Tirée du site du Club Soda
Il faut expliquer que ma première fois avec eux, remonte, il y a un peu plus d'un an et devinez ? Et oui, c'était durant un spectacle de danse. Celui de Frédéric Tavernini, "Things are leaving quietly, in silence", qui pour le dernier opus de sa compagnie, Clovek & the 420, son chant du cygne, avait décidé d'être accompagné par le duo TwinMuses (les pianistes jumelles Hourshid et Mehrshid Afrakhteh) et du trio Dear Criminals (Frannie Holder, Vincent Legault et Charles Lavoie). Dernier opus pour des raisons, encore plus vraies aujourd'hui, que mentionnait le chorégraphe-interprète, "désabusé par des conditions de création de plus en plus difficile" dans le journal Le Devoir, le 13 mai 2016, signé par Mélanie Carpentier).
La rencontre artistique solennelle m'avait marqué, "S'en suit des moments de danse qui ont toute l'allure d'un chant du cygne noir, celui rejeté par les autres", j'avais écrit. Ce trio avait rehaussé l'intensité de ce moment, avec sa musique tout aussi planante que touchante. Alors, comment ne pas dire oui à cette autre rencontre.
Mes pas m'ont donc amené sur le trottoir boulevard St-Laurent, "quelque peu" à l'avance, pour être certain de pouvoir m'assoir pour apprécier la prestation à venir. Très bonne décision, parce des sièges, il y en aura peu, le balcon étant fermé, because effets visuels à venir, le centre de la salle dépourvu de tout objet permettant de poser son postérieur. Moi, pour apprécier, je dois être assis et je dois bien voir. Et c'est ce que j'ai pu faire, juste à côté d'un des comptoirs de service, le meilleur "spot", selon le serveur, fort sympathique par ailleurs.
Le temps passe, la salle se remplit, jusqu'à l'arrivée du trio, 25 minutes après l'heure annoncée. Reflexe du spectateur que je suis et de bien d'autres autour de moi et dans toute la salle aussi, nous mettons nos lunettes "3D". Ce qui s'avère tout à fait inutile, parce qu'il n'y a que la musique, les voix et les projections 2D qui occupent l'espace. Et pour ceux qui n'ont pas saisi par eux-mêmes, le chanteur leur dit qu'ils bien beaux, mais que leur paire de lunettes est inutile, pour l'instant. Ce qui fait faire à de nombreux spectateurs, dont moi, une réaction de retrait, le plus discret possible. Le public est de toute évidence conquis, mais leur prestation est à la hauteur. Ils réussisent à créer une atmosphère d'intimité avec leur style électro-technique plannant. Et comble de bonheur pour le spectateur que je suis, qui a une très bonne vue sur la scène, la chanteuse accompagne sa prestation de superbes mouvements qui n'ont rien à envier aux interprètes de danse contemporaine. Satisfaire deux sens, la vue et l'ouïe, voilà de quoi faire grand plaisir au spectateur que je suis.
Mais voilà venu le moment, celui de mettre nos lunettes 3D, pour pouvoir rehausser notre expérience. Difficile, sinon impossible de rester insensible à l'addition de cette nouvelle dimension. Ces points, ces flocons, ces traits qui se dirigent droit sur moi, oui, oui !!!, accentuent l'effet et l'intimité du moment. La musique fort belle sait se faire intime dans ce grand espace. Mais le temps passe et le temps de la "dernière chanson" qui, après les forts applaudissements, sera suivie par quelques autres. Et, selon moi, c'est là que le show a vraiment pris son envol, en mettant l'emphase sur la simplicité du rendu. Deux moments forts de ce rappel, d'abord une pièce "unplugged", avec les deux membres qui chantent accompagnés par le troisième à la guitare, sans micro, devant une salle toute silencieuse. Aussi, celui durant lequel le trio "casse" une pièce de leur plus récent opus "Fatale", magique, rien de moins.
Mais le temps passe et la fin se pointe le bout du nez et le groupe quitte la scène. Et moi, je quitte, avec la conviction que de ce groupe, j'en suis vraiment "amateur".
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