L'invitation s'est présentée, tout comme l'embellie dans l'agenda, par conséquent, s'en est suivi mes pas vers le CCOV dans le sous-sol de la Place des Arts pour assister à ce Studio Ouvert, formule nouvelle pour moi. Au programme, "Mine de rien" de Marie Mougeolle et Liane Thériault, revisité à leur initiative par Helen Simard, le collectif "Dans son salon" qui, depuis un certain temps, est devenu le mien aussi, et le brillant et toujours surprenant Andrew Turner.
Avant de poursuivre sur ce qui nous a été présenté, je m'en voudrais de ne pas avouer que si certains enjeux ou nuances de cette auto-cannibalisation provoquée m'ont échappé, le résultat, lui m'a bien plu. Les premiers pas de cette création, je les avais vus à une Passerelle 840 (espace de création, et "de premier pas", du département de danse de l'UQAM) en mars 2015. Depuis, je n'ai conservé que la trace suivante: "Pièce intelligente qui réfléchit sur la relation des interprètes et des spectateurs selon la distance. Et si comme moi, vous êtes en première rangée, il est fort possible que vous soyez directement interpellé, mais je vous rassure, cela est très agréable. Aussi très instructif parce que j'y ai compris le sens de projeté en danse."
C'est donc à la première des deux ou trois rangées de ce lieu que je prends place "sagement" quelques minutes à l'avance. Viendront s'ajouter autour de moi des gens du milieu (de la danse). La formule de présentation se précise et c'est à trois présentations d'un maximum de vingt minutes, "top chrono" que j'aurai droit. Une réappropriation personnelle d'une partie de l'oeuvre originale et son éclatement dans des gestes tout aussi proches sans être dedans avec la perspective intéressante d'y inclure l'une ou/et l'autre des créatrices de l'oeuvre originale. Le résultat encore "en développement", mais très prometteur d'une (toujours trop) courte résidence permet d'en voir une suite heureuse qui mériterait une diffusion plus grande.
Dans une première partie, Helen Simard fait éclater l'oeuvre originale en gestes, dans son style très personnel, avec cinq interprètes en mille nuances enrobés par la guitare de Roger White, acolyte musical de toujours de la chorégraphe. Le tout captive jusqu'à la fin.
Il s'en suit, la perspective en trois temps de "Dans son salon" (Emmalie Ruest et Karenne Gravel) qui annonce, en entrée de jeu, vouloir exploiter le défaut, selon leur perspective, de l'oeuvre originale et d'utiliser le "troisième personnage" latent et perçu de l'oeuvre originale. Les trois temps au son de la même chanson s'avère fort résonnant et surtout, fort agréable et intéressant à regarder. Impossible de ne pas revenir dans mes souvenirs télé des "Charlie's Angels" et de leurs postures dans un des tableaux.
En troisième partie, Andrew Turner, toujours aussi désarçonnant (de plaisir), nous propose sa perspective dans laquelle, nous pourrons intervenir. Quatre interprètes sur scène, et quatre chaises sur lesquelles on retrouve leur nom et une caractéristique vestimentaire pour les reconnaître (au cas où !). Durant la prestation, il nous invite à prendre place sur une des quatre chaises, assis ou debout, durant la prestation à venir, pour transmettre télépathiquement nos instructions aux interprètes avec les risques de décalage et d'interception. Ce que feront, certains spectateurs ou interprètes, mais pas moi, et d'autres aussi !!! Il en reste que de cet éclair d'inspiration, j'en ai été ébloui. Durant ce temps, malgré les regards sur les chaises, sur l'espace de prestation les gestes de Marijoe Foucher, Stéphanie Fromentin, Emmalie Ruest et Marine Rixhon se font gracieux et captivants.
Et le tout terminé, nous sommes conviés à donner notre opinion sur les moments "vécus" et la suite des choses. Peut-être trop tôt, mais les réactions ont été peu nombreuses. Et moi, le moment passé et digéré, je serais tenté de dire "encore" !!!
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