mardi 22 décembre 2020

Retour sur mes pas (virtuels) avec le "Cru d'automne" des étudiant.es de 3e année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal

 Avec ce "Cru d'automne", je complétais ma tournée (virtuelle !) de fin d'année qui m'a permis de découvrir les performances des étudiant.es du département de danse de l'UQAM et de l'École de Danse Contemporaine de Montréal. Je n'oublie pas une proposition de l'UQAM (la gang de troisième année) qui sera présentée en janvier. Mais pour l'heure, portons le regard sur ce programme triple des étudiant.es de troisième année de l'ECDM. Avec une voix remplie de fierté et d'émotions fort palpables, madame Lucie Boissinot, directrice artistique nous présente le programme de la soirée. Le tout débute avec "Terpsichore" de James Viveiros, qui sera suivi par "Where to put my wild wild vibrations" de Riley Sims pour se terminer par "Chaînons manqués" de Charles Brecard.


Un programme de près de deux heures qui j'ai écouté en différé. Ce qui m'a permis de le revoir et qui m'a consolidé dans mon impression que les trois propositions avaient une filiation logique parce qu'elles me semblaient les trois chapitres successifs d'une même histoire. 

En entrée de jeu, "Terpsichore" (muse de la danse dans la mythologie grecque et aussi connue comme la mère des sirènes), me propose six personnages habillés de façon identiques qui semblent venir d'une faille lumineuse tout au fond de l'océan et qui viennent "éclairer" un (notre ?) monde tout sombre. Ces êtres dans le noir, ils rayonnent, me montrant à tour de rôle que le seul et le ensemble peuvent cohabiter. Leurs gestes dégagent une texture "toute aquatique" qui montrent aussi des remontées à la surface lorsque ces personnages abaissent leur masque, question de reprendre leur souffle. Je les suis donc attentivement jusqu'à leur libération. Merci Pauline Ansquer, Justine Dagenais-de Montigny, Lauren Fisher, Rose Gagnol, Alexandre LeBlanc et Aaricia Laperrière Roy, vous m'avez amené à bon port.

Avec "Where to put my wild wild vibrations", je me retrouve "sur la terre ferme" à notre époque, riche de ces caméras, avec six autres personnages, tout différemment habillés, symboles forts de l'individualité ambiante de notre époque. Et je ressens très bien ce que le programme de la soirée m'indique "Des fois, j'me sens comme un volcan. J'veux tout, j'le veux maintenant. J'veux que ça arrive tout d'suite." Nous les voyons bien faire face à la menace, eux jeunes sacrifiés au son de ces cloches qui résonnent inlassablement. Le temps compte et tout le montre, leurs gestes, leur fébrilité, leurs paroles, leurs expressions, tout comme la trame musicale. Une oeuvre très cinématographique et théâtrale. Merci Lou Amselem, Sophie Fekete, Adèle Garnier de Boisgrollier, Anny Gauthier, Mathieu Hérard et Nikita Peruzzini pour ce bout de chemin vers l'affirmation.

Le tout se termine avec "Chaînons manqués", où je me retrouve dans un monde futur, la menace passée. Les cinq personnages sont habillés de façon similaire, signe pour moi de solidarité. Ils prennent possession des lieux et collaborent pour trouver un langage commun. Leurs mouvements sont fort éloquents et bien beaux à regarder, surtout ces rotations de corps et aussi ceux des bras. Il y aura bien des difficultés à aller de l'avant et la conclusion montre bien qu'il faut continuer à faire front et à revendiquer. Merci Élisa Barrat, Sabrina Dupuis, Klaudy Gardner, Evelynn Yan, et Ernesto Quesada Perez (avec une bonne pensée pour Gabrielle Kachan blessée) de nous avoir montré le chemin et ses écueils.

Je dois quand même avouer que j'aurais tellement apprécié voir ces oeuvres en personne, immergé dans cette histoire qui m'a fait voyager dans le temps et les époques portée avec des jeunes fort talentueux. Il en reste que la captation a réussi à me garder bien assis sur mon siège. En cette fin d'année, je ne peux que souhaiter que chacune et chacun puissent trouver une place au soleil sur nos scènes, malgré les temps difficiles qui sont et qui seront peut-être encore pour un certain temps les nôtres !

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