lundi 12 juillet 2021

Sur mes pas (réels) vers du théâtre et de la danse: Rencontres réussies avec "Spartacus" et "Summer Swish" !

Informé que de la danse serait présentée en plein coeur de mon quartier Villeray (au Patro Le Prévost, plus précisément), j'ai bloqué mon agenda et j'ai acheté mes billets solidaires (parce que tout travail mérite une rétribution) pour la découvrir. La soirée s'annonçait belle et joyeuse en ce dimanche soir, tout juste après la victoire de l'équipe italienne à l'Euro. C'est donc dans un petit espace extérieur, tout juste à côté de l'immeuble principal que je pourrai découvrir sous un jour nouveau "Summer Swish" de Stefania Skoryna et Chloe Hart (As They Strike Collective) que j'avais vu sur la rue Ste-Catherine (devant le Complexe Desjardins) en plein heure de dîner, il y a presque trois ans. La phrase de présentation de l'époque était comme prémonitoire à ce que je découvrirai un peu plus tard dans la soirée, ("une nuit estivale d’une manière poétique et intemporelle…"). J'avais conclue mon texte avec la phrase suivante prémonitoire, "Une œuvre qui a capté l'attention et qui mériterait à être représentée à l'extérieur durant la prochaine saison estivale." Le spectateur que je suis est patient et sa patience a été récompensée. E il y avait une autre proposition au programme, théâtrale celle-là, "Spartacus" du Collectif  Diodème (auteur et metteur en scène Hugo Fréjabise). Je suis un peu gêné, mais moi l'histoire de Spartacus, sous ces différentes déclinaisons, je ne la connais pas vraiment. Ainsi donc, en première partie de cette soirée, pendant que les Italiens de Montréal font résonner leurs klaxons, je découvrirai l'histoire de ce gladiateur thrace qui s'est révolté contre la République romaine, assis comme bien d'autres, l'heure venue, dans ce petit espace qui a tout du théâtre grec de l'époque (très bon choix des organisateurs !!!)

Photo de Dadid Wong tirée du site FB de Hugo Fjb

Le narrateur (Hugo Fréjabise) accompagné par Zoé Boudou, Louis Carrière, Esther Duplessis, Hugo Fréjabise, Jonathan Massove Guerville, Anna Sanchez, Jean-Luc Terriault, je serai captivé par les différents épisodes de la révolte et de la fuite de Spartacus. L'introduction est fort bien imaginée et permet de comprendre que nous ne choisissons pas toujours notre destin et que c'est souvent lui (sous la forme d'un glaive ici) qui nous choisi. Une fois investi de cette responsabilité comment aller de l'avant et de faire suivre les autres. Voilà ce que je retiens le plus de la création de l'auteur qui a su avec une scénographie relativement simple à nuancer les évènements fort bien portés par tous les interprètes. Sur un ton parfois léger et humoristique, le message fort porte. Une proposition intéressante autant au plus vieux qu'aux plus jeunes qui je le voyais restaient captivés. J'en retiens quelques phrases marquantes, peu importe l'époque, "la vie, comme l'arène, aime les vainqueurs" et "l'angoisse est le vertige de la liberté". Mais au final, ce que me rappelait le plus cette oeuvre est qu'elle est toujours d'actualité. En effet que vous dirigiez un groupe d'esclaves-gladiateurs rebelles ou un peuple, il faudra toujours choisir le "chemin à suivre", vivre avec l'anxiété de faire le bon choix souvent envahi par le doute. Tout cela avec autour de soi des gens qui ne seront pas d'accord et qui l'exprimeront haut et fort. 

Le destin de Spartacus que nous propose Hugo Fréjabise s'avère pour moi une oeuvre campée dans notre époque. En cette soirée fort riche en klaxons qui apportaient une touche surréaliste, l'effet n'en était que plus grand. Une belle découverte pour moi et un nom à ajouter à ma liste à suivre.

Le temps passe, la nuit commence à prendre ses aises et il y aura un court entracte avant de poursuivre avec "Summer Swish". Intérieurement, je suis un peu inquiet, la noirceur se fait de plus en plus  présente. Et puis arrive Chloe Hart qui nous annonce le début de la représentation qui sera un déambulatoire. Tout juste après "la lumière" se fait dans ma tête. Le fil argenté que chaque interprète portait en cette heure de dîner, il y a trois ans,  est remplacé par un fil électrique avec de petites ampoules lumineuses. Les corps feront donc un avec ces petites lumières. Le tout débute avec ces quatre femmes (Stéphanie Boulay, Lorena Salinas, Camille Trudel-Vigeant et Jenna Beaudoin) qui portent la lumière, là juste devant moi. Difficile pour moi, en entrée de jeu, de trouver pourquoi ces êtres lumineuses se déplacent, sinon pour capter notre attention. Et puis, elles se déplaceront dans le lieu tout autour avec nous à la suite. Ce qui ramène mes réflexes d'antan (lire ici avant la pandémie), ceux de me déplacer avec un groupe et garder le contact avec l'œuvre. Je suis donc avec plaisir le trajet de ces étoiles filantes et puis après une vingtaine (trop courtes) minutes, elles se transforment de celles que nous suivons le chemin en celles qui nous montrent le chemin. 

Et la boucle est bouclée avec ces deux œuvres, qui, pour moi, ont le message commun de nous montrer le chemin à suivre. Et autant aujourd'hui qu'il a plusieurs siècles, c'est à nous de faire notre choix ! Un programme double fort bien réussi et qui mérite que l'on y assiste.

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