Depuis que le mercure commence à entreprendre sa descente, cet automne, mes pas m'ont amené à la découverte d'une quarantaine de propositions chorégraphiques. Quelques unes m'ont laissé quelque peu dubitatif, mais aucune, indifférent. Maintenant que la fin de l'année s'annonce, voici le moment de vous proposer les oeuvres qui ont laissé dans ma mémoire les plus belles et les plus profondes impressions. Je ferai ce difficile exercice, mais en permettant de lui ajouter un complément de mentions. Qu'il peut être difficile de choisir !
En cinquième position, "La vie attend" de David Albert-Toht et Emily Gualtieri, sur laquelle j'avais écrit, "Une oeuvre sur les hommes, avec la touche féminine d'Emily Gualtieri qui présente avec verbes hauts et gestes convaincants, comment les hommes peuvent avoir des personnalités "tout azimuth". Oeuvre aussi qui peut rejoindre le plus grand nombre, à preuve, les chaleureux applaudissements de la fin et les commentaires positifs entendus à la sortie de la salle."
En quatrième position, "Quelque chose de sauvage" des étudiant(e)s du département de danse de l'UQAM sous la direction de Mélanie Demers, assistée d'Anne-Marie Jourdenais. Une oeuvre audacieuse, dans laquelle la chorégraphe a demandé, avec succès, à ces jeunes de porter des symboles "forts" et qui en plus, ont réussi à se les approprier brillamment ! Nous avons eu droit à de la danse, mais surtout à de la présence sur scène!
En troisième position, "Plomb", revisitée, de Virginie Brunelle. Une oeuvre percutante, de laquelle j'avais écrit, et je persiste, "Au final, "Plomb" irradie comme un corps noir soumis à la haute tension des relations humaines pour lesquel les tableaux présentent tout le spectre des excès de notre nature." À quand le retour chez un grand diffuseur, pour plus qu'une soirée ?
En deuxième position, "Serpentine" de Daina Ashbee, une oeuvre particulière, exigente, constituée de trois boucles, presqu'identiques, d'une trentaine de minutes du "chemin de croix" d'une femme. Si bon nombre de spectateurs ont quitté après la première répétition et la deuxième, ceux et celles comme moi qui ont persisté jusqu'à la fin, ont pu découvrir la "sédimentation de nos couches d'inconfort que seule la répétition peut amener." Je dois concéder que c'est une de mes chorégraphe chouchou, mais elle le doit à sa façon de me rejoindre qui a encore une fois bien réussi.
Enfin, en première position, "Ori ou les chambres du coeur" de Sarah Dell'Ava qui m'a transporté, au propre comme au figuré. Assis en périphérie de l'oeuvre, la vingtaine d'interprètes (amateurs et professionnels), danseurs et musiciens, m'ont captivé par leur pulsation commune d'abord, pour ensuite "exploser" et essaimer, dans lequel il y a le mot aimer, tout autour, pour ensuite, nous entraîner dans un unisson libérateur "qui nous montre la direction vers laquelle notre monde devrait aller." Le grand moment humain de ma saison danse.
Avant de conclure, je m'en voudrais de ne pas décerner des mentions spéciales pour les oeuvres suivantes.
"Would" de Mélanie Demers, autant par force du propos que par la qualité de l'interprétation de interprète Kate Holden et Marc Boivin qui portent l'oeuvre.
"Some hope for the bastards" de Frédérick Gravel. Parce qu'un Gravel, impossible d'y rester indifférent et de ne pas applaudir chaudement.
"Mécaniques nocturnes" d'Anne Plamondon qui nous a entraîné à sa suite dans un univers sombre, fort éloquent de gestes.
"Grand Finale" de Hofesh Shechter qui nous présente une grande oeuvre sur fond de guerre, avec un horizon coloré d'espoir.
Enfin, "Jérôme Bosch: Le jardin des délices" de Marie Chouinard, parce qu'il faut qu'être dans la salle pour apprécier toute nouvelle proposition de l'univers de cette chorégraphe hors-norme.
Et en complément de bilan, un petit mot sur "Dance Me" de la compagnie BJM - Les Ballets Jazz de Montréal qui m'a plu avec, néanmoins, un petit arrière goût. Mais tout cela n'est rien comparé à la scission entre les amateurs aux commentaires dithyrambiques et ceux des critiques "pas mal plus tièdes", sinon froids ! Voilà là un phénomène bien intéressant, que cette réaction opposée, mais qui peut s'expliquer par nos attentes lorsque nos pas nous portent dans une salle.
Au final, une autre saison danse fort bien réussie avec des oeuvres de tout horizon qui permet à mes pas et à ma tête d'y trouver son compte.
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