mercredi 26 septembre 2018

Sur mes pas en danse: "L'affadissement du merveilleux", une balade hors du temps

Une nouvelle proposition de Catherine Gaudet suscite toujours de l'intérêt et sa plus récente création ne fait pas exception. Le hall d'entrée en cette soirée de première est fort rempli et "bien grouillant" ! L'heure arrive, les portes ouvrent et je prends place dans la salle.

                                Photo de Julie Artacho tirée du site de l'Agora de la Danse

Pause

En amont à cette présentation, les gens de l'Agora de la danse, nous proposaient, près d'une semaine avant, un "Midi-Coulisses" avec Catherine Gaudet et ses interprètes , animé par Sophie Michaud. De cette quarantaine de minutes, nous y apprendrons de nombreux éléments, dont les prémisses de la création de l'oeuvre, avec les angoisses de la créatrice, le processus du choix du titre et les thématiques retenues. Des clés qui s’avéreront, en rétrospective, fort utiles pour mieux aborder l'oeuvre. Pour ma part, j'en ai surtout retenu la circularité et la (trans)mutation des corps comme pivot de création. Le mouvement pour occuper l'espace, serais-je tenté de penser. Tout cela appuyé par un extrait qui nous est présenté. Le spectateur que suis se sentait équipé pour poursuivre son expédition dans l'univers fort particulier et riche de cette chorégraphe.

Fin de la pause

Donc, de ma place en première rangée, j'assiste à l'arrivée des spectateurs, "jusqu'à la dernière place", heureuse spectatrice !, de la fermeture des lumières et de l'ouverture des projecteurs sur les cinq interprètes (Dany Desjardins, Francis Ducharme, Caroline Gravel, Leïla Mailly et James Phillips), tous alignés devant nous les yeux fermés, ondulant avec comme seul vêtement, un "caleçon" de couleurs différentes.

Le tout se développe lentement, comme pour  le nouveau-né, de l'ouverture graduelle de ses yeux jusqu'à la toute fin (fort bien réussie, une des meilleures depuis fort longtemps pour moi) souvenir individualisé que nous voulons conserver de lui, avec l'individualité et la collectivité qui seront la sienne.

Mais comme pour l'équation d'une réaction chimique qui nous présente le début et la fin de la transformation chimique, c'est le mécanisme de cette transformation ("la façon" ou la chorégraphie des corps en danse) qui s'avère le plus intéressante. Et pour cette oeuvre, sur cette scène dépouillée de tout artifice, le mouvement de ces corps nous est révélé, "coloré" par leurs sons projetés, mais surtout par leur forte présence, qui pour moi est la grande force de cette oeuvre.

Pour ma part, j'ai eu droit à une expédition, en "montagnes russes" qui alliait les gestes et les déplacements souvent circulaires et par conséquent hypnotiques, sans artifices superflus, qui me permettait d'apprécier la forte présence de ces femmes et de ces hommes. De cette plongée en apnée, jusqu'à envolée dans l'espace, le temps se déforme, les corps aussi, perturbant avec joie mes perceptions de spectateur. Ces états de corps brillamment exprimés et montrés par cette équipe d'interprètes (avec leur forte présence) m'ont captivé et hypnotisé jusqu'à la toute fin.

Difficile d'extrapoler, mais j'ose néanmoins, "L'affadissement du merveilleux" sera un de mes coups de cœur de la saison par la teneur, toute simple, de son propos (chorégraphique) pour en révéler sa force. À suivre donc.




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