vendredi 18 septembre 2020

Sur mes premiers pas en danse dans une salle: "More-Than-Things" à découvrir, même les yeux fermés !

 L'invitation à revenir en salle, depuis "une éternité" était fort tentante et je l'ai acceptée avec grand enthousiasme. Pour être certain, j'avais tous mes billets pour l'année depuis le pré dévoilement de la saison du La Chapelle et un de ceux là était pour le "laboratoire", "More-Than-Things" d'Émile Pineault et de toute son équipe. Un laboratoire, pour les moins familiers, consiste à présenter à un public, une étape de travail en cours d'une oeuvre en création ou en évolution. Vous avez là tous les ingrédients pour m'intéresser. Parce que voyez-vous, je pourrai peut-être humblement contribuer au produit final ! 

                                                  De Vjosana Shkurti tirée du site du La Chapelle

Et pour ce faire, je me rends bien à l'avance, soit plus de trente minutes, question d'avoir ma "bonne" place ! Et, ne riez pas s.v.p. (!) j'apprends avant de rentrer en salle que nous ne serons qu'une quinzaine de spectateurs disposés tout autour de l'espace de prestation. Malgré tout, tout en respectant les règles de distanciation et d'hygiène propres à notre époque, j'ai pu, pendant mon attente, échanger de façon fort agréable avec les gens du La Chapelle et d'une des membres de l'équipe de l'oeuvre à voir. J'y apprends que cette proposition s'adresse aux personnes voyantes et aux personnes avec un handicap visuel. C'est donc bien informé et surtout bien heureux de revenir en "salle" que j'attends de prendre place. 

Le moment venu, je rentre et après avoir évalué les possibilités (sur les quinze places, je vous rappelle (!) indiquées par une flèche ), je trouve la mienne, y prend place et ensuite, enlève mon masque. Devant moi, un espace circulaire jaune qui a toutes les allures d'une piscine sur ou sous laquelle se retrouvent deux personnages (Nien Tzu Weng et Émile Pineault). La vie réserve parfois des coïncidences, parce que une de mes dernières sorties culturelles, d'avant pandémie, était à la Nuit Blanche du CCOV, "Short & Sweet recyclé XXL) durant laquelle, Émile Pineault et ses acolytes nous proposait l'oeuvre la plus audacieuse, soit celle d'imaginer, parce fait dans l'obscurité, le mouvement de ses corps par le bruit et aussi notre imagination. 

C'est en gros ce qu'il proposera dans ce qui suivra aux spectateurs, dont deux sont des non voyants, comme je l'apprendrai lors de la discussion qui suivra la présentation. 

Parce que le plaisir de découvrir est un aspect fort important de cette proposition, je me garderai d'être trop descriptif. Cependant, je peux facilement vous donner quelques unes de mes impressions sur cette oeuvre qui se veut surtout performative et multi sensorielle. Pour le voyant que je suis, il y a deux corps qui évoluent dans l'espace rempli d'objets. Certains moments sont fort éloquents, tandis que d'autres plus abstraits. Les sons produits par les déplacements sont parfois très éloquents, parfois très discrets. Quelque fois pendant la prestation, je me suis mis dans la peau d'un non voyant et je me suis fermé les yeux. De façon surprenante, mon imagination produisait une histoire, mon histoire, tandis que les yeux ouverts, tout me semblait plus abstrait ! Comme si les sons dans la nuit, toute jeune enfant sous notre couverture pouvaient créer des êtres mystérieux et aussi des inquiétudes. Les bruits entendus, une fois traités et amplifiés dans notre cerveau produisaient une histoire toute personnelle ! 

J'ai donc eu les yeux ouverts, d'autre fois les yeux fermés, mais tout le temps les sons et les mouvements produisaient leurs effets.

Une fois la fin arrivée, nous sommes invités à rester en salle pour partager nos impressions. Et je suis resté ! Pour cette partie, je retiens les aspects suivants, Émile Pineault est entouré d'une grosse et belle équipe. La pandémie a "coupé les ailes" des créateurs qui voulaient présenté une oeuvre de proximité intégrant le toucher que la pandémie a cruellement amputé ! Aussi que pour un non voyant, soixante minutes, c'est long, surtout quand les sons se font plus discrets. Enfin, je suis jaloux, et le mot est faible, lorsque cette spectatrice non voyante nous partage son histoire perçue ! 

Je vous partage enfin, mon dernier commentaire, voilà un minerai encore à purifier, mais qui a une grande valeur et que je me promets de découvrir (les yeux ouverts ou fermés ???) la suite.

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