dimanche 15 mars 2020

Sur mes derniers pas en danse pour un petit bout de temps: "In-Ward", une oeuvre d'une grande maturité !

Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder, je ne le savais pas encore, mais ils étaient les derniers, direction aller, pour un certain temps. En ce mercredi soir de première, dans le hall d'entrée, tousser déclenchait une réaction de regards inquisiteurs ! Puisque la faible capacité de la salle le permettait, je pourrai assister à la présentation de "In-Ward" de la chorégraphe Alexandra "Spicey" Landé ! (les directives changeront peu de temps après, et toutes les présentations seront annulées, en espérant pour les artisans qu'elles seront reportées !).

Mais revenons au sujet de ce texte, la rencontre avec l'univers de cette chorégraphe que j'avais apprivoisé, il y a un peu plus de quatre ans, lorsque dans ma Maison de la Culture, j'avais assisté à la présentation de "Complexe R". À l'époque, je l'avoue, de cette première rencontre avec la danse urbaine, j'en étais revenu quelque peu dubitatif ! Mais je promettais d'en revoir d'autres et effectivement, mes pas m'ont amené à d'autres propositions de ce type. L'apprivoisement a bien fonctionné et de cette rencontre avec l'univers de "Spicey" et de ses interprètes (Ja James "Jigsaw" Britton Johnson, Christina "Hurricane Tina" Paquette, Elie-Anne "Rawss" Ross, Mukoma-K"JStyle" Nshinga", Nindy "Banks" Pierre-Louis et Jaleesa "Tealeaf" Coligny) a été tout à fait réussie. Et voici pourquoi !

                                          Photo tirée du site de l'Agora de la danse

À mon entrée en salle, je peux prendre place sur un siège en première rangée sur un des deux côtés, en face à face, de l'espace de prestation. Déjà présents dans la salle, les six interprètes, tout de blanc vêtus, en pleine action, dont une tout proche de moi, tout juste à trois sièges ! Donc déjà, une dizaine de minutes avant l'heure annoncée du début de la prestation, elle est commencée et capte, de facto, mon attention.

La suite me parle fort et surtout fort bien. L'intention de la chorégraphe qui est de décrire "entre la tentation, de l'isolement et la menace de conflit", incarnant "l'ambivalence féconde des relations humaines", je la ressens très bien. Ces relations avec un petit côté anarchique, mais aussi ludique, sont pour moi des moments fort agréables à découvrir ! Et bon choix de celle qui a conçu les costumes, Polina Alekseyevna,parce qu'ils sont tous vêtus en blanc, permettant de mettre en évidence leur personnalité différente que je découvre.

De ces tableaux durant lesquels, ils s'immobilisent pendant que les autres ou les autres s'expriment ou qu'ils interagissent ensemble, ou que l'un ou l'une est à l'écart des autres, j'en retiens des épisodes de ma propre vie. Il y a aussi ces moments de métamorphose, de ces relations de femmes fort affirmées,  de celle aussi où l'une d'entre elle se retrouve toute seule "dans la foule". Les symboles sont forts et les gestes exprimés les rehaussent. Moi qui apprécie de plus en plus des différents styles de la danse urbaine, j'en apprécie encore plus ceux et celles qui les incarnent ! Et durant ces moments incertains, moi, je me mets à espérer, avec en mémoire les mots d'une des interprètes entendus lors de la discussion d'après représentation qui nous disait qu'elle s'était "abandonnée dans l'incertitude du métier".

Il semble que je devrai vivre les prochaines semaines sans que mes pas m'amènent jusqu'à une destination danse. Je suis donc heureux de pouvoir conserver dans ma mémoire ces moments qui feront le pont jusqu'à la prochaine fois ! Merci Alexandra !

1 commentaire:

  1. Cette pièce tout à fait d'actualité était quasiment prémonitoire !

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