La richesse de mes sorties culturelles en ligne n'a d'égale que le bienfait de mes sorties de course à pied. Et les deux se produisent régulièrement et approvisionnent en oxygène mon cerveau de confiné ! Pour ce texte, je voudrais revenir sur trois d'entre elles, mes sorties cultuelles, évidemment !
À mon agenda, il y avait d'abord une lecture publique, d'après résidence de la gang de La Fratrie ( Erika Mathieu, Patrick R. Lacharité et Alex Trahan) , "La fin des haricots // The end of beans" à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce. Ensuite, "Bigico - Soirée de gigue contemporaine virtuelle" à la salle Pauline Julien présentée par l'arrondissement L'Île Bizard-Sainte-Geneviève. Et enfin, une présentation de fin de résidence au Salon 58 à Marsoui (de Priscilla Guy et Mandoline Hybride) par Karla Étienne et Chloë Lum & Yannick Desranleau.
Débutons avec "La fin des haricots // The end of beans" dont j'avais découvert une première mouture au Festival ZH en 2019, époque "lointaine" où nous pouvions nous rendre et nous assoir pour assister en personne (fin de ce court moment de nostalgie !) J'avais terminé mon commentaire suite à cette présentation avec la phrase, "Une oeuvre qui amalgame fort bien le théâtre et la danse dans un monde "tout brisé" de fin d'humanité qui, malgré tout a devant elle, de l'avenir." J'avais donc raison, elle avait de l'avenir ! Pour cette évolution, lecture publique oblige, la danse était absente, mais la théâtralité, elle rayonnait, appuyé par les projections vidéo et les éclairages. De cette histoire, j'en avais oublié des "gros bouts", mais cette sensation de mystère et de catastrophe, de cet homme, de ce couple et de cet ami, je l'ai bien retrouvé. Je me suis fait porté par le texte d'Erika Mathieu et les prestations des quatre lecteurs-interprètes (Alexandre Lavigne, Catherine Paquin Béchard, Philippe Thibault-Denis, Patrick R. Lacharité) dirigé dans les différents moments par Ariane Lavery aux didascalies.
Photo de Maxim Paré Fortin tirée du site de la Maison de la cultureCela avait beau être une lecture publique, le résultat était convaincant et une des dernières scènes par Catherine Paquin Béchard était d'une force et d'une conviction qui m'a touché droit au coeur. Je suis certain qu'il y aura, un de ces jours, une présentation sur scène et moi, promis j'y serai !
Le lendemain, c'est d'abord à un apéro danse avec Lük Fleury de Bigico et Frédéric Lapierre de l'arrondissement que j'étais convié. Apéro fort bien mené qui m'a permis de mieux connaître, entre autres, le parcours du co-fondateur de Bigico. Un peu plus tard, l'apéro terminé et digestif en main, quatre oeuvres de gigue contemporaine, toutes différentes étaient au programme. En début de programme, "Espace" de Lük Fleury avec Olivier Arseneault et Antoine Turmine, m'a entraîné dans les pas d'une réalité virtuelle mystérieuse tout en dualité.
Ensuite, "Une gigue sur le coeur" de et avec Sandrine Martel-Laferrière me propose, sur fond de battements de coeur, l'évolution de cette femme sur cette ligne rouge, son combat pour se libérer, se connecter à l'autre. Jusqu'au bout de ses efforts, aux sons des pulsations, elle nous quitte, libérée ! Une oeuvre forte et surtout fort inspirante pour le spectateur que je suis.
Après, "S'accorder" de et avec Jonathan C. Rousseau accompagné par Thierry Clouette au bouzouki irlandais. Cette oeuvre est une improvisation qui implique un dialogue codé entre les deux interprètes. Il était fascinant et intrigant de constater comme la musique de l'un influençait les pas de l'autre et vice et versa ! J'ai été captivé par la résonance des pieds jusqu'au départ du "lonesome cowboy" !
La présentation se terminait par "L&L" de et avec Mélissandre Tremblay-Bourassa et Vincent-Nicolas Provencher. De leurs pas, j'y ai vu différents épisodes de la vie d'un couple qui projetés dans mon imagination me donnait l'histoire d'un quotidien fort riche.
La gigue contemporaine ajoute "le haut du corps" au "bas du corps" à la gigue traditionnelle, comme le mentionnait Lük Fleury lors de l'apéro Et ce haut du corps inclue le cerveau avec les trames narratives que l'on peut y découvrir. Et cela pour moi, j'aime bien cela !
Et pour terminer, c'est tout loin de Montréal, en Gaspésie à Marsoui dans cette belle maison (que j'avais pu visiter virtuellement lors du lancement de la saison des résidences) que je rencontre, chacun dans leurs pièces, Priscilla Guy, directrice artistique du Salon 58, Karla Étienne, chorégraphe et interprète ainsi que Chloë Lum & Yannick Desranleau, artistes multidisciplinaires pour présenter ce que ce lieu a pu produire comme effet créatif. Pour les moins initiés, Salon 58 "mise, entre autres, sur l’expérimentation artistique et la pluridisciplinarité" permet, comme il est possible de le découvrir sur leur site . Voilà donc pourquoi, j'étais curieux de découvrir le résultat de cette première résidence de 2021. Malgré mes problèmes de connexion (!!!!), j'ai pu découvrir comment ce lieu et ses espaces autour, imprégnés de calme et de beauté permet d'explorer autrement ! Le deuxième extrait de Karla Étienne, "Dans le buisson" m'a soufflé par sa beauté. La captation vidéo était tout à fait réussie. Malheureusement, "l'internet" étant capricieux, j' ai découvert par intermittences et je n'ai pas pu aller jusqu'au bout. Mais comme lors du lancement de la saison de ce lieu auquel j'avais assisté (virtuellement), dans ma tête, je chantais après, "J'aurais voulu être un artiste" pour pouvoir aller au Salon 58 !
Ainsi donc se terminait trois belles soirées et l'année ne fait que commencer !