Je débute ce texte, fort utile pour la suite, par la description de l'oeuvre tirée du feuillet de la soirée que j'ai pu lire avant d'entrer en salle. "Sang bleu est une exploration sur le corps et son rapport qui le compose. Qu'elle soit mort, maladie ou infection, Andréane Leclerc et Dany Desjardins proposent une vision de la dégénérescence, non comme une finitude et un anéantissement du corps, mais comme un processus de transfiguration physique et une constante évolution de la chair". Proposition qui s'annonce audacieuse dans des territoires artistiques peu explorés, pour ma part, à tout le moins. Pour cette exploration fort particulière, il y a lui, artiste en danse contemporaine danseur et elle contorsionniste que j'ai déjà pu découvrir, indépendamment dans des oeuvres précédentes.
Pour lui, c'était d'abord, il y a près de sept ans, au Théâtre La Chapelle, lorsque j'ai découvert l'univers fort esthétique et troublant de "POW WOW" que Dany Desjardins nous avait proposé. Le teaser, à lui seul, vaut le détour et en voici le lien (https://vimeo.com/30033308). Depuis, plusieurs fois sur scène ou grand écran, je l'ai revu et toujours, je l'ai senti investi.
Il y a un peu moins longtemps toujours au Théâtre La Chapelle, en 2015, Andréane Leclerc m'avait présenté (et à bien d'autres spectateurs) l'oeuvre sulfureuse, mais surtout envoûtante, "La Putain de Babylone". Si lui mettait tout en lumière, elle utilisait surtout l'ombre.
Un jour, ils se sont rencontrés (dans des circonstances que la discussion d'après représentation nous a permis de connaître) et ils ont décidé de créer ensemble, malgré leur différence de provenance artistique. "Sang bleu" est donc le résultat de plusieurs mois de travail, d'apprivoisement, de discussions orales, mais surtout de travaux physiques pour faire converger leur deux univers de création.
Photo: Patrick Simard
Pour en découvrir le résultat, nous prenons place dans la salle du La Chapelle dont la scène est vide sauf deux tiges garnies de projecteurs. Les sièges des spectateurs trouvent tous preneur ou preneuse, sauf deux au milieu de la première rangée (à côté de moi et qui sont réservés) et une fois, les derniers préparatifs effectués, le moment de la rencontre arrive. C'est d'abord au fond de la scène derrière un écran que les deux personnages apparaissent. Les gestes sont solennels et préparent au passage de l'autre côté, ce qui arrivera rapidement. Dans un environnement musical fort bien réussi qui débute par une oeuvre classique jouée au clavecin, les deux personnages rampent vers nous, tel des chenilles ou autres bestioles à la recherche d'un corps pour se nourrir. Ils viendront jusqu'à nous, sur les deux sièges, restant immobiles comme dans une période de latence dans un cocon invisible. Par la suite, dans une série de tableaux, "ces bibites humaines" se déploient dans l'espace, interagissent, décomposent leurs corps pour soutenir le propos qui se ressent plus dans mes tripes (ou mes viscères) que dans ma tête. Les corps se déforment ou se font déformer ou se transforment tout en provoquant en moi une prise de conscience qui m'angoisse, celle de la mort, ma mort! Lorsque mon enveloppe charnelle sera laissé par mon esprit qu'est ce que je deviendrai. Si pour les deux créateurs, le moment révèle des aspects festifs, pour moi, il résonne tout autrement. Leurs propos chorégraphiques touchent des ressorts qui me touche particulièrement fort. Si pour eux l'oeuvre, par la question que j'ai eu la chance de leur poser, ne tente pas de vaincre leur propre angoisse face à la fin inévitable de leur vie corporelle, cela en a été le cas tout l'inverse pour moi. Une excursion par procuration donc, qui par ses allures sombres, troubles, mais surtout métaphoriques, m'amène à me retrouver face à mes angoisses face à la mort que je n'entrevoie pas comme une célébration comme ce que j'ai vu en fin de présentation.
Une oeuvre particulière, sinon spéciale, à l'image de ce duo, qui pourra autant fasciner que surprendre, mais pour peu que le propos chorégraphique trouble, il ne déroute pas le spectateur ouvert. Le message se ressentira fort bien, autant pour le meilleur que pour le pire. Pour moi, "Sang bleu" fort de ses images troubles et de ses corps déformés, rehaussés par la trame musicale d'Olivier Girouard a fait surgir des angoisses que je tente de garder tout au fond de moi, où se retrouve aussi les micro-organismes que j'héberge inconsciemment.
mercredi 28 février 2018
lundi 26 février 2018
Sur mes pas en danse: "Réalité & Fiction", tout une question de perspective de spectateur
Durant une journée (dimanche) qui opposait les éléments météorologiques, le thème que Tangente nous proposait pour son programme s'y alignait avec son titre "Réalité & Fiction". Il faut noter ici que ce qui relie les deux termes est un "et" et non un "ou". La cohabitation de ces deux termes, forts de leur contraste, a permis d'élaborer un programme prometteur.
Pour le découvrir, nous devrons nous rendre dans l'espace bleu, tout en "bas" du Wilder, comme nous serons (en bas), une fois nos chaussures enlevées. Une fois dans la salle, au-dessus de nos sièges, il y a des lumières rouges, perçues avec justesse par certain de lumière de chambre noire, tel que présenté dans le feuillet de présentation, "La chambre noire est le point de départ de cette hybridation entre la danse, la photographie et le cinéma". Pour moi cependant, à voir les spectateurs enlever leur vêtement superflu, sous les lumières toutes chaudes de leur irradiation (tout en restant décent, soyez rassuré !), l'endroit a tout d'une couveuse, pour attendre la présentation de "Ghostbox" de Camille Lacelle-Wilsey et Eryn Tempest. Les lumières s'éteignent et sous l'éclairage d'une lampe pendante au bout d'un fil, les deux corps apparaissent. La lampe tournoie, les sons résonnent et les corps prennent peu à peu vie. Le premier tableau est fort intéressant, tout comme le deuxième qui se présente dans un couloir lumineux. Intéressant cette utilisation du contraste, comme le noir et le blanc qui surgissent de la plaque argentée dans la chambre noire. Par la suite, ce sont les mouvements qui se feront fort contrastés dans une site de tableaux souvent fortement éclairés de rouge mais la logique chorégraphique m'échappe. Les gestes sont saccadés et les mouvements utilisent toute la place. Les interprètes sont investies, c'est évident, mais dans une mission qui m'échappe. Au final, elles ont ce qu'il faut pour m'entraîner dans leur "Ghostbox", mais il faudra rendre le tout plus cohérent dans la suite des tableaux pour que je les suive.
Il s'en suit, la sortie de la salle, la remise de nos chaussures et l'attente de "Revolutions" de Hanna Sybille Müller, prochaine oeuvre au programme. Il y a déjà dans le titre le germe d'une réflexion puisqu'il y a rien de plus prévisible que la révolution d'un corps autour d'un point central, mais de plus déstabilisant et surprenant que le renversement brusque qu'il peut aussi évoquer. Serons-nous amenés à réfléchir et/ou à être surpris ? La réponse sera oui et le spectateur que je suis en fût tout à fait ravi et voici pourquoi.
Photo de Hanna Sybille Müeller par Andrea de Keijzer
Nous entrons dans la salle vide avec des sièges disposés en cercle, accueillis par la chorégraphe et son beau sourire. Si nous sommes quelque peu observateurs, il y a aussi un ventilateur au dessus le scène centrale. Sur toutes les places, avec un cahier de couleur, rouge pour moi, attendent de trouver preneuses ou preneurs. Une ou deux places vides et la raison me sera connue plus tard. Tous les spectateurs installés, la chorégraphe-interprète distribue des cartes à un certain nombre de spectateurs, mais pas moi, bien intrigué ! Mais l'oeil alerte et curieux découvre ce qui est inscrit sur celles de mon voisin. Mais pas question de trahir la surprise, maintenant. Elle entreprend de nous entretenir tout en nous présentant une suite de mouvements circulaires qui dans les premiers pas captent mon attention. Elle présentera des extraits d'entretiens avec des experts de différents domaines (philosophe, scientifique du climat, mathématicien, peintre circulaire, microbiologiste, entre autres).
De façon surprenante, moi qui a de la difficulté à me concentrer sur deux choses, ici la simplicité et la douceur des gestes me garde dans l'orbite circulaire du discours. Le temps passe sans que le propos ne tourne en rond. Arrive le tableau dans lequel le ventilateur, subtilement et habilement éclairé (bon travail de Paul Chambers) tout en rotation a son moment de gloire. Viendra se joindre une deuxième interprète, qui jusque là, était assise bien sagement. Et c'est ensemble, que le tout se poursuit dans une suite de mouvements circulaires qui font le tour des variations possibles. La simplicité et la douceur de ce qui m'est présenté me berce l'esprit. Et cela jusqu'à une d'abord et l'autre peu de temps après prennent place sur les chaises libres. Après un moment d'hésitation, parce que les lumières restent allumées, les applaudissements bien mérités se font entendre.
Pour ceux et celles, curieux et patients, qui veulent savoir ce qu'indiquaient les cartes, en voici ce que j'ai pu découvrir. Elles demandaient aux spectateurs d'exécuter une action, comme aller prendre place sur une chaise à l'opposé de la salle ou d'aller se servir à boire ou à manger, à n'importe quel moment de la présentation. Ce que un bon nombre de spectateurs ont fait sans que cela perturbe la qualité de la rencontre danse-conférence. Un moment de danse fort réussi qui en fait une de mes belles surprises de la saison.
Pour le découvrir, nous devrons nous rendre dans l'espace bleu, tout en "bas" du Wilder, comme nous serons (en bas), une fois nos chaussures enlevées. Une fois dans la salle, au-dessus de nos sièges, il y a des lumières rouges, perçues avec justesse par certain de lumière de chambre noire, tel que présenté dans le feuillet de présentation, "La chambre noire est le point de départ de cette hybridation entre la danse, la photographie et le cinéma". Pour moi cependant, à voir les spectateurs enlever leur vêtement superflu, sous les lumières toutes chaudes de leur irradiation (tout en restant décent, soyez rassuré !), l'endroit a tout d'une couveuse, pour attendre la présentation de "Ghostbox" de Camille Lacelle-Wilsey et Eryn Tempest. Les lumières s'éteignent et sous l'éclairage d'une lampe pendante au bout d'un fil, les deux corps apparaissent. La lampe tournoie, les sons résonnent et les corps prennent peu à peu vie. Le premier tableau est fort intéressant, tout comme le deuxième qui se présente dans un couloir lumineux. Intéressant cette utilisation du contraste, comme le noir et le blanc qui surgissent de la plaque argentée dans la chambre noire. Par la suite, ce sont les mouvements qui se feront fort contrastés dans une site de tableaux souvent fortement éclairés de rouge mais la logique chorégraphique m'échappe. Les gestes sont saccadés et les mouvements utilisent toute la place. Les interprètes sont investies, c'est évident, mais dans une mission qui m'échappe. Au final, elles ont ce qu'il faut pour m'entraîner dans leur "Ghostbox", mais il faudra rendre le tout plus cohérent dans la suite des tableaux pour que je les suive.
Il s'en suit, la sortie de la salle, la remise de nos chaussures et l'attente de "Revolutions" de Hanna Sybille Müller, prochaine oeuvre au programme. Il y a déjà dans le titre le germe d'une réflexion puisqu'il y a rien de plus prévisible que la révolution d'un corps autour d'un point central, mais de plus déstabilisant et surprenant que le renversement brusque qu'il peut aussi évoquer. Serons-nous amenés à réfléchir et/ou à être surpris ? La réponse sera oui et le spectateur que je suis en fût tout à fait ravi et voici pourquoi.
Photo de Hanna Sybille Müeller par Andrea de Keijzer
Nous entrons dans la salle vide avec des sièges disposés en cercle, accueillis par la chorégraphe et son beau sourire. Si nous sommes quelque peu observateurs, il y a aussi un ventilateur au dessus le scène centrale. Sur toutes les places, avec un cahier de couleur, rouge pour moi, attendent de trouver preneuses ou preneurs. Une ou deux places vides et la raison me sera connue plus tard. Tous les spectateurs installés, la chorégraphe-interprète distribue des cartes à un certain nombre de spectateurs, mais pas moi, bien intrigué ! Mais l'oeil alerte et curieux découvre ce qui est inscrit sur celles de mon voisin. Mais pas question de trahir la surprise, maintenant. Elle entreprend de nous entretenir tout en nous présentant une suite de mouvements circulaires qui dans les premiers pas captent mon attention. Elle présentera des extraits d'entretiens avec des experts de différents domaines (philosophe, scientifique du climat, mathématicien, peintre circulaire, microbiologiste, entre autres).
De façon surprenante, moi qui a de la difficulté à me concentrer sur deux choses, ici la simplicité et la douceur des gestes me garde dans l'orbite circulaire du discours. Le temps passe sans que le propos ne tourne en rond. Arrive le tableau dans lequel le ventilateur, subtilement et habilement éclairé (bon travail de Paul Chambers) tout en rotation a son moment de gloire. Viendra se joindre une deuxième interprète, qui jusque là, était assise bien sagement. Et c'est ensemble, que le tout se poursuit dans une suite de mouvements circulaires qui font le tour des variations possibles. La simplicité et la douceur de ce qui m'est présenté me berce l'esprit. Et cela jusqu'à une d'abord et l'autre peu de temps après prennent place sur les chaises libres. Après un moment d'hésitation, parce que les lumières restent allumées, les applaudissements bien mérités se font entendre.
Pour ceux et celles, curieux et patients, qui veulent savoir ce qu'indiquaient les cartes, en voici ce que j'ai pu découvrir. Elles demandaient aux spectateurs d'exécuter une action, comme aller prendre place sur une chaise à l'opposé de la salle ou d'aller se servir à boire ou à manger, à n'importe quel moment de la présentation. Ce que un bon nombre de spectateurs ont fait sans que cela perturbe la qualité de la rencontre danse-conférence. Un moment de danse fort réussi qui en fait une de mes belles surprises de la saison.
samedi 24 février 2018
Sur mes pas en danse: Une rencontre marquante avec la Martha Graham Dance Company et son "Repertoire"
Mes plus récentes sorties danse chez Danse Danse furent tout à fait réussies et la plus récente a été à la hauteur. Au programme, "Repertoire" de la Martha Graham Dance Company qui m'a permis de découvrir l'univers chorégraphique de Martha Graham, cette chorégraphe pionnière et audacieuse du siècle dernier. Nous aurons droit à quatre oeuvres, présentées par Janet Eilber, la directrice artistique et ancienne première danseuse de la compagnie. Ce type de présentation, une première pour moi, rendait la rencontre plus solennelle. Et, traduite en français, disponible plus tard dans le hall, me permettra surtout de pouvoir la relire et la conserver.
Photo tirée du site de Danse Danse
Ne comptez pas sur moi pour expliquer la contribution significative de cette chorégraphe, qualifiée de révolutionnaire, je n'y arriverais pas, mais pour les intéressé(e)s, le texte de Catherine Lalonde, "Le legs radical de Martha Graham" dans Le Devoir mérite le détour (http://www.ledevoir.com/culture/danse/520344/grand-angle-le-legs-radical-de-martha-graham ).
La soirée se met en branle avec "Chronicle", une pièce en trois tableaux, créée en 1934, suite à son refus de "performer" aux Jeux Olympiques de Berlin. Le message politique est fort évident et surtout fort courageux. Décrits par Janet Eilbert, comme intemporel, les propos chorégraphiques sont fort percutants et surtout tellement beau à voir. J'en retiens surtout le premier tableau dans lequel, l'interprète, PeiJu Chien-Pott, utilise son vêtement pour nous présenter ses différents sentiments face à l'horreur qu'elle pressent. Ce tableau constitue une superbe entrée en la matière, autant par le propos que par la qualité de l'interprétation.
Il s'en suit, après un court temps de transition, "Lamentation Variations". Trois pièces inspirées du solo de la chorégraphe (et interprétée par elle) capté sur pellicule et qui nous est présenté. Trois "variations" pour souligner la tragédie du 11 septembre. De ce cristallite qui nous permet de voir la chorégraphe, les gestes créés par les trois jeunes chorégraphes, Doug Varone, Aszure Barton et Larry Keigwin sont à leur tour fort éloquents et captivants.
Les applaudissements s'estompent, le rideau s'abaisse et l'entracte arrive.
La prochaine pièce "Ekstasis" sera plus courte, mais nous permet de revenir dans le temps et de se "ré-imaginer" un moment charnière de la carrière de la chorégraphe en 1933. Comme il nous le sera annoncer, "Ekstasis (pièce solo) se dessine comme une sculpture moderne qui prend vie". Courte oeuvre, peut-être, mais tout à fait marquante, surtout de la première rangée qui est la mienne.
En clôture de programme, "Mosaic" nous entraîne ailleurs, autant dans le temps que dans l'espace, mais tout proche des préoccupations de Martha Graham, puisque c'est l'an dernier que Sidi Larbi Cherkaoui aborde un thème politique sensible qu'est celui de la diversité culturelle dans une perspective actuelle. Impossible de ne pas apprécier le propos et la qualité de l'interprétation qui nous sont présentés. La danse est encore un instrument de sensibilisation politique, parce que l'histoire elle est un éternel recommencement.
Le spectateur, citoyen engagé que je suis, en ressort fort satisfait par une soirée riche pour les sens avec ses mouvements, mais aussi forte pour la raison par ses propos. Une sortie danse mémorable !
Photo tirée du site de Danse Danse
Ne comptez pas sur moi pour expliquer la contribution significative de cette chorégraphe, qualifiée de révolutionnaire, je n'y arriverais pas, mais pour les intéressé(e)s, le texte de Catherine Lalonde, "Le legs radical de Martha Graham" dans Le Devoir mérite le détour (http://www.ledevoir.com/culture/danse/520344/grand-angle-le-legs-radical-de-martha-graham ).
La soirée se met en branle avec "Chronicle", une pièce en trois tableaux, créée en 1934, suite à son refus de "performer" aux Jeux Olympiques de Berlin. Le message politique est fort évident et surtout fort courageux. Décrits par Janet Eilbert, comme intemporel, les propos chorégraphiques sont fort percutants et surtout tellement beau à voir. J'en retiens surtout le premier tableau dans lequel, l'interprète, PeiJu Chien-Pott, utilise son vêtement pour nous présenter ses différents sentiments face à l'horreur qu'elle pressent. Ce tableau constitue une superbe entrée en la matière, autant par le propos que par la qualité de l'interprétation.
Il s'en suit, après un court temps de transition, "Lamentation Variations". Trois pièces inspirées du solo de la chorégraphe (et interprétée par elle) capté sur pellicule et qui nous est présenté. Trois "variations" pour souligner la tragédie du 11 septembre. De ce cristallite qui nous permet de voir la chorégraphe, les gestes créés par les trois jeunes chorégraphes, Doug Varone, Aszure Barton et Larry Keigwin sont à leur tour fort éloquents et captivants.
Les applaudissements s'estompent, le rideau s'abaisse et l'entracte arrive.
La prochaine pièce "Ekstasis" sera plus courte, mais nous permet de revenir dans le temps et de se "ré-imaginer" un moment charnière de la carrière de la chorégraphe en 1933. Comme il nous le sera annoncer, "Ekstasis (pièce solo) se dessine comme une sculpture moderne qui prend vie". Courte oeuvre, peut-être, mais tout à fait marquante, surtout de la première rangée qui est la mienne.
En clôture de programme, "Mosaic" nous entraîne ailleurs, autant dans le temps que dans l'espace, mais tout proche des préoccupations de Martha Graham, puisque c'est l'an dernier que Sidi Larbi Cherkaoui aborde un thème politique sensible qu'est celui de la diversité culturelle dans une perspective actuelle. Impossible de ne pas apprécier le propos et la qualité de l'interprétation qui nous sont présentés. La danse est encore un instrument de sensibilisation politique, parce que l'histoire elle est un éternel recommencement.
Le spectateur, citoyen engagé que je suis, en ressort fort satisfait par une soirée riche pour les sens avec ses mouvements, mais aussi forte pour la raison par ses propos. Une sortie danse mémorable !
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vendredi 23 février 2018
Sur mes pas en danse: Une belle soirée avec la gang de "lorganisme"
Cette invitation, je l'ai acceptée. Par conséquent, mes pas m'ont amené au coeur du Parc Lafontaine à la Salle Paul-Buissonneau du Centre culturel Calixa-Lavallée pour assister à la soirée "dirty metal dancing" au profit de "lorganisme", (structure pour chorégraphes).
Photo de Dominique Bouchard
"lorganisme", sans apostrophe, est partie de la prémisse fort simple qu'ensemble, il est possible d'amener nos pas à aller loin, et en dance, avouez, ce n'est pas rien. Catherine Gaudet, Caroline Laurin-Beaucage, Amélie Rajotte et Anne Thériault l'ont mis en application depuis sept ans et sur la base de mes expériences personnelles de spectateur, elles ont bien réussi. J'ai encore fortement en moi, mon observation, l'automne dernier, de Caroline qui dans son cube à la Place des Festivals, poursuivait l'enrichissement de sa mémoire et il y a un peu plus longtemps (en 2014) la percutante pièce"Au sein des plus raides vertus" de Catherine. Et j'ai aussi en poche, mon billet pour sa prochaine création "Tout ce qui va revient" au Théâtre La Chapelle, début mars.
Par conséquent, c'est pour pouvoir mieux implanter et faire croître cette "bête" à quatre têtes dans un environnement économique "aride" que les racines de cette soirée ont été mises. Le programme principal de cette soirée consistait à la présentation des chorégraphies créées avec des non-danseurs dans les ateliers "Metallica" (Catherine Gaudet et Caroline Laurin-Beaucage) et "Dirty Dancing" (Anne Thériault et Amélie Rajotte).
Les portes s'ouvrent et nous pouvons prendre place, accueillis d'abord, par un portier à l'allure intimidante (Simon-Xavier Lefebvre, convaincant dans son rôle) qui me tend la main et ensuite par une femme (Amélie Rajotte) qui m'accueille par un "Do you love me ?". Évidemment !!!, je répond "oui" avant de prendre place sur mon siège. Il y a aussi sur la scène, ses trois acolytes qui pastichent un groupe rock en pleine action. Plusieurs autres spectateurs auront droit au même accueil qui provoquera surprise, réactions diverses et régulièrement un oui plus ou moins déterminé. Pendant ce temps, elle lancera son regard "à la recherche" parmi les spectateurs qui lui fera apparaître quelques fois un sourire. Elle lancera aussi "dans l'univers de cette salle", "you brake my hearth", jusqu'à une démonstration de twist, après une démonstration de "mashing potatoes". Voilà une façon, peu banale de débuter une soirée et qui montre les talents indéniables de comédienne de cette chorégraphe. Entre temps, la salle s'est remplie et arrive le moment d'un court et intense moment de danse avec Simon et Anne.
Par la suite, nous sera présentée la présidente d'honneur de la soirée, Julie Le Breton qui présentera "lorganisme" et enchaînera avec la présentation du premier numéro inspiré par le groupe "Metallica" avec une question piège aux deux chorégraphes. Sur scène, y viendront une dizaine d'amateurs de tout horizon professionnel qui ont osé et qui, manifestement ont autant de plaisir à être sur scène que nous de les voir. S'en suit la présentation du deuxième numéro sur un registre quelque peu différent et la question piège, soit une chorégraphie à partir du film "Dirty dancing". Encore là, le plaisir est manifeste parmi la quinzaine de participants et en fin de numéro, ce plaisir se propagera parmi plusieurs spectateurs présents qui sont invités à venir rejoindre les danseurs sur la scène. Pendant que moi, je reste bien "scotcher" sur mon banc, en me disant qu'il faudra bien qu'un jour, peut-être, que je "décoince" et que je suive l'exemple de ces gens et me laisser emporter par les mouvements et le plaisir de les faire. Mais, pas le temps de trop tergiverser, puisque le tout se termine et nous sommes invités à revenir au hall d'entrée pour découvrir, boissons, "gâteries", musique et belle rencontre. Pour ma part, un verre de punch à la main, j'étire la soirée avec de beaux et intéressants échanges. Mais arrive le moment de "lever l'ancre" et revenir avec mes pas à la maison, en me disant que les prochains pas de danse d'amateur pourraient être les miens. Mais surtout que grâce à mes pas et ceux de tous les autres spectateurs vers cette soirée, nous aurons droit dans les prochaines années à de beaux moments de danse.
Photo de Dominique Bouchard
"lorganisme", sans apostrophe, est partie de la prémisse fort simple qu'ensemble, il est possible d'amener nos pas à aller loin, et en dance, avouez, ce n'est pas rien. Catherine Gaudet, Caroline Laurin-Beaucage, Amélie Rajotte et Anne Thériault l'ont mis en application depuis sept ans et sur la base de mes expériences personnelles de spectateur, elles ont bien réussi. J'ai encore fortement en moi, mon observation, l'automne dernier, de Caroline qui dans son cube à la Place des Festivals, poursuivait l'enrichissement de sa mémoire et il y a un peu plus longtemps (en 2014) la percutante pièce"Au sein des plus raides vertus" de Catherine. Et j'ai aussi en poche, mon billet pour sa prochaine création "Tout ce qui va revient" au Théâtre La Chapelle, début mars.
Par conséquent, c'est pour pouvoir mieux implanter et faire croître cette "bête" à quatre têtes dans un environnement économique "aride" que les racines de cette soirée ont été mises. Le programme principal de cette soirée consistait à la présentation des chorégraphies créées avec des non-danseurs dans les ateliers "Metallica" (Catherine Gaudet et Caroline Laurin-Beaucage) et "Dirty Dancing" (Anne Thériault et Amélie Rajotte).
Les portes s'ouvrent et nous pouvons prendre place, accueillis d'abord, par un portier à l'allure intimidante (Simon-Xavier Lefebvre, convaincant dans son rôle) qui me tend la main et ensuite par une femme (Amélie Rajotte) qui m'accueille par un "Do you love me ?". Évidemment !!!, je répond "oui" avant de prendre place sur mon siège. Il y a aussi sur la scène, ses trois acolytes qui pastichent un groupe rock en pleine action. Plusieurs autres spectateurs auront droit au même accueil qui provoquera surprise, réactions diverses et régulièrement un oui plus ou moins déterminé. Pendant ce temps, elle lancera son regard "à la recherche" parmi les spectateurs qui lui fera apparaître quelques fois un sourire. Elle lancera aussi "dans l'univers de cette salle", "you brake my hearth", jusqu'à une démonstration de twist, après une démonstration de "mashing potatoes". Voilà une façon, peu banale de débuter une soirée et qui montre les talents indéniables de comédienne de cette chorégraphe. Entre temps, la salle s'est remplie et arrive le moment d'un court et intense moment de danse avec Simon et Anne.
Par la suite, nous sera présentée la présidente d'honneur de la soirée, Julie Le Breton qui présentera "lorganisme" et enchaînera avec la présentation du premier numéro inspiré par le groupe "Metallica" avec une question piège aux deux chorégraphes. Sur scène, y viendront une dizaine d'amateurs de tout horizon professionnel qui ont osé et qui, manifestement ont autant de plaisir à être sur scène que nous de les voir. S'en suit la présentation du deuxième numéro sur un registre quelque peu différent et la question piège, soit une chorégraphie à partir du film "Dirty dancing". Encore là, le plaisir est manifeste parmi la quinzaine de participants et en fin de numéro, ce plaisir se propagera parmi plusieurs spectateurs présents qui sont invités à venir rejoindre les danseurs sur la scène. Pendant que moi, je reste bien "scotcher" sur mon banc, en me disant qu'il faudra bien qu'un jour, peut-être, que je "décoince" et que je suive l'exemple de ces gens et me laisser emporter par les mouvements et le plaisir de les faire. Mais, pas le temps de trop tergiverser, puisque le tout se termine et nous sommes invités à revenir au hall d'entrée pour découvrir, boissons, "gâteries", musique et belle rencontre. Pour ma part, un verre de punch à la main, j'étire la soirée avec de beaux et intéressants échanges. Mais arrive le moment de "lever l'ancre" et revenir avec mes pas à la maison, en me disant que les prochains pas de danse d'amateur pourraient être les miens. Mais surtout que grâce à mes pas et ceux de tous les autres spectateurs vers cette soirée, nous aurons droit dans les prochaines années à de beaux moments de danse.
mardi 20 février 2018
Sur mes pas comme juge: "Cégeps en spectacle" édition 2018 au Collège Ahuntsic
La demande m'est arrivée dans la boîte de réception de mes courriels. Pour une deuxième fois en trois ans, mon ex-collègue, Valérie, m'invitait à faire partie du jury pour la finale locale de la 39e édition de "Cégep en spectacle" de mon Collège Ahuntsic. Et j'ai accepté volontiers, parce qu'il m'est toujours réjouissant de découvrir ce que le talent et l'implication de ces jeunes.
Au programme, nous aurons droit à douze numéros, une cuvée importante, tous solo, sauf un en danse avec trois interprètes. Le tout sera animé, fort brillamment, par quatre autres élèves du Collège avec un numéro de clôture, "hors-concours" lui aussi en danse avec la troupe de danse du collège,"Écho". Après les instructions d'usage et le rappel des critères de jugement (originalité pour 30%, présence sur scène pour 30% et talent pour 40%), avec les quatorze autres juges, je prend place dans le bel et confortable auditorium du collège, "L'Espace le vrai monde ?".
Douze numéros, ça pourrait être long, mais non, le tout s'est déroulé rondement et surtout, fort agréablement. S'il est difficile de comparer des numéros de chant de création avec d'autres d'interprétation, un numéro d'humour avec un autre de danse, il est très facile de laisser son cœur se prendre au jeu de la conquête artistique et d'oublier quelque peu les critères. Elles ou ils sont jeunes, avec la vie devant eux et osent. Pour cela, en plus de leurs études dans des programmes souvent exigeants, ils s'y mettent avec plusieurs heures de répétition par semaine sans lâcher jusqu'à la toute fin.
Merci à vous, Megan Marchand (Chant-interprétation), Cora Davidson (Chant-Création), Alexendre Parent (chant et musique-création), Jose-Bengarah Bruno (chant-création), Béatha Charles (chant-interprétation), la troupe "XPRESSION" avec Chelsea Decène, Stacy Courtois et Sarah Démosthène (danse-interprétation et création), Steve Alexis (musique-interprétation), Valérie Portelance (chant-création), Vanessa Ravary (chant création et interprétation), Ludovic Jacques-Denis (humour création), Patricia Rivera Avila (Chant-interprétation) et Catherine Saleh (Chant-interprétation).
Chacune et chacun a pris possession de la scène avec une aisance surprenante, sans nervosité apparente. Personnellement, j'ai été particulièrement touché par les chansons qui présentaient des problématiques actuelles, telles que la maladie mentale et les enfants soldats.
Une fois le tout terminé et les applaudissements fort bien mérités dissipés dans la salle, le temps de juger arrive. Nous nous dirigeons vers la salle de "travail" pour décider. Il faudra faire, individuellement, des choix du numéro 1 à 4. Avec mes notes, mais surtout mes impressions, je choisis les prestations les plus marquantes qui sont au nombre de cinq. Mais, il en faut quatre et ensuite les classer. Pour cela, j'ai quinze minutes et les autres juges, autour de moi, semblent avoir fait leur choix. Je suppute, "je vas et je viens" dans mes impressions et je retire difficilement une performance. Il ne me reste (!) qu'à classer les quatre autres. Ce que je réussirai à faire. À côté de moi, mon collègue juré, en arrive au même verdict. Je suis rassuré !
Il ne reste (!) qu'à Pascale et Valérie de mettre tous nos choix "dans la machine" et de déterminer le ou la gagnante qui représentera mon collège à la finale régionale, ainsi que les deuxième et troisième positions. Mais cela se fera plus tard, après notre départ pour être annoncé lors de leur deuxième performance en soirée. Les résultats sont maintenant connus et je vous les donne:
Au programme, nous aurons droit à douze numéros, une cuvée importante, tous solo, sauf un en danse avec trois interprètes. Le tout sera animé, fort brillamment, par quatre autres élèves du Collège avec un numéro de clôture, "hors-concours" lui aussi en danse avec la troupe de danse du collège,"Écho". Après les instructions d'usage et le rappel des critères de jugement (originalité pour 30%, présence sur scène pour 30% et talent pour 40%), avec les quatorze autres juges, je prend place dans le bel et confortable auditorium du collège, "L'Espace le vrai monde ?".
Douze numéros, ça pourrait être long, mais non, le tout s'est déroulé rondement et surtout, fort agréablement. S'il est difficile de comparer des numéros de chant de création avec d'autres d'interprétation, un numéro d'humour avec un autre de danse, il est très facile de laisser son cœur se prendre au jeu de la conquête artistique et d'oublier quelque peu les critères. Elles ou ils sont jeunes, avec la vie devant eux et osent. Pour cela, en plus de leurs études dans des programmes souvent exigeants, ils s'y mettent avec plusieurs heures de répétition par semaine sans lâcher jusqu'à la toute fin.
Merci à vous, Megan Marchand (Chant-interprétation), Cora Davidson (Chant-Création), Alexendre Parent (chant et musique-création), Jose-Bengarah Bruno (chant-création), Béatha Charles (chant-interprétation), la troupe "XPRESSION" avec Chelsea Decène, Stacy Courtois et Sarah Démosthène (danse-interprétation et création), Steve Alexis (musique-interprétation), Valérie Portelance (chant-création), Vanessa Ravary (chant création et interprétation), Ludovic Jacques-Denis (humour création), Patricia Rivera Avila (Chant-interprétation) et Catherine Saleh (Chant-interprétation).
Chacune et chacun a pris possession de la scène avec une aisance surprenante, sans nervosité apparente. Personnellement, j'ai été particulièrement touché par les chansons qui présentaient des problématiques actuelles, telles que la maladie mentale et les enfants soldats.
Une fois le tout terminé et les applaudissements fort bien mérités dissipés dans la salle, le temps de juger arrive. Nous nous dirigeons vers la salle de "travail" pour décider. Il faudra faire, individuellement, des choix du numéro 1 à 4. Avec mes notes, mais surtout mes impressions, je choisis les prestations les plus marquantes qui sont au nombre de cinq. Mais, il en faut quatre et ensuite les classer. Pour cela, j'ai quinze minutes et les autres juges, autour de moi, semblent avoir fait leur choix. Je suppute, "je vas et je viens" dans mes impressions et je retire difficilement une performance. Il ne me reste (!) qu'à classer les quatre autres. Ce que je réussirai à faire. À côté de moi, mon collègue juré, en arrive au même verdict. Je suis rassuré !
Il ne reste (!) qu'à Pascale et Valérie de mettre tous nos choix "dans la machine" et de déterminer le ou la gagnante qui représentera mon collège à la finale régionale, ainsi que les deuxième et troisième positions. Mais cela se fera plus tard, après notre départ pour être annoncé lors de leur deuxième performance en soirée. Les résultats sont maintenant connus et je vous les donne:
1er prix : Catherine Saleh étudiante en médecine nucléaire (Chant - Interprétation) et représentante du Collège Ahuntsic à la finale régionale
2e prix : Valérie Portelance (Chant - Création)
3e prix : Jose-Bengarah Bruno (Chant - Création)
Catherine Saleh, Valérie Portelance et Jose-Bengarah Bruno
Et si comme moi, vous voulez passer un bon moment et découvrir ce que nos jeunes ont, comme beau talent, il vous faut acheter un billet pour la finale régionale organisée par le Collège André-Grasset. Voici où et quand:
Où: Auditorium du Collège Ahuntsic, l'Espace le vrai monde?
Quand: Samedi 24 mars, à 19h30.
Quand: Samedi 24 mars, à 19h30.
Billets en vente au Service de l'animation socioculturelle du Collège Ahuntsic (Local A1.210) au prix de 12 $.
dimanche 18 février 2018
Sur mes pas en cinédanse: Des "Regards Hybrides" qui nous font voyager.
Comme amateur de danse, les propositions de courts-métrages en cinédanse font partie, et de plus en plus, de mon agenda de sorties culturelles. Et lorsque la plus récente sélection (2018) des "Regards Hybrides en tournée" "a déroulé ses bobines" dans ma maison de la Culture (Villeray - St-Michel - Parc-Extension), mes pas m'y ont amené sans hésitation. Dans ce grand amphithéâtre, trop peu rempli pour l'occasion (de mon opinion !), le moment arrive et les lumières se font discrètes. Au programme, sept courts-métrages, sélectionnés et présentés par la commissaire Priscilla Guy qui nous feront voyager autant dans le temps que sur la planète. Et pour moi, le grand casanier devant l'éternel, ce voyage je l'ai bien apprécié. Pour l'occasion, elle était accompagnée par Kim-Sanh Châu, co-réalisatrice et interprète de "Ore" qui répondra à nos questions après la projection.
La cinédanse a ceci de particulier et par conséquent, d'intéressant, qu'elle introduit un intermédiaire entre le spectateur et les interprètes. Elle le fait par le point de vue qu'elle propose d'abord, mais aussi par la présentation des gestes, ce qui a été encore le cas pour cette soirée.
Le premier court s'avère une pièce d'anthologie, "Dance of the Seasons", Winter Snow Dance d'Alice Guy Blache, qui en noir et blanc, nous ramène au début du siècle dernier (en 1900, plus précisément), pendant une trop courte minute. Curieux ou curieuse, voici le lien pour découvrir cette oeuvre d'une tout autre époque avec de la neige particulière (https://www.youtube.com/watch?v=hOJ3v-pQgrM).
Il s'en suit "Specto" de Quentin Pellier, qui nous présente un danseur à une intersection de rues qui se mettra en mouvement avec autour de lui, la vie quotidienne qui s'ébat. Un cinq minutes qui résume ce que nous pourrions découvrir si nous osions.
Nous arrive ensuite "de proche", "Inapprochable" de Catherine Lavoie-Marcus et Priscilla Guy qui nous les présente toutes les deux, dans une interaction du geste et de la caméra, tout de blanc vêtue et toute déformée et en tourbillons, provenant de leurs "Singeries" !
Il s'en suit "Landscape" de et avec Terrance Houle qui nous amène en territoires autochtones avec lui et ses mouvements comme guide. Une oeuvre simple et sans artifice qui s'avère fort sincère dans le propos.
"Well Contested Sites" d'Amie Dowling et Austin Forbord nous entraîne dans l'ancienne prison américaine d'Alcatraz avec d'anciens prisonniers, qui reprennent possession des lieux. Impossible de rester impassible devant cette oeuvre, forte. Je peux en témoigner.
Il s'en suit, sur tout autre registre, "Supermambo" de Benito Gonzales. Une oeuvre ludique qui nous présente lui et elle, par touches discontinues, sur un carrelage rouge en arrière fond. Les mouvements peuvent se faire par sauts et receler des surprises, voilà ce que j'en retiens.
Le tout se termine par l'oeuvre maîtresse de la soirée, "Ore" de Kim-Sanh Chaû et Ray Lavenders qui poursuivent leur exploration du Vietnam d'aujourd'hui, entreprise avec "Inner Smoke" (que j'avais vu lors d'une séance de projection lors de la plus récente édition du Festival Quartier Danse). Cette oeuvre d'une vingtaine de minutes, nous présente d'abord, des danseurs de là-bas et ensuite Kim-Sanh Châu, tout en danse, investissant le quartier de ses origines familiales (comme elle nous le dira après la présentation). Dans ces lieux, les mouvements sont interdits par les autorités, nous l'apprendrons par la suite. Par conséquent, cet acte d'appropriation des lieux résonne différemment en nous et demanderait qu'on le revoit. La tristesse exprimée pourrait remplacer la nostalgie que j'y avais vue.
Au final, une soirée cinédanse qui introduit, encore une fois, de façon fort habile, un partenaire du mouvement dans sa présentation et l'amateur de danse que je suis a été comblé.
La cinédanse a ceci de particulier et par conséquent, d'intéressant, qu'elle introduit un intermédiaire entre le spectateur et les interprètes. Elle le fait par le point de vue qu'elle propose d'abord, mais aussi par la présentation des gestes, ce qui a été encore le cas pour cette soirée.
Le premier court s'avère une pièce d'anthologie, "Dance of the Seasons", Winter Snow Dance d'Alice Guy Blache, qui en noir et blanc, nous ramène au début du siècle dernier (en 1900, plus précisément), pendant une trop courte minute. Curieux ou curieuse, voici le lien pour découvrir cette oeuvre d'une tout autre époque avec de la neige particulière (https://www.youtube.com/watch?v=hOJ3v-pQgrM).
Il s'en suit "Specto" de Quentin Pellier, qui nous présente un danseur à une intersection de rues qui se mettra en mouvement avec autour de lui, la vie quotidienne qui s'ébat. Un cinq minutes qui résume ce que nous pourrions découvrir si nous osions.
Nous arrive ensuite "de proche", "Inapprochable" de Catherine Lavoie-Marcus et Priscilla Guy qui nous les présente toutes les deux, dans une interaction du geste et de la caméra, tout de blanc vêtue et toute déformée et en tourbillons, provenant de leurs "Singeries" !
Il s'en suit "Landscape" de et avec Terrance Houle qui nous amène en territoires autochtones avec lui et ses mouvements comme guide. Une oeuvre simple et sans artifice qui s'avère fort sincère dans le propos.
"Well Contested Sites" d'Amie Dowling et Austin Forbord nous entraîne dans l'ancienne prison américaine d'Alcatraz avec d'anciens prisonniers, qui reprennent possession des lieux. Impossible de rester impassible devant cette oeuvre, forte. Je peux en témoigner.
Il s'en suit, sur tout autre registre, "Supermambo" de Benito Gonzales. Une oeuvre ludique qui nous présente lui et elle, par touches discontinues, sur un carrelage rouge en arrière fond. Les mouvements peuvent se faire par sauts et receler des surprises, voilà ce que j'en retiens.
Le tout se termine par l'oeuvre maîtresse de la soirée, "Ore" de Kim-Sanh Chaû et Ray Lavenders qui poursuivent leur exploration du Vietnam d'aujourd'hui, entreprise avec "Inner Smoke" (que j'avais vu lors d'une séance de projection lors de la plus récente édition du Festival Quartier Danse). Cette oeuvre d'une vingtaine de minutes, nous présente d'abord, des danseurs de là-bas et ensuite Kim-Sanh Châu, tout en danse, investissant le quartier de ses origines familiales (comme elle nous le dira après la présentation). Dans ces lieux, les mouvements sont interdits par les autorités, nous l'apprendrons par la suite. Par conséquent, cet acte d'appropriation des lieux résonne différemment en nous et demanderait qu'on le revoit. La tristesse exprimée pourrait remplacer la nostalgie que j'y avais vue.
Au final, une soirée cinédanse qui introduit, encore une fois, de façon fort habile, un partenaire du mouvement dans sa présentation et l'amateur de danse que je suis a été comblé.
samedi 17 février 2018
Sur mes pas en danse: "Viriditas" pour espérer avec Margie Gillis
Lorsque de la grande visite vient en ville, les amateurs de danse ne se font pas prier. Voilà donc pourquoi, toutes les représentations régulières de "Viriditas" oeuvre de Margie Gillis, ont affiché complet et qu'une supplémentaire a été ajoutée par les responsables de l'Agora de la Danse. Moi mon billet je l'avais, depuis un certain temps et j'avais bien hâte ! Pour cette rencontre, mes pas m'ont donc amener à la petite salle "Bleue" du Wilder. Si cette salle est trop petite pour l'intérêt qu'elle suscite, elle s'est avérée parfaite pour créer l'intimité de la rencontre entre les interprètes et le public. Et cette rencontre a été à la hauteur de mes attentes et du public présent, si je me fie aux commentaires émis à la rencontre avec les interprètes après la représentation.
Tirée du site de l'Agora de la Danse
Margie Gillis est une danseuse et chorégraphe hors-norme et une grande dame dont la simplicité des propos n'a d'égal que le force des gestes. Je garde encore en tête depuis mon adolescence, les mouvements de cette danseuse et de sa longue chevelure.
Pour "Viriditas", elle part en mission face au sort que les humains réservent à la nature et s'inspire d'un personnage historique, Hildegarde de Bingen pour conscientiser. Pour mieux comprendre, la lecture de l'article et le compte-rendu de Catherine Lalonde avec l'artiste (Le Devoir 10 février 2018) s'avère un choix judicieux. Dans cet article, on peut y apprendre aussi que "Viriditas" ou viridité en français, signifie la qualité de ce qui est vert et que pour cette abbesse du XII siècle, le verdissement de l'âme implique que la spiritualité et la nature sont entrelacés. Je peux témoigner que ces propos ont été fort utiles pour mieux comprendre l'oeuvre qui m'a été présentée. D'autant que la couleur verte provient du mélange du bleu (l'eau) et du jaune (le soleil).
Une oeuvre en trois tableaux avec trois interprètes (Troy Ogilvie, Paola Styron et Margie Gillis) qui concilie l'ancrage au sol du sujet traité avec la teneur aérienne du propos, nous amenant dans une troisième zone intermédiaire fort agréable à découvrir. Il semble que le chiffre trois soit transcendant puisque même Mélanie Carpentier dans sa critique (Le Devoir 15 février) débute son texte avec trois qualificatifs, "spontanéité, plaisir et poésie exaltée", termes et critique que j'endosse totalement.
Dans le premier tableau, Troy Ogilvie dans sa robe noire, avec des paysages aériens en fond d'écran, aussi projetés sur le sol, nous propose d'abord un envol jusqu'à se poser sur terre. Une fois sur terre, elle semble prendre conscience de sa nature humaine et de notre présence, moment fort de ce tableau. Le choc semble grand, mais elle en ressort révélée et nous comblés.
Dans le deuxième tableau, Paola Styron débute, avec ses vêtements rouge bien "groundée" sur une chaise métallique bien ancrée au sol. Le contraste avec la première partie frappe, mais rapidement nous nous retrouvons dans dans cette "troisième zone intermédiaire", cette zone verte de l'espoir. Les mouvements captivent et plaisent.
Arrive une courte pause, durant laquelle nous restons sur place et que nous voyons le plancher blanc, passer au noir et revenir au blanc avec une toile blanche. Et aussi nous découvrirons, projetés sur l'écran arrière, des projections vidéo de danse dans la nature avec les interprètes (qui sont des étapes de création, comme nous l'apprendrons dans la discussion après).
Et une fois les lumières refermées, nous découvrons tout à notre gauche, Margie Gillis dans sa robe blanche. Il s'en suit un tableau de mouvements dans lequel, elle semble investie d'une mission. Ce drap blanc sur terre servira son propos chorégraphique et corps et âme, nous la suivons. Les gestes sont amples, déterminés et se projettent jusqu'à nous sans interférence. Lorsqu'elle empoigne le drap blanc et le "met à sa main", impossible de rester impassible. Nous sentons l'urgence du propos. Ce qu'elle confirmera par la suite, mais sans jamais s'emporter, juste espérer dans la jeunesse.
La réaction des spectateurs ne mentait pas, nous avons eu droit à une grande rencontre et les propos de quelques spectatrices le confirmaient. Le diction dit, "Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait", mais en cette soirée la chorégraphe en fait fi avec une énergie surprenante, compte-tenu d'une grippe. Il faut pouvoir représenter "Viriditas" au plus grand nombre possible, nous en avons bien besoin.
Tirée du site de l'Agora de la Danse
Margie Gillis est une danseuse et chorégraphe hors-norme et une grande dame dont la simplicité des propos n'a d'égal que le force des gestes. Je garde encore en tête depuis mon adolescence, les mouvements de cette danseuse et de sa longue chevelure.
Pour "Viriditas", elle part en mission face au sort que les humains réservent à la nature et s'inspire d'un personnage historique, Hildegarde de Bingen pour conscientiser. Pour mieux comprendre, la lecture de l'article et le compte-rendu de Catherine Lalonde avec l'artiste (Le Devoir 10 février 2018) s'avère un choix judicieux. Dans cet article, on peut y apprendre aussi que "Viriditas" ou viridité en français, signifie la qualité de ce qui est vert et que pour cette abbesse du XII siècle, le verdissement de l'âme implique que la spiritualité et la nature sont entrelacés. Je peux témoigner que ces propos ont été fort utiles pour mieux comprendre l'oeuvre qui m'a été présentée. D'autant que la couleur verte provient du mélange du bleu (l'eau) et du jaune (le soleil).
Une oeuvre en trois tableaux avec trois interprètes (Troy Ogilvie, Paola Styron et Margie Gillis) qui concilie l'ancrage au sol du sujet traité avec la teneur aérienne du propos, nous amenant dans une troisième zone intermédiaire fort agréable à découvrir. Il semble que le chiffre trois soit transcendant puisque même Mélanie Carpentier dans sa critique (Le Devoir 15 février) débute son texte avec trois qualificatifs, "spontanéité, plaisir et poésie exaltée", termes et critique que j'endosse totalement.
Dans le premier tableau, Troy Ogilvie dans sa robe noire, avec des paysages aériens en fond d'écran, aussi projetés sur le sol, nous propose d'abord un envol jusqu'à se poser sur terre. Une fois sur terre, elle semble prendre conscience de sa nature humaine et de notre présence, moment fort de ce tableau. Le choc semble grand, mais elle en ressort révélée et nous comblés.
Dans le deuxième tableau, Paola Styron débute, avec ses vêtements rouge bien "groundée" sur une chaise métallique bien ancrée au sol. Le contraste avec la première partie frappe, mais rapidement nous nous retrouvons dans dans cette "troisième zone intermédiaire", cette zone verte de l'espoir. Les mouvements captivent et plaisent.
Arrive une courte pause, durant laquelle nous restons sur place et que nous voyons le plancher blanc, passer au noir et revenir au blanc avec une toile blanche. Et aussi nous découvrirons, projetés sur l'écran arrière, des projections vidéo de danse dans la nature avec les interprètes (qui sont des étapes de création, comme nous l'apprendrons dans la discussion après).
Et une fois les lumières refermées, nous découvrons tout à notre gauche, Margie Gillis dans sa robe blanche. Il s'en suit un tableau de mouvements dans lequel, elle semble investie d'une mission. Ce drap blanc sur terre servira son propos chorégraphique et corps et âme, nous la suivons. Les gestes sont amples, déterminés et se projettent jusqu'à nous sans interférence. Lorsqu'elle empoigne le drap blanc et le "met à sa main", impossible de rester impassible. Nous sentons l'urgence du propos. Ce qu'elle confirmera par la suite, mais sans jamais s'emporter, juste espérer dans la jeunesse.
La réaction des spectateurs ne mentait pas, nous avons eu droit à une grande rencontre et les propos de quelques spectatrices le confirmaient. Le diction dit, "Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait", mais en cette soirée la chorégraphe en fait fi avec une énergie surprenante, compte-tenu d'une grippe. Il faut pouvoir représenter "Viriditas" au plus grand nombre possible, nous en avons bien besoin.
mardi 13 février 2018
Sur mes pas en danse: Aux "Technologies contemplatives", le spectateur captivé
Une sortie danse chez Tangente recèle presque toujours son lot de découvertes et de surprises hors des sentiers battus, "une sortie danse qui prend souvent une drôle de tangente, quoi !". Voilà donc pourquoi mes pas m'y amènent. Régulièrement, durant la présentation, face à l'oeuvre, ma réception se fait hésitante et déstabilisante, tout cela pour mon plus grand plaisir. Mais pas cette fois, je me disais avant de m'y rendre. Puisque pour les deux œuvres des "Technologies Contemplatives", je me pensais en territoires "connus". Je les avais déjà vu (pour une, c'est une certitude, pour l'autre une quasi certitude) dans une première mouture. Je me considérais donc à l'abri d'une perte de repères et avec l'espoir d'une appréciation plus juste de l'expérience de spectateur qui revisite une oeuvre.
Photo de Sarah-Marie Iung, Kaléidoscope
Avant d'aller plus loin, je voudrais m'attarder au titre de la soirée "Technologies contemplatives" dont les deux termes à priori, sonnent, selon moi, discordants. Peut-on concilier les technologies d'aujourd'hui et leurs connotations fort actives et perturbantes avec une attitude contemplative ? C'est avec cette petite réflexion que je m'y suis rendu, prêt, cependant, à réviser ma position initiale. Et au final, et je reviendrai sur le détail du pourquoi, je serais tenté de "débaptiser" le titre de la soirée pour la renommer "Technologies Captivantes", parce que c'est un effet "actif" que les oeuvres ont eu sur moi. Avec un bonus au spectateur observateur que je suis pour cette présentation, soit la présence d'un grand nombre de jeunes enfants, une "tonne" de très jeunes enfants. J'étais très curieux de découvrir, "en prime" leur réception face à ces "Technologies contemplatives"!
L'heure de présentation arrivée, nous sommes invités à retirer nos chaussures avant de prendre place dans la salle avec son plancher tout blanc. De plus, on nous indique que nous pourrons nous déplacer dans la salle pendant la représentation et aussi de nous échanger les lunettes "Kaléidoscope" de différents modèles qui nous seront fournies. À notre entrée, nous découvrons d'abord des coussins de tout format répartis en demie lune et ensuite, devant nous les deux interprètes (Ariane Dessaules et Melina Stinson) déjà fort présentes de leur immobilité. Fidèle à mon habitude, je prends place tout en avant au milieu. Pendant que les gens prennent place, je prends conscience que les deux interprètes sont disposées en légère asymétrie par rapport à nous et à la salle. Intrigant ! Autour de moi, les jeunes enfants finissent de prendre place, tout comme Michel F. Côté (atmosphère sonore), côté gauche et Kim-Sanh Châu (chorégraphe), juste derrière moi, à la console. Les portes se ferment et mon attention se porte exclusivement sur ces deux femmes qui portent leurs lunettes spéciales. Tout à coup, une des deux bouge imperceptiblement et de plus, tout lentement. Les voilà qu'elles laissent leur regard dériver dans l'assistance. Il s'en suit des mouvements fort de leur grâce et qui semblent être exempts de la contrainte de la gravité, amplifiés par l'atmosphère musicale "planante". Et nous arrivent, distribuées par les interprètes, les lunettes. Et là, avec les projections en fond de scène, les mouvements prennent une dimension différente. Non pas une, mais des dimensions multipliées et en déplaçant notre regard, elles se retrouvent allongées par le haut ou décalées. L'exercice, au départ exigeant, devient fort agréable pour peu qu'on s'y laisse aller à découvrir les différentes aspects possibles à découvrir. Seul regret, j'en aurais pris plus. Autour de moi, je n'entends rien, les enfants semblent bien sages et captivés. Je reprends ici, ce que j'avais déjà écrit sur la première mouture de cette oeuvre, "Kaleidoscope" qui vient de la combinaison des noms grecs, kalos signifie « beau », eidos « image », et skopein « regarder », nous en avons eu un bel exemple. La vérité sortant de la bouche (ou de l'écoute) des enfants, comment le contester. Je terminerai ce compte-rendu de sensations, avec un souhait. J'aimerais voir sur grand écran, ce que mes yeux ont vu grâce à ces lunettes. Je lance donc une bouteille à la mer !
Une fois terminé, nous devons laisser les lunettes sur place et sortir. Le temps de préparer la place pour "Èbe". Retour en salle et à un siège première rangée, pour découvrir sur scène les cinq accordéons encore fort discrets en arrière scène tout de noirceur enveloppée. Arrive lui (Patrick Saint-Denis) et, au bout d'un fil, une lampe qui se met à tournoyer et à déclencher des sons, tel un dompteur de sons ! S'en suit la respiration des accordéons avec lesquels nous accordons, en phase, notre attention. Les accordéons sont déplacés par lui et elle, Sarah Bronsard, dans une suite de déplacements dont le sens humain n'arrive pas à prendre ses repères. Lui, ensuite, se met en retrait et elle prend possession de la scène s'accoquinant les instruments, partenaires du moment, dans ses propos chorégraphiques colorés de gigue et de flamenco. À défaut d'avoir été contemplatif, j'ai été captif et captivé par cette relation mystérieuse entre elle et ces machines musicales, rien pour diminuer mon plaisir. En sortant, une question me turlupine encore et encore (et aujourd'hui aussi !), quand est-ce que j'ai déjà vu ces accordéons et leurs complices ? Parce qu'il est impossible de ne pas garder des traces sensorielles de ce type de rencontre.
Donc, une rencontre intéressante avec des technologies, plus captivantes que contemplatives, compte-tenu de notre participation à la découverte de l'oeuvre pour la première ou dans son interprétation pour l'autre.
Photo de Sarah-Marie Iung, Kaléidoscope
Avant d'aller plus loin, je voudrais m'attarder au titre de la soirée "Technologies contemplatives" dont les deux termes à priori, sonnent, selon moi, discordants. Peut-on concilier les technologies d'aujourd'hui et leurs connotations fort actives et perturbantes avec une attitude contemplative ? C'est avec cette petite réflexion que je m'y suis rendu, prêt, cependant, à réviser ma position initiale. Et au final, et je reviendrai sur le détail du pourquoi, je serais tenté de "débaptiser" le titre de la soirée pour la renommer "Technologies Captivantes", parce que c'est un effet "actif" que les oeuvres ont eu sur moi. Avec un bonus au spectateur observateur que je suis pour cette présentation, soit la présence d'un grand nombre de jeunes enfants, une "tonne" de très jeunes enfants. J'étais très curieux de découvrir, "en prime" leur réception face à ces "Technologies contemplatives"!
L'heure de présentation arrivée, nous sommes invités à retirer nos chaussures avant de prendre place dans la salle avec son plancher tout blanc. De plus, on nous indique que nous pourrons nous déplacer dans la salle pendant la représentation et aussi de nous échanger les lunettes "Kaléidoscope" de différents modèles qui nous seront fournies. À notre entrée, nous découvrons d'abord des coussins de tout format répartis en demie lune et ensuite, devant nous les deux interprètes (Ariane Dessaules et Melina Stinson) déjà fort présentes de leur immobilité. Fidèle à mon habitude, je prends place tout en avant au milieu. Pendant que les gens prennent place, je prends conscience que les deux interprètes sont disposées en légère asymétrie par rapport à nous et à la salle. Intrigant ! Autour de moi, les jeunes enfants finissent de prendre place, tout comme Michel F. Côté (atmosphère sonore), côté gauche et Kim-Sanh Châu (chorégraphe), juste derrière moi, à la console. Les portes se ferment et mon attention se porte exclusivement sur ces deux femmes qui portent leurs lunettes spéciales. Tout à coup, une des deux bouge imperceptiblement et de plus, tout lentement. Les voilà qu'elles laissent leur regard dériver dans l'assistance. Il s'en suit des mouvements fort de leur grâce et qui semblent être exempts de la contrainte de la gravité, amplifiés par l'atmosphère musicale "planante". Et nous arrivent, distribuées par les interprètes, les lunettes. Et là, avec les projections en fond de scène, les mouvements prennent une dimension différente. Non pas une, mais des dimensions multipliées et en déplaçant notre regard, elles se retrouvent allongées par le haut ou décalées. L'exercice, au départ exigeant, devient fort agréable pour peu qu'on s'y laisse aller à découvrir les différentes aspects possibles à découvrir. Seul regret, j'en aurais pris plus. Autour de moi, je n'entends rien, les enfants semblent bien sages et captivés. Je reprends ici, ce que j'avais déjà écrit sur la première mouture de cette oeuvre, "Kaleidoscope" qui vient de la combinaison des noms grecs, kalos signifie « beau », eidos « image », et skopein « regarder », nous en avons eu un bel exemple. La vérité sortant de la bouche (ou de l'écoute) des enfants, comment le contester. Je terminerai ce compte-rendu de sensations, avec un souhait. J'aimerais voir sur grand écran, ce que mes yeux ont vu grâce à ces lunettes. Je lance donc une bouteille à la mer !
Une fois terminé, nous devons laisser les lunettes sur place et sortir. Le temps de préparer la place pour "Èbe". Retour en salle et à un siège première rangée, pour découvrir sur scène les cinq accordéons encore fort discrets en arrière scène tout de noirceur enveloppée. Arrive lui (Patrick Saint-Denis) et, au bout d'un fil, une lampe qui se met à tournoyer et à déclencher des sons, tel un dompteur de sons ! S'en suit la respiration des accordéons avec lesquels nous accordons, en phase, notre attention. Les accordéons sont déplacés par lui et elle, Sarah Bronsard, dans une suite de déplacements dont le sens humain n'arrive pas à prendre ses repères. Lui, ensuite, se met en retrait et elle prend possession de la scène s'accoquinant les instruments, partenaires du moment, dans ses propos chorégraphiques colorés de gigue et de flamenco. À défaut d'avoir été contemplatif, j'ai été captif et captivé par cette relation mystérieuse entre elle et ces machines musicales, rien pour diminuer mon plaisir. En sortant, une question me turlupine encore et encore (et aujourd'hui aussi !), quand est-ce que j'ai déjà vu ces accordéons et leurs complices ? Parce qu'il est impossible de ne pas garder des traces sensorielles de ce type de rencontre.
Donc, une rencontre intéressante avec des technologies, plus captivantes que contemplatives, compte-tenu de notre participation à la découverte de l'oeuvre pour la première ou dans son interprétation pour l'autre.
samedi 10 février 2018
Sur mes pas au cinéma: "L'insulte", une oeuvre fort poignante
De mes plus récentes sorties cinéma, "L'insulte" de Ziad Doueiri est sans aucun doute l'oeuvre qui m'a le plus captivé que touché. Dans la lignée des films, tels que "Les Citronniers" et "La fiancée Syrienne" de Eran Riklis portant sur les difficultés des Palestiniens, nous avons droit ici à un exemple de leur présence au Liban.
Tirée du site de Cinoche.com
Dans ce film, nous avons droit à un incident et à son dérapage en une affaire d'état. L'étincelle de ce conflit entre deux hommes qui dégénère dans une suite de scènes nous réservent des surprises, mais aussi certaines explications. Captifs et étonnés, sommes-nois, tout en comprenant mieux certains éléments historiques de ce pays, le Liban, qui fût le terrain de jeu (ou de guerre) des puissances étrangères. Les deux acteurs principaux, Adel Karam, dans le rôle du garagiste libanais et Kamel El Basha dans le rôle contremaître palestinien, portent cette histoire qui saura nous surprendre. Pour peu que l'on soit attentif, nous pourrons découvrir que ces deux hommes, si différents en apparence, ont un certain nombre de points communs. Ce qui nous permet d'espérer en des jours meilleurs.
Premier film libanais en nomination à la soirée des Oscars, il le mérite bien. Et il mérite aussi que l'on aille le voir.
Tirée du site de Cinoche.com
Dans ce film, nous avons droit à un incident et à son dérapage en une affaire d'état. L'étincelle de ce conflit entre deux hommes qui dégénère dans une suite de scènes nous réservent des surprises, mais aussi certaines explications. Captifs et étonnés, sommes-nois, tout en comprenant mieux certains éléments historiques de ce pays, le Liban, qui fût le terrain de jeu (ou de guerre) des puissances étrangères. Les deux acteurs principaux, Adel Karam, dans le rôle du garagiste libanais et Kamel El Basha dans le rôle contremaître palestinien, portent cette histoire qui saura nous surprendre. Pour peu que l'on soit attentif, nous pourrons découvrir que ces deux hommes, si différents en apparence, ont un certain nombre de points communs. Ce qui nous permet d'espérer en des jours meilleurs.
Premier film libanais en nomination à la soirée des Oscars, il le mérite bien. Et il mérite aussi que l'on aille le voir.
lundi 5 février 2018
Sur mes pas au cinéma: Retour sur deux oeuvres percutantes, "Hors de nulle part" et "The square"
C'est le bon moment de l'année. Celui qui nous permet de découvrir des oeuvres d'ailleurs et qui profite de la cérémonie des Oscars à venir pour avoir une plus grande visibilité sur les grands écrans d'ici (et plus spécifiquement mon Cinéma Beaubien). Avec un choix plus grand que mes disponibilités, j'ai fait mes choix et ainsi donc, mes pas m'ont amené vers "Hors de nulle part" de Fatih Akin dont j'avais apprécié, il y a longtemps, "De l'autre côté" (2007) et bien aimé "Soul Kitchen" (2010). "Hors de nulle part", c'est essentiellement trois épisodes de la vie de Katja (incarnée totalement et magnifiquement par Diane Kruger). Le avant, le pendant et le après l'attentat qui lui fait perdre son amoureux kurde et leur enfant. Nous sommes en Allemagne et les groupes néo-nazi agissent aveuglément. L'histoire captive et se laisse découvrir avec des épisodes fort troublants. Impossible de rester insensible à la détresse de cette femme et de ses actions pour se faire justice. Si ce n'était que pour la performance de Diane Kruger et ce n'est pas le cas, ce film mérite le détour.
Photo: Magnolia Pictures
Mon autre sortie cinéma m'a amené vers "le film" ,"The Square" du suédois Ruben Ostlend. À L'affiche depuis plus de dix semaines, une recommendation en soi, je remettais de semaine en semaine mon rendez-vous, mais en un lundi matin, mes pas m'amenaient enfin vers cette oeuvre que ceux qui m'en avaient parlé, l'avaient fait en des termes fort énigmatiques. Tout pour attiser ma curiosité, donc. Et elle fut fort récompensée et satisfaite. Une oeuvre forte sur nos contradictions, avec le milieu de l'art contemporain comme terreau fertile. Des différentes épisodes de vie de ce conservateur de musée d'art contemporain et son exposition à venir, captivé j'ai été. J'ai été captivé, j'ai souri, mais surtout, j'ai éprouvé des malaises tout au long de différentes scènes. Voilà une oeuvre colorée d'éléments "absurdes" durant laquelle il est impossible de rester insensible. Une sortie cinéma qui laisse des marques. Et pour ceux et celles qui seraient curieux de savoir l'intention de l'artiste de "The square" et comment l'équipe de "mise en marché" veut la "vendre", pas question de vendre la mèche. Mais sachez que l'on en revient avec plein de remises en question.
Photo tirée du site Allociné
Photo: Magnolia Pictures
Mon autre sortie cinéma m'a amené vers "le film" ,"The Square" du suédois Ruben Ostlend. À L'affiche depuis plus de dix semaines, une recommendation en soi, je remettais de semaine en semaine mon rendez-vous, mais en un lundi matin, mes pas m'amenaient enfin vers cette oeuvre que ceux qui m'en avaient parlé, l'avaient fait en des termes fort énigmatiques. Tout pour attiser ma curiosité, donc. Et elle fut fort récompensée et satisfaite. Une oeuvre forte sur nos contradictions, avec le milieu de l'art contemporain comme terreau fertile. Des différentes épisodes de vie de ce conservateur de musée d'art contemporain et son exposition à venir, captivé j'ai été. J'ai été captivé, j'ai souri, mais surtout, j'ai éprouvé des malaises tout au long de différentes scènes. Voilà une oeuvre colorée d'éléments "absurdes" durant laquelle il est impossible de rester insensible. Une sortie cinéma qui laisse des marques. Et pour ceux et celles qui seraient curieux de savoir l'intention de l'artiste de "The square" et comment l'équipe de "mise en marché" veut la "vendre", pas question de vendre la mèche. Mais sachez que l'on en revient avec plein de remises en question.
Photo tirée du site Allociné
vendredi 2 février 2018
Sur mes pas en danse: "Forces connexes" et propos chorégraphiques conhérents dans leur essence
Le prof de chimie que j'ai été, est toujours très sensible aux oeuvres chorégraphiques qui se colorent d'une teinte scientifique. Et pour cette soirée "Forces connexes", le spectateur que je suis était donc fort curieux. Le programme de la soirée annonçait pour [Decoherence], de Jessie Garon (Vazari Dance Projets), une illustration d'enchevêtrement quantique portant sur l'interconnectivité des atomes, dans un premier temps. Ensuite, "By the skin of your teeth" du Collectif [Le]Cap et Parts+Labour_Danse s'inspirait, de son côté, des trous noirs, lieux spatiaux des conditions limites.
Photo par Frédéric Chais de [Decoherence] tiré du site du Devoir
Ce sont donc des pas fort curieux qui m'ont amené jusqu'au Wilder pour cette soirée de première et fort importante était la foule. C'est bien installé, première rangée, que je prends place et que j'attends le début de la présentation. Après les mots de bienvenue du "grand" patron de Tangente, fort heureux de cette belle "crowd", les lumières s'éteignent et nous laissent dans une attente qui sera vite satisfaite. Se présentent à nous deux interprètes (Jarrett Siddall et Guillaume Biron), habillés tout en noir et chaussés avec des bottes toute aussi noires. De cette connectivité atomique annoncée, rapidement, ces deux atomes personnifiés semblent créer une molécule diatomique dont l'énergie cinétique la fait se déplacer dans tout l'espace de présentation. Par une interaction invisible, mais très tangible, ils se déplacent laissant des traces sonores par leurs bottes sur le plancher. Leurs tracés semblent aléatoires, mais comme les ondes, ils semblent échapperà nos sens, mais pas nécessairement à notre intuition. La dualité exprimée du propos intéresse et les déplacements captivent. J'en ressens la répercussion sur fond sonore de percussion. Au final, une oeuvre assez courte, moins de trente minutes, fort intéressante qui mériterait une version allongée.
Pause.
À mon retour en salle et à mon siège, je découvre les deux interprètes (Marine Rixhon et Anne-Flore de Rochambeau) qui, de dos, s'expriment de façon synchronisée avec leurs bras. Habillées, elles aussi tout en noir, sauf une touche de rouge pour l'une d'elle, il serait facile, et pourquoi s'en priver, de voir un lien avec la première partie de la soirée. Si la première partie portait sur le lien qui s'établit, "By the skin of your teeth" (ou par la peau des dents en français) illustre le contact à la limite de se rompre. Nous sommes peu à peu amenés jusqu'au moment du déséquilibre ou du moment extrême avant le lâcher prise définitif et de la brisure de cette "Force connexe", conclusion inéluctable d'une cassure chimique. Les gestes pour s'y rendre sont habilement présentés, les propos ("il faut mourrir un peu pour toucher le paradis") et les éclairages qui l'enrichissent le font fort efficacement. Certains experts disent que celui qui s'approcherait d'un trou noir, amènerait à sa désintégration (ou sa perte), comme Icare dans le "Mythe de Dédale et Icare.
Au final, une belle soirée dans cette toujours belle salle Orange du Wilder et qui était sous le signe de la dualité. Deux oeuvres qui sont portées par deux interprètes, deux hommes d'abord et deux femmes, ensuite. Deux oeuvres qui portent sur la dualité de la relation humaine dans une perspective atomique et moléculaire, attraction et répulsion ou liaison ou rupture. Deux oeuvres exprimées sur fond d'ombre et de lumière dont la dualité onde-particule colore le propos chorégraphique. Deux oeuvres qui alternent l'équilibre et le déséquilibre de la matière en évolution. Quoi rajouter sur cette soirée qui a satisfait autant le spectateur de danse que l'ancien de prof de chimie que je suis ? Rien, sauf que vous devriez vous y rendre aussi.
Photo par Frédéric Chais de [Decoherence] tiré du site du Devoir
Ce sont donc des pas fort curieux qui m'ont amené jusqu'au Wilder pour cette soirée de première et fort importante était la foule. C'est bien installé, première rangée, que je prends place et que j'attends le début de la présentation. Après les mots de bienvenue du "grand" patron de Tangente, fort heureux de cette belle "crowd", les lumières s'éteignent et nous laissent dans une attente qui sera vite satisfaite. Se présentent à nous deux interprètes (Jarrett Siddall et Guillaume Biron), habillés tout en noir et chaussés avec des bottes toute aussi noires. De cette connectivité atomique annoncée, rapidement, ces deux atomes personnifiés semblent créer une molécule diatomique dont l'énergie cinétique la fait se déplacer dans tout l'espace de présentation. Par une interaction invisible, mais très tangible, ils se déplacent laissant des traces sonores par leurs bottes sur le plancher. Leurs tracés semblent aléatoires, mais comme les ondes, ils semblent échapperà nos sens, mais pas nécessairement à notre intuition. La dualité exprimée du propos intéresse et les déplacements captivent. J'en ressens la répercussion sur fond sonore de percussion. Au final, une oeuvre assez courte, moins de trente minutes, fort intéressante qui mériterait une version allongée.
Pause.
À mon retour en salle et à mon siège, je découvre les deux interprètes (Marine Rixhon et Anne-Flore de Rochambeau) qui, de dos, s'expriment de façon synchronisée avec leurs bras. Habillées, elles aussi tout en noir, sauf une touche de rouge pour l'une d'elle, il serait facile, et pourquoi s'en priver, de voir un lien avec la première partie de la soirée. Si la première partie portait sur le lien qui s'établit, "By the skin of your teeth" (ou par la peau des dents en français) illustre le contact à la limite de se rompre. Nous sommes peu à peu amenés jusqu'au moment du déséquilibre ou du moment extrême avant le lâcher prise définitif et de la brisure de cette "Force connexe", conclusion inéluctable d'une cassure chimique. Les gestes pour s'y rendre sont habilement présentés, les propos ("il faut mourrir un peu pour toucher le paradis") et les éclairages qui l'enrichissent le font fort efficacement. Certains experts disent que celui qui s'approcherait d'un trou noir, amènerait à sa désintégration (ou sa perte), comme Icare dans le "Mythe de Dédale et Icare.
Au final, une belle soirée dans cette toujours belle salle Orange du Wilder et qui était sous le signe de la dualité. Deux oeuvres qui sont portées par deux interprètes, deux hommes d'abord et deux femmes, ensuite. Deux oeuvres qui portent sur la dualité de la relation humaine dans une perspective atomique et moléculaire, attraction et répulsion ou liaison ou rupture. Deux oeuvres exprimées sur fond d'ombre et de lumière dont la dualité onde-particule colore le propos chorégraphique. Deux oeuvres qui alternent l'équilibre et le déséquilibre de la matière en évolution. Quoi rajouter sur cette soirée qui a satisfait autant le spectateur de danse que l'ancien de prof de chimie que je suis ? Rien, sauf que vous devriez vous y rendre aussi.
jeudi 1 février 2018
Sur mes pas en danse: "The Eternal Tides" pour aller loin et surtout autrement
Le spectateur que je suis et il ne s'en cache pas, fait des pas qui ne voyagent pas, géographiquement parlant. Ses pas, cependant, lui permettent de découvrir des univers venant de loin et la plus récente présentation de Danse Danse, "The Eternal Tides" de Lin Lee-Chen en est un parfait exemple.
Photo de Michel Cavalca sur le site du Devoir
J'étais donc convié à assister à spectacle d'une durée de deux heures durant lequel, je pourrai découvrir un "univers mythique et rituel dans l’extrême lenteur et la délicatesse", comme l'écrivait Mélanie Carpentier dans Le Devoir (25 janvier 2018). Nathalie de Han, sur le site Dfdanse (26 janvier 2018), indiquait, que j'aurais droit à "un long programme poétique et contemplatif qui s’inspire du shintoïsme et convoque les Kamis, les esprits de la nature qui prennent une forme humaine. Une expérience esthétique et méditative unique." Et au retour de ma soirée, je partage totalement leurs perspectives et je peux affirmer que cette sortie danse fut fort réussie. J'ai voyagé avec grand bonheur, autant dans l'univers proposé que dans l'atmosphère de l'oeuvre que la chorégraphe de Taiwan, Lin Lee-Chen.
Plutôt que de ma place habituelle, première rangée milieu, je prend place troisième rangée à l'extrémité gauche, côté jardin donc. Siège qui me permettra d'apprécier tout juste à côté de moi la percussionniste, plus value de ma soirée.
Sur la scène des draps blancs "descendant" du plafond restent immobiles, pendant que discrètement prennent place les deux percussionistes, dont celle juste à côté de moi. Et arrive le moment que débute la présentation durant laquelle les draps laissent place à un personnage en fond de scène et ensuite une interprète qui prend possession de la scène, mais surtout de notre attention. Pendant près de quarantaine de minutes, elle "tournoiera" sans répit avec sa très longue chevelure noire qui prend possession mon attention. Pour peu que l'on lâche prise, le tableau est hypnoptique. Tout cela avec la percussioniste, juste à côté de moi, qui, telle un métronome, accompagne avec son collègue de l'autre côté, le rituel présenté. La suite est fortement colorée par des rituels fort beaux, des univers de là-bas, et surtout par des interprètes totalement investis.
Je sens fortement la force du propos, les objets utilisés, mais surtout les symboles présentés, avec, toujours à côte moi, la percussioniste qui s'exécute "stoïquement", mais avec une sensibilité en lien avec les gestes présentés sur scène.
Les deux heures que le sédentaire que je suis a vécues ont été magiques et lorsque la chorégraphe vient sur scène avec ses interprètes, j'ai ressenti une grande reconnaissance envers elle.
Au final, une soirée qui m'a fait voyager bien assis dans mon siège ici.
Photo de Michel Cavalca sur le site du Devoir
J'étais donc convié à assister à spectacle d'une durée de deux heures durant lequel, je pourrai découvrir un "univers mythique et rituel dans l’extrême lenteur et la délicatesse", comme l'écrivait Mélanie Carpentier dans Le Devoir (25 janvier 2018). Nathalie de Han, sur le site Dfdanse (26 janvier 2018), indiquait, que j'aurais droit à "un long programme poétique et contemplatif qui s’inspire du shintoïsme et convoque les Kamis, les esprits de la nature qui prennent une forme humaine. Une expérience esthétique et méditative unique." Et au retour de ma soirée, je partage totalement leurs perspectives et je peux affirmer que cette sortie danse fut fort réussie. J'ai voyagé avec grand bonheur, autant dans l'univers proposé que dans l'atmosphère de l'oeuvre que la chorégraphe de Taiwan, Lin Lee-Chen.
Plutôt que de ma place habituelle, première rangée milieu, je prend place troisième rangée à l'extrémité gauche, côté jardin donc. Siège qui me permettra d'apprécier tout juste à côté de moi la percussionniste, plus value de ma soirée.
Sur la scène des draps blancs "descendant" du plafond restent immobiles, pendant que discrètement prennent place les deux percussionistes, dont celle juste à côté de moi. Et arrive le moment que débute la présentation durant laquelle les draps laissent place à un personnage en fond de scène et ensuite une interprète qui prend possession de la scène, mais surtout de notre attention. Pendant près de quarantaine de minutes, elle "tournoiera" sans répit avec sa très longue chevelure noire qui prend possession mon attention. Pour peu que l'on lâche prise, le tableau est hypnoptique. Tout cela avec la percussioniste, juste à côté de moi, qui, telle un métronome, accompagne avec son collègue de l'autre côté, le rituel présenté. La suite est fortement colorée par des rituels fort beaux, des univers de là-bas, et surtout par des interprètes totalement investis.
Je sens fortement la force du propos, les objets utilisés, mais surtout les symboles présentés, avec, toujours à côte moi, la percussioniste qui s'exécute "stoïquement", mais avec une sensibilité en lien avec les gestes présentés sur scène.
Les deux heures que le sédentaire que je suis a vécues ont été magiques et lorsque la chorégraphe vient sur scène avec ses interprètes, j'ai ressenti une grande reconnaissance envers elle.
Au final, une soirée qui m'a fait voyager bien assis dans mon siège ici.
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