dimanche 28 août 2022

Sur mes pas (très matinaux) en danse: Découvrir une "Marée Noire" fort belle et inspirante sur le bord de l'eau !

 De la chorégraphe Chantal Caron, je n'avais vu des créations chorégraphiques que sur mon écran. En cette fin de saison estivale, les gens de la Salle Pauline Julien nous proposaient une rencontre en personne avec une de ces créations, "Marée Noire". L'invitation était particulière parce que'elle nous demandait de se rendre sur le bord de l'eau, à la plage du Cap Saint-Jacques et qu'en plus, le tout était présenté à 8h30 ! Oui, oui, 8h30 et non pas 20h30. La levée du corps devait donc se faire relativement tôt, soit 6h30, ce qui pour moi est tout aussi très tôt qu'inhabituel. Mais bon, il faut ce qu'il faut et une fois l'énergie d'activation surmontée et le café pris, le tout s'est bien passé. Traverser l'île de Montréal d'est en ouest à une heure aussi matinale sans congestion routière s'est avéré fort agréable et une fois rendu à l'entrée de la plage, j'étais bien guidé jusqu'au lieu de rencontre. 

              Tirée du site de la Salle Pauline Julien

C'est donc avec une cinquantaine d'autres spectateurs-trices de tout âge que nous serons d'abord accueilli.es par la "patronne" de la Salle Pauline-Julien. Par la suite, question de bien se préparer à la suite, nous sommes invités à écouter les indications enregistrées de la chorégraphe, indications qui nous demandent surtout de fermer les yeux et de prendre conscience de notre respiration. De prendre racine avec le lieu, aussi !

Pause

Le hasard est parfois surprenant, parce que voyez-vous, cela faisait la deuxième fois en moins d'une semaine où on me demandait en préparation de la réception d'une proposition chorégraphique de me mettre "dans la peau" d'un arbre et de prendre conscience de ma respiration !

Fin de la pause

Une fois, mon corps mis en mode "réception", nous sommes dirigés vers la plage pour prendre place sur le sable face à l'eau tout autour d'une toile noire qui a tout de "La Marée Noire".  Le temps que toutes et tous prennent place et que pour ma part, je cherche d'où arriveront les deux interprètes (Marie-Ève Demers et Lea Lavoie-Gauthier), l'équipe technique se prépare pour la partie audio de ce qui suivra. 

Et puis, surprise (!), c'est du dessous de cette toile qu'émergent les gestes, portés par un et puis deux bras. Peu à peu, émergent aussi les corps dont les gestes saccadés me font ressentir une urgence de s'en sortir. Ces corps tout englués, soient-ils, dans cette marée noire, ne sont pas pour autant inactifs. Impossible de ne pas apprécier ces gestes de bras qui ont tout des mouvements des cygnes. Tout au long, ces femmes ne sont jamais totalement libérés, mais jamais totalement emprisonnées non plus. 

Rendues debout, le combat des bras de ces deux femmes illustre fort bien, notre propre combat  pour me libérer de ma routine quotidienne, mais surtout de certaines de mes habitudes incrustées et dommageables à l'environnement. Il en reste que la chorégraphe, me propose une finale qui nous permet de ne pas abdiquer et d'espérer.

Voilà une proposition chorégraphique, comme je les aime bien, qui allie fort habilement et efficacement le geste et le propos tout en permettant d'y trouver notre place dans le message. C'était en ce dimanche matin, sur cette plage, la dernière présentation de la saison de cette oeuvre qui s'est promenée dans différents lieux du Québec et les artisans peuvent dire mission accomplie. Et moi, heureux d'avoir pu la découvrir en personne sur une plage dans une matinée tout ensoleillée, mon coeur se fait léger au retour et mes pieds, tels des racines, encore bien ancrés dans ce que j'ai pu découvrir !

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