Un à un mes billets pour découvrir des propositions en salle disparaissent de mon agenda, comme les feuilles tombent en grand nombre de mon érable. Je fais des efforts pour ne pas penser que cela m'amène à traverser une période froide et toute blanche de sorties culturelles ! Dans cette "traversée du désert blanc", il y a des oasis qui se présentent à moi, via mon écran et une de celles là, gracieuseté de Danse Danse, était "Dancing at Dusk". Avec mon "Billet" acheté pour pouvoir découvrir sur une période d'une semaine, cette chorégraphie qui est "Le sacre du printemps", version Pina Bausch par des interprètes africains sur une plage . Une semaine, c'est long, ça laisse du temps pour reporter au "bon moment" pour le procrastinateur que je suis ! Voilà donc pourquoi, c'est à la dernière soirée de sa disponibilité que je me suis installé pour découvrir cette œuvre et les compléments qui l'accompagnent !
Tirée du site de Danse DanseLe programme de la "soirée" d'un peu plus soixante-dix minutes comprenait une présentation documentaire fort enrichissant, l'oeuvre elle-même, suivi par un documentaire sur sa création et pour terminer une entrevue de Valérie Lessard avec deux artisans importants de la création de cette version.
Habilement documenté par Valérie Lessard, je découvre le "Sacre du Printemps" a fait scandale à ses premières présentations. Qu'il a été repris dans différentes déclinaisons à travers le monde dont quelques unes d'ici dont certaines que j'ai eu l'occasion de voir. Une présentation fort claire et instructive sur cette chorégraphie intemporelle avec en prime, le témoignage lumineux et allumé de Marie Chouinard !
Et puis pendant de trop courtes minutes (environ quarante), sur le sable d'une plage, les interprètes m'amènent loin de mes tracas et de mon isolement de spectateur confiné. Leurs gestes me captivent et je suis le destin de ce groupe de femmes et d'hommes jusqu'à la finale connue de cette femme sacrifiée, mais toujours aussi touchante.
Le tout se poursuit par des instants très intéressants pour moi, soit des moments de répétition qui permettent de juger le travail fait. Enfin, l'entrevue de Valérie Lessard avec "Germaine Acogny, directrice artistique de l’École des sables, et Jorge Puerta Armenta, ancien membre du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et répétiteur (restager) du Sacre du printemps à l’École des sables". De "Dancing at Dusk", j'en apprends son origine, ses enjeux de création et aussi et surtout que la pandémie a interrompu les choses. Il fallait encore du temps pour peaufiner l'oeuvre, mais de cette décision d'en capter la prestation sur le sable s'est avérée excellente. Il est prévu et souhaité que c'est sur une scène qu'elle soit présentée dès que possible et si elle vient à Montréal, ce que je souhaite fortement, j'y serai, promis !
Entretemps, merci au gens de Danse Danse de me permettre de voyager loin de mes tracas quotidiens en temps de confinement !