vendredi 19 octobre 2018

Sur mes pas en danse: Retour "scientifique" sur "L'un l'autre"


Voici mon intervention modifiée que j'ai faite à Danscussions &Co en ce vendredi 19 octobre. 

Cette semaine, je voudrais partager, mes impressions sur une œuvre qui a été pour moi fort évocatrice et que j’ai vu, il y a quelques jours. Il s’agit de « L’un l’autre » de Sylvain Lafortune et Esther Rousseau-Morin présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts par Danse Danse. 

Peut-être que la lecture de l’article de présentation dans le Devoir dont le titre est « Physique et mécanique du couple dans « L’un l’autre » avait laissé des traces en moi. Il en reste que face à cette œuvre forte de sa sobriété scénographique, j’en ai profité pour me donner une marge de manœuvre interprétative toute scientifique, privilège fort intéressant d’un spectateur en danse. Voilà pourquoi, en revenant chez moi, je me suis projeté dans mes souvenirs récents de l’œuvre en y donnant une dimension géométrique en utilisant des chiffres et des équations.

C’était prémonitoire admettez ! Dans la Cinquième Salle, nous découvrirons une œuvre dont la durée annoncée est de 65 minutes et qui débute à 20h05. Mais non, malgré tout, ce n’est pas le chiffre 5 qui a émergé durant la présentation, mais, plutôt deux autres. Deux chiffres pour un duo, pourquoi pas ! D’abord, le 2, mais pas seul, accompagné par le nombre π (pi). π est irrationnel, c’est-à-dire qu’on ne peut pas l’exprimer comme un rapport de deux nombres entiers; ce qui entraîne que son écriture décimale n’est ni finie, ni périodique. C’est même un nombre transcendant. Compréhensible comme définition, peut-être pas, mais évocateur, oui !

                              Photo des interprètes par David Wong sur le site de Danse Danse

Nous avons donc ici le « mariage » entre deux termes de nature fort différente, rationnel et fini pour l’un et irrationnel et infini pour l’autre. Ce qui résume bien la double nature de ce que j’ai vu en cette soirée.

Durant cette soirée donc, j’ai découvert deux corps qui ont évolué sur une scène circulaire sans presque jamais en sortir. Une œuvre en deux dimensions utilisant abondamment, à en être étourdi soi-même, la rotation des corps et des mouvements dans ses déclinaisons mathématiques. Parce que voyez-vous de ces cercles qu’ils nous proposent, il en existe des équations qui les décrivent.

D’abord de ce cercle, il y a le contour ou sa circonférence et sa formule mathématique, 2 fois pi fois r (r qui est le rayon, la distance entre le centre et le pourtour). Dans cette formule, il y a le 2 représentatif de leur dualité, mais aussi pi, riche de son infinité et de sa complexité qui représente toutes les nuances infinies des gestes qu’ils m’ont présenté dans ce territoire qu’ils investissent totalement et intensément à eux, deux.

Si on accepte d’aller un peu plus loin et d’ajouter une autre dimension, pour s’intéresser à la surface de ce cercle habité, on pourra utiliser une autre formule, π fois r au carré (ou à la 2). Avec encore présents, le chiffre pi et le paramètre r, accompagnés, cette fois par le chiffre deux qui est porté en hauteur comme exposant. Ce qui représente bien ma perception de leurs gestes amplifiés au carré et aussi de leurs portées fort présentes tout au long de la présentation.

Je pourrais continuer, mais mon temps lui n’est pas infini comme le chiffre π. Mais je m’en voudrais de ne pas compléter mon propos avec la dualité du chiffre 2, oui, oui. Celle de sa belle courbe bien connue, mais aussi celle de sa déclinaison romaine, de ses deux barres côte à côte qui entre les deux laissent toute la place aux interactions.

De cette belle illustration chorégraphique des chiffres deux et pi, j’en retiens aussi l’énergie irradiante sur fond sombre qui m’a captivé jusqu’à la finale fort bien réussie. 

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