L'invitation était tentante et elle l'était pour trois bonnes raisons. La première, j'y verrai de la danse. La deuxième, de cette danse, je pourrai l'apprécier différemment, par l'intermédiaire d'une caméra dédiée et d'un montage par la suite utilisé. Et troisièmement, en personne, sera présente Louise Lecavalier pour répondre à nos questions à la suite de la projection des courts métrages, dont un d'entre eux la présente.
Crédit photo : © moeder zweeft van de tafel
Admettez que si les deux premières raisons pourraient laisser un amateur de danse quelque peu hésitant (ce qui n'était pas mon cas), la présence là, juste devant nous, tout proche de cette grande dame, rend la sortie inévitable. Et effectivement, mes pas se sont dirigés à "ma" Maison de la Culture pour cette invitation de Priscilla Guy de Mandoline Hybride et Valérie Lessard.
Je prends ma place dans cette grande salle, pas assez comble pour cette occasion. Après une courte présentation de Valérie Lessard qui nous indique que de la cinédanse, ce n'est pas de la captation vidéo de danse. Au surplus, le feuillet de la soirée Priscilla Guy, nous invite, entre autre "en regardant ces films à apprécier les mouvements des corps chorégraphiés, mais aussi à vous attarder à la façon dont on été chorégraphiés les mouvements de la caméra et ceux du montage.
Le "spectateur" est donc prêt pour la suite, soit la projection en rafale de cinq courts métrages. "Pas de deux" de Norman McLaren (chorégraphie de Ludmilla Chiriaeff avec Margaret Mercier et Vincent Warren), "Gravity of center" de Thibaux Duverneix et Victor Quijada (chorégraphie de Victor Quijada avec Elon Höglund, Emmanuelle LePhan, Daniel Mayo, Anne Plamondon et Victor Quijada), "Singeries" de Priscilla Guy et Catherine Lavoie-Marcus (réalisation, chorégraphie et interprétation), "Off Ground" de Boudewijn Koole (chorégraphie de Jakop Ahlbom avec Louise Lecavalier et Antoine Masson) et "Lay me low" de Marlene Millar (chorégraphie de Sandy Silva avec Andrey Bathory, Sonia Clarke, David Cronkite, Dominic Desrochers, Josée Gagnon, Josianne Laporte, Hélène Lemay, Kimberly Robin, Sandy Silva et Bobby Thompson).
Le tout se passe vite, parce que des oeuvres de 7 à 14 minutes, pour un amateur de danse ce n'est pas très long, mais le concentré présenté réussit à produire un effet fort et surtout fort réussi. Coup de maître que de présenter cette oeuvre de Norman McLaren de 1967 qui, par sa décomposition et surmultiplication des mouvements, tout de noir et de blancs contrastés, rehausse la perception et la sensation visuelle. Pas question de laisser ma nostalgie prendre le dessus, mais quand même, il y avait du très bon dans les vieilles façons de faire.
J'avais vu sur scène "Gravity of center" et "Singeries", par conséquent, très curieux au départ, de découvrir leur passage vers le grand écran. Je peux facilement affirmer que la transposition sur grand écran modifie positivement la présentation de l'oeuvre sans en enlever la substance. Une perspective différente qui mérite que l'on s'y attarde. Une perspective qui fait que l'on voudrait revoir ses oeuvres. Il y a, par exemple, dans "Singeries" une apparente absurdité qui avec la surperposition des singeries nous amène à un deuxième niveau de réflexion. Plus approfondir cette réflexion demanderait de revoir le court.
Ensuite, "Off Ground" avec Louise Lecavalier qui nous présente la relation d'une mère et de son jeune fils et de la mort de la mère. Dans cet espace clos dans lequel il n'y a qu'une table, le tout se joue et nous, nous en sommes des témoins. Un huit minutes fort intense et dans lequel, si je me fie aux réactions des spectateurs après la présentation, l'enfant vole la vedette à la danseuse. Wow !
Enfin "Lay me Low", nous fait accompagner une marche funèbre fort touchante et dans laquelle le rythme des mouvements, des chants et de la musique nous fait bien comprendre l'importance des rituels pour aller de l'avant dans la vie pour ceux qui restent. Ceux-là, comme nous accompagnons l'âme avant sa traversée du Styx.
Les lumières se rallument et viennent devant Valérie Lessard et Louise Lecavalier. Cette dernière tout simplement nous présente les dessous et les dessus du tournage de ce court métrage qui a demandé de nombreuses tractations pour trouver le moment dans des agendas fort chargés pour des préparatifs ici au Canada et un tournage là-bas en Europe. Un lieu de tournage sans chauffage et dans lequel la neige arrivait par un toit qui avait des allures de gruyère. Mais surtout de la belle relation établie presqu'instantanément avec son jeune partenaire.
Une soirée qui se termine avec la sensation d'avoir fait de belles découvertes et de très belles rencontres. Mes pas me ramènent à la maison avec des images encore en tête et une promesse faite à moi-même, soit d'être à l'affût de ce type de soirée.
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