vendredi 18 août 2023

Sur mes pas dans l'univers "éclaté" de "Cité Ouverte" 2e édition !

Pendant que la ville passe peu à peu de sa période estivale vers celle automnale, moi, mes pas en cette soirée me portent jusqu'aux espaces de la Cité-des-Hospitalières en transition pour découvrir les onze propositions au programme présentées par Thomas Duret (Écotone-Espace d'expérimentation). Voilà un lieu que j'ai visité à quelques occasions pour découvrir des propositions de danse. Cette fois, j'aurai droit à des propositions de différentes natures culturelles et je suis bien curieux.

                                                   Tirée du site FB de l'évènement

Pause

Avertissement, ce texte est plus long que d'habitude, mais mérite néanmoins la lecture jusqu'à la fin. Merci à l'avance pour ceux et celles qui le feront !

Fin de la pause

Je me rappelle encore la première fois où je me suis dirigé vers une soirée organisée par cet entremetteur culturel. C'était, il y a six ans, pour le Festival AIR avec des propositions présentées en différents lieux de l'Île Sainte-Hélène. Depuis, je vais régulièrement à la rencontre de ses oeuvres. Ainsi donc, voilà pourquoi, lorsque l'invitation m'est apparue, j'ai dit oui, d'autant que des propositions danse étaient au programme. 

Donc, une fois franchi les obstacles du chantier urbain sur l'Avenue des Pins et mon inscription à l'entrée du lieu, sous l'oeil attentif de la gardienne de sécurité, je me rends à la table d'accueil, donne ma contribution et me rend dans un corridor assis sur une des chaises en attente du début de la soirée. Le corridor sera fort bien pourvu de spectateur.es lorsque l'hôte de la soirée, (Thomas Duret) nous présente les artistes, les modalités de présentation, incluant le déclenchement du klaxon qui annoncera le début et la fin de chacune des prestations de dix minutes. 

Un peu perdu.e dans le déroulement ? Je vous explique! Le groupe devra se séparer pour assister à une des six présentations dans l'un ou l'autre des six locaux dont la porte est ouverte, sans surcharger le local de présentation. Une fois le klaxon entendu, la performance débute pour une durée de dix minutes, le klaxon annoncera la fin de ces dix minutes. Nous devrons ensuite nous diriger vers un autre local pour la prochaine présentation. Une fois la tournée des six locaux faits, nous sommes invités à revenir au lieu de départ pour un entracte avant le début de la deuxième partie qui, elle, sera composée de cinq prestations. Évidemment, tout.es ne peuvent pas être au même endroit, mais dans ce qui suivra, tout s'est bien passé ! Je vous en propose maintenant un retour le plus fidèle possible sur cette soirée toute aussi riche que diversifiée !

En début de parcours, mes pas me mènent vers le local du fond, pour découvrir dans un grand local la proposition de la compagnie Propulse (Marie-Denise Bettez et Camélia Letendre). À mon arrivée, il y a elles tout au fond du lieu, assises et immobiles avec les yeux recouverts d'un bandeau. Lentement, l'une d'elles se lève et par des gestes qui pour moi, témoignent de ces souvenirs qui collent à la peau et dont elle veut de débarrasser. Comme si elle avait un grand besoin d'effacer les traces de l'autre. Peu à peu elle quitte le lieu et l'autre, celle qui reste, semble sortir de sa torpeur et se mettre en mouvements lents, trop tard ??? Une courte proposition avec une trame narrative, pour moi, fort claire et interprétée avec justesse ! La soirée commence du bon pied !

Prochain arrêt, une "toilette", lieu relativement exigu pour découvrir la proposition de _Demerde et Blösch. Dans cet espace, plein de vêtements épars dans le lieu. Ce face à face, en rose et noir, débute par des mots répétés, "j'ai peur" qui démontre que la relation entre les deux est complexe, conflictuelle (?) et pas simple du tout ! Il s'en suit une métamorphose vestimentaire qui nous entraîne dans une évolution de cette relation. Et comme nous sommes tout proche, nous ressentons fort bien les ondes de leurs interactions. Il y a dans leurs gestes et leurs mouvements une intensité fort perceptibles qui m'a rejoint.

Coup de klaxon et déplacement jusqu'à une nouvelle destination dans une salle avec une table, mais dont l'objet le plus présent est un immense boyau (de 300 pieds selon le créateur Félix Hould). Une fois en place, il nous explique en entrée de jeu de l'objectif de son installation, soit " j'essaie de réfléchir au processus même de répondre à des appels de dossier, aux différentes contraintes qu'ils comportent et à l'influence de ceux-ci sur le travail des artistes." Une fois le ventilateur bruyant mis en marche, nous pouvons déambuler dans l'espace occupé par ce boyau qui a pour moi, les allures du parcours du combattant à suivre pour une demande de subvention avec tous les complications pour cheminer. Il y a dans son installation, selon moi, une illustration de l'éléphant dans la place, soit celui d'un cheminement complexe et qui semble sans issue. Un peu avant l'arrivée du klaxon, le ventilateur se met en pause et une période d'échange avec le créateur. Et moi, de ressentir une impression, celle d'avoir rencontrer "les intestins de la culture" qui livre peu de résultat !

Prochain arrêt, dans un local dans lequel se trouve une table fort chargée d'un assemblage en plastique et elle (Madz de Rose), assise près d'une lampe. Ce qui suit reste pour moi quelque peu incompréhensible, mais je vous propose une partie de ce qui décrit cette artiste, " DeRose s'intéresse à la dualité des relations interpersonnelles. La nature harmonieuse de l'« ensemble » contraste avec la tension inévitable de l'individualité. Comment dans toute relation, il y a un désir d'unité et pourtant un besoin tout aussi fort d'isolement. La création de mouvements honnêtes, évocateurs et difficiles est au cœur de la façon dont DeRose crée." Il en reste que ce que je découvre me garde captif de ces mouvements.

Le coup de klaxon arrivé, c'est vers la chapelle du lieu que je me dirige pour découvrir Speranza Spir et son "Opéra du thé". Elle, installée derrière l'autel, nous invite à prendre place devant elle. Et une fois le moment venu de débuter, elle s'affaire à une tâche dont les bruits, deviennent des sons et des gargouillis, et puis fort mélodique. Je me sens hors du temps, porté par ce que j'entends, les ondes produites par l'eau "en action". Mais le temps reprend son cours et le tout se termine et nous devons nous rendre au prochain lieu, la terrasse extérieure du lieu.

Sur cette terrasse, nous invité.es à un cours d'art dramatique avec madame Nadia (Nadia Desroches) qui a tout d'une délinquante, vêtements inclus. C'est sur l'air de "we will rock you" que le cours débute. Pour notre prof, nous serons tout.es des "Jérémie" qui devront prendre place, effectueront les tâches pour mériter sa roche. Sa prestation est impressionnante et pour moi l'ex-prof, mauvais élève (par conséquent !), je dois avouer que j'ai été très sage, mais surtout conquis par elle, bravo Nadia !

Fin de la première partie et retour au point de départ pour la pause d'une vingtaine de minutes avant la deuxième partie de la soirée. Le temps passe, les indications de notre hôte sont redonnées et la deuxième partie de la soirée avec cinq et non pas six prestations débutent.

Pour la première, je me dirige de nouveau vers la salle de bain où à l'entrée on me demande de mettre une lampe frontale pour découvrir la proposition de Jade Préfontaine et Hasna Lionnet. En entrée de jeu, une voix nous transmets les consignes de sécurité devant ce chantier de construction urbain. Je serais tenté de dire que je me sens en territoires connus, moi montréalais ! C'est donc devant ces mini machines activées par les deux performeuses que je reste avec un intermède dans un endroit isolé pour découvrir une ritournelle via des écouteurs. Voilà une proposition qui me laisse quelque peu dubitatif, mais voilà un dix minutes intrigants !

Pour mon prochain arrêt, un local avec des chaises tout autour de toiles ou des draps blancs avec dessus, de la vaisselle, des fleurs séchées et de petits fruits aussi ! La suite a tout d'un rituel durant lequel Andrée Sophie Cabot, utilise un pinceau pour laisser des traces de son passage et aussi manger un petit fruit.

Prochain arrêt, de retour dans la chapelle, où nous sommes invité.es à une perspective différente, soit de découvrir des textes d'Eugénie Capel. Cette dernière nous invite à prendre place sur différents bancs autour d'un autre qui devra rester libre, afin de pouvoir être le réceptacle de projections lumineuses qui accompagnera les textes inspirées des lieux, comme elle nous l'indique avec une humilité monastique en entrée de jeu ! Dans ce qui suit, je serais tenté d'y trouver ce que les murs de cette chapelle pourraient nous transmettre des confidences faites en ces lieux par les religieuses qui l'ont fréquenté ! De ces moments, j'en aurais pris beaucoup plus et j'y vois un terreau fertile pour aller à la rencontre d'un passé riche en souvenirs !

Et puis arrive le moment de quitter la chapelle pour me diriger vers la terrasse avec une perspective tout à différente de ma visite précédente. En effet, c'est devant le jardin que nos regards devront se diriger, éclairé par une projecteur orangé. Le moment venu, nous attendons, nous attendons et puis elle arrive de l'ombre pour entreprendre une danse, celle qui pour moi à tout de la mouche à feu. Une mouche à feu fort captivante qui aurait pu évoluer devant moi de longs moments ! Mais, peu à peu, elle quitte pour l'ombre et moi je me dirige vars ma dernière destination de la soirée !

Retour à mon premier local de la soirée pour découvrir la prestation de Germain Ducros. Pour ce faire, nous devrons prendre place sur une des chaises disposées en cercle alignées vers le centre de ce cercle. Et puis le tout débute par une proposition qui sera le coup de coeur de ma soirée. Sur une chanson dont je voudrais bien connaître l'interprète, ce personnage évolue en mouvements captivants pendant que derrière nous un projecteur l'illumine tout en faisant et refaisant le tour de ce cercle. La perspective évolue passant de l'éblouissement à l'ombre. Il en reste que du parcours de cet être du jour et de la nuit, j'ai été captivé !

Quelle belle façon de conclure cette soirée toute aussi riche qu'éclectique qui de dix minutes en dix minutes, au gré de nos déambulatoires dans ces lieux, nous proposait des univers singuliers ! Et pour les frileux, dix minutes c'est court, mais trop court si la rencontre se fait. Néanmoins, il faut espérer que si les dix minutes ont produit leurs effets, ils seront suivis d'une oeuvre plus longue et élaborée ! C'est ce que, moi, j'espère pour un bon nombre de propositions que j'ai découvert en ce mercredi soir de fin d'été ! Et pour cela merci Thomas et à la prochaine !


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