Il m'arrive de mûrir ma réflexion sur une oeuvre et souvent, cela s'avère salutaire. Non pas que ma perspective change nettement, mais que de nouveaux éléments l'enrichissent. C'est ce qui est arrivé lors de mes visionnements de la proposition d'Andrew Skeels et Isabelle Panneton, "Appel/Éveil au sommet". J'ai attendu avant de me compromettre à rédiger sur ce que j'y ai vu. Et c'est lorsque j'ai visionné la proposition, la semaine suivante, de Daina Ashbee et Alejandra Odgers, "Try-fixer" que ces deux oeuvres n'ont fait qu'une ! Et voici pourquoi !
"Appel/Éveil au sommet" nous présente d'abord un homme (Stéphane Beaulac) qui joue de la trompette dans un grand espace vert en pente. Et puis nous "arrive" un autre (Andrew Skeels), d'abord dans un flou , puis ensuite de façon plus nette sur une scène toute noire. Je sens rapidement que devant moi, c'est un soldat sur un champ de bataille qui semble affronter une force adverse. Il exprime en gestes ses différentes émotions face à un ennemi invisible et insaisissable ! Il encaisse, il riposte, il chute, il se relève avec des gestes qui sont fort éloquents ! Il le fera jusqu'à la toute fin où nous l'abandonnerons face à son destin.
Mais qu'arrive-t-il à cet homme après ? Saura-t-il reprendre vie dans un monde plus normal ? Et la réponse m'a été fournie par la suivante, celle de Daina Ashbee et Alejandra Odgers. Nous passons d'un champ verdoyant à un milieu lacustre où nous sommes accueillis par le son de la flûte (Caroline Séguin) qui a tout de l'appel. Mais pour appeler qui ? Dans les profondeur du lac, on perçoit une présence qui produit des mouvements sur la surface. Et après des efforts tout en son et en mouvements, un homme émerge (Benjamin Kamino). Il semble à bout de souffle. Serait-ce notre soldat de la première proposition qui tente de revenir à une vie normale ? Il tente de le faire sur la même scène noire au milieu d'un lac ! Tout est difficile, malgré l'appui du son de la flûte, au son parfois surprenant. Cet homme sans protection, ni vêtements, tente de rester à la surface, comme l'on tenté plusieurs soldats revenus à la vie "normale". Mais que lui arrivera-t-il ? Pas question pour moi ici de vous le dévoiler.
De façon générale, je voudrais mentionner la participation particulièrement active de la flûtiste dans cette oeuvre. Elle ne reste pas en retrait de l'oeuvre et elle a les deux pieds dedans, comme au début de l'oeuvre avec ses deux pieds dans l'eau ! Son rôle est fort important dans ma lecture de cette histoire proposée.
Ainsi donc deux œuvres qui ont de la suite et que je vous propose de découvrir à la suite l'une de l'autre.
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