Il y a dans cette proposition de Danse-Cité de quoi attirer l'attention, mais surtout le regard, en proposant le "Eros Journal" de David Pressault. D'autant que celui qui nous le propose est un chorégraphe fort fascinant qui sort peu souvent de l'ombre. De ma première rencontre, en 2006, avec une de ses oeuvres dans le Studio Hydro-Québec du Monument-National, "Lost Pigeons", j'en conserve encore les traces des derniers pas de Clara Furey en fin de présentation et aussi de ce "Corps Intérieur" qualifié, fort justement selon moi, de troublant et de déstabilisant par Catherine Lalonde (Le Devoir, 22 janvier 2009).
Photo tirée du site de Danse-Cité
Avec ce sujet fertile, "terre noire" de nos méandres intérieurs tout sombres et un chorégraphe fascinant et érudit du sujet, par conséquent, l'oeuvre se devait faire partie de mes excursions danse. Avant de détailler mes impressions, une fois, la dernière page tournée de ce "Eros Journal", je peux indiquer que j'en garde des impressions mitigées, comme lorsque je referme mon "journal" après la lecture des différentes sections, quoiqu'avec un peu de recul, elles soient plutôt positives.
Donc, de ma première rangée, comme si je me retrouvais, "front row" sur le bord d'un "cat-walk", j'assiste, en levée de rideau, à un défilé de postures de personnalités érotisantes (Angie Cheng, Dany Desjardins, Karina Iraola, Kimberley De Jong, Gabriel Painchaud et Daniel Soulières, tous à la hauteur). Chacun et chacune a pu trouver "chaussure à son pied", mais est-ce que cela permettait de "prendre son pied" ou de façon plus chaste, "d'y trouver son compte" ? Pour ma part, les clichés présentés, fort bien présentés sans m'enthousiasmer, ont néanmoins mis la table pour la suite. Il en reste que le retour sur scène de ce personnage "straight" au comportant immuable, incarné par Daniel Soulières, rehaussait, de façon fort appropriée, le contraste des genres.
S'en est suivi surtout des duos incarnant les diverses variances de ces relations à deux, faisant surtout apparaître les aspects "rouges" et peut-être non avouables de nos relations. Certaines me touchaient plus que d'autres. Et quand, mon jugement tiède sur l'oeuvre était en train de tomber, le chorégraphe, a réussi à me déstabiliser avec une utilisation fort surprenante, quoique attendue du fruit défendu (la pomme). Et c'est, là que j'ai commencé à être déstabilisé, mais surtout comblé. Quand le désir fait "puiche", dans le sens de "débandant", une fois le paroxysme atteint, il me semble que c'est à ce moment qu'Éros se met à nu et qu'il me conquiert.
Au final, une oeuvre qui nous propose des interprétations inspirées et des aspects attendus, surtout, d'Éros, ce personnage fascinant et de certains aspects de ses incarnations dans nos personnalités (pas toujours avouées), jusqu'à un retour sur la terre ferme de la réalité quotidienne. Il y manquait cette touche qui aurait laissé une place à mon imagination et surtout à la diversité d'interprétations, parce que dans Éros, il y a le "s" en fin de nom pour laisser au pluriel, la suite.
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