dimanche 4 décembre 2016

Sur mes pas en danse: "Forces vitales" quand la "street" vient en salle et que c'est wow !

Je serai honnête, la dernière proposition de "danse urbaine" de Tangente, "hors de son prochain domicile" ne m'attirait pas vraiment. Les danses urbaines, telles que le breakdance, le hip-hop, le popping, le waacking ou le krump, résonnent peu pour moi, avec cette musique qui, elle ne me rejoint pas du tout. "Pas pantoute", je serais tenté d'ajouter. Mais à Tangente, je fais confiance et d'autant plus que je voulais y être, de cette dernière "hors les murs". Pour vous qui me lisez, voyez-y une illustration d'un être de contradictions, moi, qui me fais l'ennemi acharné des symboles. Au final, je dois l'avouer, "une chance que j'y étais !" Parce que, les idées préconçues méritent le risque qu'on les confrontent.

                                         Greg "Krypto" Selinger par Aurore B sur le site du Devoir

Assis donc sur un des sièges pas trop confortables (dont je ne m'ennuierai pas) du sympathique Studio Hydro-Québec du Monument-National (dont je m'ennuierai "pas mal plus" de son personnel accueillant et souriant, de la billetterie au préposé de la salle, en passant par l'accueil), les lumières s'éteignent et la soirée commence. Six oeuvres, plus ou moins courtes, trois de Greg "Krypto" Selinger et une de Daniel "Wook" Jun et une de Abdel-Hanine "Abnormal" Madini et enfin un duo des deux derniers. Six oeuvres qui nous seront présentées à la suite sans accompagnement scénique, sauf l'éclairage. Six oeuvres qui me feront faire un cent quatre-vingt degrés sur ma perception du vacuum des propos chorégraphiques que j'imaginais à propos de ce type de danse.

En entrée de jeu, se présente Greg Selinger, sans musique et s'accompagnant seulement de sa voix portant les mots de Terrance McKenna, sans oublier son sourire, "breakdanse" son propos. Un cinq minutes, qui a tout de l'introduction surprenante pour moi qui m'attendais à des prouesses sur musique tonitruante. Un cinq minutes qui tiennent de l'exception, je me suis dit, mais j'avais tout faux. Parce que la deuxième partie, sera semblable, mais avec des mouvements qui me laisseront pantois d'admiration. La prestation me semble aussi exigeante pour l'interprète qui doit s'exprimer autant en gestes "acrobatiques" qu'en paroles (avec ses propres textes portant sur la pieuvre) que pour le spectateur qui doit partager son attention. Je dois avouer que malgré la fatigue accumulée d'une semaine bien remplie, ce qui m'était présenté m'a gardé intéressé.

S'en est suivi les prestations des deux autres interprètes qui, jouant ou se jouant des cercles lumineux qui apparaissaient et qui disparaissaient, se déplaçaient tout s'animant de gestes de popping qui illustraient un propos fort compréhensible et surtout touchant. Loin des univers de la loi du plus fort et de la compétition de territoire, ces deux interprètes nous interpellaient droit au coeur. Ce qui fût aussi à l'image des trois dernières oeuvres de la soirée.

Au final, le spectateur que je suis a été impressionné par cet amalgame de paroles et de prouesses gestuelles de "Krypto", des mouvements tout autant saccadés que touchant de "Abnormal" et aussi de l'apparent stoicisme de "Wook" qui laisse les gestes s'exprimer pleinement.

Du streetdanse, pour une majorité de spectateurs présents manifestement déjà amateurs de ce type de danse et qui a converti les autres, dont moi.

C'est donc avec les beaux souvenirs de cette dernière soirée que mes pas m'ont ramené à la maison et faisant mienne la recommandation de Mélanie Carpentier dans sa critique de la soirée dans le Devoir, soit, "Improvisateurs de talent en pleine maîtrise de leurs vocabulaires respectifs, Selinger, Jun et Madini, sont des artistes urbains à suivre de très près.". Pour lire ce qui précédait, je vous invite à aller sur le site de ce quotidien. 

http://www.ledevoir.com/culture/danse/486213/critique-danse-sept-mouvements-avant-la-fin-du-monde


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