De cette soirée qui débutait avec le dévoilement complet de la saison de l'Usine-C, s'en suivait la soirée "NICE TRY" avec "ma" gang de La Fratrie ( Erika Mathieu, Patrick R. Lacharité et Alex Trahan) et Alexa Jeanne Dubé. Bien assis et en bonne compagnie, j'attends l'ouverture des portes pour, je l'espère, prendre place sur "mon" siège en première rangée ! Et ça sera mission accomplie, tout juste à côté du siège réservé au photographe (que je revoyais avec plaisir, suite à une édition précédente du NICE TRY!).
Comme tous les billets (gratuits) étaient attribués, c'est devant un parterre fort bien pourvu que l'hôtesse de la soirée, Alexa Jeanne Dubé, toujours aussi magique et pertinente se présente à nous. Elle nous explique le lien qui unira les différentes prestations de la soirée. Pour faire court, je vous transcrits les infos sur le site de l'évènement:
𝟏. Réunir six créateurs.trices des arts vivants : théâtre, danse, performance, vidéo, poésie et/ou littérature.
𝟐. Leur attribuer une contrainte de création, dans ce cas-ci La mouette de Tchekhov
𝟑. Créer une banque secrète de 12 interprètes.
𝟒. Les créateurs.trices auront 72 heures pour créer une performance de 10 minutes chacun.
𝟓. Avoir des créateurs, interprètes et accompagnateurs à la création ayant gradué d’école d’art en 22 et/ou 23 et les faire travailler avec des créateurs, interprètes et mentors établis.
𝟔. Présenter les performances le 24 août à 19h dans la Grande Salle de l’Usine C.
Pause
Bon, si comme moi, vous n'avez pas lu cette pièce, "pas grave", l'hôtesse de la soirée avant chaque prestation nous le résumera de façon fort belle !
Fin de la pause
Ainsi donc, à l'arrière scène sur une chaise, s'installent les douze interprètes, Camille Gendron, Benoît Drouin-Germain, Flavie Beaulieu, Sarah-Anne Parent, Anthony L’Heureux, Joephilip Lafortune, Antoine Cusson, Rasha Abdallah, Abe Simon, Leila Thibeault-Louchem, Estelle Beaulieu, Ellicyane Paradis pour présenter les créations de Morgane Guillou / Danse, Patrice Laliberté/ Cinéma, Marc-Antoine Brisson/ Théâtre, Sébastien Provencher/ Danse, Clara Vecchio/ Théâtre, Pascale Drevillon/ Théâtre, Performance et Cinéma.
Tirée du site de La Fratrie
Mais avant de débuter, un prix est remis à une créatrice de l'édition précédente pour la qualité de sa création lors de la soirée Nice Try, édition "Marché de Noël en décembre dernier. C'est donc Marie-Laurence Rancourt qui se mérite ce prix.
S'il m'est difficile de bien rapporter (genre fidèlement !) ce que j'ai découvert tout au long de cette soirée, je me permets de vous proposer quelques traces de mémoire et d'impressions, parfois réflexives sur ces six créations.
La première partie de la soirée débute avec la création de Morgane Guillou qui ira pour l'acte I, selon ses paroles, dans le sous-texte et le registre de l'oeuvre. Et, j'y découvre un univers "mobile" avec des "mouettes en roulette" fort diversifiées avec des habits fort "brillants". Ainsi donc pour ce premier acte, nous sommes convié.es à un survol du territoire avec des êtres en métamorphose. Et cette réflexion qui me vient en tête durant, "Quand le rôle ne me convient pas !"
Il s'en suit la proposition de Patrice Laliberté qui avec l'acte 2 nous propose un hommage aux théâtres d'été de façon très actuelle, celle des réseaux sociaux, avec les écrans pour projeter et amplifier son égo. Quand le regard des autres devient son oxygène, les choses prennent différentes tournures et devant moi pendant une dizaine de minutes, j'en ai vu différentes illustrations !
Pour la dernière oeuvre de la première partie, Marc-Antoine Brisson nous amène dans une perspective plus théâtrale qui nous illustre que la passion c'est vital, mais dangereux. Sur ce fil, tel celui de la vie, ils et elles se révèlent à nous.
Fin de la première partie et début de l'entracte de quelques minutes, le temps de faire quelques pas, d'aller au bar derrière lequel Alexa Jeanne troque son rôle d'animatrice pour celui de barmaid, fonction aussi bien remplie que la première.
Et puis, avec tout le monde revenu à leur place, la deuxième partie reprend sur la mise en place de notre hôtesse qui situe la première partie de l'acte 4, deux ans plus tard. Et c'est Sébastien Provencher qui nous propose une illustration de ces histoires individuelles que l'on traîne et que l'on met ensemble. Et moi, j'y vois une image forte, soit "tout.es agglomérées, nous finirons dans les regrets et la souffrance exprimée !"
Il s'en suit la deuxième partie de l'acte 4, proposée par Clara Vecchio (un de mes coups de coeur d'une édition passée du Fringe !) qui nous amène dans une proposition de théâtre documentaire. Les différents interprètes ont répondu, auparavant à des questions dont les réponses seront présentées par quelqu'un d'autre tout au long. Nous avons droit à une plongée dans les pensées profondes de ces jeunes en quête de l'obtention du St-Graal de la réussite, incarné ici par ce contenant de frites de McDo. Une phrase interrogative me frappe particulièrement, soit "Quelle est la différence entre persévérance et entêtement ?" Cette question énoncée tout haut au seuil d'une carrière me montre bien que les enjeux actuels dans le monde culturel peut angoisser. Et qu'arrive-t-il de ces frites me demanderez vous ? De ces frites, il y aura bien des appelé.es, mais peu d'élues.
Le tout se termine avec l'acte imaginé par Pascale Drevillon qui nous amène à une époque post mouette. Une proposition fort solennelle que je vois comme le retour du guerrier et des pleurs de la veuve. Ces êtres de guerre en deux lignes tenteront de survivre à la cérémonie et certains n'y arriveront pas. Moi, j'y vois le sens de notre présent et le sens éphémère de nos actions.
Le tout se termine par des applaudissements fort bien mérités à tous et toutes. Pendant la représentation, j'ai eu droit à une confidence fort riche du photographe de la soirée, qui m'indiquait comment en si peu de temps, les progrès ont été fulgurants, depuis le début de la journée. Les résultats de sa perspective et de la mienne sont fort impressionnants.
Pendant que les "plus jeunes" poursuivaient la fête, moi et mes pas entreprenions le retour à la maison en méditant sur ces différentes créations fort riches en messages tout en me faisant la promesse d'y être pour la prochaine édition lors de la "Nuit Blanche", l'hiver prochain.
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