En ces jours où le temps se fait froid, se fait sombre aussi, et je ne parle pas ici de ce que mère Nature nous propose, mes pas m'amènent jusqu'au Théâtre Aux Écuries, Ils m'y amènent pour découvrir la perspective du chorégraphe Benjamin Hatcher sur le monde actuel . "Un microcosme, un lieu de rencontres d'individus, vulnérables, fébriles, précaires dans leurs relations humaines, mises à l'épreuve dans leur équilibre mental et physique, leur stabilité collective, en quête de soutien, d'acceptation, d'un humanisme régénéré.", peut-on lire dans le feuillet de la soirée. Pour le faire, il utilise la gigue contemporaine avec une touche toute personnelle (et inédite pour moi). Il incarne son propos à travers le corps de sept interprètes, Stéphanie Boulay, Sandrine Martel-Laferrière, Mélissandre Tremblay-Bourassa, Olivier Arseneault, Philippe Meunier, Antoine Turmine et Ian Yaworski.
Photo tirée du site de Danse-Cité
Une oeuvre qui m'est apparue comme une allégorie de notre univers, de son Bing-Bang initial (lire ici son déploiement) à son Big Crush (lire ici son repliement sur soi !). Le tout débute donc avec cet homme, seul sur scène, dont on ressent rapidement la différence et l'isolement. Arrive les autres, le transformant en homme seul parmi les autres. La solitude se ressent encore plus avec la proximité des autres.
Les différents tableaux qui suivent, illustrent l'univers après le Bing Bang avec des êtres qui se déplacent, se rencontrent et s'éloignent comme les différents objets astraux dans l'univers. Le propos est porté par les déplacements et les pas de gigue, surtout, mais je ne peux rester indifférent à ce langage des mains et des bras déployés. Je suis particulièrement touché par les duo ! Dans ce jeu de la vie, le chorégraphe affirme par sa proposition qu'il y a ceux que nous laissons derrière, les exclus, suite au repliement sur soi, conséquence inévitable du Big Crush. Quiconque suit les différents résultats électoraux dans le monde, ressent bien le message du créateur sur la montée de l'intolérance et de l'indifférence et de la façon d'y faire face.
Nous en avons eu des illustrations fort éclairantes des rapports entre humains dans la société actuelle, par la danse et son incarnation par les interprètes sur une trame musicale fort riche,. Cela sur une thématique dont le titre annonce bien la contradiction entre nos actions et nos intentions selon notre lecture du titre, soit Sonore désaccord ou Sonore des accords ! Comme quoi, un accent peut changer bien des choses.Une soirée qui m'a amené à la réflexion pendant et qui aussi et surtout m'a laissé des traces après en revenant et encore maintenant.
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