La proposition "Osez ! en solo" de Karine Ledoyen co-présentée à Montréal par l'Agora de la Danse revenait en ville, près de chez moi pour une deuxième année, yeah !!!! Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette proposition, voici un court aperçu. Il faut aller sur le site de réservation de l'Agora, choisir un lieu, exemple "Villeray 1", une date et une heure et se procurer son billet. À cette rencontre, nous y serons seuls ou accompagnés par une autre personne. La veille, nous sommes informés du lieu précis de la rencontre auquel il faut arriver dix minutes à l'avance. Et c'est rendu au point de rencontre, accueillis par quelqu'un de l'Agora de la Danse (identifiable par son chandail et son parapluie noirs) que nous pourrons découvrir juste là ou après une courte marche l'identité de l'interprète chorégraphe et de l'oeuvre d'une dizaine de minutes.
Tirée du site de l'Agora de la DanseRapide sur le clavier, cette année, je me suis procuré cinq billets pour aller à la découverte d'autant de propositions. Cinq nouvelles invitations, pas trop loin de chez moi, parmi les choix proposés qui incluent aussi celles de l'an dernier dont les deux que j'ai déjà vues. En cette première semaine, je m'étais programmé quatre oeuvres en deux soirées, mais une de celles là a été annulée pour les premiers jours. Pas grave, j'ai repris un billet pour la semaine suivante !
Donc en cette première soirée de représentations, je prends le bus et me dirige jusqu'à un tout petit parc urbain pour découvrir, près de la maison où j'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence. En ce début de soirée nuageux coloré de nostalgie, ce lieu habituellement achalandé est particulièrement désert. Je n'ai donc aucune difficulté à découvrir mes "hôtesses" dont Marine Rixhon qui performera pour moi et que je reconnais avec grand plaisir. Une fois les indications d'usage transmises, je prends place sur mon banc, je mets mes écouteurs fournis et au "go", je mets en marche la trame sonore (musique d'Antoine Berthiaume), audible que par moi et elle, because nos écouteurs. À ma droite, elle entreprend une marche vers "là-bas" avec ses gestes et ses pas empreints d'ambivalence, comme si elle hésitait à aller à la rencontre de ce qui l'attend. Et effectivement, la suite le confirmera ! Le coeur de l'oeuvre est mouvementée, tel un combat intérieur, soulève la poussière fort abondante en ces lieux et colle à la peau à cette femme. Et suite à cet épisode, son calme revient et elle reprend son chemin, avec des gestes apaisés, empreints de quiétude, pour aller là-bas, loin de moi pour une prochaine fois !
Comme le permet la planning de la rencontre, j'ai le plaisir d'échanger avec elle et de comprendre certains aspects de l'oeuvre.
Pause
Voilà un aspect que j'apprécie particulièrement de cette forme de présentation, en plus de l'intimité de la rencontre, moi fidèle à mon siège première rangée en salle. Cette possibilité d'échanger pendant cinq minutes après la représentation qui me permet d'échanger sur le sens de l'oeuvre et aussi d'aspects plus concrets, tel que pourquoi ce lieu ? De quoi assouvir ma curiosité de spectateur.
Fin de la pause.
À défaut de découvrir la prochaine proposition, telle que d'abord prévue (mais ce n'est que partie remise !), je reviens à la maison avec encore les images de cette rencontre que je viens d'avoir.
Voici rendu le jour 2 de "Osez ! en solo", avec pour moi, deux rencontres en vue. Question de m'assurer d'avoir le temps, j'ai réservé avec un certain temps entre les deux. Commençons donc avec ma première oeuvre, dont le point de rencontre est sur une rue en bordure d'un parc fort achalandé. Le temps de marcher un peu, je suis rejoint par cette femme avec son chandail noir (Agora de la danse). Elle m'invite à l'accompagner un peu plus loin, près des arbres, à la rencontre de celle, que je reconnais et que je salue avec grand plaisir, Ivanie Aubin-Malo. Une fois muni de mon lecteur audio et de mes écouteurs, je suis invité à me rendre sous un arbre pour le début d'un déambulatoire, accompagnée par la musique de LILA alias Marianne Poirier .
L'oeuvre prend appuie sur les branches qui, comme des partenaires, accompagnent cette femme tout au long de ses mouvements, avec moi qui la suit. Le tout est riche en symboles qui me séduisent et qui se termine par un temps fort ! Et il y a ce moment "magique" pendant la prestation, durant lequel au-dessus de nous, passent des bernaches (ou d'outardes, diraient certains !!!) fort audibles qui ajoutent une couche de magie à ces moments. L'importance de ces arbres, en l'occurrence les pins, et des derniers gestes me sera expliqué après la prestation.
Même si le lieu de rencontre pour mon prochain "rendez-vous" est tout proche, je m'éloigne pour trouver un banc pour profiter des moments qui suivent pour méditer sur ce que je viens de voir. Et puis, tic-tac, le temps passe et je me mets en route pour aller au point de rencontre de mon prochain point de rencontre, pas trop loin, pour découvrir ma prochaine oeuvre.
Assis sur un banc public, arrive vers moi cette jeune femme avec son chandail noir qui m'invite à la suivre jusqu'à un endroit discret pour ma deuxième "rencontre" de la soirée qui a tout d'un petit amphithéâtre. J'y ferai la rencontre de Véronique Giasson que je verrai danser pour la première fois, il me semble ! Je prends place sur une chaise et avec mon lecteur et mes écouteurs la rencontre débute. Portée par la musique fort juste de Michel F. Côté, elle se met tout proche d'une grosse pierre entourée d'un câble. Je m'arrêterai ici sur la description parce que si vous lisez ce texte et que voyez cette proposition, il faut y être sans être pollué d'infos pour bien apprécier cette rencontre en trois temps avec une finale qui l'amène vers une libération. Comme j'ai eu la chance de lui dire, dans la rencontre d'après, il y a longtemps que je n'avais pas été autant touché par une proposition chorégraphique. Cette femme, elle y tenait à cette personne (de ma perspective) et le lien était fort. Et une fois mes sincères remerciements, je quitte pour une marche qui me permet de porter en moi ce que je venais de voir.
Il m'en reste deux, mais déjà le spectateur est comblé par les trois premières rencontres qui dois-je l'indiquer à ceux et celles qui pourraient être intimidé.es par l'intimité de ces oeuvres sont riches de simplicité et pas du tout intimidantes. Je veux rendre hommage à la conceptrice de ce projet, de nous les proposer. Un merci très sincère, Karine Ledoyen !
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