Encore une fois cette saison, mes pas m'amènent vers la présentation d'une oeuvre que j'avais ratée lors de sa première présentation, ("Les Dieux de la danse" sont avec moi !!!!) soit "Would" de Mélanie Demers avec sur scène avec toute leur présence, Kate Holden et Marc Boivin.
Pour tenter de bien transmettre ce que la salle "full" remplie en ce lundi, première soirée de reprise, (merci Théâtre La Chapelle !!!), a pu découvrir, mes mots sont de piètres alliés. De piètres alliés pour le spectateur, mais tout à l'inverse pour Marc Boivin, avec ses grosses lunettes noires, qui nous attend calmement, assis par terre, à notre entrée dans la salle. Cette présence ne semble pas attirer l'attention en entrée de jeu, avec ces conversations fort présentes tout autour de moi. Mais le temps passe, le niveau sonore diminue et moi, je ne trouve pas mon crayon pour noter !!! Le temps passe encore et la salle devient toute silencieuse, sans que les lumières ne diminuent, pendant que j'implore ma mémoire de me rester fidèle pour conserver l'essence de ce que je verrai ou de ce que je vivrai.
Photo de Jeremy Mimnagh tirée du site du Théâtre La Chapelle
Ça y est, les lumières s'éteignent et tous les regards sont dirigés vers l'interprète qui nous interpelle avec un long et interpellant diatribe utilisant une panoplie de phrases débutant par "Ça serait ..." Moi, de ces phrases, je n'en retiens peu de mots, mais de l'intensité de celui qui les émet, j'en suis encore fort impressionné. Moi, qui a encore en tête la sensation des mots d'ouverture de "La vie attend" de ce même interprète, de celui par qui "le verbe arrive", dixit, fort justement, le feuillet de la soirée. Oh, que je voudrais tellement pouvoir relire et ressasser ces mots, denses, dont la poésie percutent comme un jab dans ma tête, mais qui s'évaporent trop vite. Puis, de l'ombre, viendra elle, doucement et en silence avec ses feuilles pour écrire vite et arracher la feuille qui cédera sa place à l'autre. Les mots se disent par lui ou s'écrivent par elle, mais, "for sure", pour la suite, "I would be there" !
Et pour la suite, effectivement, les mouvements prennent place, tout aussi éloquents dans ce duo qui a tout de la matière et de l'antimatière, de l'intensité de l'un et du calme de l'autre. de ces forces tout en opposition. Si le verbe énonce, les gestes expliquent, avec autant d'à propos que de conviction. Et pour conclure, je me permets de citer les mots de Frédérique Doyon (dans Le Devoir du 9 avril 2015), "Petit bijou loufoque, Would, de Mélanie Demers, se situe à l’intersection de ces prospectives diamétralement opposées qui résument si bien l’humain, ses désirs infinis, comme ses peurs." et dans cet humain confronté dans ses oppositions, je m'y suis fort bien retrouvé.
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