vendredi 7 septembre 2018

Sur mes pas en danse: À des Danses Buissonnières 2018 éclatées qui tiennent du feu d'artifice !

Ainsi donc, c'est officiel, la saison automne danse a pris son envol et pour poursuivre sur cet élan littéraire, je serais tenté de dire que ma première sortie avait tout du feu d'artifice. Et pourquoi, serez-vous tenté de me demander ? Parce que, voyez-vous, Tangente et ses Danses Buissonnières 2018 en avait toutes les caractéristiques. Au programme, six œuvres brillantes, toutes colorées différemment, qui au final, devrait laisser les spectateurs ébahis et globalement satisfaits.

S'il est vrai que les Danses Buissonnières depuis toujours (!) me proposent des "premières" œuvres qui me sortent des sentiers battus, de celles-ci, je pourrais dire que cette fois, je fais"ouf !!!". Difficile de décrire en peu de mots, ce que j'ai ressenti tout au long de la présentation de ces six œuvres si différentes. Mais je tente le coup !

Devant une salle comble composée de spectateurs de tout le spectre d'une première et avec un accordéon seul sur la scène, Stéphane Labbé et Francine Bernier (Tangente et Agora de la Danse) ouvrent, verre à la main, conjointement et officiellement la saison danse au Wilder.

Les lumières se ferment et puis tout à coup, nous apparaît cet homme, Alejandro Sajgalik, "descendant de sang agité" qui se présente à nous à cœur ouvert (lire ici, accordéon exposé), pour me faire ressentir, pulsion, impulsion, délestage et réappropriation, tout cela en une dizaine de minutes. Ainsi s'est présenté à moi " N'importe  hors du monde" !

                                         Photo de Nick Bostick tirée du site de Tangente

Une fois les lumières rallumées, nous apparaît, trois femmes à droite, masquées, et un homme, à gauche pour "Hystérie" de Marika D. Lafond, avec Marie-Denise Bettez, Ariane Demers et Mattew Helli Brunel. Face à nous et côte à côte avec cet homme en mouvement, ces femmes se font mystérieuses, derrières leur masque. Cette cohabitation, d'abord très distancée, se colore d'une survivance appréhendée toute fébrile. L'atmosphère extatique irradie de façon mystique et annonce une survivance appréhendée jusqu'à ce que les masques tombent.

Pour la troisième proposition, nous sommes invités à partager la scène avec les interprètes. Je serai, de ceux et celles qui accepteront de découvrir de proche "Flammèches" d'Alice Blanchet-Gavouyère, (avec Maude Archambault-Wakil et Pénélope Desjardins, encore complices sur scène) dont j'apprécie avec grand plaisir la troisième proposition en moins de quelques mois                                    ( https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/04/sur-mes-pas-en-danse-dephase-et-comble.html) (https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/05/la-journee-internationale-de-la-danse.html). Une rencontre toute en gestes entre deux femmes qui s'apprivoiseront et qui feront échange. Une oeuvre dans laquelle les vêtements sont habilement utilisés, en toute complicité.

Pause et sortie de salle, avec au retour une oeuvre désarçonnante, forte de son ironie, "Poneyboyz" d'Audrée Juteau avec Guillaume Danielewski et David Emmanuel Jauniaux. Nous apparaît, deux corps qui ne font qu'un, celui d'un poney qui déambule. Une balade d'une dizaine de minutes qui nous entraînera d'un galop où tout est "beau" jusqu'à la séparation. Une pièce "féminine" qui saisit fort bien (selon moi), l'âme masculine avec son côté équin et du "poor lonesome one cowboy !"

S'en suit, "1, 2, maybe 3" de Jean Bui et Sydney McManus. Présentée comme "Ce qui devrait être simple est en sommes très compliqué", cette oeuvre le montre bien. D'abord, avec la valse hésitation des chaises, mais surtout avec ces échanges fort captivants des vêtements. Ce que j'en retiens est somme toute simple, est-il important de sauver les apparences ? Ce qui l'est moins est ma réponse et tous les gestes qui me l'ont brillamment présenté. 

La soirée se conclue sur une oeuvre surprenante et déstabilisante, "Mes désirs sont désordres" , ou sont des ordres, serais-je tenté d'ajouter !, de et avec Pénélope Gromko. Avec son tas d'ustensiles, elle nous concocte une courte, mais impressionnante rencontre qui montre que ce que veut dire, "vivre de traces laissées" ! En fin de programme, impossible de rester impassible face à cette femme qui ose l'audace sans pudeur. Une créatrice-interprète audacieuse qui mérite qu'on la suive.

Au final, je peux conclure que de ces propositions, nous serons surpris, interpellés et déstabilisés, comme seule la jeunesse peut le faire, avec son cœur, ses interrogations et son audace exposés. Des Danses Buissonnières qui nous entraînent, fort bien, hors de nos sentiers pour notre plus grand plaisir.

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