dimanche 31 janvier 2021

Sur mes pas au théâtre: "Le cas Nicolas Rioux" tout en rebondissement par la Fratrie !

 C'était, il y a peu de temps ! De "La Fratrie", je revoyais "La fin des haricots//The end of beans" dans une version "upgrade" ! Et ne voilà tu pas que me parviens cette invitation à découvrir un autre de leur projet, chez Duceppe ! Et cette invitation à découvrir "Le cas Nicolas Rioux", je l'ai accepté sans hésitation et je ne l'ai pas regretté ! Et soyez avertis, si un jour sur la scène du théâtre de la Place des Arts, j'y serai !

Bon, tu te calmes Robert, me direz vous ! Bien sûr, je vous répondrai, mais sans oublier de rajouter ...


                                                 Photo tirée du site de la compagnie Duceppe

Est-il possible de mettre dans une oeuvre théâtrale, les thèmes, "appropriation culturelle", trahison, dérapage, la majorité, peu importe a raison  et que le résultat soit réussi ? Le texte d'Erika Mathieu, mis en lecture par Patrick R Lacharité me permet de dire oui. De cette lecture, par Sandrine Bisson, Pierre-François Legendre, Manon Lussier, Christophe Payeur, Marc-André Thibault et Alex Trahan, j'en reviens satisfait. En moins d'une heure, cette assemblée municipale m'a permis de survoler une "tonne" des enjeux actuels en excluant la COVID, ouf !

Vous qui voulez connaître cette histoire, pas question ici d'en dire plus, désolé ! Mais restez à l'affût, "Le cas Nicolas Rioux" prendra l'affiche et comme moi, vous devriez y être ! 

Sur mes pas (virtuels) en danse: la découverte de deux univers personnels fort bien incarnés !

Bon, je me répète, mais j'ai tellement hâte de retourner en salle pour assister en personne à des prestations ! La plus récente proposition de "ma gang" de Tangente en est un bel exemple. Aller à la rencontre de deux artistes avec des univers fort différents, c'est en personne que j'aurais préféré le faire. Mais, parce qu'il y a un mais, mon "billet" pour les voir en ligne, avec la possibilité de les voir en différé comportait un avantage indéniable. Lequel, me demanderez-vous ? Et bien avec mon billet pour les voir en différé, mais aussi de pouvoir les revoir avait un grand avantage. Celui de surpasser la première impression pour mieux saisir leur proposition au deuxième visionnement. Et de cet avantage, j'ai profité !

Ainsi donc Winnie Ho et Charo Foo Tai Wei, lorsque chacune à votre façon, vous sortez de votre zone de confort (comme le demandait les initiateurs de l’événement KickStart de CanAsian Dance, en collaboration avec Tangente et le Festival Accès Asie), vous m'avez proposé deux oeuvres riches en symboles.

Après les présentations d'usage de Stéphane Labbé de Tangente et de Khroso Berahmandi du Festival Accès Asie (festival qui dans le passé m'a permis de faire de belles découvertes !), nous découvrons d'abord "aWokening" de Winnie Ho. 


                                    Photo de Winnie Ho par David Wong tirée du site de Tangente

Tout d'abord cachée ou enfouie dans un grand wok, tel un cocon, le corps fait corps avec le wok, comme peut l'être la personnalité avec l'origine de cette femme ! Peu à peu émerge la personne, son originalité mis à mal par cette ouverture vers le là-bas. Je découvre ensuite son départ, le wok comme navire sur l'eau pour aller au loin malgré les intempéries. Les moments où elle est assis dans le wok avec cette bande derrière, qui flotte au vent, telle une toile me plait particulièrement ! Une fois rendu là-bas ou ici, selon le point de vue, elle endosse son "habit" et entreprend sa marche et avec son wok, tel un héritage que l'on traîne ! Et dans sa course pour prendre sa place, il y les choses que que l'on prend et celles qu'on laisse aussi. Et puis, tout à coup, les souvenirs remontent et par ces voix, elle est interpellée pour revenir, reprendre son chemin ou refaire ses pas ? Je ne saurais dire, mais avec ses mystères elle me quitte !

Après un entracte qui me permet de découvrir ces deux artistes et leurs oeuvres, se présente Charo Foo Tai Wei avec "Jin Gu Bang (The Golden Stick Ritual". Si la première oeuvre nous présentait un parcours, celle ci avait tout de la rencontre. Une rencontre avec cette femme qui endossait, en l'honneur de sa tante shaman, différents états ! Avec elle, juste là sans rien autour, impossible de rester indifférent à ses métamorphoses, à ses expressions faciales fort impressionnantes et à ses gestes fins et aiguisés. J'avais l'impression à assister à une invitation à aller au bout de soi et peut-être même à en dépasser les limites pour aller dans un état autre. Une vingtaine de minutes sans que je puisse me faire mon histoire, trop captivé par ce qu'elle me montrait !

                           Photo de Charo Foo Tai Wei par Danielle Plourde tirée du site de Tangente

Au final deux rencontres fort différentes, mais tout aussi intéressantes. Sachez mesdames, que devant mon écran, il y a eu mes applaudissements comme si vous étiez devant moi !

 

jeudi 28 janvier 2021

Sur mes pas (virtuels) en danse: "Accolades et quiproquos", un bel exemple comment créer en temps de pandémie !

 Les lieux de présentation sont encore fermés aux spectateurs, mais les artistes, eux, en résidence y ont accès et  peuvent créer, ouf !!! Et nous, avec notre écran d'ordinateur, pouvons en découvrir le résultat. Pour cette invitation de la maison de la culture Notre-Dame de-Grâce, nous propose de découvrir un extrait de "Accolades et quiproquos" de Philippe Meunier et Ian Yaworski (Les Archipels), mais pas seulement.

                        Photo de Vitor Munhoz tirée du site le Maison de la culture Notre-Dame de-Grâce

Pour ceux et celles qui ne les connaissent pas, les deux chorégraphes-danseurs viennent de la gigue contemporaine et peu à peu migrent vers des territoires chorégraphiques hybridées avec de la danse contemporaine. Je suis donc bien installé devant mon écran. Après les présentations d'usage, nous découvrirons dans un "documentaire", cette migration remplie d'imprévus vers leur prochaine création. Cela débute avec "Frictions", dans laquelle tous les interprètes viennent et font de la gigue contemporaine. Nous découvrons par la suite ce qu'ils nous ont présenté l'an dernier, "Suspendu au sol", un peu avant le grand enfermement de la culture à cause de la pandémie (février 2020), avec quatre interprètes de danse contemporaine. Avec cette création, ils nous font "découvrir leurs premiers pas "hors piste" de la gigue contemporaine "pure". 

Pour leur prochaine création, ils avaient pour objectif de créer une pièce de groupe dans laquelle, ils veulent être accompagnés sur scène par six autres interprètes issus soit de la danse contemporaine soit de la gigue contemporaine, soit Jonathan C. Rousseau, Sébastien Chalumeau, Catherine Lafleur, Geneviève Lauzon, Liane Thériault et Antoine Turmine. Bon, depuis février 2020, il s'en est passé des choses, inutile de le rappeler ici. Nous les suivons dans leurs premier pas de création à l'Estruch" à Barcelone. Nous avons droit aux courts, mais clairs comptes-rendus de fin de journées de là-bas. Et ensuite, ils nous présentent leur valse hésitation des résidences à venir, soit déplacée, soit annulée avec les mots clé, incertitude, adaptation et surtout imprévisibilité. Au final, cette pièce de groupe de huit interprètes qui aurait pu devenir une pièce avec quatre duo, deviendra finalement un duo avec six "artistes en création". Nous avons droit aux témoignage de ces six artistes en mutation de rôle qui nous indiquent ce qu'ils ont ressenti et comment ils voient leur nouveau rôle. 

Le tout se termine par la présentation d'un extrait de leur oeuvre. En début de rencontre, on nous avait demandé. de porter attention aux thèmes suivants: négociation, authenticité et bienveillance. C'est donc avec mon oeil averti que j'ai vu et revu cet extrait et que pour ma part, j'ai ressenti la complicité de ce duo colorés aux thèmes annoncés. J'ai  bien apprécié leur exploration du sol, lieu peu visité en gigue contemporaine, sauf par les pieds, évidemment !

Leur création sera à l'affiche bientôt, probablement en "virtuel", mais comme je l'avais écrit en février dernier, après avoir vu "Suspendu au sol" (j'aime beaucoup ce titre !!!),  "Et pour découvrir les prochaines destinations de ces pas, je surveillerai leur prochaine proposition" et par conséquent, j'y serai..

mercredi 20 janvier 2021

Mon retour sur quelques uns de mes pas virtuels ici à Montréal et ailleurs !

La richesse de mes sorties culturelles en ligne n'a d'égale que le bienfait de mes sorties de course à pied. Et les deux se produisent régulièrement et approvisionnent en oxygène mon cerveau de confiné ! Pour ce texte, je voudrais revenir sur trois d'entre elles, mes sorties cultuelles, évidemment ! 

À mon agenda, il y avait d'abord une lecture publique, d'après résidence de la gang de La Fratrie ( Erika Mathieu, Patrick R. Lacharité et Alex Trahan) , "La fin des haricots // The end of beans" à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce. Ensuite, "Bigico - Soirée de gigue contemporaine virtuelle" à la salle Pauline Julien présentée par l'arrondissement L'Île Bizard-Sainte-Geneviève. Et enfin, une présentation de fin de résidence au Salon 58 à Marsoui (de Priscilla Guy et Mandoline Hybride) par Karla Étienne et Chloë Lum & Yannick Desranleau. 

Débutons avec "La fin des haricots // The end of beans" dont j'avais découvert une première mouture au Festival ZH en 2019, époque "lointaine" où nous pouvions nous rendre et nous assoir pour assister en personne (fin de ce court moment de nostalgie !) J'avais terminé mon commentaire suite à cette présentation avec la phrase, "Une oeuvre qui amalgame fort bien le théâtre et la danse dans un monde "tout brisé" de fin d'humanité qui, malgré tout a devant elle, de l'avenir." J'avais donc raison, elle avait de l'avenir ! Pour cette évolution, lecture publique oblige, la danse était absente, mais la théâtralité, elle rayonnait, appuyé par les projections vidéo et les éclairages. De cette histoire, j'en avais oublié des "gros bouts", mais cette sensation de mystère et de catastrophe, de cet homme, de ce couple et de cet ami, je l'ai bien retrouvé. Je me suis fait porté par le texte d'Erika Mathieu et les prestations des quatre lecteurs-interprètes (Alexandre Lavigne, Catherine Paquin Béchard, Philippe Thibault-Denis, Patrick R. Lacharité) dirigé dans les différents moments par Ariane Lavery aux didascalies.

                                 Photo de Maxim Paré Fortin tirée du site de la Maison de la culture

Cela avait beau être une lecture publique, le résultat était convaincant et une des dernières scènes par Catherine Paquin Béchard était d'une force et d'une conviction qui m'a touché droit au coeur. Je suis certain qu'il y aura, un de ces jours, une présentation sur scène et moi, promis j'y serai !

Le lendemain, c'est d'abord à un apéro danse avec Lük Fleury de Bigico et Frédéric Lapierre de l'arrondissement que j'étais convié. Apéro fort bien mené qui m'a permis de mieux connaître, entre autres, le parcours du co-fondateur de Bigico. Un peu plus tard, l'apéro terminé et digestif en main, quatre oeuvres de gigue contemporaine, toutes différentes étaient au programme. En début de programme, "Espace" de Lük Fleury avec Olivier Arseneault et Antoine Turmine, m'a entraîné dans les pas d'une réalité virtuelle mystérieuse tout en dualité. 

Ensuite, "Une gigue sur le coeur" de et avec Sandrine Martel-Laferrière me propose, sur fond de battements de coeur, l'évolution de cette femme sur cette ligne rouge, son combat pour se libérer, se connecter à l'autre. Jusqu'au bout de ses efforts, aux sons des pulsations, elle nous quitte, libérée ! Une oeuvre forte et surtout fort inspirante pour le spectateur que je suis.

Après, "S'accorder" de et avec Jonathan C. Rousseau accompagné par Thierry Clouette au bouzouki irlandais. Cette oeuvre est une improvisation qui implique un dialogue codé entre les deux interprètes. Il était fascinant et intrigant de constater comme la musique de l'un influençait les pas de l'autre et vice et versa ! J'ai été captivé par la résonance des pieds jusqu'au départ du "lonesome cowboy" !

La présentation se terminait par "L&L" de et avec Mélissandre Tremblay-Bourassa et Vincent-Nicolas Provencher. De leurs pas, j'y ai vu différents épisodes de la vie d'un couple qui projetés dans mon imagination me donnait l'histoire d'un quotidien fort riche.

La gigue contemporaine ajoute "le haut du corps" au "bas du corps" à la gigue traditionnelle, comme le mentionnait Lük Fleury lors de l'apéro Et ce haut du corps inclue le cerveau avec les trames narratives que l'on peut y découvrir. Et cela pour moi, j'aime bien cela !

Et pour terminer, c'est tout loin de Montréal, en Gaspésie à Marsoui dans cette belle maison (que j'avais pu visiter virtuellement lors du lancement de la saison des résidences) que je rencontre, chacun dans  leurs pièces, Priscilla Guy, directrice artistique du Salon 58, Karla Étienne, chorégraphe et interprète ainsi que Chloë Lum & Yannick Desranleau, artistes multidisciplinaires pour présenter ce que ce lieu a pu produire comme effet créatif. Pour les moins initiés, Salon 58 "mise, entre autres, sur l’expérimentation artistique et la pluridisciplinarité" permet, comme il est possible de le découvrir sur leur site . Voilà donc pourquoi, j'étais curieux de découvrir le résultat de cette première résidence de 2021. Malgré mes problèmes de connexion (!!!!), j'ai pu découvrir comment ce lieu et ses espaces autour, imprégnés de calme et de beauté permet d'explorer autrement ! Le deuxième extrait de Karla Étienne, "Dans le buisson" m'a soufflé par sa beauté. La captation vidéo était tout à fait réussie. Malheureusement, "l'internet" étant capricieux, j' ai découvert par intermittences et je  n'ai pas pu aller jusqu'au bout. Mais comme lors du lancement de la saison de ce lieu auquel j'avais assisté (virtuellement), dans ma tête, je chantais après, "J'aurais voulu être un artiste" pour pouvoir aller au Salon 58 !

Ainsi donc se terminait trois belles soirées et l'année ne fait que commencer !

 

mercredi 13 janvier 2021

Sur mes pas aux quatre courts métrages tout autochtone proposés par Regards Hybrides et La Fabrique culturelle

Je ne sais pas pour vous, mais moi, mes soirées commencent à être de plus en plus remplies. Les algorithmes font bien leur travail et ils me proposent plein de belles propositions à découvrir sur mon petit écran. Ce dernier devient de plus en plus mon accompagnateur pour mes "sorties culturelles virtuelles" !

À preuve, ce partage, via Olivier Bertrand, que le Festival Wildside propose cette année des oeuvres en ligne gratuitement. Ce festival présenté au Théâtre Centaur était celui qui me proposait mes premières sorties culturelles une fois le début d'année passé. Je me promets d'y "aller" encore cette année !

Mais pour l'heure, c'est "pisté" par Mandoline Hybride que je me suis mis devant mon écran pour découvrir quatre courts métrages dédiés aux voies autochtones. Je me rappelle encore de cette soirée fort belle et enrichissante à la Maison de la culture Rosemont-La Petite-Patrie en ce mois de novembre pré-pandémie ( en 2019). On nous proposait "Voix de femmes autochtones" et sa douzaine de courts métrages de l'ONF avec Sonia Bonspille Boileau pour nous les présenter. 


C'est donc avec grand plaisir que j'ai ouvert mon ordino et qu'après quelques clics, je me suis retrouvé sur le site https://www.lafabriqueculturelle.tv/articles/8061/territoires-hybrides/?fbclid=IwAR170guJ0oeR7Ssp70WDMw9DoqpE7EqG_Odo-fmItNDZPWnfUN4d30WbReAqui me montrait le titre "Poésies autochtones en mouvement". Sur cette page, on y retrouve d'abord la présentation du projet, suivi de l'info sur la "mise en bouche" de chacun des cours avec les poèmes de présentation de chacune des oeuvres par Ivanie Aubin-Malo et pour terminer la présentation des responsables de ce projet, "La plateforme Regards Hybrides, une initiative de Mandoline Hybride, a pour mandat de favoriser l’articulation, le développement et le rayonnement des pratiques artistiques liant danse et cinéma."

Et puis nous pouvons aller à la découverte de ces quatre courts que j'ai vu dans l'ordre de présentation. D'abord "Kijâtai" qui signifie «ensoleillé avec un ciel bleu» de Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo et du Wapikoni mobile. Prénom de cette jeune femme dont nous suivons les pas en ville et dont nous écoutons les rythmes près d'une rivière. Ce qui m'a le plus impressionné durant les quatre minutes trente du visionnement est définitivement son sourire.

Le prochain, "Balmoral Hotel" de Wayne Wapeemukwa m'amène plus loin. Pendant une dizaine de minutes, je suis cette femme qui déambule dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver (mais cela pourrait être quelque part ici à Montréal !). Elle me fait ressentir ce qu'elle ressent intérieurement tous au long de son chemin à travers la faune urbaine qu'elle croise et ce jusqu'à sa destination le "Balmoral Hotel". Impossible pour moi de rester indifférent à ses expressions faciales et aussi à cette misère humaine qu'elle croise !

Le prochain court, m'amène dans une atmosphère toute différente. En effet "Petit animal" d'Ivanie Aubin-Malo et Flamant s'avère beaucoup plus poétique. À preuve cette phrase, "Je pense que j'ai déjà été un arbre." ! J'ai été porté par la sagesse du propos et des images de cette femme dans la forêt et sur le lac. Après les deux minutes trente, je suis revenu très, sinon trop vite dans ma réalité. Un coup de coeur pour moi, par la beauté et la sagesse du propos poétique.

Le tout se termine avec "Wamin" ou "La pomme" de Katherine Nequado et du Wapikoni Mobile. Ce court, je m'en souviens très bien, je l'avais vu  et bien aimé aussi lors de cette soirée "Voix des femmes autochtones"(présentée plus haut) et comme la première fois, le propos fort affirmé sur le fond cinématographique fort "brillant" a encore porté "fruit" en moi. Ce que je retiens de ce court métrage est l'important pour nous définir n'est pas où l'on va, mais d'où l'on vient ! La démonstration en deux minutes trente est fort éloquente et très bien réussi. 

Au final, des propositions fort riches de par leur diversité et de la qualité des rencontres qu'ils nous proposent.

mardi 12 janvier 2021

Sur mes pas de lecteur: Expédition déstabilisante "Avec un poignard" !

Depuis le début de la pandémie, je lis peu avec comme bilan quelques livres déjà lus, tel que "La Peste" de Camus et des essais. Comme si je voulais explorer et mieux comprendre les enjeux actuels. Les romans, eux, s'accumulent devant moi et il a fallu que la nouvelle année se pointe le bout du nez pour que je change de direction. À vrai dire, pas de changer de direction, mais d'ouvrir de nouveaux horizons littéraires. 

                                                           Tiré du site internet du Devoir

Voilà donc pourquoi le plus récent roman de Mathieu Leroux, "Avec un poignard" était tout à fait approprié pour satisfaire mon besoin! Il me propose une expédition, au propre comme au figuré, dans des territoires, pour moi, inexplorés. Le guide-narrateur est tout à fait différent de moi, à l'opposé même, dans les différents aspects de sa vie. Et je reviens de cette expédition satisfait, mais aussi troublé. Ainsi donc, de cet homme, je découvre la relation "stérile" avec son père et celle inachevée avec un amant. Je découvre aussi le pouvoir de ses mots pour illustrer des lieux et des personnages. Comme l'écrivait Dominic Tardif dans Le Devoir (26 septembre 2020), ce roman est une "Lettre double, donc, manœuvrant de nombreux glissements (très habiles) entre des paragraphes s’adressant à ce paternel veule et vieillissant, et d’autres s’adressant à l’amant insaisissable. Entre les deux : une féconde zone de flou." Et cette zone floue est très riche, troublante et intense !

Je resterai bien en contrôle tout au long de ma lecture lors de ces glissements et surtout je serai très attentif lors de la description des lieux visités (Las Vegas et Berlin) et des différents personnages rencontrés, dont certains sont surprenants. J'ai vu les lieux, j' vu les gens et parfois, je m'y sentais même dedans ou avec !

Au final, cet homme, j'ai appris à le connaître et à le comprendre, même si entre lui et moi, il n'y a aucun point en commun. Comme si nos univers de chacun des deux côtés de la lame se rejoignaient à la pointe de ce poignard.

Un premier roman cette année qui dilate mes papilles littéraires, merci Mathieu !