lundi 20 avril 2020

Sur mes pas de spectateur: Mes réflexions en ces temps durant lesquels mes pas font du sur place.

C'était, il y a environ un mois  que je découvrais en personne ma dernière proposition danse. Autant dire, c'était il y a une éternité, le temps est une notion toute relative ! Depuis, à part sortir courir (et mes sorties course avait souvent la fonction de faire fondre une boule d'anxiété sur laquelle plusieurs cafés n'avaient pas de prise) , mes pas se sont déplacés "de par chez nous", sur mon tout petit territoire ! C'est donc avec les réseaux sociaux, fort riche en propositions, que je tente d'assouvir ma soif de découverte de mouvements. Je dois avouer que je suis impressionné par l'abondance et la diversité de ce qui m'est proposé. De cette performance maison jusqu'à la performance filmée sur scène d'une oeuvre de Pina Bausch, je pourrais rester devant mon écran d'ordinateur plusieurs heures, pourtant, je ne suis pas rassasié ! C'est comme si je respirais à l'aide d'une paille, celle de la fibre digitale ! Depuis le début de mon confinement de spectateur, j'ai fait le deuil de plusieurs oeuvres de créateurs et interprètes que je connaissais bien. Je suis triste pour vous, Sébastien, Marilyn, Ingrid, Hélène, sans oublier mes gangs de l'UQAM et de l'École de danse contemporaine de Montréal ! Comment savoir s'il sera possible d'avoir un nouveau rendez-vous en personne et si oui quand ?



Pendant ce temps, le milieu de la danse (et celui culturel en général) ne reste pas les bras croisés. En plus de faire preuve de résilience et de lucidité, les différents intervenants échangent et tentent de trouver des pistes pour traverser les moments présents et envisager ceux qui suivront., En exemple, cette première rencontre "en ligne", "Ensemble à distance: Faire face aux annulations" initiée par le CCOV et animée par Andrew Tay. J'en étais et cela m'en a donné une preuve qui m'a fait du bien. Étaient présents jusqu'à une centaine de participants du milieu (sur Zoom) avec un panel était composé de Michael Toppings du MAI, de Jessie Mill du FTA, Julie Deschènes de Tangente, de Axelle Munezero de 100 LUX, Dorian Nuskind-Oder de Je suis Julio et Sébastien Provencher, interprète, chorégraphe et du Festival Furies (tenu en Gaspésie). 

Ce que j'entends tout au long de ces quatre-vingt-dix minutes (et un peu plus) m'indique un grand respect des organisations envers les différents intervenants. Tenter de faire en sorte que diffuseurs, artistes, personnels technique et administratif ne soient pas laisser pour compte. Des questions fort légitimes aussi, telles que "Quand tu es prête maintenant, qu'en sera-t-il dans 2 ou 3 ans ?", parce que les programmations sont planifiées des années d'avance ! Poursuivre à travailler qui se traduit par devenir juge d'un battle en ligne. Là j'avoue que pour avoir assisté une fois à ce type de présentation, il y a manifestement un grand défi d'être loin de l'action pour bien la ressentir et je ne parle pas ici de la juger !

Les échanges et les points de vue portent aussi sur l'après pandémie et sur ses conséquences pour au moins les deux prochaines années. De la réflexion aussi sur les processus de création qui se font parfois dans de courtes résidences pour tenir compte des nombreux co-producteurs. Comment concilier les nombreux voyages de création et de présentation et les changements climatiques ! Les questions sont posées et les réponses ne seront pas données sans difficulté.

Moi tout simple spectateur, devenu observateur de leurs réflexions, je ne peux qu'offrir mon soutien envers ce milieu qui me donne tant. 

Il y a manifestement de grands défis qui se présentent devant nous, une fois la pandémie derrière nous. Je me suis senti rassuré par les propos entendus, parce que pas question de moins, mais de différent pour la suite. Il y aura bien l'écueil d'une plus grande diffusion en ligne des oeuvres, peu importe la grandeur de l'écran, qui de mon humble avis, atténuent de façon fort notable l'effet sur les spectateurs. Je ne saurais dire (ou même crier !) comment je veux me projeter dans l'avenir pour espérer reprendre ma place ne première rangée et ressentir ce que les propos chorégraphiques de chacune et chacun peut m'apporter. 

D'ici là un autre rendez-vous d'échanges et de réflexions est proposé et mis à mon agenda de confiné, soit, "Ensemble à distance - Danse: le corps et le toucher après la distanciation". Question fondamentale pour préparer le juste après et le un peu plus tard aussi. Merci à vous la gang du CCOV pour les rendre possible ! Le spectateur que je suis les apprécie grandement !

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