lundi 14 octobre 2019

Sur mes pas au théâtre: Deux soirées de théâtre "tout' tout court", fort riches et intéressantes de leur diversité !

Impossible de ne pas me rendre à une ou deux soirées du Festival tout'tout court, le 5@7 de présentation rendait la chose incontournable. C'est donc pourquoi, mes pas m'ont d'abord porté jusqu'à la Maison de la culture Maisonneuve pour assister à la soirée "POURFAIREUNEHISTOIRECOURTE" (oui, oui, c'est le titre officiel, écrit comme cela !) et ensuite le lendemain aller à la découverte de "enPARALLÈLE" dans une toute petite salle toute intime au deuxième étage de la Bibliothèque Langelier.

C'est quinze courtes propositions d'une dizaine de minutes chacune, formule "tout court" oblige, que l'on me proposait. Une quinzaine de propositions de différents styles qui m'ont plu et captivé à des niveaux variables, mais jamais ne m'ont ennuyé ou déplu. Deux soirées, au début desquelles Véronick Raymond nous accueillait avec son enthousiasme et son dynamisme contagieux. (Question de spectateur: elle met quoi dans ses céréales le matin ? Parce que moi aussi, j'en veux!). Elle nous présentait les origines de ce festival et ses objectifs. S'il y a un avenir pour les pièces de théâtre de courte durée (et selon moi, il devrait y en avoir un !), il passe par les artisans de ce festival.

Mais revenons à la première soirée durant laquelle dix œuvres nous étaient proposées et vous me permettrez avant de vous partager mes impressions de vous les présenter.

"bréviaire du matricule 082" de et avec Maya Cousineau Mollen,

"mme m" de et avec Ahmad Hamdan",

"la résurrection de sainte-catherine d'alexandrie de et avec Camille Messier accompagnée par Justine Bouchard, Koralie d'Aragon Bisson, Sarah Leblanc-Gosselin, Olivia Leclerc, Anabelle Payant, Roxane Tremblay-Marcotte,

"simoneau, tanguay, beauséjour & associés" de Dominic Laperrière-Marchessault avec Marie-Christine Raymond et Marie-Ève Sansfaçon.

"pas le choix" de Louis-Philippe Tremblay avec Jean-François Beauvais, Antoni Castonguay-Harvey et Gabriel Morin.

"carreaux" de Marilyn Perreault avec Marc-Antoine Sinibaldi,

"mon main man" de et avec Amir Sam Nakhjavani accompagné par Baharan Baniahmadi et Alexandre Dubois,

"renaissance" de et avec Véronick Raymond,

"born again christine" de et avec France Larochelle accompagnée par Stéphane Franche

"je ne te reconnais pas" de et avec Vanessa Seiler.

Assister à dix courtes pièces, présentées l'une après l'autre (à l'exception d'un court entracte au milieu) pourrait s'avérer un exercice exigeant, sinon difficile. Mais compte-tenu de la diversité des univers, "n'appuyant pas sur les mêmes boutons intérieurs", le tout s'avère fort agréable et surtout, jamais lassant !

Chacun des spectateurs trouvera ses coups de cœur et puisque je ne fais pas exception, je vous les partage. D'abord, "bréviaire du matricule 082", sans rapport avec un autre numéro de matricule fort connu, nous averti la poétesse innue Maya Cousineau Mollen. Une belle rencontre composée de moments "poétiques" empreints de simplicité et de mots riches de sens. Pour saisir la beauté de son écriture, je vous propose un lien ( http://www.nativelynx.qc.ca/litterature/maya-cousineau-mollen/).

Tout de suite, un autre moment fort, "mme m", par son texte, mais surtout par l'interprétation d'Ahmad Hamdan. Sa rencontre improbable avec madame M est riche en espoir dans un avenir de rencontre des univers différents.

Côté espoir, "simoneau, tanguay, beauséjour & associés", nous fait rencontrer une jeune femme dont nous apprendrons et que nous ressentirons, surtout, les parties sombres de sa vie. Celui qui "remplit le vide" de son C.V., mais qui a tout d'un rayonnement fort "lumineux" sur son avenir, avec une finale fort bien réussie.

Et pour compléter ma liste, "je ne te reconnais pas" de Vanessa Seiler qui m'a encore plus touché que lors de la première fois (lors d'une lecture publique du collectif  Les Intimistes dont elle fait partie). Enrichi par une mise en scène et une projection vidéo, j'ai été touché par celle qui me parle de sa mère. Celle qu'elle n'a jamais connue. Du vide immense qu'elle éprouve et qu'elle nous transmet. Ces paroles qui pour moi, bien après, m'ont laissé sans voix et quelque chose dans la gorge.

Je quitte l'endroit avec plein de belles images en tête et anticipant déjà mon prochain rendez-vous le lendemain.

C'est donc plus à l'est dans une petite salle au deuxième étage de la bibliothèque Langelier, "le Cube" que mes pas me portent pour découvrir les cinq courtes pièces de "enParallèle". C'est avec tout plein de spectateurs que nous découvrirons d'abord "dummies" de et avec Mélodie Bujold-Henri accompagnée par Guillaume Bouliane-Blais, Mélodie Bujold-Henri et Juliette Ouimet, un de mes coups de coeur de la soirée. Une oeuvre qui nous montre qu'une main cachée dans une marionnette peut révéler des trésors de possibilités relationnelles.

Il s'en suit "capo maximo" de Patricia Rivas par Julia Lozano, Jean-Louis Luque et Kathy-Alexandra Villegas. Encore cette fois, ce texte d'abord présentée par l'auteure qui interprétait tous les personnages lors d'une soirée de Les Intimistes, prenait une coloration différente, mais une sincérité toujours présente. Un hommage à son père, homme fort humble, qui ne laisse pas indifférent.

"les blobs" de Madame Cosinus, par Véronick Raymond se présente comme une conférence scientifique sur un organisme vivant fort intrigant. Mais, peu à peu, nous découvrons que cet être envahissant, n'a rien d'une algue bleue dans un lac, mais être vivant fort bien articulé que nous pouvons découvrir dans nos maisons. Je n'en dit pas plus, le plaisir de découvrir ce qu'est un "blob" mérite que je m'arrête ici.

"la coloc" de Luc André Bélanger avec Simone Latour Bellavance, Phoebe Major Mewse, David Bélanger et Olivier Ross-Parent, nous montre que même un filament de texte peut produire une oeuvre fort riche, suffit d'y introduire des mimes fort éloquents. Un autre coup de coeur pour moi.

Le tout se termine avec "vhs" de et avec Véronique Lafleur accompagnée par Pénélope Deraîche-Dallaire. Deux sœurs fort différentes qui explorent des univers passés, présents et futurs dans une histoire qui recèle une fin inattendue.

Au final, je peux conclure que ce n'est pas parce que c'est "court" que ça ne fait pas grand effet et qu'on ne s'en souvient pas longtemps. Du fort bon théâtre différent qui mériterait d'être vu par le plus grand nombre de spectateurs. Du théâtre accessible qui nous oeuvre des horizons.


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