vendredi 6 juillet 2018

Sur mes pas en danse: Ma deuxième fois aux "Danses au Crépuscule" en bonne compagnie !

L'an dernier, c'était ma première fois et j'avais écrit à propos de ma sortie hors de ma ville à Repentigny, "Une sortie danse extérieure réussie pour laquelle il est important de mentionner que la technique (logistique, visuelle et sonore) était impeccable avec une organisation fort bien accueillante avec ses bénévoles dans un lieu fort approprié à cet événement. Et soyez rassurés, je n'en rajoute pas, l'amateur de danse que je suis est tout à fait honnête."

Voilà pourquoi, cette année, je me suis rendu accompagné dans le fort charmant Vieux-Terrebonne pour découvrir la nouvelle mouture des "Danses au crépuscule" organisées par Dusk Dances (Sylvie Bouchard directrice et fondatrice) qui peut dire encore cette année, mission accomplie. Il nous est encore proposé un parcours dans les lieux pour découvrir cinq œuvres toutes différentes pour tout public. Mais tout se mérite pour l'automobiliste que je suis parce qu'il y a du monde et "ben" des automobiles dans les petites rues qui entourent le Théâtre du Vieux-Terrebonne, lieu de départ de la soirée. Mais, comble de bonheur, un piéton pour me remercier de ma courtoisie me guide jusqu'au lieu de stationnement de son véhicule, pas trop loin, qu'il me laisse gentiment!

                                                 Affiche tirée du site internet de Dusk Dance

Le temps de faire quelques pas, nous nous retrouvons sur le bord de la rivière des Milles-Îles aux abords de la piste cyclable, profitant de la brise et de l'ombre d'un arbre pour attendre le début de la présentation.

Le tout commence à l'heure par une séance collective de danse dirigée par Joseph Audain. Séance que j'ai, évidemment, observée sur le côté en faisant deux constats, d'abord, ma place est vraiment avec celles des spectateurs et ensuite qu'il est possible pour d'autres, bien dirigés, d'apprendre rapidement à faire de fort beaux mouvements. Une fois les trente minutes de formation faites, quelques "élèves"-volontaires nous ont permis d'en découvrir le résultat, fort bien réussi.

Une fois les dernières notes de la musique envolées, nous arrive, comme l'an dernier "Madame Rose" (Nina Gilmour), toujours aussi pétillante Elle nous explique les règles de base de la soirée, dont celle de se taire lorsqu'elle actionne son klaxon manuel et elle nous accompagnera fort habilement tout au long de la soirée. Les spectateurs de tout âge présents embarquent dans le jeu et nous nous dirigeons vers le premier lieu de présentation, sur une pelouse derrière le théâtre. Derrière un cordon jaune, nous devons prendre place et d'un petit banc pliable nous pourrons disposer, sans cacher personne derrière, nous le rappelle madame Rose.

Sur la pelouse, il y a une petite tente pour "Tenterhooks de William Yong avec Zachary Cardwell, Alison Keery et Brendan Wyatt. Et tout à coup, nous apparaissent, tête en premier, les trois protagonistes de cette journée de camping fort bien occupée. Utilisant de très nombreux accessoires qui comme d'un chapeau de magicien surgissent de cette petite tente, nous aurons droit au rituel matinal, aux activités de plein air du bord de l'eau (pêche, canoë, nage), mêlant la danse et le théâtre. Le tableau de la pêche s'avère fort bien réussi. Mais de ce trio de deux hommes et une femme, nous verrons aussi les tiraillements et les efforts de séduction de deux gars envers la "belle". Comme pour une journée de plein air, le tout se termine fort bien, accompagné par nos applaudissements

Coups de klaxon de madame Rose qui nous invite à une marche pour se rendre jusqu'à une petite scène juste à côté d'une terrasse fort achalandée. Dos à nous, attendent les deux interprètes, Carmen Romero et Stephanie Pedraza pour nous présenter "UNO DOS Y TRES" de Carmen Romero. Présentée comme "une métaphore visuelle des conflits intérieurs avec lesquels nous met aux prises", le sérieux de l'oeuvre de flamenco surprend. Elle souffre aussi de l'activité de la terrasse juste à côté. Il en reste que pour peu, nous nous concentrions, les pas et les propos en espagnol percutent, résonnent et peuvent captiver avec en arrière scène la rivière et un immense arbre.

Applaudissements et coups de klaxon précèdent notre déplacement jusqu'à l'extrémité du parc, croisant au passage une bande de canards, vers un espace gazonné tout vide sauf quelques arbres qui prodiguent leurs ombres. Une fois tout le monde bien installé et l'animation de madame Rose complété, une courte phrase répétée nous est projetée par les hauts-parleurs, "Time wound't exist" arrive discrètement du côté droit un homme (Christoph von Riedemann) pour entreprendre la présentation de "Alpha Compass" de Karissa Barry. Comme l'indique fort justement le feuillet de la soirée, "ce solo explore la physicalité motivée par la signification potentielle de notre existence.." Cet homme s'exprime à "corps déployé" par ses déformations et ses vibrations physiques. Il prend possession de tout l'espace et s'appuyant parfois aux arbres tout en arrière ou en s'approchant de nous. Il le fait jusqu'au moment pour partir au loin d'un pas calme et déterminé, vers son destin et nous, vers la prochaine oeuvre, après avoir applaudi. Pour ma part, c'est un de mes deux coups de coeur de la soirée, avec sa dualité cérébrale et physique fort bien interprété.

Nous attend pas trop loin, toute la gang de "Vuela Vuela, la danse" de "Dans son salon" avec Ariane Famelart, Mariejoe Foucher, Emmalie Ruest, Liane Thériault et des élèves du Collège Saint-Sacrement (Kate Nerly Cadet, Éliane Côté, Marie-Maude Côté, Pénélope Duval, Ève-Gabrielle Fortier, Keyla Gagné, Athena Kalaganis, Sofia Karamitsos, Kayla Kouri, Gabrielle Laflèche, Michaëlle Jade Lanoue, Mia Larivière, Émily Marchand-Thibault, Sophia Mazza, Océanne Moreau, Saskia Nord, Léa Robillard, Raphaëlle Turcotte et Maria Uribe Matias) dirigées par leur prof de danse, Karine Duchesneau.

J'avais déjà vu une version précédente de cette oeuvre. C'était l'an dernier avec quatre interprètes et une fois le soleil bien couché, éclairée par des projecteurs. Cette nouvelle version était toujours, sinon encore plus estivale et entraînante avec l'énergie déployée toute enrobée par la trame musicale (Benjamin Prescott La Rue et Guillermo Vergara alias Black Fly) utilisant abondamment la chanson "Voyage, Voyage". La présence de ces élèves avec ces interprètes professionnelles est fort bien utilisé pour créer une sensation de fête dont les effluves se déversent parmi les spectateurs. Pour le beau travail de préparation de ces jeunes filles (incluant des répétitions en pleine canicule) et pour le rendu fort bien réussi, il est mon deuxième coup de coeur de la soirée. Voilà une belle façon, pour ces jeunes filles d'adhérer au slogan de cet évènement, soit "Plongez-y!" dans la danse contemporaine !

À peine les applaudissements envolés, nous sommes attirés par les coups de klaxon pour nous rendre un peu plus loin dans le parc de l'Île-des-Moulins. Nous attendent deux "champions en titre de nage synchronisée pour petites piscines" devant, devinez !, deux petites piscines. Débute "Inner City Sirens, Part 2" de Julia Aplin avec Alison Keery et Brandan Wyatt (qui reviennent après leur prestation en levée de rideau), accompagnés par les musiciens Harrison Argatoff et Harry Vetro. Dans ce qui suivra, ils auront l'eau des piscines pour eux et les éclaboussures bienvenues pour nous. En duo, la trame chorégraphique divertit par la complicité-compétitive apparente des deux interprètes. Mais dans cette mécanique athlétique, des grains s'insinuent dans l'engrenage et le dérapage produit une fin inattendue fort comique.

Au final, une soirée tout en danse fort bien agréable. Loin des sujets chorégraphiques sérieux, voilà des oeuvres qui permettent à un grand public de découvrir comment par la danse, il est possible de passer un bon moment. Utilisant de façon fort habile les lieux extérieurs de la ville de Terrebonne, les organisateurs des Danses au Crépuscule ont, encore cette année, réussi un sans faute en cette soirée de première.





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