dimanche 10 novembre 2019

Sur mes pas en danse: Une Passerelle (collectif 842) fort intéressante !

Les jours raccourcissent et la première vraie bordée de neige est sur le pas de nos portes. Il fait sombre vite, voilà donc pourquoi, le besoin d'aller à la découverte de jeunes artistes au printemps de leur carrière s'est avéré pour moi, une médecine fort appropriée pour mon blues automnal.

Au programme, trois oeuvres, d'abord "Théorie popcorn" de et avec Paméla Aubé et Châtelaine Côté-Rioux, suivie par "Le haïm (à la vie)" de et avec Anna Erbibou et pour finir "Scène de bain" de Lila Geneix avec Alice Marroquin Ethier et Alexis Tremblay (aux "mouvements") et Victor Tremblay Baillargeon (à la guitare).



En ce dimanche après-midi, la foule est nombreuse dans le hall et la salle sera bien pleine.

À notre arrivée dans la salle, les deux interprètes de "Théorie popcorn" sont déjà là, immobiles. Elles sont là de part et d'autre de la pièce qui a tout les allures d'un salon. En début de présentation (dans le feuillet , elle annonce leurs couleurs, "Dans un nuage d'ondes se trouve un infini de solitudes." La suite sera une démonstration de ces ondes dans le temps (et des mouvements qui l'accompagnent) qui se déploie en ondes sonores provenant de tout le spectre. En entrée de jeu, difficile de ne pas remarquer cet appareil qui date d'une époque ancienne (téléphone à roulette fort présent dans ma jeunesse !) à la main d'une deux femmes qui finalement le laissera en suspend dans les airs. La suite, composée des déplacements des deux femmes, sera donc modulée de grande variation, bien "en phase" avec la musique de différentes pulsions. Cette "Théorie Popcorn" a tout d'une version humaine de la théorie du bing-bang, avec ses chocs et ses déplacements qui laisse des traces en nous. Une quinzaine de minutes fort bien surprenantes avec "pour les gourmands des yeux" une immense boule suspendue de maïs soufflé fort intrigante.

Le temps de "faire le ménage", nous avons droit à la présentation de la prochaine oeuvre, "Le haïm (à la vie) qui d'abord nous plonge dans le noir le plus total. Et puis nous apparaît accroupie ( ou assise ?) de dos, cette femme dans un carreau de lumière. Portée par la musique de Armand Amar, tirée du si beau et touchant film "Va, vis, deviens" (de Radu Mihaileanu), nous la verrons à différentes étapes sur la ligne (diagonale) de son destin. Il y a de réelles émotions que se dégagent en observant les mouvements de son dos enrichis par un éclairage discret, mais fort efficace (bravo Mateo Barrera !). Une oeuvre forte de son intériorité et qui réussi avec sobriété à nous toucher. Je dis nous, parce que je suis convaincu que mes sentiments étaient partagés.

Courte pause pour revenir à un état neutre pour repartir ailleurs avec "Scène de bain" de Lila Geneix qui "soyez avertis", nous amènera vraiment ailleurs. Devant nous, quatre carrés de gazon, trois miroirs sont installés. Viendra s'y ajouter le bain, pièce centrale de l'oeuvre. Un musicien prend place aussi sur le côté. Le tout débute de façon surprenante et originale (pas question de gâcher la surprise !) et se poursuit dans une suite de tableaux fantaisistes de cette version du "Portrait présumé de Gabrielle d'Estrées" que tous ont sûrement déjà vu. Que pouvait-il se passer derrière les portes closes au moment du bain ? Cette perspective fantaisiste garde notre attention, nous amuse. Cette femme accompagnée sur la toile par sa sœur, est cette fois, accompagnée par un homme, son amant (Henry IV) (?) qui fait une entrée fort remarquée. 

De leurs jeux à deux, nous serons témoins d'une habile utilisation des accessoires, dont et surtout du bain, cristallite de l'oeuvre, lieu de découverte et de transformation et point final aussi ! L'accompagnement d'une guitare électrique créée une dichotomie fort surprenante qui amplifie les gestes.

Au final, trois œuvres toutes différentes qui pourraient facilement être allongées, qui le devraient aussi, et qui nous permettent d'entrevoir des beaux jours. Et je ne parle pas de la météo. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire