19 décembre 2015, cela sera la date de ma dernière sortie danse de l'année. Une sortie tout à fait réussie avec les élèves de troisième année, toutes féminines, de l'École de danse contemporaine de Montréal. Au programme, trois oeuvres toutes différentes, mais toutes aussi exigeantes que j'ai appréciées, seul !, de la première rangée.
En entrée de salle, il y avait six jeunes femmes assises autour desquelles le public nombreux s'est installé. Arrive l'heure, rien ne se passe, mais pour le spectateur attentif, le projecteur se braque sur une de ces jeunes filles qui sursaute au milieu de la salle. Peu à peu, le phénomène se propage aux cinq autres dont une juste à côté de moi. Voilà comment commence "o/r/g/a/n/i/k" d'Ismaël Mouaraki. Présentée comme une masse organique en mouvement, j'y ai plutôt vu, dans la suite sur la scène, un magma de mouvements relationnels entre femmes. Peu importe l'interprétation de l'oeuvre, les gestes habilement esquissés, portent et me plaisent. Très beau commencement.
Les projecteurs s'éteignent et se rallument sur six nouvelles interprètes, habillées "old fashion style". "Persona" de Marie Béland nous entraîne dans six différents univers identiques, dont celui des véhicules électriques ou des jeux vidéo qui ont chacun leur porte-parole. Le verbe et le geste se conjuguent pour nous convaincre, mais le plus convaincant est la performance de chacune des interprètes. Intense, surprenant et parfois déroutant, il est impossible de rester insensible. Les projecteurs s'éteignent, les applaudissements se font entendre et l'entracte se fait maître du moment.
Pendant cet entracte, le spectateur attentif verra mises sur la scène des perruques dont des blondes. Manon Oligny "will rock the place" serait-il tentant de dire. Une trentaine de minutes plus tard, l'observateur objectif sera tout à fait d'accord et voilà pourquoi. "Dollhouse (prototypes en présérie)" met en scène douze danseuses dans une oeuvre exigeante qui leur demande d'aller dans les méandres de la noirceur de l'âme humaine. La réalité se déforme et prend des allures inquiétantes, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Pour les interprètes, je ne saurais dire.
Le tout terminé, les applaudissements sont tout aussi nourris que mérités. Les souvenirs sont, tels les pas qui laissent une trace. Impossible de ne pas le concrétiser sans donner le nom de ces douze interprètes, d'autant plus que toutes se sont montrées à la hauteur. Donc merci à vous pour cette belle soirée, Jenna Beaudoin, Miranda Chan, Ariane Famelart, Amélie Gauthier, Leïla Mailly, Jamie Malysh, Chloé Ouellet-Payeur, Jessica Perry, Marie-Pier Proulx, Cara Roy, Elsa Tellier et Sabrina Verrette. Merci à vous et vos profs.
Photo : Julie Artacho | Interprète : Chloé Ouellet-Payeur
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