mardi 31 mai 2022

Sur mes pas à une belle rencontre: Aux portes ouvertes en conclusion de la résidence OHAKWARONT 2022 au CCOV !

 Lorsque l'invitation m'est apparue, elle a attiré mon attention ! Après une courte lecture pour mieux en prendre connaissance, cette invitation du CCOV et d'Ivanie Aubin-Malo, je l'ai acceptée avec grand plaisir !

Je pourrai y découvrir la fin de résidence d'une semaine qui a regroupé une quinzaine d'artistes autochtones, soient Ivanie Aubin-Malo, Catherine BoivinBarbara Diabo, Stephanie Héroux, Mariam ImakLauren Ashley Jiles, Simik Komaksiutiksak, Lara Kramer, Victoria May, Lisa Nevada, Julian Rice, James Viveiros et Kevin Deer, Owen Mayo & Kwena Boivin. À cette occasion, j'y retrouverai des visages connus, dont Barbara Diabo, James Viveiros et aussi Lara Kramer dont je reverrai "Them Voices" dans cette édition du FTA.

                                                                   Tiré du site du CCOV

À l'ouverture de la salle de présentation, j'ai une petite montée de nostalgie pour ce lieu qui m'a fait découvrir dans le passé des propositions audacieuses, dont les Collisions Performatives. Nostalgie causée par l'annonce récente du départ (en février 2023) de ce lieu du CCOV et de son avenir incertain ! 

Je prends donc place sur un des sièges dans une des rangées sur les trois côtés de la scène. La salle se rempli peu à peu et il est évident que bon nombre de spectateurs ont des liens familiaux ou amicaux forts pour l'un ou l'autre des interprètes. C'est donc dans une atmosphère bienveillante, "entouré.es par tout.es" que la présentation se fera.

Pause

Prend place à côté de moi un homme avec qui j'ai un échange sur les joies et les "risques" de prendre place en première rangée. Il s'en suit une présentation mutuelle et je découvre que je suis à côté de Serge Aimé Coulibaly, un chorégraphe originaire du Burkina Faso dont j'avais vu une proposition "KALAKUTA REPUBLIK" au FTA de 2019. 

Fin de la pause

Et puis arrivent les interprètes qui se placent devant nous. Barbara Diabo et Ivanie Aubin-Malo nous présentent dans leurs langues et la nôtre aussi les mots de bienvenue. Nous apprenons aussi que le titre de cette rencontre signifie en français, Héron" ! Et puis le tout commence. La suite sera composée de différents tableaux dont certains résonnent particulièrement fort en moi et sont fortement symboliques. 

Et dès le départ, ce premier tableau qui nous illustre tellement bien la complexité et la difficulté du transfert des savoirs et des traditions. Ces branches d'arbres coupées que l'on se donne, que l'on se partage, que l'on échappe aussi malgré tout notre vouloir. En quelques minutes, tout est montré, expliqué et brillamment !

Il y aura aussi ces moments qui nous montrent les vécus exprimés tout différemment, le chemin montré et fait par cette mère et son jeune enfant. Probablement pour nous indiquer que le solennel peut réserver des aspects surprenants et imprévus, nous aurons droit à un tableau fort coloré, en gestes et en musique, qui se présente à nous sous la forme d'un striptease fort festif  ! Aussi ces moments durant lesquels les couvertures qui comme cette identité est différente pour chacun.e, mais qui sait prendre place sans envahir et menacer l'autre. Le tout se termine avec un tableau riche de ses échanges qui produit en moi une boule d'émotion. 

Et beauté de tout cela, avec les applaudissements fort nourris et mérités, chancun.e des interprètes se présentent à nous en nous indiquant leur origine, dont l'une d'elle venait du sud de notre continent! À l'ombre des ailes du héron, ma rencontre a été fort riche et laissera en moi des traces profondes ! Merci à tout.es pour l'avoir permis et à une prochaine !

lundi 30 mai 2022

Sur mes pas en danse: Prendre son envol et planer avec "Invisible" !

À cette proposition, "Invisible" j'avais déjà dit oui pour en découvrir les premiers pas en septembre dernier. Ces moments, je les avais passés dans une salle d'une Maison de la Culture du côté ouest de la ville de Montréal, celle de Notre-Dame de Grâce. Le prochain rendez-vous était prévu en janvier au tout début de l'année suivante. Les temps ont été difficiles, perturbés, et ont fait en sorte que le diffuseur Danse Cité permet de le découvrir dans le cadre de la 16e édition du OFFTA. Aurélie Pedron, conceptrice et directrice artistique peut enfin présenter sa création de soixante douze heures, oui, oui trois jours, en continu. Mais qu'est ce qu'est donc "Invisible" ? Pour y arriver, je me permets de citer le programme du OFFTA, cette oeuvre est "un espace de célébration partagé conviant le public, 9 danseur.euse.s (Ariane Boulet, Rachel Harris, Emmanuel Jouthe, Abe Simon Mijnheer, Caroline Namts, Charlie Prince, Luce Lainé, Charles Brécard, Zoë Vos et Silvia Sanchez) et un chien au jeu, à l'échange et à la connexion." Comme spectateur, nous pourrons assister, mais aussi contribuer au déroulement et pour cela, un jeu de carte nous gentiment prêté, à notre entrée en salle.

                                                                  Tirée du site du OFFTA

Je tenterai dans les prochaines phrases de décrire, ce que j'y ai vécu tout au long de mes deux "trop courts" passages d'environ deux heures chacun. Le premier, le vendredi en fin de matinée au lendemain du début de la présentation et la seconde en après-midi de la dernière journée, ayant quitté, un peu malgré moi, une heure avant la fin de la présentation. Deux moments fort différents qui m'ont permis de découvrir l'oeuvre de façon différente et de préciser ma perception.

Je débuterai avec une tentative de description des lieux dans le Laboratoire Arts Vivants et Interdisciplinarité (LAVI) au deuxième étage du département de danse de l'UQAM. Par la suite, en deux temps, l'un plus formel, l'autre plus poétique, je rendrai compte de ce que j'ai vu, mais surtout vécu. Tout cela dans cette espace dans lequel le milieu est vide la plupart du temps, avec tout autour des chaises, des fauteuils, des tables et aussi des prises pour pouvoir utiliser son téléphone intelligent (pour la bonne cause !). Des plantes, un tapis et des cahiers contenant des réflexions des interprètes, sont parmi les autres objets présents. 

Malgré les invitations à me déplacer et à intervenir, dès mon arrivée dans l'espace, la première fois, je repère un fauteuil fort bien situé (à mon avis !) et je m'y installe pour y rester tout au long de ma présence. C'est vendredi matin, à mon arrivée les spectateurs sont peu nombreux et moi, j'apprivoise le lieu et ce qui s'y passe. Intrigué par ce danseur qui parle tout en dansant, je découvre qu'il est possible de les appeler pendant la prestation, le casque d'écoute leur étant apporté durant leur prestation. Un peu plus tard, si je ne me trompe pas, un des interprètes, Abe, recevra un appel de la mairesse de Montréal. Peu importe, cette possibilité, je la fais mienne. Dès le début, je me mets à observer et à interpréter, bon, mettons à y trouver mon interprétation à ce que je découvre. De ma perspective, rien de  formellement organisé. Il y a le nombre de danseurs qui changent, un.e partant, un.e autre entrant pendant que les morceaux musicaux changent ou aussi se font absent. Mon interprétation de ce que je vois évolue, se modifie pour mon plus grand plaisir. Il me faudra presqu'une heure pour lâcher prise et suivre le courant des vents (musicaux) qui portent et déportent les corps devant et aussi tout proche de moi. 

Je vous l'indiquait, il était possible d'influencer ces corps en mouvement, mais moi, sans téléphone intelligent, je suis sans "bras". Il en reste que grâce à une bonne samaritaine (merci Maud !), la chanson que je veux depuis toujours voir porter par des mouvements de danse, je peux la proposer. Ainsi donc dans les derniers moments avant de quitter, je vois ces danseurs, là juste devant moi, danser sur "Coffee with the moon" de Moran. Un moment de pur bonheur pour le spectateur que je suis. Mais le moment magique s'est poursuivi de façon surprenante juste après. Au moment de partir et de me diriger vers la porte de sortie, ne voilà tu pas que me suivent, sur mes talons, les mêmes interprètes qui m'accompagnent jusqu'à la porte avec l'un d'eux qui me l'ouvrent la porte. Que dire, sinon ouf et MERCI! Quelle belle façon de garder un beau souvenir de cette visite dans "Invisible" !

Et profitant d'un embellie dans l'agenda, mes pas m'amènent pour une deuxième fois rue Cherrier pour découvrir "Invisible" durant laquelle je pourrai y trouver mon interprétation à cette proposition. À mon entrée dans la salle, rapidement, je retrouve mon fauteuil et une fois bien en place, mon sens de ce que je vois émerge en moi. Avec plein de monde autour de l'espace scénique qui se modifie, lorsqu'on déplace se tapis et les plantes "mobiles" en son milieu. Ces corps évoluant seul ou le plus souvent en groupes, jusqu'à sept, sont, pour moi, comme des cerfs-volants. Ils virevoltent au gré de la musique qui se fait entendre. Les vents sont changeants parfois fort présents, d'autre fois absents, mais les corps gardent le cap. Autre grand plaisir pour moi, celui d'un long moment chorégraphique porté par la pièce "Maggot Brain" du groupe Funkadelic (quel beau souvenir de mon adolescence !). Parmi mes autres grands plaisirs de ces moments, ces mouvements sur un classique de Janis Joplin, "Piece Of My Heart et de voir se joindre aux interprètes, Isabelle Poirier dont les déplacements s'intègrent de façon toute naturelle et organique. Devant moi, les corps tourbillonnent, se suivent, se frottent, se cognent parfois sans conséquence et avec des rires qui fusent tels des étincelles fort belles. 

Bien assis à ma place, je réussis rapidement à atteindre cet état de réception que le spectateur de danse que je suis apprécie souverainement ! Mais une heure avant la fin, je dois quitter, un peu triste, mais néanmoins satisfait et heureux qu'ils ou elles seront nombreux ou nombreuses à accompagner ces interprètes au long cours à compléter leur soixante douze heures de performance. 


vendredi 27 mai 2022

Sur mes pas en danse: Des premiers pas éclatants, comme des feux d'artifice au FTA avec "Re: Incarnation" !

De l'édition précédente du FTA, j'en étais fort heureux, mais, cette année l'atmosphère était beaucoup plus festive avec des précautions sanitaires presque toutes disparues. Et comme il se doit pour toute atmosphère festive, les feux d'artifices sont de mises. Et pour cette édition, les "big boss" du festival, ont, semble-t-il, décidé de les mettre au début. Quoique, il faut un peu de prudence puisque le FTA débute à peine. Et ces feux d'artifices, c'est le chorégraphe nigérian, Qudus Onikeku qui nous les proposent avec "Re:Incarnation". 

                                                     Tirée du site du FTA

C'est dans le siège A1, en toute première rangée que je découvrirai les dix danseuses et danseurs (Wisdom Bethel , Addy Daniel, Patience Ebute, Esther Essien, Joshua Gabriel, Faith Okoh, Angela Okolo, Busayo Olowu , Adila Omotosho et Obiajulu Sunday Ozegbe) avec deux musiciens sur scène (Victor Ademofe et Olatunde Obajeun) nous proposer cette histoire universelle de vie et de mort avec ses chapitres.

Je ne serai pas capable de décrire aussi bien que Léa Villalba dans le Devoir et qu'Iris Gagnon-Paradis dans La Presse ce que sur scène, il s'est passé. Je vous invite à aller lire leurs textes fort riches. Il en reste que pour faire court, c'est un feu d'artifice que j'ai vu tout au long. Ce feu d'artifice composé par des tableaux dont le sens m'échappait parfois, mais impossible d'échapper à leurs effets. Le total engagement des interprètes à la proposition rayonnait jusqu'au fond de la salle, j'en suis convaincu ! Et lorsque la mort semble avoir eu le dessus, le dernier tableau nous en prouve tout le contraire.

Et lorsque le tout se termine, je suis aux premières loges pour découvrir les grands sourires rayonnants des interprètes et du chorégraphe face à nous, spectateurs fort comblés. Et lorsque l'invitation à leur répondre nous a été lancée, je serai du très grand nombre à y répondre.

Une soirée, telle un hirondelle au printemps, qui ouvre fort brillamment cette édition du FTA et les frontières à d'autres propositions d'ailleurs qui viendront sur nos scènes dans un futur tout proche. 

mardi 24 mai 2022

Sur mes pas au Théâtre: "The rise of the BlingBling-La Genèse" qui me laisse "tout drôle" !

Il y avait dans cette proposition de l'Usine C de quoi allumer la mèche de mon intérêt et cela inclut, le créateur, Philippe Boutin, l'affiche de la soirée et la présence de deux interprètes en danse, Frédérique Rodier et Jontae McCrory. Et comme mon agenda avait une place libre, je me suis procuré mon billet. À mon arrivée dans la salle, il y a toute cette gang (Amara Barner, Jaleesa Coligny, Larissa Corriveau, Sage Fabre-Dimsdale, Misheel Ganbold, Valmont Harnois, Simon Landry-Désy, Jontae McCrory, Christophe Payeur, Clara Prévost, Viktor Proulx, Nikolas Pulka et Frédérique Rodier) déjà sur scène et je trouve ma place.

                           Affiche de la soirée tirée du site de l'Usine C

Et lorsque je sortirai de la salle, deux heures plus tard, je ne serai pas capable de dire que j'ai aimé cela. Comme si l'oeuvre et moi, n'avions pas "connecté", ce qui dans mon cas est très rare. Et pourtant !!!

Il y avait dans cette histoire abracadabrante de Jésus, oui, "le" Jésus, tous les ingrédients pour que j'y trouve mon compte. Une entrée en la matière fort bien faite par notre maître de cérémonie (Étienne Lou) qui saura tout au long nous guider avec doigté et humour, tel un "dieu", tout au long de cette histoire. Des tableaux aussi, dans lesquels la danse était fort bien exploitée. La scène finale durant laquelle cette femme (Frédérique Rodier) combat à mains nues sans relâche trois et ensuite une troupe complète de guerriers jusqu'au tableau final fort bien réussi. Dans cette longue scène, durant elle n'arrête pas de combattre, je manque de souffle pour elle. Il y a eu aussi, l'arrivée d'un colis qui ne passe pas dans la porte, qui est d'un superbe absurde. Tous les tableaux sont fort bien amenés, bien interprétés et par conséquent tout à fait réussis. Et pourtant, malgré mes efforts, je ne connecte pas. 

Le spectateur était sûrement dans de mauvaises dispositions. Et question de le savoir, il se promet d'en découvrir la suite lorsque sur scène, elle sera présentée !



Sur mes pas en danse: Impressionné par "Les danses à deux temps" et les étudiant.es de 1ere et 2e années de l'École de danse contemporaine de Montréal

Lorsqu'arrive les spectacles de fin d'année des étudiant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal, ils concluent ma saison hivernale régulière et "normale, cette année" en danse. Et c'est avec des pas fort légers et heureux aussi, que je me dirige vers l'Espace Orange du Wilder.  Le café-bar est déjà fort bien pourvu de monde malgré l'heure hâtive de mon arrivée et comble de bonheur (pour moi, le spectateur d'une autre époque !), j'ai droit à un programme papier de la soirée. Je pourrai donc l'ajouter à ma collection qui a peiné à se garnir depuis deux ans.

Une fois les portes de la salle ouvertes, je trouve "ma" place en première rangée. Devant moi, une scène toute simple et vide, tandis que derrière, les sièges trouvent preneuses et preneurs. Et puis, enfin (!), ceux autour de moi dans ma rangée aussi ! La première oeuvre est avec la "gang" de deuxième année (Méanne Belisle, Gabrielle Boudreau, Laura Brisson, Alec Charbonneau, Sphynx Church, Meggie Cloutier-Hamel, Émile de Vasconcelos-Taillefer, Coralie Fortier, Camille Huang, Mya Métellus, Audric Raymond et Tommy Lee Salvas) et "TRUE ARTIFACTS" de PARTS+LABOUR_DANSE (Emily Gualtieri et David Albert-Toth).


                                                   Crédit Maxime Côté fournie par l'EDCM

Le tout débute comme dans une ombre qui se dissipe pour laisser place à douze humains qui se présentent face à nous. Ils se mettent en mouvements tout en harmonie sur fond assez sombre. Et dans ses pulsions déployées, j'y vois apparaître la faille de la différence. J'observais attentivement celui ou celle qui exprimait sa différence et qui, parfois, en entraînait d'autres. Le sens de l'oeuvre présentée, "À travers un système de répétitions et de cycles évolutifs, les interprètes explorent la relation entre le script et la spontanéité, entre les faits et la fiction, entre eux et vous." Et ce contact, je l'ai bien ressenti et apprécié lorsque certains regards se sont dirigés droits vers moi. Il y aura ces alternances du "nous" et du "je", ce "je", tel un artéfact qui induit, comme une fracture de la certitude, la suite jusqu'à cette fin, tout ensemble. 

Il s'en suit, la "gang" de première année (Rosalie Boivin, Gabrielle Bouchard, Léa Boudreault, Julianna Bryson, Victor Burdet, Angélyk Delisle-Hevey, Ambre Dupuis, Jean-François Gilède, Tom Godefroid, Alice Jackson, Clodie Lambert, Rosalie Lamoureux, Sarah Manipou, Charlotte Mégardon, Manon Scialfa, Jules Talavera, Alex Turcotte, Anna Vauquier) qui nous présentera "Vacillement des ombres" de Pierre-Marc Ouellette. 

                                                 Crédit Maxime Côté fournie par l'EDCM

Dans cette proposition, le vacillement, j'en ai vu les différentes déclinaisons fort bien portés par chacun.e d'eux. Il a ceux entouré par les autres, sinon porté par tout.es. Celui en solitaire comme en groupe. Le vacillement, aussi qui semble éclore comme une fleur pour nous présenté le crépitement des corps. Le vacillement amplifié par son ombre projeté derrière. Le vacillement, fort humain, réconforté par les autres. Et puis ce tableau qui me ramène à mon adolescence avec la pièce "Moonchild" de King Crimson, un de mes groupes préférés de l'époque, quel plaisir ajouté !

Une proposition qui allie mouvements et propos comme je les aime !

Une fois l'entracte passé, de retour à nos places, débute "Les jeux du sacre" de Stefania Skoryna avec la même gang de deuxième année.

Pause

Le "Sacre du printemps" de Stravinsky semble être dans l'air du temps, puisque, la semaine précédente à l'Agora de la Danse présentait "Sacrer" de Katya Montaignac qui elle aussi s'appuyer sur cette oeuvre pour créer sa proposition.

Fin de la pause

Crédit Maxime Côté fournie par l'EDCM

Présentée comme "une création inattendue et ludique où, tel un cadavre exquis, se juxtapose des images poétiques et absurdes.", c'est bien ce que j'ai pu découvrir tout au long des différents tableaux. En entrée de jeu, le tout se présente de façon fort classique, ils sont tout.es habillé.es de façon identique (sauf leurs bas) mais le vernis d'uniformité de cette société craque et, moi, j'y vois une perte de repères. Comment réagir face à ces nouvelles réalités qui se présentent à nous, parce qu'il en est de nos rêves comme de ces ballons. Et lorsque vers la fin, pour créer une voie de passage vers un avenir meilleur, le "St-Graal" apparait dans l'une de ces mains et qu'il se multiplie, comment ne pas y voir une perspective toute actuelle, soit de trouver le bon et ne pas s'y perdre! Une oeuvre fort fascinante qui, de ma perspective de spectateur, demande à tout.es ces interprètes de "changer de direction" rapidement  et que nous suivons avec beaucoup de plaisir. Pour ces jeunes à qui il reste encore un an de formation, je serai fort curieux et très heureux d'en découvrir leurs prochains pas à l'école, mais aussi dans le monde professionnel. 


samedi 21 mai 2022

Sur mes pas en danse, mes premiers, fort satisfaits, à "Corps de ballet" de l'École supérieure de ballet du Québec

Voilà un territoire chorégraphique que mes pas ont très peu, sinon pas du tout explorer ces dernières années que celui du ballet classique ! Il y aura eu ce bref échange avec une dirigeante des Grands Ballets qui m'invitait à aller découvrir ses propositions pas toujours si "classiques", invitation que j'ai jusqu'à maintenant repoussé ! Mais, lorsque l'invitation m'est parvenue pour aller découvrir "Corps de ballet", le spectacle annuel de l'École supérieure de ballet du Québec, je me suis dit pourquoi pas ! Et en ce vendredi soir caniculaire, mes pas accompagnés par ceux de ma blonde, se sont dirigés jusqu'à la Salle Pierre-Mercure pour découvrir les sept oeuvres au programme. 

                    Crédit: Michael Slobodian tirée du site de l'École supérieure de ballet du Québec

Dès mon entrée dans le hall d'entrée, difficile de ne pas ressentir l'effervescence toute en retrouvailles et fébrilité, compte tenu de cette pause pandémique des deux dernières années. J'ai croisé un public de tout âge dans le hall d'entrée et aussi dans les corridors avant de me prendre place dans la salle. Une fois bien assis, je consulte le programme papier de la soirée et je découvre les oeuvres et celles et ceux qui les interpréterons. 

Pause

Peu familier avec cet école, le niveau des élèves dans chacune des oeuvres au programme, identifié par le terme cycle, m'a quelque peu intrigué. Il en reste que de retour à la maison, je me suis mis au travail et j'ai pu me faire mon idée, sur leur niveau puisque ces derniers débutent avec les premières années du secondaire et se terminent avec celles du collégial (programme associé au CEGEP du Vieux-Montréal).

Fin de la pause 

Le moment de débuter arrive avec d'abord l'entrée en scène d'Anick Bissonnette, directrice artistique et ensuite celle d'Alix Laurent, directeur général, qui nous accueillent avec une joie et une satisfaction (du travail accompli) rayonnantes. De leurs mots dits, j'en retiens surtout un, fort sage, "empathie" pour décrire leur attitude tout au long de ces deux dernières années remplies de défis.

Et puis les rideaux s'ouvrent pour débuter avec "Concerto Barocco-premier mouvement", interprété par les filles des cycles Avancé V et Supérieur I, II et III. 

Voilà une oeuvre typique de ballet classique qui je le concède n'est pas mon territoire chorégraphique préféré. Il en reste que de ma place, j'ai pu apprécier la qualité d'exécution de ces mouvements d'ensemble et l'engagement des interprètes. Et puis avouons le, du George Balanchine, c'est du grand art !

Me préparant à une soirée toute uniformément colorée chorégraphiquement à l'image de la première oeuvre, j'ai été quelque peu surpris par cette "Courtepointe" par les élèves du Cycle Intermédiaire I, lire ici des "assez jeunes interprètes", sinon les plus jeunes de la soirée. Cette "Courtepointe" s'est avérée un "tour du monde" folklorique fort bien interprété avec des danses de Roumanie, d'Israël, d'Italie, d'Irlande, de Pologne et du Québec. Tout un changement de direction sur scène qui me faisait constater rapidement que cette soirée "classique" ne serait pas celle que j'anticipais. 

Il s'en suivra "Danse ta jeunesse", de retour dans le territoire "classique" avec les élèves du Cycle Intermédiaire II et III, décrite fort justement dans le programme comme "une oeuvre pour vivre sa période d'adolescence à travers la danse, où chacun peut se découvrir pas à pas...". Une oeuvre qui mettait sur scène, une "tonne" d'interprètes qui évoluaient en harmonie. J'ai été fasciné par les mouvements d'ensemble fort riches tout au long. Et que dire des salutations fort beau à observer aussi! 

Et pour compléter la première partie, "Raz-de-marée" par les élèves du Cycle Supérieur I, II et III. Avec une coloration contemporaine, cette proposition balaie la scène de mouvements et de déplacements fort évocateurs.

En deuxième partie de la soirée, ça repart avec "Le Silence des cendres : Octopoda" de Charles-Alexis (C.A.) Desgagnés avec les garçons des cycles Avancé IV et V ainsi que Supérieur I, II et II. Le tout débute dans un contre-jour fort bien réussi. Je découvrir ensuite une oeuvre de danse contemporaine dans laquelle je vois des histoires d'amitié. Une histoire fort bien interprétée avec une esthétique intéressante.

Il s'en suit "Bright Grey" de Gaby Baars avec les élèves du cycle Avancé IV et V. Cette oeuvre est décrite comme "un univers tout en nuance où la lumière perce à travers la grisaille et la morosité ambiante, gage d'espoir de jours meilleurs" et c'est que j'y ai vu, mais surtout ressenti avec un très grand nombre d'interprètes qui évoluent devant moi. Le tout magnifiquement porté par les voix, parfois guturales, et la musique de "Partita for 8 Voices" de Caroline Shaw (que je me promets de réécouter chez moi !). Encore une fois, les salutations des interprètes sont d'une grande beauté chorégraphique.

Le tout se termine par une création très forte du chorégraphe Ohad Naharin, "Echad Mi Yodea" par les élèves du cycle supérieur I, II et III. Dans un demi cercle, avec chacun.e sur ou devant sa chaise, les gestes et les voix se déploient et se déplacent de l'un.e à l'autre jusqu'à produire son effet sur le dernier. L'évolution répétitive est fascinante et me captive totalement jusqu'à sa conclusion. Quelle belle façon de terminer cette soirée ! Pour les intéressé.es, il est possible de la découvrir en différentes versions sur le net, dont celle-ci (https://www.youtube.com/watch?v=7v6tY_u-Mls ).

C'est avec toutes les interprètes de la soirée sur scène que les derniers applaudissements fort bien mérités de la soirée se font et qu'ensuite mes pas me ramènent à la maison. Chemin faisant, je me fais la résolution que ces pas ne seraient pas les derniers à l'une de ces soirées et qui sait aussi, vers celles des Grands Ballets. 


mardi 17 mai 2022

Sur mes pas en danse: "Crypto" pour terminer mon année chez Danse Danse

La saison régulière chez Danse Danse se terminait  avec "Crypto" de Guillaume Côté. C'est en un vendredi soir que mes pas m'amènent jusqu'au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts pour y assister. Cette rencontre aurait dû avoir lieu depuis un certain temps, sinon un temps certain, mais la pandémie l'a repoussé jusqu'à ce début d'été fort hâtif.

                                            Affiche de la soirée tirée du site de Danse Danse

Légèrement plus décalé sur le côté de "ma" première rangée, j'ai hésité à me déplacer plus vers l'arrière pour avoir une perspective plus globale de la proposition à venir. Finalement, c'est de mon siège en première rangée que je décide de découvrir l'oeuvre à venir. Et je ne l'ai pas regretté. Parce que l'histoire de ce couple (Guillaume Côté et Greta Hodgkinson), de cette scientifique( Natasha Poon Woo) et de cette "créature" (Casia Vengoechea, mon coup de coeur de cette soirée !), je pourrai en découvrir les gestes, mais aussi, et pour moi c'est important, les expressions faciales fort présentes tout au long. 

"Crypto" est une histoire qu'il est possible de lire sur le site de Danse Danse. Il en reste que c'est sur scène avec des procédés scéniques intéressants que la nature humaine et ses motivations s'exposent pour tenter de découvrir et de dompter "la bête". Il y a longtemps que je n'avais pas vu une proposition chorégraphique avec un scénario aussi explicite. Il en reste que libéré de mon interprétation, je me suis concentré sur les mouvements présentés tout au long des différents tableaux. Si la qualité des mouvements des différents interprètes est fort évident, il en reste que c'est la prestation de Casia Vengoechea qui m'a totalement séduit. Cette interprète me semblait ne pas avoir d'articulations, sans oublier la grande qualité de ses expressions faciales. 

Au final, une belle soirée qui conclue la saison de ce diffuseur et qui m'a amené dans un monde chorégraphique fort différent et cela m'a bien plu ! 


Sur mes pas en danse: "Sacrer" pour brouiller les frontières autour d'un "feu chorégraphique" !

Aller à la rencontre d'une proposition de Katya Montaignac, je n'en étais pas à une première fois. Je me rappelle encore de cette fois dans une station de métro de Montréal (la station Jean-Talon) durant une Nuit Blanche, la fois aussi dans un hôtel de Montréal, sans oublier celle dans un club de danseuses nues sur la Main. Il y aura aussi, ces rencontres qu'elle concoctait avec d'autres de façon tout aussi originale que touchante "Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs" et aussi plus récemment "Nous (ne) sommes (pas) tous et toutes des gigueurs et gigueuses". 

Inutile de vous expliquer pourquoi lorsque la proposition est apparue sur mon radar de spectateur, le billet a été acheté rapidement. Comment cette fois, elle allait brouiller les frontières, avec "Sacrer" dans une salle de diffusion classique ? La description mettait des indices sur table. Mettre ensemble ou plutôt amalgamer un classique musical "Le sacre du printemps" de Stravinsky avec de la danse de rue ou plus justement dit, du street dance. 

La réponse à ce comment, j'étais bien curieux de la découvrir. Il en reste que des éléments de réponses, j'en avais eu, grâce à ce Midi-Coulisses (du 4 mai) et je me souviens de mon commentaire, "ouf !, ça promet !". 

Pause

Voilà une belle initiative que celle de ces Midi-Coulisses des gens de l'Agora de la Danse, une semaine avant les représentations. Je me fais un grand plaisir de les découvrir en "présentiel" ou en "virtuel" le plus souvent possible depuis quelques années. Je souhaite donc longue vie à ces Midi-Coulisses.

Fin de la pause

                                     Crédit: Do Phan Hoi, tirée du site de l'Agora de la Danse

Me voilà donc, "un peu" à l'avance à la porte de l'Espace Orange du Wilder pour prendre possession de "mon" siège en première rangée ! Le billet était "admission générale" donc je suis "d'attaque", oups ! d'avance! Arrive le moment d'entrer et surprise, tous les sièges sont en"première rangée" disposés en cercle tout autour de l'espace scénique. Quelque peu déboussolé par le très grand choix qui se présente devant moi, je me ressaisis et je me dirige vers ma gauche et je prend possession de "mon" siège, le meilleur, comme tous les autres, tout autour !

Pendant que tous les sièges trouvent preneuse ou preneur, les interprètes sont là et s'échauffe ! Et puis, le tout débute ! Il y aura une suite de tableaux qui comme je l'ai entendu par d'autres et lu aussi, qui a tout d'un feu de mouvements "street dance" alimenté par les différents interprètes en groupe ou en solo.

Je laisserai à d'autres la description plus formelle de ce qui nous a été présenté tout au long des quatre-vingt dix minutes de la présentation. Pour ma part, la meilleure image que je pourrais donner de mon expérience est celle du feu de camp autour duquel nous étions tout.es réuni.es. Un feu aux différentes nuances alimenté par les présentations successives des interprètes de différents horizons artistiques de street danse et de tout âge. Et nous, nous étions là, à l'apprécier. J'y ai vu des moments où les seul.es, ou le groupe, deviennent le nous. J'en ai ressenti la sensation "de danser jusqu'au bout du jour". Pour moi, il y a dans cette diversité humaine en gestes, en âge et en origine qui s'exprime en mouvements, une "coopérative de création" qui est un symbole qui permet d'espérer en un avenir meilleur. 

Merci à vous, Anaïs Chloé Gilles, Alizé Desrosiers, Shanyça Elie-Leconte, Walid Hammani, Mecdy Jean-Pierre, Victoria Mackenzie, Achraf Terrab, Gem.In.I Movement (Shakill Bruno, Paul Alexandre Dorsainvil, Gaelle Fabre, Lordyne Jean-François, Juliette Joseph, Joselande Josue, Mathieu Nelcy, Moohysha Parvelus, Robroyth G. Parvelus), ainsi que les plus jeunes Théo Durieux et Laurier Petelle. Sans oublier Tiffanie Boffa aux éclairages et Don Barbarino à la composition musicale.

Autre pause

J'ai une pensée pour Katya Montaignac, la chorégraphe, catalyseur de cette création, qui a réussi, en ces temps pandémiques et de conditions sanitaires changeantes, à amener à bon port ce projet avec autant d'interprètes. L'arrivée s'est faite avec un "accostage" tout à fait réussi !

Fin de l'autre pause

Au final, encore une fois la chorégraphe m'a proposé une proposition chorégraphique différente et encore une fois, j'en suis revenu fort comblé !



mardi 10 mai 2022

Sur mes pas en danse: Une Passerelle 840 du Collectif 842 fort diversifiée !

C'était ma deuxième "Passerelle 840" de cette édition Festival hiver 2022. Le Collectif 842 me proposait cinq propositions qui se sont avérées fort différentes. Trois d'entre elles étaient projetées sur grand écran et les deux autres présentées dans l'espace scénique.

                             Tirée du site FB de l'évènement

Je débuterai avec les trois projections qui étaient, pour moi, très différentes. D'abord "(P) ROSE" de et avec Estelle Beaulieu et Naomie Côté qui captive dès les premières images, lorsque cette bouche nous montre une pétale et pose la question "et si les roses étaient noires ?" La suite a toutes les allures d'un poème riche en nostalgie. Deux corps qui a tour de rôle porte le propos et qui laissent des traces. Et puis arrive le moment où ces présences uniques séparées deviennent deux ensemble et tout proche.

Il s'en suit "4oH" de et avec Lucca Bella Stothers accompagnée par Estelle Beaulieu, Adrianne Bélanger, Hélène Dorland, Camille Gendron, Monica Navarro et Jeanne Tétreault. Porté par la chanson "Money" de Pink Floyd, j'ai droit à un réquisitoire chorégraphique des excès du pouvoir de l'argent par ces femmes qui évoluent avec un habit blanc, mais qui ne mettent pas de gants blancs pour le faire. Et comme les images projetées, fortes de leur opposition, ce n'est pas parce que tu portes du blanc que c'est innocent. Un peu à l'image du titre, le propos autant gestuel que visuel est corrosif (le oH, comme dans hydroxyde, est pour l'ex prof de chimie que je suis, synonyme de corrosif). Voilà un bel exemple qui montre comment il est possible de proposer une oeuvre chorégraphique fort esthétique qui a un message de dénonciation.

La dernière projection m'a amené complètement ailleurs. "This Space of Nothingness" de et avec Rozenn Lecomte, propose la plongée introspective de cette femme accompagnée par la chanson "Everything Evaporate". Une proposition assez différente de celle qu'elle nous proposait, il y a quelques semaines pour compléter son bac. "If Nothing Matters" dans laquelle, il y  avait abondance de matières physiques pour accompagner les performances de ses interprètes. Cette fois, c'est elle seule et son dédoublement (effet visuel fort intéressant !) qu'elle nous propose tout au long de sa plongée introspective en apnée dans cet espace du néant.

Pour les deux propositions suivantes, c'est sur le plancher que nous pourrons les découvrir. D'abord "11 maisons sur Pluton" de et avec Olivier Dion en collaboration avec les interprètes, Juliette Beaudoin, Anaïs Bonneau, Naomie Charette, Jessica D’Orazi, Marie Lamothe-Simon, Audréanne Léger, Raphaëlle Morin, Alicia Najera-Huot, Catrine Rouleau, Caroline Rousseau et Lou-Anne Rousseau. Régulièrement relancés par les mots énoncés comme des directives ou des orientations, les corps se mettent en action et se déplacent avec des impulsions fort variables. Parfois fort actifs, d'autres fois au ralenti, ensemble ou en petits groupes ou individuellement, ces corps évoluent dans la lumière ou dans l'ombre.  Et lorsque les derniers mots sont énoncés, les corps sont libérés et ils s'expriment jusqu'au bout de leur souffle. 

Et pour terminer mon passage sur cette "Passerelle 840" du Collectif 842, "Another Winter Together" de Jeanne Rousseau et Iban Garat avec Camille Gendron, Hélène Dorland, Noah Bride, Anaïs Levert-Beaulieu, Oksanna Caufriez et Cyrielle Rongier Saint-Sulpice. Le tout débute de façon fort énigmatique pour moi avec leur arrivée à tour de rôle pour prendre place en ligne devant, tout en faisant des drôles de mimiques. La suite me montre leurs interactions dans différents mouvements riches en contacts et en fraternité. Et puis, dans la deuxième partie de l'oeuvre, mon moment coup de coeur, celui dans lequel, toutes les six se rapprochent et se fusionnent peu à peu pour former un ensemble "magmatique". Dans ce magma, elles nous présentent des gestes tout en amplitude et en lenteur. Elles me fascinent et je suis captivé. Et puis peu à peu, une fois "l'hiver passé !", elles se séparent une après l'autre et elles repartent jusqu'au compte final. 

Au final, des propositions qui permettent à moi, spectateur, de faire une incursion dans des univers chorégraphiques que je sens très personnels et réfléchis, mais aussi porteurs vers l'avenir.



samedi 7 mai 2022

Sur mes pas en danse: "Racines" pour l'enfant en moi !

Cette proposition chorégraphique m'est apparue parce que les algorithmes connaissent mon intérêt pour la danse (et ils n'y a pas qu'eux !) et que l'interprète, Zoé Delsalle qui incarnera cet enfant, j'en suis les pas depuis quelque temps. Ainsi donc "Racines" de Elie Marchand, proposition présentée dans le cadre du Festival "Petits bonheurs" s'adressait à un public "tout jeune" à partir de 18 mois. Je me suis assuré avant de me procurer mon billet que le "vieux" spectateur que je suis pouvais s'y rendre seul, sans un tout.e jeune pour l'accompagner. Et la réponse étant oui, donc, c'est avec mon billet en main que je me rend en ce vendredi matin jusqu'à la Maison de la culture Maisonneuve. C'est dans l'antichambre du "Cube" au deuxième étage de ce lieu que nous attendons ensemble le début de la prestation. Le moment arrivé, on nous invite à nous diriger vers la salle de représentation, en suivant ce fil de bobine VHS, qui captive déjà les jeunes et remémore des souvenirs aux plus vieux dont moi !

                                                                    Crédit: V. Arbelet

En suivant les autres, je trouve ma place dans ces estrades, entouré de jeunes enfants devant l'espace scénique.

Pause

Voilà pour moi, une situation que j'apprécie et que j'ai déjà vécu quelques fois dans le passé, soit de découvrir la réaction de jeunes enfants face à une proposition chorégraphique. Je devrai me concentrer sur ce qui me sera présenté, tout en gardant un oeil sur la réaction de ces tout jeunes. Défi peut-être, mais très agréable, néanmoins et que je vous partagerai !

Fin de la pause.

Ainsi donc dans cet espace scénique tout cubique, je découvrirai, comme la description de la proposition annonçait, "Racines c’est le monologue intérieur de cet enfant de 18 mois à 3 ans qui aborde la délicate sensation d’une rupture entre lui et son parent." Pendant une trentaine de minutes, cette enfant (Zoé Delsalle, tout à fait convaincante ) nous illustre en gestes et en mimiques fort expressives ce monologue. Elle le fait en utilisant des accessoires surprenants, tels que ce boitier de cassette VHS dont les deux bobines se transforment de façon fort habile en une paire d'yeux pour elle ou son alter ego et aussi, ce qui est fort habile, ces bandes d'enregistrement qui deviennent ami imaginaire ou vêtement. 

Le propos et le procédé scénographique sont fort efficaces parce qu'autour de moi, plus jeunes et moins jeunes sont captivés et bien attentifs. Il y aura bien ce jeune garçon qui se transformera pour un court instant en dinosaure, mais sinon, toutes et tous suivent en silence le cheminement de cet enfant tout au long de sa rupture ressentie avec son parent, qui "prépare la fin de nous" ! Et c'est à sa suite que nous reviendrons à notre point de départ, tout en permettant à ces tout jeunes de garder un souvenir tangible de cette rencontre.

"Racines" utilise habilement, le propos, les gestes et les accessoires tout au long de ces trente minutes (durée fort judicieuse pour ce jeune public), pour passer son message qui nous ramène à notre propre enfance, parole de fils, de père et de grand-père ! Mes pas satisfaits me ramènent jusqu'à chez moi, tandis que ma tête avec des souvenirs de ma propre jeunesse est toute nostalgique.

jeudi 5 mai 2022

Sur mes pas à une "cérémonie": Celle de "Mythe" de Mykalle Bielinski

Décidément, mes pas qui m'amenaient à l'ESPACE GO étaient empreints de retrouvaille. Bon, bon, faudrait pas que j'exagère, mais quand même ! "Mythe" était la deuxième proposition de son autrice Mykalle Bielinski que je découvrais en quelques mois. En effet, quelques mois plutôt, j'assistais à "son", "Warm up" au La Chapelle. Il y a un peu plus d'un mois, je découvrais à l'Espace Go "Marguerite: le feu" d'Émilie Monnet aussi interprète dans cette oeuvre. Et encore plus récemment à l'Agora de la danse, c'était Florence Blain Mbaye, autre interprète de "Mythe" qui déployait ses talents dans "Cabaret noir" de Mélanie Demers. Que le "monde" est petit ! Pour une première fois, avec elles, je découvrirai les performances de Laurence Dauphinais et d'Elizabeth Lima. 

Donc, recommençons depuis le début, mes pas m'amènent jusqu'à l'Espace Go en bonne compagnie (lire ici ma blonde). Avant d'entrée en salle, nous sommes invité.es à laisser nos manteaux et nos chaussures derrière nous pour prendre place à nos sièges dans l'espace scénique. Peu à peu les gens prennent place pendant que ces femmes se déplacent pour nous offrir du thé. Pour nous, cette offre qui sera acceptée sera faite par Florence Blain Mbaye que je reconnais malgré son masque. Une fois tous les spectateurs en place et le thé servi, les cinq femmes se retirent pour débuter cette rencontre. 

Pause

Bon, lorsque nous nous sommes procurés nos billets pour la saison de l'Espace Go, nous pensions nous y rendre pour des propositions théâtrales. Mais cette fois, il m'a semblé évident assez rapidement que les territoires culturels explorés ne seraient pas ceux-là. Déçu, me demanderez vous ? Je vous rassure tout de suite, non pas déçu, mais surpris, parce que je n'avais rien lu sur ce que j'allais découvrir ! Heureux et satisfait, alors cher spectateur ? La réponse est facile et positive.

Fin de la pause

                           Crédit: Yanick MacDonald tirée du site de l'Espace GO

Pour décrire ce que je verrai, je me permets ici de retranscrire les mots de Mykalle Bielenski qui peuvent être lus sur le site de l'Espace GO à propos de son oeuvre. "Dans un espace douillet déployé sur en 360 degrés qui évoque un salon de thé, une caverne préhistorique ou un feu de camp, le chœur d’interprètes invente, à partir des similitudes entre les mythes et les cosmogonies, des rituels et des poèmes qui reconfigurent le rapport au temps et à l’espace. Avec des actions aux quatre coins de la salle et des micros dispersés un peu partout, les configurations varient, tout comme le contact avec la voix, qui passe de l’intimité à l’impression d’être dans une cathédrale."

Je les réécris parce que c'est exactement ce que j'ai ressenti tout au long de la présentation, soit de participer à un cérémonial fort riche en rituels. J'ai été surtout touché par la qualité et la beauté des chants que ces femmes nous proposent tout au long. Il y aura aussi ces paroles dont malheureusement je n'arrive pas à saisir toute la richesse, mais qui néanmoins portent en moi. Il en reste que de se laisser porter par les propos et les gestes de ces femmes est fort agréable. Et apaisé, j'en suis ressorti !

Et impressionné aussi par les multiples talents de Mykalle Bielenski qui n'ont d'égal que l'engagement qu'elle nous montre envers les humains. De ma perspective, toute jeune mais tellement sage !

Une soirée au final fort bien réussie et nous ramènent à la maison avec des pas (et une tête aussi !) quelque peu différents.


mercredi 4 mai 2022

Sur les pas du spectateur: Une fort belle rencontre toute sympathique empreinte de nostalgie !

Ceux et celles qui me connaissent, savent que mes pas sont, en général, solitaires vers des propositions culturelles. Cette fois, ma blonde et moi étions unanimes, pour aller à cette rencontre avec Marie-Denise Pelletier, Joe Bocan et Marie Carmen à la salle Pauline-Julien pour assister à leur proposition "Pour une histoire d'un soir" ! Ces trois chanteuses dont l'âge est proche du nôtre, nous ramènent "quelques" années en arrière, riches en souvenirs! Ces trois chanteuses, aux styles différents, nous prêtions l'oreille à l'époque, mais c'est Marie Carmen qui nous faisait surtout vibrer. Nous conservons précieusement nos C.D.s d'époque, objets d'époque révolue, mais totalement assumée !

                                              Tirée du site des Productions Martin Leclerc

Nous voilà, bien assis en attente pour découvrir ce retour dans notre passé. Et c'est avec ces trois femmes fort rayonnantes que le tout débute, accompagnées par cinq musiciens. Et comme nous l'espérions, elles seront ensemble et solo à nous proposer leurs chansons, comme si c'était, il y a longtemps. Leurs voix ont  passé l'épreuve du temps et ont gardé leurs couleurs d'antan, malgré leur jeune soixantaine (comme l'indiquait le texte d'un critique, selon l'une d'entre elles). Elles nous entretiennent aussi d'elles, de certains de leurs souvenirs. Par exemple, nous apprenons que Joe Bocan, contrairement aux deux autres, n'a jamais reçu "l'appel" de Luc Plamondon. La chimie entre elles est évidente et elle irradie dans le public. En effet, la communication avec le public était forte. À preuve, cette femme à côté de moi, qui répondait de façon fort enthousiasme aux questions qui étaient posées au public.

Au final, une très belle soirée que cette rencontre "Pour une histoire d'un soir" !

lundi 2 mai 2022

Sur mes pas en danse: Sur une Passerelle 840 qui se dirige vers un bel avenir !

 Depuis toujours, bon OK !!!, depuis plusieurs années mettons, mes pas réels ou virtuels apprécient se diriger sur la Passerelle 840. 

Pause

Oui, déjà ! Si j'ai pris connaissance, il y a quelques années, de l'existence de la Passerelle 840, c'est grâce à une connaissance à moi tout aussi amateur de danse. Il m'avait mis sur la piste et depuis cette piste, je l'ai exploré avec assiduité. Tout récemment, j'apprenais avec tristesse son décès ! Merci Jacques et que tout là haut, tu puisses encore apprécier les anges qui dansent !

Fin de la pause

En ce dimanche après-midi tout estival, mes pas montent les escaliers du 840 Cherrier et attendre fort sagement le début de la présentation du Collectif 841 avec au programme quatre propositions. Une fois les mots d'accueil fait du milieu de l'escalier, nous sommes invités à entrer dans la salle. 

Tous les sièges ou presque trouvent preneuses ou preneurs. Et moi, bien installé, je me prépare à découvrir les quatre propositions, deux en vrai devant moi et deux autres en projection, et oui, toujours devant moi !

La rencontre débute avec "se déshabriller de l’hiver" de et avec Mélia Boivin. Devant moi, une bâche tout en vert avec au bout un monticule vivant tout orange. Et puis, ce monticule vient, peu à peu, vers nous. Qu'est ce qui arrivera lorsque cette présence sera rendue au bout de son chemin ? De façon fort imaginative et tout à fait réussie, c'est sur l'écran derrière que je le découvre. Voilà une façon fort imaginative d'utiliser la projection sur écran pour amplifier l'effet de la performance sur scène !

La suite, je la découvre avec plaisir ! Comme les planètes, elles vont  et viennent et quelque peu différentes, elles repartent vers l'arrière sur leur orbite jusqu'à la fin de leur cycle. Mélia Boivin m'a présenté qu'il en est des saisons comme du déplacement des planètes. Et comment, pour moi, rester insensible à ce beau jeu de mot du titre de sa proposition !

La suite se fera sur le grand écran tout au fond avec "NAUFRAGE DISSONANT" de et avec Jeanne Tétreault. De ce naufrage, j'en retiens qu'il se passe en milieu urbain, mais surtout, j'y découvre des mouvements riches en esthétique que leur lenteur me permettent d'apprécier tout en douceur. 

La prochaine proposition nous ramène en personne, là juste devant nous pour découvrir "Cactus" de Melina Pires. Nous sommes avertis, nous ne pourrons résister à "entrer dans la danse" ! Pourtant dans cette première partie tout en douceur, je me mets à être dubitatif. Mais peu à peu, le rythme, comme le souffle de la vie se met à faire vibrer ses corps devant nous. Je sens que les souffles de ces corps se modifient et prennent leur envol ! Et comme il avait été annoncé ces corps déploient leurs mouvements, libèrent leurs visages de leur voile pour nous proposer une danse éclatée qui s'éclate ! Et ce qui suit à tout d'une affirmation toute libératrice ! Mission accomplie mesdames !

Le tout se termine avec la projection de "multiplicity" d'Ariane Levasseur, accompagnée par Margot Carpentier, Morgane Guillou, Rozenn Lecomte. À tour de rôle chacune d'elles, nous sont présentées dans cet espace depuis longtemps visité par moi, comme spectateur, soit "La piscine". Donc, avec des mouvements forts, la multiplicité des "corps" en pleine affirmation avec des costumes fort colorés me sont présentés. Le tout a des allures de fin de parcours avec son côté exutoire qui fait beau à voir.

Je reviens de ce passage sur la Passerelle 840 fort heureux et comblé, parce que les pas et les mouvements que j'ai découvert me mettent sur la piste de propositions prometteuses à venir !