Voilà un de mes plaisirs, moins souvent satisfaits ces derniers temps, soit découvrir des soirées danse hors des salles habituelles. Cette fois, mes pas ne m'ont pas donné le choix (OK, j'exagère un peu !), et ils m'ont amené à l'Université de Montréal pour assister à la présentation de "Synapse" (Atelier de création de danse contemporaine) et de Danse Université de Montréal. Deux activités parascolaires organisées par le Service des activités culturelles de cette université. Des activités parascolaires, mais qui demandent néanmoins une grande implication des étudiantes et étudiants qui veulent participer, soit trois heures par semaine pour "Synapse" et six heures par semaine pour l'Atelier Danse et ce, depuis septembre dernier.
"Promis, demain je démissionne"Photo Cyrille Chidiac
Donc, dès notre entrée dans la salle, les treize interprètes (douze étudiantes et un étudiant) sont déjà là sur scène pour nous présenter "Ça peut être tout, ça peut être rien" de Sarah Dell'Ava. Ils sont toutes (ici le féminin l'emporte sur le masculin) en tunique blanche et en cercle intérieur. Elles émettent des sons ou un chant. Ce qui sera le cas, jusqu'au début de la prestation "officielle". Par la suite, c'est à une prestation qui a tout du rituel à laquelle nous avons droit, rituel durant lequel les masques tombent graduellement, les voies se font entendre dans une suite de mouvements qui semblent émerger du plus profond des interprètes. Les chants inspirés de chant de guérison, de chant de mariage et de lamentation funèbre ajoutent une touche solennelle qui envoute. Sur scène, les ondulations de sensation dominent. Il serait utile de se rappeller que l'objectif de "Synapse" est le besoin de vivre, à travers la danse, l'expression du langage du corps, de l'imaginaire et de l'émotion. La chorégraphe l'a très bien compris et chacun des spectateurs présents l'a bien constaté et sûrement comme moi bien apprécié. Voilà une oeuvre dans laquelle les interprètes se sont investis corps, voix et âme. Pour ma part, je suis prêt à la revoir pour mon plaisir, et surtout aussi pour le bien-être qu'elle m'a apporté.
En deuxième partie, "Promis, demain, je démissionne" de Philippe Dandonneau qui met en scène aussi treize interprètes (douze femmes et un homme, oui oui, encore !). Quiconque connaît le parcours créatif du chorégraphe, sait d'avance que sur scène l'oeuvre sera très différente de celle présentée en première partie. Et c'est effectivement le cas, comme nous l'annonçait le feuillet de la soirée, "sa gestuelle brute physique, dynamique, sensuelle et explosive s'inspire de la culture populaire pour nous exposer les travers de la société.". Il en reste que toute différente, cette oeuvre est aussi teintée de rituel. Un rituel moderne, occidental, mécanique d'abord pour évoluer vers un autre plus explosif. Après la belle démonstration de domination de l'aspect mécanique de notre vie de travailleur, il y a le passage au vestiaire (quelque peu long pour moi) durant lequel les vêtements vont et viennent des interprètes aux supports à vêtements jusqu'au choix final pour la suite des choses et du rejet vers nous des autres non retenus. Le tout se termine par une finale "bye bye boss" dont les différents gestes sont sans ambiguité sur le non retour de "Promis demain je démissionne". Une oeuvre accessible qui d'autre part m'a aussi permis de voir des jeunes qui démontraient un grand plaisir à danser pour nous et cela j'aime beaucoup. C'était ma deuxième fois à cet endroit et je peux l'affirmer facilement, "jamais deux sans trois".
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