"Rapture" de Dave St-Pierre, nous était proposé dans le cadre de la semaine de Fierté Montréal. Cette proposition s'adressait à qui, me demanderez vous peut-être. Compte tenu du moment, il était possible que certain.es ne se sentent pas concerné.es ou intéressé.es par la nouvelle création de ce créateur hors norme, iconoclaste aussi, qui se voulait "une fresque-hommage à toutes ces personnes qui vivent leur différence au grand jour, face à un monde particulièrment hostile" ! Parce que, voyez vous, un certain nombre de sièges étaient vides pour la dernière représentation en ce samedi soir dans "Le Monastère" rue Ste-Catherine. Et c'est bien dommage !!!
Je sais bien que les propositions de Dave St-Pierre ne s'adressent pas à tout.es, mais moi qui les ai à peu près toutes découvert depuis ma première fois avec "La pornographie des âmes", j'en suis toujours revenu interpellé. Il y a dans ses créations un amalgame de propos et d'esthétique qui me captive et "Rapture" n'a pas fait exception.
Crédit: Valérian Mazataud tirée du site du quotidien Le DevoirDonc en ce samedi soir mes pas m'amènent jusqu'à la porte du lieu de présentation au centre-ville de Montréal, rue Bishop. Une fois rendu à l'intérieur, je suis guidé jusqu'à mon siège au pied de la scène au milieu de la place avec tout en haut, un bloc de tissus suspendu. Jusqu'au moment de commencer à l'heure, pile-poil, il est possible de voir les différents interprètes (Stacey Désilier, Nicholas Bellefleur, Tony Bougiouris, Miranda Chan, Lael Stellick, Rony Joaquin Figueroa (Kuntiana), Emilio Brown, Voncent Reid, José Dupuis et Mélusine Bonillo) de l'oeuvre à venir se promener dans la salle, discutant entre iels ou avec une ou des connaissances présentes.
Pause
Juste quelques mots pour indiquer avant d'aller plus loin qu'un défi pour rédiger ce texte consistait en l'utilisation correcte et respectueuse des pronoms. C'est donc avec prudence et respect que ce texte est écrit !
Fin de la pause
Une fois le moment venu, nous arrive ce colosse (Vincent Reid) qui prend possession du lieu et de notre attention avec des coups de pied tout au long de ses déplacements sur la scène. Et puis, tour à tour, les autres interprètes arrivent et c'est l'explosion des gestes et de mouvements tout à fait festifs ! Mais de cette fête, s'en suit des moments plus sombres, sinon dramatiques pour cette femme trans (Mélusine Bonillo) qui est la pierre angulaire de la proposition à venir. Suite à agression représentée, fort troublante, dont nous sommes témoins, arrive l'ange (Lael Stellick) qui deviendra pour la suite son "ange gardien". Difficile de bien décrire les différents tableaux qui s'en suivent, mais le tableau de ce magma de corps sur ce lit qui exclue cette femme trans. Tout au long, les tableaux plus ou moins percutants sont entrecoupés par des transitions beaucoup plus légères qui m'ont permis de me remettre en position de réception et d'écoute pour le tableau qui suivait. Ces tableaux fort variés résonnent fort. À titre d'exemple, impossible de rester insensible tout au long des moments durant lesquels ces trois hommes "pissent" sur ce corps bafoué et sali !
"RAPTURE", titre fort éloquent tant qu'aux thèmes présentés réussit, selon ma perspective, à sensibiliser sans provoquer.
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