Dernier programme de l'année 2017 chez Tangente et le titre, comme le thème qu'il sous-tend est prometteur, "Être humain". De cette humanité d'être et de devenir, mais aussi et surtout, celle qui avance et qui ose aller au devant.
Et de cette image que nous pourrions nous faire de ces pas "aller au devant", Ingrid Vallus, chorégraphe et interprète, nous propose "Féral" qu'elle nous présente comme "une étude exploratoire sur le caractère sauvage des êtres humains et de leur animalité camouflée." Je serais tenté d'ajouter que pour son exploration, elle utilise fort brillamment l'opération toute moderne de "recalcul en cours", tout au long de ces déplacements "à quatre pattes", en fonction de ces couloirs ou cercles d'éclairage.
Photo de Christina Alonso tirée du site de Tangente
L'animalité de la nature humaine, s'est présentée à nous avec ces pas, qui semblent affronter un monde incertain qui l'oblige à évoluer. De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant. Pourra-t-elle se mettre debout et affirmer sa vraie nature humaine ? Voilà une question qui s'est imposée en moi durant la première partie et la réponse je l'ai eu, mais que je garde tout en moi. Mais de son évolution, avec ses gestes amples, dans les directions tout de lumière orientées. Et son cheminement, pour nous comme pour elle, arrive à sa fin tout en douceur. Au final, une oeuvre qui m'a parlé, touché aussi, mais surtout m'a fait réfléchir sur notre nature "humaine" !
Arrive l'entracte et, surprise !, nous pouvons rester dans la salle. Et assez rapidement, arrivent la chorégraphe-interprète Gabrielle Bertrand-Lehouiller qui avec sa "complice", Leticia Hamaoui prennent possession de la place. On nous demande aussi de mettre sur "acétate" une pensée du moment et, évidemment, je me prête avec plaisir au jeu, avec un "je suis heureux d'être ici" fort sincère et signé par un coeur. Sur cette "acétate" que j'ai déjà bien rempli, d'autres, par la suite, y mettront leurs mots, comme quoi un spectacle de danse contemporaine peut réserver bien des surprises. Les préparatifs se poursuivent, pendant lesquels le sort (retrait ou maintien) d'une chaise fait l'objet d'un long débat entre les instigateurs de l'oeuvre "La paix dans le monde". En entrée de jeu, il semble que ni l'une (la chaise), ni l'autre (la paix dans le monde) sauront faire facilement l'objet d'un accord. Et nous, impuissants, comme en écoutant "Le Téléjournal", nous surveillons les péripéties qui, du point de vue du spectateur, s'étirent en longueur! Mais soyez rassurés, il y aura. à propos du sort de la chaise, une conclusion bienveillante ! S'en suit, un échange sur la nature et le nom du filtre que le projecteur utilisera pour accompagner l'interprète. La question fondamentale qui vient à l'esprit, sommes-nous à la générale ou est-ce qu'on nous entraîne dans un jeu dont nous sommes les spectateurs ? Impossible d'y répondre, pour ma part, je suis déconcerté et certains spectateurs refusent de jouer le jeu et quittent.
Mal leur en pris, parce que la suite nous présente un moment de danse fort intense, durant lequel, la danseuse prend possession de la place de ses mouvements fort bien éloquents avec "sa complice" qui l'accompagne fébrilement pour lui donner son bon fond d'écran, grâce au rétroprojecteur mobile. Et le tout se termine, après ces "feux d'artifice" de mouvements subitement et en douceur avec le repos "de la guerrière" pour, je le suppose, apprécier "La Paix dans le monde".
Au final, un programme double tout en contraste avec comme le fait souvent "Tangente", deux oeuvres qui surprennent et qui font réfléchir sur notre position de "Être humain" aujourd'hui.
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