De celle, Mellissa Larivière, qui me propose des sorties prometteuses (et qui remplissent leurs promesses !) au ZH Festival, j'étais invité à découvrir sa série "Body Electric" à l'Usine C. Deux séries de deux propositions et, pour le bonheur de mon agenda, les deux oeuvres que je ne n'avais pas déjà vues étaient présentées dans le même programme double. Et par conséquent, j'y étais et fort curieux !
Mon arrivée fort hâtive, m'a permis d'être au premier rang de la Petite Salle, pour "Umanishish (ou fœtus d'orignal") présentant sur scène Soleil Launière (artiste innue), dont la performance est amplifiée par les effets visuels de Gonzalo Soldi. Au final de ce cycle de vie que j'ai pu découvrir pendant les 60 minutes de prestations, je me suis dit et j'aurais tant voulu lui dire, "repose en paix, petite soeur !" Parce que, des tous premiers moments durant lesquels elle chante accompagnée de son tambour jusqu'à la finale, où elle nous quitte, son chemin s'avère difficile.
Au tout début, sortant de l'ombre de la nuit, la voix prend le temps de faire sa place et nous, nous sommes témoins de sa "naissance" et des prochains pas qu'elle fait. Il y aura ce moment fort troublant, et mon préféré, durant lequel le sang dont elle s'abreuve corporellement est un symbole de souffrance. Il y a aussi celui, en finale, durant lequel, derrière une toute petite ampoule, sa voix me subjuguant, je découvre derrière elle, l'effet lumineux s'amplifiant d'abord pour peu à peu disparaître.
Présenté par les artistes de l'oeuvre, "Umanishish est un appel au courage et à la résistance contre les ennemis contemporains de l'humanité !" Une fois cette toute petite lumière éteinte et toutes les autres allumées, sauront nous l'entendre cet appel, mais surtout, y répondre. Soleil, sache que pour moi, tes pas sauront me guider et pour cela merci, "petite soeur" !
Photo de Soleil Launière tirée du site de l'Usine C
Le temps de revenir au moment présent, mes pas se dirigent, un étage plus haut, afin d'attendre pour prendre place dans la Grande Salle en mode intime, cette fois pour découvrir "Untitled I + III" d'Andrea Pena & Artists.
Photo de David Wong tirée du site de l'Usine C
J'ai, dans le titre, indiqué que cette soirée était contrastée, parce que voyez-vous, elle l'était ! Si la première oeuvre se déployait à partir de l'ombre, la deuxième le faisait dans la lumière. C'est donc dans la grande salle, dépouillée de tout artifice, sinon le mur de briques tout en arrière.
Une fois, tous les spectateurs en place, nous arrive du côté de la scène, un homme (François Richard), qui se dévêt de ses vêtements pour ne garder qu'un cache sexe. Il s'en suit sous la lumière blanche, vive et toute crue, une suite de mouvements qui je dois l'avouer m'a surpris et dont le propos m'a échappé au départ et qui m'a échappé jusqu'à la toute fin. Il en reste que de cette proposition sans titre, d'abord en solo et ensuite en trio (François Richard, rejoint par Jean-Benoit Labrecque et Kevin Delaney( (comme le titre l'annonçait !), j'en ai ressenti un trouble face aux gestes fort percutants et aussi à ces regards fort déterminés vers nous. Particulièrement touché par ces corps qui roulent "sans fin", comme nous, de façon allégorique, abordons notre quotidien ! Il y a dans cette impassibilité exprimée, une touche et une exigence Daniel Léveillé, qui demande un apprivoisement. Mais comme l'oeuvre dure près de 90 minutes, elle le permet ! Une oeuvre qui me rend fort admiratif face à ces hommes à qui ont demande des efforts physiques fort évidents que la sueur témoigne de façon fort éloquente !
Andrea Pena nous propose une oeuvre politique colorée de vulnérabilité. Si son intention m'a échappé, ses gestes, eux, m'ont rejoint "totalement" dans mes trippes !
C'est avec ces deux oeuvres toutes différentes en tête que j'ai quitté l'Usine C et qui m'ont accompagnées dans la nuit d'un automne tout sombre. Ce qui m'a permis de méditer sur la perspective artistique face aux lendemains troubles qui nous attendent.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire