Il y a de ces moments pour lesquels rester à la maison aurait été une bonne façon de remplir mon agenda. Mais si vous avez déjà un billet et que vous apprenez que l'oeuvre est attendue, la case horaire change d'inscription et direction Usine C vous prenez. La réception d'une oeuvre, vous le savez déjà, dépend de la personne qui assiste à l'oeuvre et la mienne était limitée. Par conséquent, lorsqu'après une vingtaine de minutes de présentation de "Folk-S", "will you still love me tomorrow ?", la question est devenue pour moi fort pertinente. D'autant plus que l'un des interprètes, nous informe que la présentation se terminera lorsqu'il y restera un seul danseur sur scène ou un seul spectateur dans la salle. Alessandro Sciarroni, le chorégraphe veut éprouver notre patience et pour ce faire, lui et ses interprètes reprendront, sous différentes variantes, le schuhplatter (danse folklorique de Bavière et du Tyrol). Donc, sur une scène blanche avec comme seul habillement, un environnement musical intermittent, les six interprètes s'exécutent. Le mouvement intéresse au début, mais une fois les vingt minutes passées, je me demande si moi, je resterai.
Photo: Andrea Macchia tirée du site du Devoir
Mais allez donc comprendre, une transition se fait et tout à coup et si la danse continue, moi je m'intéresse aux détails de ses mouvements répétés. Par conséquent, captivé et captif ais-je été jusqu'à la toute fin, par cette oeuvre devenue métaphore de la vie. De ces gestes répétés qui incluent des interactions humaines toutes subtiles et discrètes, ces clins d'oeil pour entreprendre une chose, cette attente de l'autre avant d'aller de l'avant. Par conséquent, mon attention s'est quelque peu détournée de leurs pas, pour me concentrer sur l'interaction des interprètes et leurs gestes à venir. Et question fondamentale, comment, eux persisteront-ils ? Le départ du premier (le chorégraphe) sur le souffle d'un accordéon est un moment fort et très réussi de l'oeuvre. Comme dans la vie, chacun partira et prenons le temps d'apprécier le dernier souffle. Par la suite, chaque départ, comme ce premier, sera effectué différemment par la porte arrière avec une lumière au "bout du tunnel".
Il en reste que lorsque tout se termine, après plus d'une heure trente de présentation, je quitte avec regret mon siège. De cette danse exigeante que j'ai pu apprécier de la première rangée, on y voit une habile représentation de nos routines quotidiennes avec tous les petits détails qui l'enrichissent et la particularise. Et cette routine, elle n'aura de fin que par nos pas dans le tunnel avec la lumière au bout.
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