vendredi 1 novembre 2019

Sur mes pas vers une belle rencontre: "Le temps d'être" de Claudia Bernal !

Cette rencontre "improbable" est le résultat d'un alignement des astres, mais surtout, grâce aux bonnes actions des algorithmes. Pour faire court, sur mon fil FB apparaît une proposition artistique, intéressant des amis, une installation performance de Claudia Bernal, librement inspirée du roman "Mr Gwyn" d'Alessandro Baricco. Cette artiste, je ne la connaissais pas, mais, l'auteur du roman, l'inspiration de sa création, lui, comme lecteur, il m'allume. Par exemple, "Novecento", je l'ai lu et relu et son incarnation sur la scène toute sombre de l'Usine C par Pierre Lebeau reste pour moi, des moments fort marquants ! "Soie" et son adaptation cinématographique l'a été tout autant. Alessandro Baricco est écrivain, mais aussi homme de théâtre, ce qui explique bien, selon moi, comment ses livres se prêtent bien au passage devant public. 

Pour cette fois, le roman "Mr Gwyn", je ne l'avais pas lu. Question de combler mon retard et de préparer ma rencontre, je me suis mis à la lecture du roman et très rapidement, j'ai été happé par l'histoire. Happé et pressé aussi d'en terminer la lecture avant ma rencontre avec "Le temps d'être" ! Et ce fut mission accomplie, c'est avec l'histoire fraîchement en moi que mes pas m'ont amené jusqu'à la porte, toute sombre, mais ouverte de l'Agora Hydro-Québec de l'UQAM. En dedans, c'est sombre et propice à une rencontre toute intime et, soyez déjà informé, elle le fût, mais allons y doucement et dans l'ordre.

                                          Photo: Adriana Garcia-Cruz

Une fois mon droit d'entrée acquitté, je suis invité à laisser sur un cintre mon attirail de déplacement automnal. Je suis aussi invité à découvrir le lieu avant le début de prestation. Spectateur prudent, je trouve mon siège, d'abord, parmi les différents choix encore libres sur un des trois côtés du lieu de prestation. Il y a bien des fauteuils rouges plus confortables, mais les projecteurs qui les illuminent semblent m'indiquer qu'ils ne sont pas destinés aux spectateurs. Impression qui me sera confirmée par la suite ! Une fois assis, comme d'autres, j'irai par petites touches examiner les quatre piles de livres avec tout en bas des B.D. de Tintin et d'Astérix. Il y a aussi au milieu un lit, avec devant et derrière un drap avec des citations du romans et aussi une cage avec deux oiseaux fort discrets avec en dessous des bouts de papier avec encore, des mots de l'oeuvre. Sans oublier les deux draps ou toiles qui serviront à montrer les projections ou à protéger face aux confessions Le temps que la représentation débute, tous les sièges ont trouvé preneuse ou preneur et même un peu plus. 

Le lieu est calme et rappelle le local que M. Gwyn a choisi et aménagé avec soin pour faire ses portraits écrits. Et moi, dans ce lieu, je m'y trouve bien ! Le moment venu, nous arrive cette femme qui découvre le lieu et qui comme dans le roman se laisse au regard de l'autre. Tout au long des trois tableaux, elle se dévoilera à nous, au propre comme au figuré. Elle le fera dans l'atmosphère sonore, en boucles, qui m'a fait penser à celle que j'ai imaginé en lisant le livre. Et ce n'est pas le seul élément de la présentation qui m'a fait sentir comme dans le livre. Je n'étais pas et je n'ai pas été Mr Gwyn (ce qui a été le privilège d'un des spectateurs !), mais cette intimité, je l'ai ressenti fortement. 

Le temps a passé sans que je n'en sente son cours et une fois les ampoules toutes éteintes (comme dans le roman), la rencontre sans artifices et en douceur s'est terminée. 

Merci Claudia Bernal, Thierry Gauthier (composition électro-acoustique et spatialisation sonore) et Cédric Delorme-Bouchard (éclairages) pour cette belle rencontre. Vous avez su me présenter l'essence de l'oeuvre de cet écrivain et me faire passer de beaux moments ! Et aussi me le faire encore plus apprécier !

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