mardi 10 mars 2020

Sur mes pas en danse: De belles rencontres fort prometteuses sur la "Passerelle 842" !

Difficiles à intégrer à mon agenda, je me fais néanmoins un devoir d'aller assister à au moins l'une des trois Passerelles de chaque saison. Pour cette édition du Festival Passerelle 840, Hiver 2020, mes pas m'ont amené "un peu à l'avance" jusqu'au Pavillon de Danse de l'UQAM, rue Cherrier pour découvrir celle du Collectif 842.



À mon arrivée, le hall est tranquille et le moment de débuter la représentation est encore assez "loin". Ça qui me permet de compléter la lecture de mon livre ("La maison brûle, plaidoyer pour un New deal vert" de Naomi Klein). Terminer ce plaidoyer rempli d'espoir est un beau préambule avant de découvrir les pas de ces jeunes !

Ma lecture terminée et mes yeux relevés de mon livre, je découvre un hall fort achalandé. Il ne reste qu'à laisser mon manteau sur le support et mes souliers "à ses pieds" pour prendre place dans la salle, une fois les consignes d'usage énoncées par Ariane Levasseur, hôtesse de la soirée. Je présente mon billet et je prends place dans ce toujours beau local tout en long, premier étage, en première rangée (évidemment !). Nous aurons droit à cinq œuvres.

La première, "DEUX" de Valérie Huard en collaboration avec Éliane Viens-Synnott, a été interprétée par cette dernière. De cette femme de dos tout au loin, je découvre d'abord les projections bleues et jaunes sur le mur du fond. De ce tableau tout en complémentarité qui est fort bien illuminé et qui est, selon moi, un moment fort de cette chorégraphie. Elle se rapprochera du mur pour opérer la jonction de ces deux déclinaisons colorées qui deviennent une.  Et puis, comme si elle était en paix avec elle-même, elle viendra vers nous, Une perspective différente mais toute aussi intéressante et captivante. Comme l'indique le feuillet de la soirée, "Je préfère le mystère. La question est plus intrigante que la réponse". Par ses pas et ses mouvements sur scène, j'en ai ressenti des éléments évocateurs. Et de sa dualité exposée, j'en ai une seule réponse et elle est positive.

Avec "PORTRAITS", j'irai ailleurs,  dans un premier temps à une autre époque. Celle qui voulait que sur la pellicule, soit capturé une image de nous fort bien présentable ! Mais derrière ce vernis de présentation capté par  la pellicule que peut-on retrouver ? C'est ce que je découvrirai par la suite, fort bien interprété. Peut-on face aux autres, être soit ? Voilà la question qui nous est posée. Mais au final, chacun et chacune retrouvera "sa" place, parce que devant la visite ou pour la postérité, les apparences, c'est important ! Pour cela, merci Alice Jean et ta gang, Louise Germain, Alicia Toublanc, Julien Derradj !

Il s'en suit, mon premier coup de coeur de la soirée, "BRACKET"  de et avec Rose Morel. Difficile de ne pas être intrigué par cette jeune femme qui avance dans cette diagonale scénique illuminée dans une oeuvre en trois temps sur trois extraits musicaux fort contrastés. Mais le point fort, sinon le point d'orgue de cette présentation sera verbal et aussi et surtout interpellant ! Le moment où elle nous aborde frontalement, brisant le quatrième mur parce que ce "mi majeur" ne lui permet pas de s'exprimer chorégraphiquement ! Et elle nous demande, en nous regardant "droit dans les yeux" ce que nous en pensons en nous demandant de mettre notre opinion sur un papier qu'elle a mis sous ma chaise ! La réponse spontanée en cette première soirée sera timide, mais l'impression ressentie autour de moi, elle, sera forte ! Et moi, Rose, je prends bien note de ton nom et je garde en moi précieusement ton exploration "issu d'une recherche (réussie) sur l'humour dans la danse.

Il s'en suit, après un moment fort utile pour reprendre contenance, "SAD INDIE BOY#3" de et avec Julien Derradj. De son dernier essai chorégraphique, fort bien exécuté, j'en apprécie l'exécution, fort belle et dynamique et qui fait réagir tout autour de moi. Une oeuvre sympathique, mais dont le propos m'a semblé bien mince et qui m'a moins rejoint.

La soirée se termine avec "POÉSIE IRRÉSISTIBLE, CORPS MOUVANTS ET AMBIGUÏTÉ PASSAGÈRE" qui s’avérera mon deuxième coup de coeur de cette soirée. Chorégraphié par Mélia Boivin en collaboration avec les interprètes Chirstopher Noël, Cyrielle Rongier Saint-Sulpice, Jaine Albert, Mélodie Charbonneau-Demers, Morgane Guillou et Rozenn Lecomte. Déjà à la lecture du texte de présentation, j'étais fortement "teasé" !Pour que vous compreniez, je vous en propose deux des vers. "Ces imaginaires multiples regorgent de vitalité" et "Quand la poésie s'invite au théâtre, elle est invitée à danser".

C'est avec plaisir que je découvre ces personnages dans des modulations qui effectivement me permettent d'imaginer des sens à ces pas et ces mouvements présentés. Difficile de mettre en mots, ce que je découvre, comme si le propos chorégraphique flattait mon imagination comme le vent chaud le fait sur ma peau. Cette proposition a du potentiel et j'espère bien la revoir en version allongée très prochainement pour tenter d'y mettre mes mots !

Une fois les applaudissements bien mérités à tous celles et ceux qui ont "performé" durant la soirée, je me remets en marche, destination maison. Spectateur fort bien satisfait d'avoir pu trouver une place dans mon agenda pour cette Passerelle. Je m'en voudrais de ne pas mentionner le travail de Sophie Robert aux éclairages, soient la conception et les ajustements efficaces tout au long de la soirée.

J'en reviens aussi un peu malheureux, de ne pas pouvoir découvrir plus de Passerelles !


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