieurs parties du spectre lumineux. D’abord dans le visible, ce que l’on voit. Ensuite dans l’infrarouge, ce que le ressent. Aussi dans l’ultraviolet, dont le préfixe ultra vient du latin et qui signifie au-delà. En lien avec la partie cérébrale de l’œuvre, ce que l’on comprend ou pas du message voulu par le chorégraphe et porté par l’œuvre.

Pour traiter de la partie « rationnelle » de l’œuvre chorégraphique, je présenterai la triple nature de ce type de rayonnement en mettant en évidence certaines analogies avec ce que l’on vit pendant et après une représentation chorégraphique.

L’ultraviolet possède trois composantes, les UV-A, les UV-B et les UV-C. Émis par le soleil, leur destin est fort différent. Les UV-C, les plus énergétiques et destructeurs sont totalement filtrés par l’atmosphère, tout en haut de nous, qui nous en protége. Jamais donc, ils ne parviennent à nous, comme les œuvres aux propos inappropriés, donc oublions les !

 Les UV-A et les UV-B, quant à eux, se rendent jusqu’à nous, mais produisent des effets fort différents.

Les UV-B, quoi que de plus haute énergie que les UV-A, produisent un effet qu’en surface. Ils sont, entre autres responsables du bronzage. Comme il en est pour le message ou le sens voulu de l’œuvre ou notre sens de l’œuvre, tel que nous le découvrons sur place ou juste après. Il pourra avoir une coloration historique, instructive, comme Akram Khan nous le proposait avec « Xenos », récemment.
Les UV-A, eux, sont beaucoup moins énergétiques et les scientifiques en ont longtemps sous-estimé les effets sur nous, parce que considérés inoffensifs. Par exemple, les crèmes solaires n’étaient pas conçus pour nous en protéger. Ils ont moins d’énergie peut-être, mais ils pénètrent plus profondément dans la peau et altèrent les protéines tout en dedans, Et c’est là qu’ils produisent un effet beaucoup plus tard, cumulatif et persistant jusqu’à produire certaines formes de cancer. Certaines œuvres, qui émettent dans cette partie du spectre peuvent produire le même type d’effet. Ils nous changent à long terme, mais sans danger, soyez rassurés ! Cet effet peut être amplifié ensuite par la lecture d’une critique ou d’une discussion avec d’autres spectateurs. Pour ma part, cet effet, je le ressens, lorsque je rédige plus tard un texte.

Par exemple, lors de ma réception initiale de « Phenomena » d’Ismaël Mouaraki, ce sont les androïdes, mi humain, mi automate qui me sont apparus. Mais plus tard, c’est la rencontre avec l’autre, riche de sa dualité, différence et similitude avec moi qui m’a amené à poursuivre ma réflexion sur mon rapport aux autres, d’origine différente à la mienne et de l’importance de la prise de contact physique avec l’autre. Et de me requestionner sur mon comportement ! Et le modifier.
Évidemment, toutes les propositions n’émettent pas dans cette région spectrale, comme pour la région de l’infrarouge, d’ailleurs. Et même si elles le font, rien ne permet d’être certain qu’elle déclenche une réaction. Tout dépend évidemment du type de spectateur présent, de sa zone de détection et de son état de réception du moment.

Voilà donc pourquoi, je reviendrai plus en détails sur la perspective spectateur, dont plusieurs aspects méritent que l’on s’y penche. Tout cela peut paraître bien complexe, j’en conviens, mais pour peu que l’on s’y mette, cette approche permet d’apporter un éclairage sur la relation œuvre-spectateur.

Je m’arrête là. Bonne prochaine semaine de danse!

mercredi 20 mars 2019

Sur mes pas en danse: Un voyage "haut en mouvements" avec la compagnie Red Sky Performance chez Danse Danse

Il semble que les astres s'alignent pour moi et que les rencontres avec des artistes autochtones se font plus nombreuses. Et le spectateur de danse que je suis, l'apprécie beaucoup.

Il y a eu la semaine dernière, ma rencontre avec Ivanie Aubin-Malo, pour assister à sa conférence dansée, elle artiste autochtone d'origine malécite. 'en avais écrit un court compte-rendu sur mon blogue.

Cette semaine, une autre rencontre, gracieuseté de Danse Danse avec une chorégraphe autochtone (Sandra Laronde) de la communauté des Teme-Augama Anishinaabe  ou Peuples des eaux profondes qui nous présentait "Backbone", précédée par "Migiis" comme introduction. Cette introduction représente le voyage de la Côte Atlantique vers les Grands Lacs (comme le texte l'indiquait sur l'écran). Cette rencontre aura lieu à la Cinquième Salle de la Place des Arts, dont la forme d'Agora se prêtait fort bien à la présentation.

                                         Photo par David Hou tirée du site du Devoir

Les mots d'accueil sont faits par Pierre Des Marais et la chorégraphe qui semblait sincèrement heureuse de cette première visite à Montréal. Elle nous indique qu'ils reviennent d'une tournée européenne de vingt-deux représentations de "Skybone". Pour leur passage à Montréal, la troupe nous propose en plus une introduction, "Migiis" ("un "teaser, indique-t-elle), un cadeau serais-je tenté d'ajouter. Elle présente ensuite, l'inspiration de "Skybone", soit la cordillère américaine, chaîne de montagnes tout à l'ouest de notre continent, séparées par des frontières, mais qui sont "une". Mais qui est surtout, d'une perspective autochtone, la colonne vertébrale de notre terre mère, les Amériques. Et à partir de la danse et de la musique, "nous incarnons les paysages qui la composent, c'est aussi une cartographie autochtone que nous dévoilons et qui révèle notre "vérité".

La table est mise et les lumières s'éteignent. Le premier tableau est "magique", nous montrant un amalgame de corps d'où émerge l'un d'entre eux.  La suite nous entraîne dans les deux oeuvres qui comme peut le faire la découverte de ces géants montagneux fort spectaculaires, suscitent l'admiration et les ébahissements. Les interprètes Ageer, Eddie Elliot, Lonii Garnons-Williams, Samantha Halas, Lindsay Harpham, Philipe Larouche, Julie Pham et Jera Wolfe, accompagné.e.s par Rick Sacks à la musique nous proposent des tableaux spectaculaires, entrecoupés de moments plus calmes, comme le passage par un col avant la découverte de la prochaine montée tout en hauteur.

Les différents tableaux sont riches en performance athlétique, en "physicalité" et aussi un d'entre eux, en contorsion. Le mouvement des corps est accompagné par la musique "live" riche en percussion qui semble (et qui est, je le saurai plus tard) en interactions constantes avec les interprètes. Le voyage sur cette colonne se termine sur un tableau fort approprié, tout en douceur, "le retour vers la plaine" ! et de sa sombre tranquillité du soleil couchant.

Un moment fort de ma saison danse qui, si je me fie aux commentaires entendus en sortant, semble être une impression partagée !

Avant que mes pas me ramènent à la maison, j'ai pu échanger avec les artisans de cette oeuvre et donner mon appréciation. Ils semblaient tout frais et dispos après avoir fourni une performance physique qui étai exigeante !!! Et un brin de nostalgie aussi, lorsque Rick Sacks, le musicien sur scène, est venu vers nous pour demander ce qu'il advenait de Gilles Maheu (fondateur de la compagnie Carbone-14) ? Il était un des musiciens dans la présentation, il y a "longtemps" (détecter ici le ton nostalgique), de "Peau, chair et os". Une fois, l'information transmise sur la suite des choses, il nous remercie, tandis que de notre côté, nous nous mettons à rêver de revoir sur scène une oeuvre de cette troupe mythique !



lundi 18 mars 2019

Sur mes autres pas au Gym du lab littéraire: Description et intrigue au programme

Ma première fois m'avait bien plu, voilà donc pourquoi mes pas m'amenaient en cette fin de matinée dominicale sur la rue St-Denis, au Resto Vego, pour participer à la troisième édition du Gym du lab littéraire. Arrivé un peu à l'avance, je peux prendre "ma" place autour de la table et m'y installer, un café à la main.



Et puis arrive l'instigatrice de la rencontre Patricia Rivas, suivie des trois autres participants. Nous serons donc cinq à effectuer les exercices proposés. Après consultation, nous décidons d'un commun accord d'effectuer deux exercices de description, l'une plus classique, suivie d'une autre plus "éclatée !" et de terminer avec la création d'une intrigue.

Mais avant de débuter, nous y allons avec un exercice de réchauffement, soit de préparer une séquence de mots avec soit la première lettre de son prénom ou de son nom. Exercice en apparence accessible, mais même avec un "r" ou un "s" sans dictionnaire, l'effort est grand. Cela même si le sens des mots ne peut être accessible qu'à celui qui les écrit. Il en reste que la série de chacun.e. toute abstraite s'avère intéressante et permet d'y trouver notre sens. Ce réchauffement est une variante de celui que nous avions fait au premier Gym puisque à cette occasion, seule la première lettre de notre nom pouvait être utilisée.

Pour débuter les "vraies choses", nous disposons de quinze minutes pour décrire "notre" lieu imaginé, à partir des consignes et d'un exemple présenté. Pour mieux saisir ce qu'il est possible de faire dans "cet espace-temps", je vous propose ma composition.

"Il y a d’abord la porte, lourde, pesante même, gardienne du lieu. Elle est tout en bois dur. Elle grinche tout en avertissement à son ouverture. Une fois ouverte, elle permet l’accès à ce royaume du savoir et de la connaissance. Sur tous les murs, tout autour, des tablettes remplies de livres, des tablettes qui plient sous l’effort à tenir bien droits à leur place. Les livres sont disposés sans ordre apparent. Certains sont marqués par le temps ou leurs déplacements ou tout simplement jaunis par le passage du temps. Sur certains, on peut y voir de la poussière, signe de leur abandon. Sur les livres tout en haut, impossible de ne pas comprendre qu’ils sont maintenant en retrait d’une vie active. Tandis que plus bas, leur place tout en désordre montre bien que la main y est encore fort active. Certains aussi sont de passage sur le grand bureau de noyer, au milieu de la place, soient ouverts, soient fermés, gavés de signets. Ils entourent un espace occupé par deux piles de feuilles, une fort bien nourrie de feuilles toutes noircies de caractères. Tandis que l’autre, juste à côté est constituée de feuilles toutes blanches n’attendant que les caractères les comblent d’utilité. Toujours sur ce bureau, une tasse à demie vide, avec tout au fond, du liquide noir, du café, refroidi dont les cernes au-dessus montrent bien que l’attente est longue depuis la dernière visite, trop peut-être !"

Une fois le partage fait, nous devons refaire la visite du lieu, mais de façon plus "éclatée" sans aucune contrainte, toujours en quinze minutes. Et voici encore ce que mon crayon à mine a mis sur la page blanche.


Ce territoire inoccupé et donc en apparence inaccessible, une fois la porte fermée, possède dans un de ces coins, un tout petit trou d’où peut sortir un locataire d’occasion. Et ce locataire ne se prive pas, une fois le lieu vide, abandonné par son propriétaire légitime, de venir tenir compagnie à ces assemblages de cellulose. Pour ce nouvel arrivant, seules la textures et l’odeur ont de l’importance. Tout le temps pour découvrir à museau découvert, tablette après tablette, livre après livre ce qu’il peut trouver en secrets et en confidences. Chacun des livres recèle son odeur propre, même si certains, tout en haut, tentent de la dissimuler sous une forte couche de poussière. Même en "gratouillant", en farfouillant, ces livres resteront muet sur leur passé ou leur devenir espéré. D’autres dégagent une odeur toute humaine, signe de leur rencontre récente avec celui qui fait la garde partagées de cet espace.

Le temps passe, les frontières se dépassent et les liens s’espacent outrepassant l’intimité souhaitée de ce lieu. Mais pas question de laisser quelques traces du passage ou de tenter de goûter à ce liquide noirâtre. Voilà donc les pas qui arrivent et le moment de retrouver le trou du départ !

Le temps passe si vite qu'il n'en reste juste assez que pour composer une intrigue, sur le thème "Qu'ais-je donc oublié ?" Une recommandation fort avisée nous invite à ne pas déterminer à l'avance "l'oublié", mais de le trouver en cours d'écriture. Un peu insécurisant, mais, voilà donc pourquoi nous sommes là, afin de sortir de nos ornières. 

Voilà donc pourquoi, ce bureau présenté précédemment et que je voulais utilisé comme point de départ, a été rapidement mis de côté. Et effectivement, une fois le crayon en action, l'objet perdu est apparu pendant l'écriture et découvert à la "chute" de ces deux pages écrites à la main et juste au moment que le signal indiquait la fin de l'exercice. Et ce texte, tu nous le partages, me demanderez vous peut-être ? Et bien non, parce que je l'ai oublié lui aussi !!!!

Au final, deux heures fort bien remplies, qui réchauffe l'imagination et gonflent les "fibres musculaires" de nos cellules grises. Dans une atmosphère fort agréable, à écrire à la mine, impossible de ne pas apprécier ce lab qui a tout du gym, qui s'avère sans "stress" et en bonne compagnie. Merci Patricia et vous qui m'avez lu jusqu'ici, pensez donc y venir une prochaine fois. 



Sur mes pas au théâtre: Cinq variations sur "Ne me quitte pas" avec Absolu Théâtre

Le printemps commençait à pointer son bout du nez pendant que nos pas nous amenaient à la Maison de la Culture de Maisonneuve. La raison de nous y rendre, me demanderez vous ? Pour y découvrir la troisième soirée de la saison, mais la deuxième pour moi, de "Théâtre tout court, en série" de la Compagnie Absolu Théâtre.



C'est dans une salle fort bien pourvue de spectateurs que nous trouvons une belle petite place qui nous permettrons de découvrir les cinq courtes pièces mis en scène par Serge Mandeville, accompagné sur scène par Marie-Ève Bertrand et Vicky Bertrand. Pièces qui seront reliées par différentes versions de la chanson de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel.

La table est donc mise avec la présentation de la chanson "Ne me quitte pas", sur fond de scène vide et sombre. Comme si cette scène anticipait ce qui lui arrivera un peu plus tard en soirée.

La soirée théâtrale débute avec "dramaturgie 101: la leçon sur le toit" de Rich Orloff (traduite par Serge Mandeville) avec les trois interprètes. Nous y découvrons le "travail dramaturgique" de deux élèves sous la "bienveillante" supervision de leur prof armé de sa manette qui dirige, "en rewind and forward", le cours des choses. Mais l'exercice théâtrale prend une tournure surprenante qui se conclue de façon fort bruyamment ponctué.

Nous sommes ensuite amenés à la rencontre de deux personnages (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) dans "Le bateau". Il nous prendra un certain temps pour faire le lien entre leurs passés qui semblent douloureux et un présent encore fort empreint de cette douleur et de leurs sentiments d'autrefois. Peu à peu, nous pourrons placer les pièces de ce casse-tête pour prendre la mesure des événements qui ont laissé un grand vide. Difficile de rester insensible à ce qui nous est présenté !

La troisième oeuvre de la soirée "Montréal en deux" (de Maxime Robin), la plus drôle et tout à fait délicieuse, nous permet de découvrir l'échange téléphonique entre deux ex (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) qui se partagent les rues, les parcs, les lieux sur l'île de Montréal. L'objectif de leurs échanges nous est dévoilé sans que cela soit explicite, ce qui fait que nous le ferons lorsque nous serons prêts.

Changement de ton avec "Fly me to the moon" de Sarah Berthiaume avec Vicky Bertrand. C'est une histoire "éclatée", "hallucinée", fascinante aussi, avec des ingrédients surprenants, un peur du bogue du l'an 2000, une petite fille qui veut sauver sa perruche et une belle illustration de la crédulité. Nous avons assisté à une fort belle variation moderne du conte de la grenouille et de la princesse.

La soirée se termine, déjà !!, avec "Mathieu" de Patrick Gabridge (traduite par Serge Mandeville) avec Marie-Ève Bertrand, Vicky Bertrand et Serge Mandeville. Nous pourrons découvrir que Mathieu est spécial, qu'il a des tics dans lesquels je me reconnais (!) et dont ses approches amoureuses sont toutes calculées et mesurées ! Le tout pourrait prendre une tournure dramatique, à moins de trouver l'âme soeur, mais le sera-t-elle ? Pour le savoir, ne comptez (!) pas sur moi.

Une soirée qui a comblé les spectateurs, sur la base de leurs commentaires exprimés lors de la discussion d'après représentation. Une soirée qui nous permet d'affirmer qu'une dizaine de minutes est amplement suffisante pour installer une histoire, une atmosphère, en sollicitant notre imagination tout en évoluant dans différents styles. Des soirées qui nous présentent du théâtre différent dans une formule scénique dépouillée mais qui permet de porter notre regard et notre attention sur l'oeuvre.

La prochaine fois et la dernière de cette année culturelle, le 10 avril au même endroit pour découvrir une soirée "tout gars" autour des souvenirs de Serge Mandeville.


dimanche 17 mars 2019

Sur mes pas dans mon Collège Ahuntsic: Pour mieux m'y retrouver sur la question autochtone !

L'invitation m'est parvenue et en plus elle était double. D'abord un dîner-causerie, "Qu'est-ce que l'autochtonisation ?" au local de mon syndicat et ensuite une rencontre "Danse et échange avec Ivanie Aubin-Malo, artiste malécite" au local du personnel de mon Collège.

Bien qu'il soit plus au nord, loin des lieux normalement associés aux revendications autochtones, le collège Ahuntsic, de par son nom et de celui de ses équipes sportives, les Indiens, a entrepris depuis un certain temps une réflexion intelligente et posée sur la question autochtone. Et moi, j'ai eu la chance d'assister à deux événements "phare" de cette démarche bien guidée par mon ex-collègue Julie Gauthier et j'en suis revenu plus riche en connaissances et, surtout, en sensibilité.

Revenons donc d'abord,  au dîner causerie avec Léa Lefevre-Radelli, doctorante en sciences de l’éducation, UQAM/Université de Nantes) qui nous fait une présentation sur ses constats et qui nous partage ses impressions. Comment poursuivre par en avant correctement sans refaire l'histoire? Y arriver dans une perspective personnelle jusqu'à une autre institutionnelle. Le faire sans s'auto-flageller, ni réflexes de colonialisme bienveillant. Ce que j'en retiens, est que trouver les bonnes approches personnelles et institutionnelles, voilà un défi qu'il nous faut relever. Mais nous y sommes tenus ! Faire en sorte que le terme insultant "kawish" devienne une réalité du passé. Comprendre aussi que la réalité autochtone n'en est pas une parmi tant d'autres, même à Montréal, ville cosmopolite, parce que si les autres si nombreux (et nous aussi !) sont venus ici, eux étaient déjà ici.




Le défi est de taille, mais ce n'est pas une raison de l'ignorer ou de passer à côté. J'en suis encore plus convaincu, nous devons le prendre à bras le corps, comme prof, comme administrateur, comme citoyen, chacun à la mesure de ses moyens et de déterminer quels seront les bons gestes à poser avec bienveillance sans condescendance.

C'est riche mais aussi alourdi de cette tâche que je me suis dirigé vers l'autre local pour assister à la rencontre d'Ivanie Aubin-Malo. Je serai honnête, le local choisi est "froid" (pas en degré Celcius !), mais rapidement, je peux constater que le lieu importera peu pour la suite. D'Ivanie, j'avais déjà vu sa création "Mula" à Tangente pour laquelle j'avais écrit "Elle propose des gestes répétitifs, qui m'ont amené dans un état de réception." Ce qui suivra sans être répétitif m'amènera et ce ne sera pas seulement moi, dans le même état. Tout au long de sa conférence dansée, elle nous parle de ses origines malécites de Cacouna, de son grand-père, porteur de tradition et de sa langue. Elle nous présente aussi de l'importance de son mentor et de la façon dont les vêtements sont transmis ou confectionnés. Pour ma part, ce qui me frappe le plus sont l'importance dans sa vie de porter sa culture auprès du plus grand nombre, mais aussi et surtout le sourire rayonnant et contagieux qu'elle nous proposait tout au long. 

Tout au long de cette rencontre, elle se montre tout autant généreuse qu'attentive à nous. Nous aurons droit à des danses intercalées par des échanges question-réponse. Le tout se terminera par une danse, style Pow wow, à laquelle nous serons tous conviés à participer et que nous accepterons, tous. 

Impossible de rester "de glace" suite à cette rencontre. Et la question qui reste, "Saurons nous être à la hauteur du défi que nous devrons relever ?" Pour ma part, moi qui a des origines amérindiennes (affirmation de mon père !), je suis prêt à le relever et faire ce qu'il faut, à la hauteur de mes moyens. Voilà pourquoi, une fois de plus, je suis fier de "mon" Collège Ahuntsic !

samedi 16 mars 2019

Sur mes pas en danse: "Phenomena" qui s'amène vers moi

Du chorégraphe de la soirée, Ismaël Mouaraki, à laquelle mes pas m'amenaient découvrir la plus récente proposition, j'en avais une courte mais riche expérience historique. La seule autre fois, c'était la pièce "in_humain.e" "fort bien portée par les étudiantes du BAC en danse de l'UQAM, il y a moins d'un an. J'y voyais une illustration réfléchie des "nouveaux paramètres de notre évolution". Avec "Phenomena", il poursuit dans la même veine "réflexive"avec cette fois, cinq interprètes aguerri.e.s (Audrey Bergeron, Geneviève Boulet, Félix-Antoine Cossette, José Flores et Geneviève Gagné). 

                                                          Photo de Sylvie-Ann Paré

Que deviendrons-nous plus tard, quelque part dans ce monde, une fois que nous aurons franchi le seuil temporel dans un avenir tout technologique pour devenir un humanoïde ? Comment nous comporterons-nous et quelles seront nos interactions avec les autres ? C'est à ces questions existentielles qu'Ismaël Mouaraki tente de répondre. Et foi de spectateur, ses réponses sont fort intéressantes. 

Se projeter dans l'avenir, extrapoler diraient les scientifiques, est une opération périlleuse qu'ils tentent d'éviter. Pour leur part, les artistes bénéficient d'une liberté dont il est possible de bénéficier et heureux sommes-nous, spectateurs, de pouvoir en profiter !

C'est donc face à nous-même (lire ici les spectateurs dans des sièges sur deux estrades, face à face, une première à l'Agora de la Danse), que nous apparaîtront les cinq interprètes, immobiles et couchés face au sol. Peu à peu, ils s'animeront pour devenir des humanoïdes aux mouvements saccadés. Pour ma part, c'est plutôt des pixels que j'ai d'abord vu qui, peu à peu, tentaient d'agir, de réagir, d'interagir et de s'agglomérer pour créer l'image. Leurs interactions, peu importe qui ils sont, les amenaient à s'exprimer seul, à aller vers l'autre, entre eux, mais aussi vers nous. Ils semblent que, selon le chorégraphe, la prise de contact entre des êtres différents est la seule qui soit porteuse d'avenir. Et moi, je suis fort heureux d'y voir cette perspective !

Le propos chorégraphique est fort limpide, mais une fois terminé, le citoyen que  je suis aussi, ne peut s'empêcher d'y trouver un autre sens. Celui de l'autre, ces immigrants qui tentent d'établir un contact avec nous ici. Une perspective personnelle qui me permet d'espérer en un avenir heureux !

Une soirée fort agréable par le propos, intéressante par la qualité des gestes, mais surtout porteuse par son propos. Merci Ismaël !

mercredi 13 mars 2019

Sur mes pas en danse: À la rencontre de "The man who travelled nowhere in time" à l'Arsenal Montréal

Avec "The man who travelled nowhere in time" de la chorégraphe et interprète Kyra Jean Green, ce n'était pas ma première fois. Effectivement, au mois d'août dernier, j'avais assisté à "l'informal showing" sans éclairage, ni de scénographie de sa proposition en construction. J'avais été impressionné par la théâtralité de la proposition, de son propos et aussi de l'utilisation des gestes et des mouvements pour soutenir une dramaturgie fort intéressante. Le produit final, malheureusement pour moi, je n'avais pu l'apprécier sur une grande scène dans les semaines qui ont suivi au Festival Quartiers-Danses.

Voilà donc pourquoi, que c'est sans hésitation, que je suis parti de mon "est de la ville" pour me diriger dans le tout ouest de ma même ville, Griffintown, à la Galerie Arsenal art contemporain pour la revoir une fois la résidence en ces lieux complétée.


Une fois sur place, la Galerie est encore tranquille, nous ne sommes que quelque-un.e.s qui arpentent les lieux pour apprécier les œuvres ou pour échanger avec d'autres. Mais dans les minutes précédant le moment du début de la prestation, le lieu devient fort achalandé. Nous sommes donc nombreux à avoir dit oui à cette invitation, soutenue aussi par Danse Danse. Le spectateur que je suis, étant un peu difficile sur la place à prendre pour apprécier une oeuvre, se met tout prêt de la porte de la salle de présentation, à l'affût de son ouverture prochaine. Mais une bonne âme (merci Vanessa !) vient vers moi pour m'informer que la prestation débutera ailleurs, là où justement il y a plein de monde, évidemement !!!!  Je m'y rend pour trouver une place et assister à l'arrivée, venant de "nowhere", de "l'homme" qui est en fait la chorégraphe qui vient vers nous. Elle est accompagnée par les autres habitant.e.s de sa pensée consciente ou inconsciente (Janelle Hacault, Emmanuelle Martin, Sara Harton, Brittney Canda, Geneviève Gagné, Alexandre Carlos) dont une nous propose un chant de sirène pour nous entraîner dans son sillage. Pendant que la troupe passe dans ce "tunnel" aux couleurs hallucinantes, nous tentons de les suivre ou de trouver une place pour les voir passer. 

Retour dans l'espace central de la Galerie pour écouter un morceau sur piano et l'évolution de ce groupe dans un univers manifestement parallèle au nôtre ! Le tout se poursuit dans la grande salle de présentation dans laquelle les tableaux se succéderont à différents endroits au propre comme au figuré. Les interprètes en solo, en duo ou en groupe se relaient d'un endroit à l'autre, utilisant différents types d'éclairage (éléments scéniques particulièrement bien utilisés) pour nous guider dans les lieux ou pour éclairer le propos chorégraphique. Difficile pour le spectateur que je suis de toujours trouver le bon point de vue, mais pour une moins bonne place pour voir en succède une autre bien meilleure. Et puis arrive le moment, pour les interprètes de se déplacer sur l'espace de prestation principal et pour nous de prendre un siège dans l'estrade, et moi évidemment en première rangée ! Et c'est à ce moment que j'ai le plus reconnu, l'oeuvre en devenir d'il y a quelques mois. Ce voyage, utilisant fort habilement une grande partie de cette Galerie en investissant les différents lieux trouvait sa destination sur l'espace de prestation. Et elle se conclue par la projection sur grand écran de ces mêmes personnages dans une maison "tout en haut de la colline" tout droit sortis des souvenirs de cet homme !

Une soirée qui m'a permis d'apprécier encore une fois une chorégraphe qui réussit à joindre une dramaturgie intéressante et de la danse contemporaine fort bien exploitée et très bien interprétée. C'était la deuxième oeuvre que je découvrais de Kyra Jean Green (il y avait eu aussi "Tous les flocons sont les mêmes quand ils tombent" avec les élèves de l'École Contemporaine de Danse de Montréal, il y presque deux ans), mais ce ne sera pas la dernière fois. À vous d'y voir chers diffuseurs et organismes subventionnaires !


mardi 12 mars 2019

Sur mes pas en danse: Une sortie danse tout en atmosphère chez Tangente.

S'il y a une évidence dans l'univers chorégraphique, c'est bien celle que les oeuvres évoluent et qu'elles prennent le temps de le faire. À preuve, les deux propositions de Tangente en ce début de mois de mars, "Look" de Bailey Eng et "Breach" d'Alexandre Morin que j'avais découvertes lors des Danses Buisonnières en automne 2017. Cette fois, c'est dans l'Espace Vert, plus intime, que je suis invité à venir les redécouvrir. Il y a quand même quelque chose d'intéressant à revenir voir deux œuvres plus matures dans un espace plus intime. Comme si l'éclosion, plus d'un an plus tard, de ses propositions nous demandaient une plus grande intimité ? Et au final, ce fût selon moi, une très bonne décision.

Une fois, l'ouverture des portes faites, nous devons prendre place autour du lieu de prestation, contenant certains objets sur le plancher, attendant l'arrivée de "Look, la mystérieuse créature" (selon le feuillet de la soirée) de et avec Bailey Eng. Une fois tous les sièges occupés, les lumières s'éteignent et comme pour la fois précédente, son arrivée est particulière. Plutôt que d'investir un territoire occupé, par l'oeuvre précédente, elle nous arrive, cette fois, du haut du plafond par une lente descente d'un mât chinois. Tout au long de sa descente, difficile de distinguer les différentes parties de la "créature", tant le corps semble enchevêtré. Une fois rendue au sol, elle évoluera à quatre pattes dans l'espace sans que jamais l'on puisse voir son visage. L'objectif de la quête m'échappe, mais me garde fort attentif. Et une fois le tour de l'espace fait, tous les coins explorés, elle semble avoir trouvé sa destination finale qui s'avère être l'obscurité tout au loin là-bas et se met en chemin ! Et nous, sans moyen et sans intention non plus de la retenir, nous la regardons partir, sereins sommes-nous, de la libération arrivée de cette "mystérieuse créature" venue sur terre pour trouver sa voie !

Mais le territoire (lire ici l'espace de présentation) doit se métamorphoser et pour se faire, nous devons quitter pour un entracte (quelque peu long, de ma perspective !). D'un univers aérien et terrestre, nous retrouvons une place autour d'un autre, aquatique cette fois, "Breach" d'Alexandre Morin. Sur le plancher blanc, éclairé par une lumière bleutée et occupé par des épaulards faits de plastique gonflé, dans un coin et les interprètes (Alexandre Morin, Jonathan Goulet, Ivanie Aubin-Malo, Noémie Dufour-Campeau, Chloé Ouellet-Payeur et Simon Renaud) vêtus d'habits "Marineland" !

                                      Photo de PO Cadieux, tirée du site d'Alexandre Morin

La suite nous entraîne dans une agréable plongée en apnée au fond de la mer et il n'y a que les interruptions audio d'Azura Dragon Feather (sur sa chaîne YouTube) nous parlant de sa relation particulière avec son animal totem (l'épaulard ou l'orque) qui nous ramène à la surface. Mais heureusement (de ma perspective !), elle se fait éventuellement discrète et les mouvements des corps, portés et influencés par le son de la respiration d'un de ces habitants de cet espace, occupent toute la place. Et si comme moi, on se laisse aller à suivre les différents rythmes et déplacements de ces corps, il est possible de rentrer en phase avec ces êtres des "ondes" ! Ce que je vois n'a rien de spectaculaire, mais est d'une redoutable quiétude jusqu'à provoquer une plongée en moi, en apnée !

Et c'est tout doucement que je réémerge à la surface et saute hors de l'eau (comme une des traduction du verbe anglais "breach" !) pour, enfin, affronter en toute "zénitude" les périls de cette eau glacée tout dehors !

dimanche 10 mars 2019

Sur mes pas en danse: Un passage fort réussi à la Passerelle 840 !

Il y a longtemps que mes pas ne m'avaient amené jusqu'à une Passerelle 840, dans l'immeuble du Département de Danse de l'UQAM, rue Cherrier. Une touche de nostalgie m'habit à chaque fois que j'y retourne. Parce que dans ce lieu, il y a eu Tangente et l'Agora de la Danse (dont les affiches indiquant leur présence sont encore bien en place) que j'ai fréquenté assidûment il y a quelques années, mais que je continue à suivre, mais plus à l'ouest sur Bleury au Wilder.

Donc, lorsque je reviens "sur" Cherrier, c'est principalement pour découvrir les prestations de fin de session des étudiant.e.s du Département de Danse de l'UQAM. Les Passerelles, j'y reviens moins, question de disponibilité dans l'agenda. Mais, lorsqu'une invitation toute personnelle m'est faite, je serre un peu mon agenda et j'y trouve une petite place. Voilà donc pourquoi, je me suis retrouvé dans le hall d'entrée pour découvrir les quatre propositions du Collectif 841 de la session hiver 2019.
Le temps de consulter le feuillet de la soirée, je constate que le destin y semble y jouer un certain rôle. Parce que voyez-vous, des quatre œuvres au programme, trois seront le fait d'étudiantes qui m'ont présenté "in_humain.e" d'Ismaël Mouaraki, il y a un peu moins d'un an, un étage plus haut du même bâtiment que j'avis bien apprécié (https://surlespasduspectateur.blogspot.com/search?q=UQAM ). Et dans les prochains jours, j'irai découvrir "Phenomena" du même chorégraphe, une oeuvre qui porte sur les mêmes thèmes, dont celui de l'intelligence artificielle. Tout est dans tout, dirait l'autre !

Revenons sur le propos premier de ce texte et entrons dans la salle, une fois les avertissements d'usage faits par notre hôtesse de la soirée. Nous pouvons prendre place tout autour de l'espace de prestation, soit sur un coussin devant ou un siège derrière. Moi, c'est sur un siège en position latérale que je jetterai mon dévolu pour découvrir "Passé l'averse" de et avec Zoé Delsalle et Lila Geneix. Dans cet espace central éclairé, nous pourrons d'abord découvrir, si nous sommes attentifs, une ligne par terre, ou est-ce plutôt deux, qui tracent leur chemin tout noir sur un espace pourtant fort éclairé. Un signe précurseur de ce qui suivra de celle qui prendra la place pendant que l'autre restera,d'abord, fort discrète. Il y a des signes corporels qui ne mentent pas, l'averse ou l'orage se profile à l'horizon. Ce qui suit, nous présente le vent qui se lève, nous le sentons bien, le tonnerre, le choc des corps qui interagissent à distance. Le "fil de la discorde" bien en main déployé par une des deux, montre bien que les relations humaines n'ont rien d'un long fleuve tranquille. Mais une fois passée la tempête et ses acolytes (vent, tonnerre et éclairs) laissés derrière, se présente comme le présente si bien les créatrices "l'infini beau temps". Le vieux spectateur que je suis pourrait trouver un peu utopiste l'adjectif "infini", mais pourquoi ne pas l'espérer, de ces deux jeunes femmes porteuses d'avenir ! Tout au long de ces quinze minutes de prestation, le cours des événements fort bien porté par leurs mouvements et la musique de Colin Stetson et Sarah Neufeld m'ont permis de bien ressentir la teneur positive de leur propos chorégraphique.


                                          Tirée du site du département de danse de l'UQAM

Après une courte pause, question de déplacer coussins et chaises pour une disposition d'une salle à l'italienne, se présente à nous Camille Paquin (chorégraphie et interprétation) pour "J'aimerais ça que ce soit sérieux". Une oeuvre en deux temps durant laquelle, elle se dévoile d'abord peu à peu à nous tout autant en gestes qu'en déplacements pour se conclure avec un "C'est malaisant" fort convaincant ! La suite sera plutôt surprenante avec une touche "pop" fort enlevante et habillé par un veston "fort sérieux" ! De ce moment, j'en retiens une leçon de vie, qu'il faut savoir se dévoiler, comme la chenille dans son cocon pour devenir papillon et prendre son envol. Et ça. c'est du sérieux !


                                              Tirée du site du département de danse de l'UQAM

Courte pause et débute  "Deux sur trois" de et avec Flavie Gaudreau-Majeau accompagnée sur scène par Camille Turcot-Riel. Une oeuvre qui s'ouvre avec deux femmes cagoulées dans une marche militaire fort en affirmation et détermination. pour ensuite nous entraîner dans une suite de tableaux qui alternent leurs présences à visage découvert et déterminé. Impossible de ne pas ressentir la détermination de leur présence pour aller de l'avant et cela, tout le temps ! 


                                          Tirée du site du département de danse de l'UQAM

Le tout se termine avec "Dialogues sensibles" d'Arielle Égré avec Béatrice Cardinal, Camille Courchesne Couturier, Gabrielle Lecler, Pascale Plouffe, Margaux Guinot, Johanna Simon, Léa Laurent et Lola Thirard. Une oeuvre courte, peut-être, mais qui nous montre fort correctement que peu importe d'où nous venons (au sens propre comme au sens figuré )et le nombre que nous sommes,  nous pouvons interagir avec les autres pour aller de l'avant. La relation aux autres peut donc se décliner selon différents nombres avec pour totaux, ce que je j'ai vu ne peut être porteur d'espoir !


                                           Tirée du site du département de danse de l'UQAM

Au final, une sortie fort belle et intéressante, porteuse d'espoir en l'avenir et de plaisir pour le spectateur de danse que je suis. Mon prochain rendez-vous en ces lieux, à défaut des prochaines Passerelles de cette saison, sera "Paradis" de Catherine Gaudet par les étudiantes du département de danse de l'UQAM du 3 au 6 avril prochain. Promis !

vendredi 8 mars 2019

Parce que le 8 mars, ce n'est pas pareil: Le texte de ma chronique à Danscussions & Co


Merci Klara et bonjour à vous tous,



Parce que le 8 mars, ce n’est pas une journée comme les autres, et bien cela en sera de même pour ma chronique ! La journée internationale des droits des femmes, il est important de prendre le temps et de la souligner. Une seule journée pour faire valoir tous ses droits, c’est trop peu. Mais, prenons cette journée pour permettre de prendre un temps d’arrêt pour reconnaître l’importance des femmes dans nos vies effrénées au rythme « métro-boulot-dodo ».

Pour nous rappeler aussi que pour elles, malgré de nombreuses luttes, fructueuses, rien n’est définitivement gagné. Cette autre époque un peu tout croche du Québec de ma jeunesse, est, j’espère maintenant révolue, comme le chantait si bien Sylvain Lelièvre dans « Moman est là ».
Vingt-cinq ans dans cuisine / Les couches pis les comm’ssions
Le ménage, le lavage / Le r’passage pis les r’pas
Les enfants mettent même pas / Leur linge sale dans l’panier
Ben sûr, moman est là
Mais heureusement l’histoire prend une tournure souhaitable,
Un soir y sont rentrés / Moman était pus là
Pour bien se terminer avec,
Les enfants l’ont revue /Plus jeune et plus jolie / Qu’ils ne l’avaient connue.

Donc en cette journée, je veux prendre le temps d’en remercier quelques-unes. D’abord, j’ai une bonne pensée pour ma mère, Lucille, maintenant décédée et dont c’était l’anniversaire de naissance, il y a quelques jours. Ma mère qui m’a accepté tel que j’étais ! Une de ses leçons de vie dont j’ai bien pris note et que j’applique du mieux possible envers les autres, tout différent soient-ils de moi!

J’ai aussi une tendre pensée pour Hélène, ma blonde de toujours qui accepte que son chasseur-cueilleur parte régulièrement seul dans les différents territoires chorégraphiques pour capturer l’âme des œuvres ou en cueillir les fruits présentés sur la scène afin de s’en nourrir.
À mes deux filles aussi, Isabelle et Julie, mes plus beaux cadeaux et qui chacune à leur façon, vont à la rencontre des autres et rendent leur père bien fier !

Je veux poursuivre sur mes remerciements aux femmes de mon univers chorégraphique et souligner la richesse de leur contribution.

D’abord à toi, Fabienne, qui a été la première à me proposer par ta belle plume invitante des œuvres et qui a fait de moi, le spectateur-chasseur cueilleur que je suis devenu.

À vous, Francine, Dena, Danièle, Amy et Caroline qui entretenez si bien ces territoires chorégraphiques et qui m’accueillez dans vos lieux pour me proposer des œuvres fort enrichissantes.

À vous, Catherine et Mélanie, qui mettez en vos mots, tout justes, pertinents, mais surtout fort bien tournés pour présenter les œuvres.

À vous chorégraphes et interprètes qui mettez tout votre talent et votre âme en action, malgré des conditions si difficiles et précaires. Vous êtes tellement nombreuses que je ne peux pas toutes vous nommer, faute de temps. Sachez que, chaque expédition que je fais dans vos univers me permet de devenir un homme un peu plus différent et meilleur.

Enfin, à vous, Maud et Klara qui m’avez invité à participer à cette belle aventure de Danscussions & Co. Je ne peux qu’être admiratif face à votre engagement et votre dévouement, mais aussi à votre talent. Merci pour votre confiance et de m’accepter comme je suis. Alexia et Bettina, chères collègues, merci beaucoup de me permettre de m’enrichir à votre contact!

Une journée, c’est trop peu, je le disais en entrée de jeu pour souligner l’importance de votre apport. 
Mais prenons un temps d’arrêt et dire, merci mesdames !!

mercredi 6 mars 2019

Sur mes pas en danse, théâtre et chant: "Cendres", pour en renaître !

À cette proposition du Théâtre Prospero, j'avais de bonnes raisons de m'y rendre. D'abord, la présence de deux des interprètes, Gabrielle Marion-Rivard, "la Gabrielle" et d'Olivier Rousseau dont je suis les pas de danse sur scène depuis un certain temps. Aussi, il y aurait de la gigue contemporaine, style de danse qui me plait bien. Et enfin, l'entrevue de l'auteure du texte Emmanuelle Jimenez, à l'émission Danscussions & Co qui m'avait convaincu, définitivement !

                                          Photo: Mikaël Theimer tirée du Devoir

Le propos de l'oeuvre, "une fois le pire passé, comment renaître des cendres ?" Une fois la question posée au tout début, les réponses nous seront présentées de façon toutes aussi différentes artistiquement qu'éloquentes.

Ainsi donc , nous sera présenté en parallèle, d'une part, une sœur (la Gabrielle, soit Gabrielle Marion-Rivard) et son frère (Olivier Rousseau) dans les cendres de leur maison survivent au drame passé. Et d'autre part, leur soeur (Marilyn Perreault) qui a quitté le foyer familial, il y a longtemps, pour fuir la "miséritude" (soit la misère en mode d'habitude) qui tente de survivre en pleine tempête intérieure et extérieure.

Dans une univers métaphorique, nous assistons à la démonstration de comment renaître de ses cendres lorsque nos parents en font partie ou que comment survivre une fois brûlée par un burn-out ? La façon est intensément portée par les interprètes qui nous le dansent, nous le chantent et nous l'interprètent tout en mot. Dès les premiers moments, nous serons témoins, en alternance de l'échouage des uns et de la dérive de l'autre dans une mer fort agitée, de vent et de cendres,

Malgré la vie et les liens familiaux, mis à mal, ils viennent à bout, malgré des ressacs, de ces épreuves humaines "nautiques". Le tout captive et la mise en scène de Menka Nagrani tout de cendres habitées touche fort et juste.

Une belle soirée donc qui frappait fort parce que de la première rangée, je me sentais presque présent avec eux !

mardi 5 mars 2019

Sur mes pas dans "La nuit blanche": Une sortie réussie !

Je suis de ceux qui une fois la fin du jour ou de soirée arrivée ré-intègre ses quartiers. Mais, il en reste que la Nuit Blanche et ses milles propositions attrayantes ne ce sont pas sans faire effet sur moi. Voilà donc pourquoi après avoir examiné attentivement la programmation fort riche proposée par les organisateurs de "Montréal en Lumière" et mis de côté plusieurs bons choix, j'y ai fais une visite courte, mais tout à fait réussie.

Donc, direction métro Place des Arts pour me rendre au CCOV pour découvrir "Danse Roulette" proposée par son directeur artistique Andrew Tay. Arrivés un "petit" peu à l'avance, nous profitons du temps relativement doux pour découvrir en 3D de la projection d'Illuminart sur un mur de ce grand espace de l'Esplanade de la Place des Arts. Une oeuvre qui propose, à mon grand plaisir, de mouvements colorés de danse urbaine. Une dizaine de minutes fort agréables, prélude à la suite de mon expédition nocturne.

Nous voilà donc, en début de file pour pouvoir me diriger, tout en bas dans les entrailles du CCOV pour découvrir ce que Andrew Tay et ses acolytes nous ont concocté pour sa "Danse Roulette". Promesse à ma blonde qui m'accompagne, nous resterons jusqu'à ce que tu me demandes de partir. Quelques minutes avant le début de la soirée (22h00), les portes s'ouvrent et les cent premières personnes pourront prendre place dans l'espace. Nous, c'est en première rangée que nous prendrons place. L'espace se remplit rapidement pendant que les huit interprètes de la soirée (Myriam Allard, James "Jaw" Britton Johnson, Samantha Shayla Hinds, Dana Mallari Pajarillaga, Isabelle Poirier, David Rancourt, Silvia Sanchez et Greg "Krypto" Selinger) s'échauffent, ce qui constitue une oeuvre en soi.



Arrive le moment, d'abord de présenter le déroulement de la suite et aussi, tout en mouvement, de chacun des interprètes. Tout simple, les règlements de cette "Soirée Roulette", quatre spectateurs  iront rejoindre Andrew Tay pour décider. Le premier, avec la "Danse Roulette" le nombre de danseurs (de un à huit) et lesquels si toute la gang n'est pas choisie par la roulette, un autre pour décider "des contraintes (accessoires, mouvements, éclairage, costumes, par exemple), ensuite, le troisième, la musique qui accompagnera les trois minutes de performance improvisée, et le ou la dernière, les derniers détails. Une fois le tout décidé, des exigences parfois "exigeantes" et particulières, les heureux ou heureuses élu.e.s s'installent et se préparent fort vite.

L'assemblage des conditions a beau être hétéroclite, les interprètes réussissent à mettre en mouvements les demandes des chorégraphes "du moment" ! De la presque dizaine de performances que nous avons pu découvrir, très peu se sont avérées ennuyantes. Et cela, malgré le fait que les huit interprètes  provenaient d'horizons culturels différents et ne se connaissaient pas ou peu (sur scène).

La perspective de découvrir une "perle" chorégraphique, garde sur son siège et les perles s'avèrent, pendant mes moments passés. Nous découvrirons, entres autres, une impro "pop circus", un magnifique duo de David Rancourt et Silvia Sanchez sur la belle musique d'Alexandra Stréliski ("Plus tôt"), une pièce de groupe intelligemment improvisée, deux solos par James "Jaw" Britton Johnson et Greg "Kripto" Selinger (choix, fort judicieux de mon point de vue, de ma toute jeune voisine de chaise !). Comment faire pour danser avec un bras immobilisé et un accessoire dans l'autre ? J'en ai eu la réponse !

D'une fois à l'autre, je me disais, OK, partons pour une autre destination, mais c'est après plus de quatre-vingt-dix minutes que nous décidons de quitter. En revenant à l'entrée, je me suis senti un peu coupable parce que la file pour entrer était assez longue !

Personne ne niera la capacité d'imagination d'Andrew Tay pour produire des événements avec une grande gamme d'artistes, et cette fois encore, il peut dire mission accomplie !

vendredi 1 mars 2019

La suite de ma présentation spectrale de la danse à Danscussions & Co: Le visible et l'infrarouge au programme avec des exemples !


Merci Klara et bonjour à vous tous,



Lors de ma plus récente chronique, je vous présentais les prémisses de ma toute personnelle perspective spectrale pour apprécier une œuvre chorégraphique et mieux comprendre son interaction avec les spectateurs. Pour porter un éclairage plus complet, je vous invite à poursuivre ma présentation en y ajoutant des exemples. Ainsi donc, une œuvre est composée d’une partie visible, allant du rouge éclatant au violet plus discret, en passant par le jaune, riche de sa chaleur scénique et le bleu plus profond. Chacune des œuvres nous propose un profil spectral qui lui est propre. En face, il y a le spectateur qui comme un détecteur peut être plus sensible à certaines de ces couleurs.

Pour tenter d’illustrer mon propos sur la couleur d’une œuvre, je reviendrai d’abord, sur ma plus récente sortie chez Tangente qui donnait carte blanche à Cédric Delorme-Bouchard, concepteur de lumières pour un programme triple et que nous avons reçu ici. La première partie de Castel Blast était riche dans la partie violette, par sa sobriété, sans nous proposer une partie rouge fort éclatante. Camille Lacelle-Wilsey avec sa proposition, nous entraînait, elle, dans la partie rouge éclatante, sinon écarlate de passion, serais-je tenté d’ajouter, peu intense dans la partie violette ! Entre ses deux œuvres qui possèdent des spectres complémentaires, nous avions droit à Annie Gagnon et une nouvelle version, de ma perspective, de son « Rituel géométrique » qui nous plongeait tout en profondeur dans le bleu, riche de sa sagesse et de sa poésie. Trois œuvres complémentaires qui, au final, couvraient l’ensemble du spectre dans le visible et pouvaient donc, satisfaire un grand nombre de détecteurs, oups (!) de spectateurs.

Mais la partie visible, comme vous le savez maintenant est complétée par deux autres parties, l’ultraviolet et l’infrarouge. Pour cette fois, je veux porter votre regard vers cette dernière. Cette partie spectrale, touchant nos émotions, se décline en trois parties, le proche, le moyen et le lointain infrarouge. Toutes invisibles soient-elles, chacune de ces parties produit des effets temporels différents. La partie proche-infrarouge de l’œuvre, lorsque présente, c’est surtout mais pas seulement, au moment de la présentation que nous la ressentirons. Une émotion de joie, ou de peine, par exemple, qui pourra se ressentir fortement ou non sur le moment, mais qui pourrait se dissiper assez rapidement. Si les émotions mises en mouvement dans l’œuvre, s’avèrent beaucoup plus fortes ou touchent un de nos points sensibles, elles pourront produire des harmoniques, comme le diraient les spectroscopistes, qui seront encore fort présentes et qui résonneront en nous pour un certain temps, sinon un temps certain.

Des exemples éloquents de ce type d’œuvres produisant ce type d’effet, nous ont été proposés, selon moi, ces dernières années par Daina Ashbee, qui avec « Unrelated », « When the ice melts, will we drink the water ? », « Pour » et, plus récemment, « Serpentine ». À chaque fois, elle a exploré l'univers féminin, ou de celui de notre Mère Nature, durant lesquelles, elle nous plongeait dans une mer d’émotions. Et à chaque fois, à des nuances près, j’ai ressenti fortement et profondément, ce que peut être une agression, fortement colorée de violence. Avec une simplicité scénique fort efficace, chacune de ses œuvres nous interpellent au moment de la rencontre, mais aussi et surtout, bien longtemps après. Par exemple, durant « Serpentine », incarnée par Areli Moran, elle le faisait en trois temps relativement identiques durant lesquels, la notion d’harmoniques, caractéristiques des infrarouges prend tout son sens. Spectateur, suis-je, mais aussi un peu observateur, j’ai pu assister au départ d’un bon nombre de spectateurs, tout à fait similaire au phénomène de saturation d’un détecteur. Montrant bien que notre capacité de détection est fort variable. Mais peu importe, lorsque nous repartons, impossible de ne pas méditer longtemps sur son propos appuyé qui n’avait pourtant pas une intensité si forte dans la partie du visible, mais qui répercutait en harmoniques !

Je pourrais poursuivre plus de l’avant vers la région de l’ultraviolet, mais pour l’instant je m’arrête ici. Bonne prochaine semaine de danse.