Je serai honnête, en entrée de jeu (ou de soirée de spectacle de danse), un programme composé de plusieurs œuvres, entrecoupé d'entractes, je n'aime pas trop ! Et c'était ce qui était prévu pour ce programme triple de la Nederlands Dans Theater présenté par Danse Danse. Devant nous, nous attend pour les deux heures quinze à venir (qui seront plus proche de deux heures trente !) à trois œuvres de 30 , 19 et 34 minutes. Faites le compte, cela fait presque une heure pour les deux entractes !
Je vous rassure, ma soirée a passé vite et les entractes ont été bien utiles ! Parce que, voyez-vous, les trois propositions au programme, la première de Hofesh Shechter, la deuxième de Crystal Pite et la troisième de Sol Leon et Paul Lightfoot étaient tellement différentes que les pauses permettaient de "faire le vide" entre chacune. Les pauses permettaient aussi au personnel technique d'installer les éléments scéniques fort importants pour les deux dernières œuvres, dont surtout la dernière. Mais, sur ce dernier point, j'y reviendrai !
Tirée du site de Danse danse
Les directives d'usage énoncées et les lumières de la salle devenues discrètes, le rideau se lève et nous découvrons des personnages immobiles pour débuter "Vladimir". Le tout débute, donc, de façon très lente avec des personnages d'allure menaçantes. Pour ma part, ce début me laisse un peu "froid" ! Et puis arrive le moment où les mouvements se font anarchiques, menaçants, intenses et dynamiques. Impossible de rester indifférent devant la qualité d'exécution et la beauté des gestes de ces interprètes. Une oeuvre, je dois l'admettre, qui m'a plu surtout par l'exécution que par le propos !
Une pause s'en suit, le temps pour le personnel technique de faire son travail et pour nous de faire le vide avant la suite, "The Statement" de Crystal Pite (et de Jonathan Young à la dramaturgie). Le rideau se lève pour nous permettre de découvrir un homme et une femme autour d'une table (qui j'imagine, on peut retrouver une carte géographique et des enjeux politiques) et au-dessus d'eux, un immense plafonnier. Nous découvrirons les tractations politiques, tout en discours verbal et gestuels. Ils seront rejoints par deux de leurs supérieurs qui comme on peut l'imaginer, tentent d'influencer le cours des choses sans s'impliquer formellement. Le tout a beau être en anglais et rapidement débité, la gravité du propos est fort évident et les contorsions morales présentées par les gestes.Pour ma part, je retrouve, en un concentré d'une vingtaine de minutes, la façon "Crystal Pite" que j'avais fort bien apprécié, il y a moins d'un an avec "Revisor" présenté aussi par Danse Danse. De ma perspective toute personnelle, un moment fort de la soirée de par son propos fort clair, en mots comme en gestes.
Il s'en suit un très long entracte de près de trente minutes, selon mon estimation non chronométrée ! Mais lorsque, une fois tous assis les spectateurs, les rideaux s'ouvrent, nous comprenons mieux la raison de ce délai à poursuivre la soirée. La scène est complètement métamorphosée et nous nous retrouvons devant un salle d'attente d'une gare pour découvrir "Singulière Odyssée" de Sol Leon et Paul Lightfoot". Une salle vide, avec deux portes de dimensions différentes, une au fond à droite plus petite et l'autre en avant à gauche beaucoup plus grande. Et aussi en haut du mur du fond, une horloge qui conservera précieusement la même heure, 9h35 jusqu'à la toute fin, symbole du temps immobilisé pour ce que nous verrons ! Il y a déjà une femme immobile assise sur un banc. Arrivera un homme habillé tout en noir, en apparence immense parce que la porte. Il semble désorienté, sinon inadapté à ce lieu et il l'exprime avec ses mouvements. Puis arrive les usagers de la place, ces femmes et ces hommes qui vont et viennent. J'y vous un poème chorégraphique qui se décline en différentes strophes au propos doux. Je me laisse bercer aux vagues des gestes portés par une musique fort efficace qui me plait énormément ! Pour les intéressé.es, il s'agit de "Exiles" par Max Richter, composée spécifiquement pour cette oeuvre.
Et puis arrive sur scène un déluge de feuilles qui proviennent d,abord de la porte avant et ensuite du plafond. Et c'est sur un tapis de feuilles que la pièce se poursuit et se termine. Et comme pour les deux œuvres précédentes, la fin est suivie d'un déluge d'applaudissements et de commentaires dithyrambiques tout autour de moi.
Mon bilan de la soirée est fort positif, malgré les longues pauses qui permettaient de faire le vide entre trois oeuvres toutes fort différentes. Une soirée qui m'a présenté de brillantes performances d'interprètes. Une soirée qui malheureusement qui n'a pas pu être présentée jusqu'à la fin, because "COVID-19" ! Il en reste que de la deuxième oeuvre, je ne peux m'empêcher qu'elle peut représenter les tractations dans certaines officines gouvernementales !
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