dimanche 3 décembre 2017

Sur mes pas en danse: "Some hope for the bastards" pour mon bonheur de spectateur.

Il m'arrive de prendre des chances et à ce jeu, je gagne et aussi, je perds. Cette fois, j'ai gagné et voilà pourquoi mes pas m'ont porté jusqu'à l'Usine C pour la reprise de "Some hope for the bastards" de Frédérick Gravel après son récent passage au FTA que je n'avais pas choisi. Cette oeuvre au programme pour deux soirs (seulement !), remplissait de spectateurs le hall d'entrée d'abord et la grande salle, ensuite. Comme quoi, je n'ai pas été le seul à avoir espéré une reprise de l'oeuvre pour la voir ou la revoir.

                                                       Photo de Stéphane Najman tirée du site de l'Usine C

Les portes de la salle s'ouvrent et je me dirige à ma place, première rangée. Chemin faisant, j'aperçois sur scène les interprètes très "relax" et j'en croise un qui me serre la main, voilà bien la façon de faire "Gravel style" avant le début d'une représentation. La salle se fait comble, certains spectateurs se font offrir une bière, d'autres, sûrement, jalousent les heureux élus. Arrive le temps de commencer, pendant que les lumières restent ! allumées, mais que les neuf interprètes (David Albert Toth, Dany Desjardins, Kimberley  de Jong, Simon-Xavier Lefebvre, Louise-Michel Jackson, Alanna Kraaijeveld, Alexia Martel, Jamie Wright et Riley Sims) se mettent en place pour le tableau d'ouverture. À tour de rôle, ils viendront "prendre" place pour nous observer, les lumières de la salle toujours toutes allumées. De la première rangée, l'effet est fort troublant et surtout réussi pour cette "rencontre du premier type".

Mais, ne voilà tu pas qu'arrive le chorégraphe et deux musiciens qui sont, en fait trois, puisque lui aussi le sera pour la suite. Pas avant, nous avoir adressé la parole, la seule fois de la soirée, avec un discours "philosophique" de son crû dans lequel légèreté et ironie s'amalgame avec intelligence du propos. L'oeuvre se remet en mouvements avec un deuxième début, tout différent et ça sera à nous de choisir notre début. Pour moi, le premier l'emporte "haut la main"! Par la suite, avec toujours ce fond immense musical intense (avec bouchons pour les oreilles sensibles), les mouvements sont forts éloquents et illustrent des pans non avouables de notre "société du paraître" en constante évolution (comme les vêtements des interprètes) dans laquelle la violence, sinon la brutalité imposent leur  présence.  Et quand, nous, spectateurs, sommes "pompés", il crée la cassure, au propre comme au figuré, nous laissant en plan. À nous de décider ce que l'on en fait de ce vide, de cette césure fort éloquente, mais aussi désarmante !

Le tout reprend sur le malaise, sur qui repose le "Gravel" de la fondation de l'oeuvre. S'en suit des mouvements fort éloquents  jusqu'à ceux, colorés d'immobilisme que j'aurais acceptés pour finaux, mais le chorégraphe me déjoue et il finit le tout avec un tableau qui est d'une puissance à en épuiser même les spectateurs.

Ravi de cette proposition, je salue bien bas de mes applaudissements pour le propos et la performance des danseuses, des danseurs, des musiciens et du chorégraphe de cette oeuvre que j'ai décrit par un mot à ma sortie de la salle, "vibrante!" dans le sens qu'elle résonne en moi.

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