À une édition précédente, sinon à l'édition précédente (celle de 2019) de "Boomerang - danses partagées", "plateforme de diffusion développée par l’École de danse contemporaine de Montréal offrant à ses diplômé.es la possibilité de présenter le fruit de leur création", j'y étais en personne. Cette fois, c'est devant mon écran que je découvre les cinq propositions de cette édition. Cinq oeuvres de moins de dix minutes, sauf une que j'ai visionnées une à la fois d'abord et une deuxième fois une à la suite de l'autre. Avant d'approfondir mes impressions sur chacune d'elles, je dois avouer que si la proximité me manque, la qualité des captations et des effets qu'elles permettent compensaient amplement. L'utilisation de lieux de performance différents et des effets visuels, dont celui de la rencontre face à face fracassante en fin de présentation, étaient fort bien réussies ! Voilà un bel exemple où un vidéaste-monteur peut apporter une plus value fort intéressante. Ces jeunes ont, de ma perspective, passé, haut la main, le défi du passage au numérique. Maintenant, passons à mes quelques impressions sur chacune de ces propositions.
Photo de Christophe Benoit-Piau par Ariane Famelart tirée du site de EDCM.En début de programme, "Enveloppe" de et avec Mathilde Heuzé (qui avait aussi présenté une création, riche en visuel lors de ma visite précédente à Boomerang- danses partagées") propose une oeuvre futuriste toute esthétique et fort éloquente. Comme elle le voulait, j'y ai vu une jeune femme naître dans le cercle d'un cordon lumineux. J'y ai vu son évolution pour s'en libérer et aller de l'avant. Mon coup de coeur de cette édition ! J'ai particulièrement apprécié la proximité de cette femme avec la prise de vue si proche de ses yeux. Bravo à la vidéaste Anne Castelain !
Il s'en suit "(A)vec e(L)le" de et avec Louise Gamain et Alicia Toublanc. D'abord les gestes portés par les paroles (texte de Marie Lévêque) qui permettent d'apprécier l'importance de la séparation de ces deux femmes, chacune dans leur univers. Ensuite, c'est par leurs mouvements en salle, mais pas ensemble, entrecoupés de flashs du passé, que nous suivront leurs états d'âme jusqu'à leur rencontre virtuelle fracassante. Bravo aussi au vidéaste Samuel Valiquette.
"Si nos corps se faillent, si nos failles se corps" de et avec Catherine Bellefleur et Julianne Decerf suit. Juste un petit mot pour indiquer mon appréciation du titre avec sa dualité complémentaire qui laisse de la place à notre imagination. Et le texte de présentation qui débute par "Les créatrices se sont intéressées au phénomène de sublimation.", a rendu l'ex prof de chimie que je suis fort curieux. Le tout débute dans un environnement de massif rocheux, mais se déplace vite dans un grand espace gazonné. Les gestes de l'une et de l'autre d'abord indépendants, peu à peu s'harmonisent. J'ai bien ressenti la douleur de l'une face au corps inanimé de l'autre. Mon histoire avec des flashbacks, celle que je me suis faite, est celle de ces deux femmes qui ont tenté, mais qui n'ont pas réussi. Et c'est dans la douleur suite à cet échec que le tout se termine. Bravo à Louis-Philippe Michaud pour la captation.
Ensuite, "Chimère" de et avec Christophe Benoit-Piau nous présente les états d'être et d'émotions d'un homme en gestes et en mouvements. Le déploiement des gestes pour exprimer ou tenter d'exprimer ce qui se passe en dedans de lui. Une oeuvre sobre jusqu'à la finale qui n'apporte pas de réponses à la question qui me vient, soit que deviendra cet homme après avoir exprimé autant ses interrogations ? J'ai particulièrement apprécié la contribution musicale de Charles Labrèche et Gabriel Vincent-Beaudoin et la captation vidéo de Susanne Serres était juste.
Le tout se termine avec "May the best looser win" de Chéline Lacroix avec Madeleine Bellefeuille, Solene Bernier et Mathieu Hérard. En entrée de jeu, je dois avouer que j'ai été agacé par le fait que les interprètes portaient un couvre visage. Mais une fois, cet agacement surmonté, j'ai été captivé par cet homme qui passe dans différents états avec ces deux femmes qui, êtres imaginaires" ou génies espiègles" l'accompagnent et qui lui tendent des pièges. Rêve ou réalité ?, voilà une question que je me poserai jusqu'à la toute fin ! Mention à la captation vidéo de Louis-Philippe Michaud.
Au final, voilà des jeunes artistes qui ont su utiliser les moyens pour nous présenter des créations intéressantes et que je me ferai un plaisir de revoir dans un futur pas trop lointain, en présence de préférence !
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