dimanche 28 mars 2021

Sur mes pas (bien réels !) en danse: "Deux solitudes dans une même présence" avec d'autres spectateurs !

 C'était il y a environ un mois, j'avais accepté l'invitation de découvrir des extraits de "Deux solitudes dans une même présence" d'Ariana Pirela Sánchez qui l'interprète avec Camille Trudel-Vigeant. Elle fait suite à une résidence à la maison de la culture Notre-Dame de-Grâce. Les extraits présentés m'avait fait très bonne impression et lors de la rencontre zoom d'après, une remarque m'avait particulièrement frappé. Celle d'Eduardo Ruiz-Vergara qui les a accompagné durant la création dont certaines fois à distance, "ce que nous avons vu en ligne, sur mon petit écran avait une perspective magnifiée lorsque vu en personne !" Remarque qui n'est pas tombée "dans l'oreille d'un sourd" !

 L'oeuvre était programmée en cette fin de mois de mars au MAI. Lorsque l'annonce de la réouverture des salles a été faite, j'étais à l'affût et lorsque les billets ont été mis en vente, j'étais prêt et l'un d'eux s'est rapidement retrouvé en ma possession. Je serai donc un de seize chanceuses ou chanceux qui pourront assister en présence à la représentation du samedi soir. Pour ce faire, il faudra remplir au préalable (soit avant d'entrer dans la salle d'attente) un questionnaire COVID et arriver à l'avance. Consignes suivies par tout.es puisque vingt cinq minutes avant le début de la représentation, plus de la moitié des gens sont déjà arrivés.

C'est tout fébrile que je franchis la porte de la salle et prend place, première rangée. Une fois tous les gens à leur siège, c'est un silence tout solennel qui règne dans le lieu avant le lever du rideau !

                                              Photo d'Ariana Pirela Sánchez par David Wong

Ce sont d'abord des voix qui se présentent à nous et ensuite les deux interprètes avec des souvenirs de jeunesse. En arrière scène, il y a des fils qui pour la suite seront ceux qui tisseront la trame narrative. Ces fils qui font le lien entre les moments passés et les moments présents. Ces fils qui pour moi représentent les souvenirs. Ces fils de différentes couleurs sont pour certains tout mêlés, pour d'autres très longs, comme il en est de nos souvenirs, heureux ou pas, précis ou confus et proches ou lointains. 

Nous avons droit à ce tableau qui illustre très bien le propos de l'oeuvre, soit celui durant laquelle Ariana nous décrit de vieilles photos de famille que j'aurais bien voir sur grand écran derrière ! Il en reste qu'autant son visage et que son ton m'apportaient suffisamment d'informations pour les reconstituer dans ma tête. 

Dans les différents tableaux qui suivent, je découvre l'effet de ses souvenirs dans les mouvements des corps, fort riches, qui utilisent les fils comme "fil conducteur" du propos et portés par une trame musicale fort riche. Celui durant lequel on tente de le dénouer. Celui aussi qui est mon tableau préféré de la soirée (le plus fort selon moi !) durant lequel Camille Trudel-Vigeant traverse tout lentement et avec une grande intensité la scène du côté cour au côté jardin amenant derrière elle, un fil. Celui du souvenir que l'on traîne vers le futur et qui nous retient dans le passé, ouf ! 

Il y a aussi ce tableau plus joyeux, dans lequel elles dansent allègrement à tour de rôle tout sourire, une avec une belle robe rouge qui vient de là-bas et l'autre avec des vêtements d'ici tout en bleu et blanc. Le tout se termine par un tableau riche tout intense de forts beaux mouvements énergiques, empreint d'allégresse festive dans lequel on voit qu'il est possible de faire en sorte que les souvenirs avec leur dualité fusionnent pour devenir un en nous !

Dans la présentation de l'oeuvre sur le site du MAI, je retiens la phrase suivante qui, selon moi, la présente bien, " Épousant la forme de la narration confessionnelle, l’artiste explore les thèmes de l’oubli, de la compensation par l’imagination et du rejet propres au processus d’assimilation culturelle afin de mieux ramener à la surface ses mémoires les plus profondes." Et tout cela avec les souvenirs incarnés par des corps fort éloquents, je serais tenté d'ajouter !

Une proposition fort riche en symboles, avec un propos accessible et qui surtout permet de nous projeter en nous et nos propres souvenirs par la suite. Une oeuvre qui mérite d'être représentée bientôt et vue par le plus grand nombre ! Merci Ariana de nous avoir ouvert les portes à ton intimité pour que l'on puisse découvrir tes souvenirs !


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